Macroéconomie Dynamique, par James Wabenga & Jean – Paul Tsasa
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
One pager
Décembre 2012
Vol. 4 – Num. 009 Copyright © Laréq 2012
Lecture panoramique des avancées en macroéconomie DGE1 Révolution keynésienne et Contre – révolution des anticipations rationnelles
James Wabenga Yango2 & Jean – Paul Kimbambu, Tsasa Vangu3
Résumé Ce papier discute de l’évolution de la modélisation macroéconomique et des développements de modèles d’équilibre général dynamique et stochastique (DSGE). Le mobile justificatif de cette écriture réside dans le fait que la modélisation macroéconomique DGE apparaît comme la dernière étape du développement de la macroéconomie depuis les travaux de Keynes (1936). Mot – clé: Macroéconomie DSGE.
Abstract This paper discusses the evolution of macroeconomic modeling and the development of DSGE models. The interest of this presentation is that the DSGE macroeconomic modeling appears as the last step in the development of macroeconomics since the publication of Keynes’s General Theory in 1936. Introduction La révolution qu’a connue la théorie économique contemporaine est partie de la controverse qu’a soulevée l’équation :
que Phillips estima en 1958. D’une part, les prédictions de cette équation ont complété l’écriture de la théorie générale de Keynes (1936) qui entretenait un flou sur la théorie de la relation inflation – fluctuations 4. Ainsi, les résultats de cette équation ont alimenté le carquois keynésien des arguments et justifications de l’analyse du déséquilibre et d’arbitrage dans une perspective de court terme ( Samuelson – Solow, 1960). Et d’autre part, ces résultats ont été à la source d’une vague de contestations à cause, notamment, de son incapacité à expliquer et prévoir un phénomène nouveau 5 qui vit le jour dans la décennie 1970 (Friedman, 1968 ; Lucas, 1976). Ce qui poussa les nouveaux économistes classiques de
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Les auteurs remercient Blaise Nlemfu (Université de Sherbrooke) pour ses suggestions et commentaires. Ce papier résulte d’une série d’échanges dans le cadre de l’applicabilité des modèles EGC et DSGE dans le cas de l’économie congolaise (RDC). Sa version primitive a été présentée dans un essai défendu en septembre 2012 au NPTCI/UNIKIN. M.Sc. student à l’Université Laval (Macroeconometrics) et chercheur au Laboratoire d’Economie Expérimentale de l’Université Laval (LEE – Université Laval). Mail :
[email protected] . Ph.D. student (Sciences économiques) à l’Université de Montréal et Chercheur au Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative [LAREQ]. Mail :
[email protected]. Il convient de préciser que l’écriture de la théorie générale de Keynes avait entretenu pendant la période 1936 – 1958 un trou noir concernant la relation salaire et emploi. En effet, la faute reprochée à Keynes (1936), c’est de vouloir appréhender l’interaction existant entre salaire et emploi, sans toutefois disposer d’une théorie de la relation inflation – fluctuation. A ce sujet, l’économiste américain Hansen (1967) estime que le Maître ne traite pas d’éventuelles conséquences inflationnistes d’un programme systématique de plein – emploi. Ainsi, Phillips (1958), puis Samuelson – Solow (1960), en voulant sonder ce mystère, sont parvenus à établir une corrélation négative entre le taux de salaire et le taux de chômage, puis un lien négatif entre taux d’inflation et taux de chômage, c’était la naissance de la plus célèbre courbe en macroéconomie : la courbe de Phillips. Il s’agit de la stagflation, co – existence de niveaux d’inflation et de chômage élevés.
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forger une nouvelle approche d’analyse, caractérisée plus particulièrement par les affronts faits par un groupe d’économistes : Kydland, Lucas, Prescott, Sargent, Wallace contre le paradigme dominant de l’époque. En remettant en cause l’efficacité des modèles qui fondaient la justification des décisions de politique macroéconomique pendant les trente glorieuses (Friedman, 1968), en revisitant les hypothèses qui sous – tendaient leur construction et en réinventant la méthodologie d’approcher l’économique (Lucas, 1972, 1976 ; Sargent et Wallace, 1975) 6, l’économiste a simplement reconsidéré la toile de fonds de sa discipline et s’est proposé de forger de nouveaux outils d’analyse des phénomènes et faits vécus dans la société. C’est ainsi qu’on est parvenu, notamment à : (i) la révolution des anticipations rationnelles ; (ii) le courant revendiquant l’unification de la microéconomie et de la macroéconomie et (iii) la construction des modèles d’équilibre général dynamique et stochastique (DSGE, Dynamic Stochastic General Equilibrium). De même que la relation établie par Phillips a failli dans les années 1970, ainsi, les modèles DSGE, non plus, n’ont pu prédire la crise financière qui a débuté en 2007. Va – t – on, une fois de plus, assister à un renouvellement de la théorie économique comme cela fut le cas en 1776, 1936 et 1976 ? Il nous semble difficile de répondre à une telle question, si l’on ne comprenait pas préalablement les grands épisodes de l’évolution et de développement enregistrés en analyse macroéconomique. Ainsi, ce présent papier se propose de retracer l’évolution de la modélisation macroéconomique (section 1) et de discuter des développements de la macroéconomie dynamique (section 2), avant de conclure par quelques critiques adressées à cette branche de la modélisation macroéconomique. Evolution de la modélisation macroéconomique La macroéconomie, fille de la crise de 1929, a longtemps été attachée à la pensée keynésienne. Et les premiers efforts de modélisation du dogme keynésien, notamment par Hicks (1936), Tinbergen (1939) ou Klein (1950) ont été caractérisés par un discours ad hoc dans la construction des relations entre arguments expliqués et arguments explicatifs. D’une part, cette approche de construction n’a pas épargné cette première génération des modèles aux critiques quant à la pertinence et à la qualité de leurs prédictions. En effet, les prédictions issues de ces modèles n’ont pas permis d’expliquer efficacement les phénomènes vécus dans les années 1970, notamment la stagflation et l’inefficacité partielle des politiques conjoncturelles 7. Et d’autre part, ces modèles étaient construits sur des considérations myopes : équilibre partiel ; non prise en compte des fondations microéconomiques des relations qui existeraient entre les variables macroéconomiques ; fixité des paramètres estimés. Les prédictions et les simulations de ces modèles étaient dotées de deux hypothèses fortes, à noter : le “ceteris paribus” d’Alfred Marshall et la passivité des agents économiques face aux modifications des politiques économiques (comportements myopes). 6
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La littérature économique parle de la proposition LSW, de noms de Lucas (Robert), Sargent (Thomas) et Wallace (Neils). D’après cette propriété, les politiques économiques sont neutres ; d’où la remise en question des principes centraux de la macroéconomie d’inspiration keynésienne. Cette façon de concevoir les choses a été fortement objectée par Fischer (1977) et Taylor (1979a, 1979b). Ceux – ci réhabilitent les politiques de stabilisation en introduisant une rigidité des salaires à court terme par l’intermédiaire de contrats négociés sur deux ou plusieurs périodes. Par exemple, Lucas (Prix Nobel d’économie en 1995) a affirmé que l’analyse macroéconomique de l’emploi et de l’inflation ne pouvait fonctionner que si elle s’appuyait sur les fondations microéconomiques utilisées pour analyser les marchés individuels, et la façon dont ces marchés interagissaient pour créer un équilibre général.
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Ces faiblesses ont conduit les économistes de l’école de Chicago à reconsidérer les fondements de la modélisation macroéconomique. Contrairement aux partisans de la tradition post – keynésienne qui modélisaient en termes de circuit de transmission 8, Milton Friedman adopte, puis popularise, une approche en termes de boîte noire 9. Au sens de Friedman, il est quasi – impossible de formaliser en termes d’un circuit de transmission les interactions entre agrégats macroéconomiques. Figure 1 : Approche en termes de circuit versus Approche en boîte noire
Paradigme keynésien Augmentation de la masse monétaire
Baisse du taux d’intérêt réel
Hausse des investissements
Elévation du revenu national
Paradigme friedmanien
Masse Monétaire
Revenu National
Relevant les faiblesses de la boîte noire au sens de Friedman, c’est – à – dire approche se basant sur l’analyse corrélative, Christopher Sims (1972) et Clive Granger (1980) développèrent une alternative en terme de causalité. En effet, puisque l’approche popularisée par Friedman a hérité de toutes les faiblesses du coefficient de corrélation de Bravais – Galton – Pearson (corrélation paramétrique), il était indispensable de développer une approche qui corrigerait le biais entraîné par les relations fortuites dans l’interprétation des faits.
S’attelant sur l’idée novatrice de Muth introduite, dès 1961, en analyse économique, les travaux de Lucas (1972, 1976) et ceux de ses partisans, notamment Sargent
et Wallace (1975), développèrent un
nouveau soubassement de la modélisation macroéconomique. Il s’agit de la célèbre hypothèse d’anticipations rationnelles. D’après celle – ci, toute anticipation associée à la variable
et faite par les
agents économiques à la date t – 1 pour la date t correspond à l’espérance mathématique conditionnelle de la variable en cause, compte tenu de l’information disponible en t – 1. Mathématiquement, on écrit :
Si l’on adopte une classification de modèle en considérant comme référence l’hypothèse d’anticipations rationnelles, il y a lieu de distinguer quatre grands épisodes du développement de la modélisation macroéconomique :
Modèles macroéconomiques avec anticipations adaptatives. Ces modèles, s’inscrivant dans l’optique de la demande, permettent d’évaluer, de façon unifiée, l’impact des chocs, et donc des politiq ues économiques. Cependant, l’hypothèse d’anticipations retenue affecte le bon sens des décideurs politiques, car ceux – ci sont obligés de considérer pour l’ensemble de la période que les agents
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Par exemple, (1) si la masse monétaire (M) augmente, cela va entrainer successivement : (2) une baisse du taux d’intérêt (i), (3) une augmentation des investissements (I) et (4) une augmentation du produit global (Y). Considérations qui ont, sans nul doute, contribué à la naissance de l’économétrie sans théorie.
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économiques commettent la même erreur. Ainsi dit – on que les politiques créent un biais vers des politiques expansionnistes, car générant des réactions quasi – statiques même en cas de perturbations cycliques, ceteris paribus.
Modèles macroéconomiques avec anticipations rationnelles. Contrairement aux modèles précédents, ceux – ci génèrent des réactions dynamiques plus réalistes en cas des perturbations cycliques. Ces modèles, n’étant pas construits sur des considérations théoriques solides, rendent difficile l’évaluation des effets des politiques économiques sur l’offre agrégée.
Modèles des cycles réels. Ces modèles dotent les modèles d’anticipations rationnelles des fondements théoriques plus solides mais ne laissent que peu de place à l’analyse des politiques macroéconomiques. In fine, il convient de noter qu’en pratique, l’équilibre de long terme d’une économie est continuellement perturbé par des chocs. Ces chocs peuvent être
temporaires ou
permanents, anticipés ou non. Selon le type de choc, l’équilibre de l’économie peut changer ou non, et l’ajustement optimal de retour à l’équilibre peut être instantané ou différé. Le chemin suivi par une économie au cours de l’ajustement vers l’équilibre est appelé cycle réel (RBC10) même s’il ne s’agit pas nécessairement d’un cycle proprement dit (Wickens, 2010).
Modèles d’équilibre général dynamique stochastique. Ces modèles, en dotant des fondations microéconomiques les réactions de l’offre et de la demande agrégées, enrichissent à la fois les fondements théoriques de trois premiers modèles. Ces modèles étant aux prémices de leur développement, ils restent, jusqu’à ce jour, quasi - difficiles à construire et à appliquer.
Dans la section suivante, notre attention sera focalisée sur les modèles d’équilibre général dynamique stochastique. Nous remarquons, avec Carré (2010), que ces modèles ont été développés dès la fin des années 1990. Les premiers modèles standards11furent mis en œuvre par Woodford (2003), Smets et Wouters (2003). Développements des modèles DSGE Rappelons tout d’abord, comme le soulignent Avouyi – Dovi, Matheron et Fève (2007), que la synthèse néoclassique, qui est une combinaison du schéma keynésien de court terme et de la théorie de la croissance (vision classique de long terme), jointe aux progrès de l’économétrie, de la statistique et de l’informatique, a suscité l’apparition, dans les années 1950, de modèles macro-économétriques de grande taille dans les pays développés. Et dans la plupart du temps, l’analyse macroéconomique, s’appuyant sur ces modèles, considérait une combinaison des courbes d’offre et de demande agrégées et de la relation de Phillips. L’analyse de performances de ces modèles a révélé leur faible capacité à fournir des prévisions ou à décrire correctement certains phénomènes. Cette constatation a conduit à un certain désenchantement tant des constructeurs que des utilisateurs, puis a eu pour conséquence une moindre utilisation de ces modèles voire leur abandon progressif dans les milieux académiques et, dans une moindre mesure, dans 10 11
Real Business Cycle Theory. Appelés également modèle prototype (Lubik et Schorfheide, 2004), pierre angulaire de modèles DSGE de référence (Goodhart, Osorio et Tsomocos, 2009) ou simplement références pour les modèles DSGE (Mishkin, 2007 ; Rudebusch, 2008).
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les institutions ou organismes spécialisés (Avouyi – Dovi et al., 2007). D’où, les critiques d’ordres empirique (Friedman et Sims), théorique (Lucas, Sargent) et pratique. Du point de vue empirique, dans la décennie 1970, Friedman a mis en évidence l’instabilité de la courbe de Phillip dans le temps. Ces critiques ont affaibli la pertinence des modèles macro-économétriques, car à l’époque, ces modèles n’en prenaient pas compte. Par ailleurs, Sims (1980) a remis en question la pratique qui imposait le caractère exogène de certaines variables intervenant dans la résolution des modèles macroéconomiques traditionnels. Il a démontré que cette hypothèse n’était pas toujours satisfaisante d’un point de vue théorique et de fois, apparaissait ad hoc. Parallèlement, Lucas (1976) émet une critique d’ordre théorique en s’attaquant à l’usage des modèles macro-économétriques pour analyser l’impact de la politique économique. En effet, les modèles traditionnels contiennent des équations de comportement qui relient les variables d’intérêt à des facteurs explicatifs, dont des variables de politique économique. Ainsi, l’un des emplois des modèles consiste à étudier l’impact d’une modification de la politique économique sur les variables d’intérêt, toutes choses égales par ailleurs. Lucas critique cette utilisation car si les agents privés avaient des comportements dynamiques d’optimisation et exploitaient rationnellement l’information disponible, ils devraient, suite à l’annonce d’une décision de la politique économique, modifier leur comportement pourtant supposé invariant (Avouyi – Dovi et al., 2007). Contrairement aux modèles macro-économétriques, Lucas (1976), puis Lucas et Sargent (1979) proposent la construction de modèles sous forme de systèmes économiques résultant de l’interaction entre les agents économiques dont les objectifs et les contraintes sont modélisés et interprétés à l’aide d’outils empruntés à la théorie microéconomique. Cette conception, dans la démarche de la modélisation, marque le point de rupture le plus tranché entre la recherche académique et la pratique macroéconométrique adoptée, en général, dans les institutions économiques. In fine, il y a lieu également de noter que les modèles macro-économétriques tels que conçus posaient de nombreux problèmes, notamment :
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En termes de gestion : ces modèles, étant de grande taille, nécessitaient souvent la mobilisation d’une équipe à effectif important ;
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En termes de mise à jour : le processus d’actualisation des équations était tellement fastidieux que les modélisateurs se contentaient à maintenir les équations obsolètes.
Lucas (1987) considère et présente les modèles du « cycle réel » comme la meilleure illustration quantitative de ses recommandations méthodologiques définies dans Lucas (1976, 1977). S’inscrivant dans la lignée de Lucas (1976, 1977), Kydland et Prescott (1982) et Long et Plosser (1983) se proposent d’interpréter les fluctuations conjoncturelles comme la réponse optimale des agents économiques à des chocs réels exogènes. Ces travaux ont été à l’origine de la théorie du cycle économique réel (RBC) et donc, de modèles d’équilibre général dynamique en concurrence pure et parfaite dans lesquels les chocs de productivité expliquaient l’essentiel des fluctuations.
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La non distinction dans l’examen des phénomènes de croissance de long terme et de fluctuations de court terme a permis le développement de la version stochastique des modèles d’équilibre général dynamique. Les modèles RBC n’ont pas échappé aux critiques des économistes, notamment les pro – keynésiens, à cause, notamment, de ses hypothèses (concurrence pure et parfaite, anticipation rationnelle). Aussi, les banques ont rejeté les modèles RBC, puisque son approche ignorait totalement la pertinence de la monnaie au sein de l’économie 12. Par ailleurs, Cogley et Nason (1995) estiment que les modèles RBC éprouvent des difficultés à reproduire les propriétés de persistance des séries macroéconomiques. Cherchant à intégrer les différentes critiques adressées aux modèles RBC, les économistes ont développé de modèles macroéconomiques prenant en compte les principaux éléments théoriques du courant des cycles réels et les avancées théoriques, méthodologiques et empiriques de trente années ayant suivi la critique de Lucas. Ainsi, au passage du temps, l’abréviation RBC (Real Business Cycle) a laissé progressivement la place au sigle DSGE. Nous reprenons ci – après les apports distingués par Avouyi – Dovi, Matheron et Fève (2007). 1) Prise en compte de la monnaie
Parmi ces apports, on note les travaux de Cooley et Hansen (1989) qui évaluent l’importance des chocs monétaires dans les économies où la monnaie est détenue pour un motif de transaction. Les conclusions de leurs investigations montrent que les chocs monétaires ne contribuent que faiblement aux fluctuations de l’activité économique. Ces résultats ont poussé, notamment King et Plosser (1984) et Kydland et Freeman (2000) à analyser la corrélation entre monnaie et production comme le résultat des variations endogènes de la monnaie en réponse à d’autres chocs. Christiano (1991) et Christiano et Eichenbaum (1995), à la suite des travaux théoriques de Lucas (1990), ont développé de modèles dits de « participation limitée ». La particularité de ces modèles est qu’ils intègrent les imperfections financières et la capacité limitée des agents à ajuster leurs portefeuilles de titres. 2) Prise en compte des rigidités sur le marché du travail Les modèles d’équilibre général dynamique de la première génération souffrent d’un manque de propriétés d’amplification et de propagation des chocs. D’aucuns estiment que cette faiblesse résulterait de la modélisation très pauvre du marché du travail (Avouyi – Dovi, Matheron et Fève,2007). Ainsi, de nombreux auteurs ont cherché à introduire des frictions sur le marché du travail (Burnside – Eichenbaum, 1996 ; Burnside – Eichenbaum – Rebelo, 1993). Par ailleurs, Danthine et Donaldson (1990), Gomme (1999) et Alexopoulos (2004) modélise le salaire, non comme la productivité marginale du travail, mais en considérant l’hypothèse de salaire d’efficience. Collard et Delacroix (2000) estime que ce mécanisme peut contribuer à la propagation des effets des 12
Les prédictions des modèles RBC réhabilitent l’hypothèse de neutralité de la monnaie ; les initiateurs du modèle en cause parlent même de la super – neutralité de la monnaie.
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chocs dans les modèles DSGE. Des résultats semblables ont été obtenus par Mortensen et Pissaride (1994) ; Andolfatto (1996) ; Merz (1995) ; den Hann, Ramey et Watson (2000). 3) Prise en compte de la concurrence imparfaite Hall (1986) puis Basu et Fernald (1997) ont montré que le marché des produits n’est pas parfaitement concurrentiel, car faisant apparaître de comportement de marge. D’où, le développement des modèles de cycle dans lesquels la concurrence pure et parfaite est remplacée par l’hypothèse de concur rence monopolistique. Ainsi, Hornstein (1993) établit que les chocs de productivité ont des effets amoindris. Rotemberg et Woodford (1992, 1995) montrent que cette hypothèse rend mieux la compréhension de la réaction des variables macroéconomiques aux chocs de dépenses publiques. S’inscrivant dans la même logique, Carlstrom et Fuerst (1997) et Bernanke, Gertler et Gilchrist (1999) se sont intéressé aux frictions sur les marchés financiers. Comme le mentionne Avouyi – Dovi, Matheron et Fève, (2007), dans ce cadre, des entrepreneurs développent des projets d’investissement mais sont contraints par leur richesse. Ils recourent alors au crédit pour financer leurs projets. Le succès de ces projets est imparfaitement observable, ce qui conduit l’offre de crédit à dévier de son niveau optimal. Les variations endogènes de l’offre de crédit sont ainsi un puissant mécanisme d’amplification et de propagation des chocs.
Ces différents apports ont permis le raffinement théorique des modèles RBC. Ce raffinement a provoqué certains changements dans l’analyse de faits. Si les prolongements des modèles RBC continuent d’interpréter les fluctuations comme la réponse d’équilibre des agents privés aux différents chocs, toutefois, ils n’admettent plus qu’il s’agit d’une réponse optimale. Ces considérations rendent les modèles d’équilibre général plus perméables aux développements de la nouvelle macroéconomie keynésienne. C’est dans ce cadre que les modèles DSGE avec viscosité des prix virent le jour, notamment avec les travaux de :
-
Hairault et Portier (1993) Yun (1996) et King et Wolman (1996) qui dévoilèrent comment intégrer les rigidités nominales dans les cadres DSGE ;
-
Gali et Gertler (1999) qui, en modifiant le modèle de King et Wolman (1996), montrent que l’équation régissant le comportement dynamique de l’inflation est une version prospective de la courbe de Phillips qui relie l’inflation à sa valeur passée, à sa valeur future et au coût marginal réel (nouvelle courbe de Phillips) ;
-
Woodford (2003) qui cherchent à améliorer les modèles DSGE, en considérant les résultats théoriques de Ball et Romer (1990). Ces résultats proposent une combinaison des rigidités nominales et réelles.
Au passage, sur le plan de l’analyse de la relation bien – être et imposition, il y a lieu de noter que Chari et al (1994) ont comparé le bien-être lié à des politiques d’imposition alternatives du travail et du capital en utilisant des méthodes de simulation fondées sur un modèle d’équilibre général dynamique. Ils ont montré que les gains de bien-être les plus importants apparaissent pour un impôt initial sur le capital élevé et un impôt sur le travail négatif. Par la suite, ils ont montré que l’impôt sur le capital devrait être proche de zéro et celui sur le travail positif, mais assez stable. Néanmoins, ils ont également démontré que le bénéfice d’une imposition nulle du capital est faible. Cela suggère que la tentation pour le
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gouvernement d’imposer le capital dans les périodes suivantes, malgré sa promesse de ne pas le faire, est considérable. Cette tentation est la plus importante à la suite d’une hausse inattendue des dépenses publiques, ou d’une baisse des revenus fiscaux. Céder à une telle tentation détruirait bien entendu et de façon permanente la crédibilité des promesses du gouvernement de ne pas imposer les futurs revenus du capital. Une fois que le secteur privé pense que le capital sera imposé, il se produira une perte substantielle de bien-être. Enfin, précisons que les modèles DSGE de dernière génération incorporent l’essentiel des critiques et apports évoqués précédemment. Ce sont, notamment, les cas des modèles développés par Christiano, Motto et Rostagno (2003) et Christiano, Eichenbaum et Evans (2005) grâce aux travaux sémantiques de Leeper et Sims (1994), Kim (1997) et de Smets et Wouters (2003). Schématiquement, le développement de la modélisation DSGE se résume par les séquences essentielles suivantes (voir figure (0.2) : (i) critique de Lucas et importation des outils de la science de l’ingénieur ; (ii)
renouvellement
des
hypothèses
basiques
(Anticipations
rationnelles ;
Fondations
microéconomiques) ; (iii) référence de politiques basées sur les règles (Principe de cohérence temporelle) et (iv) émergence de la nouvelle synthèse (NMC et NMK). Figure 2 : Modélisation DSGE
Critique de Lucas
Fondements microéconomiques de modèles macroéconométriques du
Hypothèse basique Anticipations Rationnelles
Calcul Economique
3
Nouvelle Théorie Macroéconomique Nouveaux Classiques : RBC Model Nouveaux Keynésiens : Théorie déséquilibre (Asymétrie informationnelle)
Modèle RBC Modèle DSGE
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Référentiel Classique Principe de Cohérence Temporelle
Outils opérationnels Optimisation Dynamique
Approches privilégiées Econométrie Bayésienne
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Critiques adressées aux modèles DSGE de dernière génération Dès leurs premiers développements, les modèles DSGE de dernière génération n’ont pas échappé aux critiques et à la remise en cause de leur pertinence. Lubik et Schorfheide (2004) critiquent ces modèles en insistant sur le cas d’indétermination de l’équilibre pouvant caractériser la modélisation DSGE et d’existence des équilibres multiples. Pour Sims13 (2008) et Blanchard (2008), les modèles DSGE manquent de réalisme dans leur construction. Cette assertion relance le débat sur la distinction des approches d’analyse établies en sciences économiques à la suite de divergence des philosophies de Samuelson (partisan de l’empirisme) et de Friedman (partisan de l’abstraction). Pour le premier auteur, l’économiste devrait partir des observations, comme le fait notamment le physicien, pour construire ses théories, alors que pour le second auteur, l’économiste doit chercher à apprécier une théorie en se fondant sur le degré de pertinence de ses prédictions, plutôt qu’en recherchant le réalisme de ses hypothèses. A ce sujet, Lucas14 renchérit en disant que la recherche du réalisme d’une imagination fertile pervertit son utilité potentielle pour penser la réalité. Plus tard, Sims (2010) en reprenant la critique de Lubik et Schorfheide (2004), estime que le problème posé par ces derniers,
peut davantage s’aggraver pendant la période de crise financière, car, par
exemple, la fixation de taux d’intérêt nominal de 0%, pratiques courantes durant les périodes de crise, par la banque centrale n’est pas conforme à la règle de Taylor. De manière plus globale, il y a lieu de retenir trois types de limites caractérisant les modèles DSGE (Carré, 2010), celles en économie monétaire et financière ; celles en matière de politiques économiques et celles des méthodes. In fine, comme l’estiment certains économistes critiques, les modèles DSGE n’étaient pas à même, malgré le degré de complexité et l’élégance de résultats qu’ils génèrent, de prévenir la crise financière internationale débutée en 2007. Et encore, comme argumentent d’autres, ces modèles n’ont rien apporté au débat concernant les mesures de politiques économiques à adopter pour en venir à bout. Ainsi, du fait de la complexité et de l’élégance de ces modèles, Paul Krugman estime que l’économiste, dans sa profession, a confondu beauté et vérité ! Au sens de Krugman, l’analyse macroéconomique et de politiques économiques doit être plus réaliste, même si elle doit sacrifier un peu de sa rigueur pour y parvenir.
A ce jour, il apparait difficile de contraindre la machine de la recherche universitaire de faire demi – tour. Plutôt que de s’attarder sur les échecs et les ratés, les modélisateurs DSGE ont semblé comprendre qu’il faut se servir de ces critiques pour perfectionner leur art, leur science et leur technique.
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Christopher Sims est co – lauréat du Prix Nobel d’économie en 2011 avec Thomas J. Sargent, théoricien de la Nouvelle Macroéconomie Classique. 14 Il convient de noter, par ailleurs, que certains économistes reprochent à Robert E. Lucas de recourir à des calculs complexes, empruntés dans la science de l’ingénieur (notamment le calcul stochastique) pour soutenir ses arguments. Ainsi, par exemple, la revue The American Economic Review avait rejeté son célèbre article « Expectations and the Neutrality of Money » considéré, à ce jour, comme la pierre angulaire du développement de la nouvelle théorie macroéconomique, car l’estimant trop mathématique. A ce jour, l’éditeur, comme nous le révèle Robert E. Barro dans « Rien n’est sacré », ne cesse de regretter cette décision.
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Tableau 1 : Institutions et Modèles DSGE à travers le monde Institution
Modèle DSGE
Banque Centrale Européenne
Modèle de Smets et Wouters (2003)
Banque du Canada
Modèle TOTEM
Banque de Réserve de Nouvelle - Zélande
Modèle KITT
Banque de Suède
Modèle RAMSES
Réserve Fédérale Américaine
Modèle EDO
Central Bank of Nigeria
South African Reserve Bank
Small – Scale DSGE Model of the Nigerian Economy (2007) Open Economy New Keynesian DSGE Model of the South African Economy
Somme toute, il convient de noter que les modèles DSGE de la dernière génération sont compatibles avec la critique de Lucas (1976). En outre, ils offrent des ajustements de qualité aux données. Ainsi, comme le tableau 1 l’indique, les grandes institutions à travers le monde s’appuient sur ces modèles pour mener certaines analyses macroéconomiques. Et, à travers nos investigations, nous nous proposons de baliser le chemin pouvant faciliter la construction et l’application de tels modèles pour l’économie de la RD. Congo.
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Bibliographie sélective
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