Les internautes français et la
CONFIANCE NUMÉRIQUE
Edito
Sommaire
Nous ne nous connectons plus, nous sommes connectés. L’étude TNS Sofres sur “les internautes français et la confiance numérique“ montre clairement que le numérique est désormais installé dans nos vies quotidiennes : adresse(s) e-mail, réseaux sociaux, achat et vente en ligne, relation bancaire, stockage de documents, …avec un niveau de confiance (déclarée) souvent très élevé pour ces nouveaux usages numériques. En même temps, les internautes - quel que soit leur profil et leur niveau d’expérience digitale – partagent tous une même inquiétude : la sécurité/ confidentialité de leurs données personnelles. La généralisation des usages du numérique a ainsi replacé la question de la confiance au cœur des débats. L’Association de l’économie numérique (ACSEL), a consacré à ce thème l’un de ses cahiers en 2013, “la relation numérique de confiance : des enjeux des identités numériques”, dans laquelle les auteurs finissent par se demander si une augmentation de la défiance pourrait menacer l’éco-système de l’économie numérique. C’est pour ces raisons que toutes les entreprises, tous les acteurs de l’Internet s’interrogent et suivent avec intérêt le degré de confiance que leurs clients leur accordent. Pour les acteurs de l’économie numérique, la construction de la confiance n’est donc pas une question abstraite, mais bien un déterminant de leur développement d’affaires et de l’accroissement de leurs clientèles. Ces derniers mois, la constitution de mega bases de données à caractère personnel a réactivé les inquiétudes et les fantasmes d’un contrôle généralisé de nos vies. Dans ce contexte, il nous apparaît capital de pouvoir mesurer l’opinion des citoyens et des consommateurs sur ces questions. Je vous invite à le faire avec l’étude que nous vous présentons dans ce “livre blanc”.
I Les français et le numérique : une révolution en marche > 5 II Usages numériques : la confiance plutôt de mise > 11 III la sécurité des données personnelles au cœur des préoccupations > 15
IV UN enjeu du 21e siècle : concilier usages et maîtrise > 19
Le combat de la littératie numérique - 21 Créer un environnement « safe & fair* » - 24
Méthodologie de l’étude "Les internautes français et la confiance numérique"
Interviews réalisées par Internet du 12 au 17 mars 2014 1007 individus âgés de 15 ans et plus La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession et catégorie socioprofessionnelle du référent, région)
Nathalie Andrieux, Directrice Générale du Groupe La Poste en charge du Numérique.
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*sécurisé, sain, maîtrisé, juste
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I Les Français et le numérique : une révolution en marche
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Nous vivons une période clé sur le plan historique.
Un moment de conquêtes technologiques sans précédent. Et ces conquêtes, loin d’être imposées d’en haut, se font en grande partie par le bas, individuellement, à travers les usages qu’adoptent les Français, tous les jours un peu plus. En la matière, la rapidité des évolutions comportementales est impressionnante.
Le premier ordinateur personnel a été mis sur le marché il y a 40 ans…
Aujourd’hui, 83% des Français en sont équipés, un tiers en a même plusieurs.
Le premier téléphone portable a été commercialisé il y a 30 ans… Aujourd’hui, 93% en possèdent un, près de 4 sur 10 ont un smartphone et 1 sur 6 une tablette.
Le Web est né il y a 25 ans, Google il y a 16 ans… Aujourd’hui, 8 Français sur 10 sont des internautes et près des deux tiers d’entre eux se connectent tous les jours.
Facebook est né il y a 10 ans, Twitter il y a 8 ans, Instagram il y a 4 ans...
Aujourd’hui, 68% des internautes ont un compte Facebook, 19% disposent d’un compte Twitter et 72% des internautes consultent ou postent du contenu sur les réseaux sociaux. • 9 internautes français sur 10 effectuent des achats en ligne • 8 sur 10 consultent leurs comptes bancaires et font des opérations en ligne • 8 sur 10 stockent des documents sur un appareil numérique • 3 sur 10 stockent des documents en ligne En très peu de temps, les usages numériques sont donc entrés dans les habitudes de vie des Français. La rapidité d'adoption de ces technologies est à la mesure de l'ampleur des innovations que ces services ont apportées aux individus. Leur très haute valeur d'usage explique largement leur succès planétaire avec, bien entendu, la baisse des coûts d'accès à ces matériels. Le numérique est devenu l'affaire de tous. La vie des individus se trouve “augmentée” : tous les comportements trouvent désormais leur expression ou leur prolongement digitaux.
Ce faisant, le pouvoir se redistribue. Sur le plan de la consommation par exemple, si l’internaute français n’a pas toujours plus de pouvoir d’achat, il a en revanche acquis un pouvoir sans précédent dans l’acte d’achat. Une information plus complète, large et transparente que jamais pour évaluer et comparer la valeur et la qualité d’un bien ou d’un service. Un nouveau rapport aux marques plus actif, plus collaboratif se fait jour. Un nouveau rapport aux marques, aux entreprises, mais aussi à l'économie en général. Plus informé, il est aussi plus entouré
85% ;
consultent des avis en ligne avant d’acheter
et s’insère dans une vaste communauté, déclinée en sous-groupes d’intérêt où l’avis des uns influencent le comportement des autres. Au-delà d’une réponse immédiate à la crise, la consommation collaborative marque l’avènement de nouvelles stratégies d’achat en marge de l’économie classique. Des pratiques qui, si elles existaient depuis toujours dans l’univers de proximité des Français, prennent des proportions exponentielles dopées par les technologies et se généralisent pour, à présent, concerner plus d’un internaute sur deux.
64% ;
donnent leur avis en ligne suite à un achat
56% ; achètent/échangent en ligne avec des particuliers
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7
5 profils d’internautes français
Ce sont plus souvent : Des femmes Des jeunes Des CSP modestes Des diplômés de l'enseignement supérieur Leurs usages spécifiques : Connexion à partir d’un appareil mobile, échanges sur les réseaux sociaux, Gestion en ligne de leur argent
;
Ce sont plus souvent :
;
;
Des femmes Des jeunes Des CSP modestes
14%
;
Les Sociaux
Leurs usages spécifiques : Se connectent à partir d'un appareil mobile Échangent sur les réseaux sociaux Ont plus souvent confiance en : Les personnes avec lesquelles ils échangent sur les réseaux sociaux Poster des photos sur les réseaux sociaux
;
13%
26%
13% 14%
8
22%
Ont plus souvent confiance en : Leurs proches, le progrès Les médias traditionnels (journaux, radios, télévision) Les relations transactionnelles en ligne (achats, paiements, relations avec leurs banques)
;
22%
Les Ubiquitaires Ce sont plus souvent : Des hommes Des CSP supérieures De la région parisienne
; ;
Leurs usages spécifiques : Ont plusieurs adresses mail Echangent sur les réseaux sociaux Achètent en ligne Gèrent leur argent en ligne Sauvegardent leurs documents sur des supports numériques et en ligne Consultent / donnent leur avis en ligne avant ou après l’achat de produits ou services Ont plus souvent confiance en : Eux-mêmes, les autres, l’avenir Les personnes qui s’expriment sur les réseaux sociaux Acheter / échanger des produits ou des services en ligne avec des particuliers Stocker en ligne
;
25%
Les Mobiles
25% Les Collaboratifs
Ce sont plus souvent : Des personnes d’âges intermédiaires Des membres d’associations de consommateurs
; ;
Leurs usages spécifiques : Achètent ou échangent des produits ou des services en ligne avec des particuliers Achètent ou échangent des produits ou des services en ligne sur des sites marchands Donnent leur avis en ligne suite à l’achat de produits ou de services Ont plus souvent confiance en : Les associations de consommateurs Acheter ou échanger des produits ou des services en ligne avec des particuliers
;
26% Les Utilitaires
Ce sont plus souvent : Des hommes Des plus de 50 ans Des CSP supérieures
; ;
Leurs usages spécifiques : Consultent /envoient des mails Gérent leur argent en ligne Achetent des produits ou des services en ligne sur des sites marchands Consultent des avis en ligne avant d'acheter des produits ou des services Sauvegardent leurs documents sur des appareils numériques Ont plus souvent confiance en : Eux-mêmes, le progrès Les acteurs institutionnels (entreprises, services publics, associations…) Les relations transactionnelles en ligne (achats, paiements, relations avec leurs banque)
;
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II Usages numériques : la confiance plutôt de mise
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Economie en crise, avenir incertain, société de la défiance et du repli… Le tableau que l’on dresse actuellement de la société française est bien souvent très sombre. Trop sombre. Car en s’emparant du numérique, les Français ont fait preuve - et continuent de manifester - une impressionnante vitalité. A travers les usages qu’ils en ont, ils n’ont de cesse d’inventer de nouvelles façons de socialiser, de consommer, de se déplacer, de communiquer. Et finalement, d’élaborer la France de demain. Preuve aussi que la défiance n’est pas généralisée. Car si ses circuits traditionnels semblent dévitalisés, la confiance se modifie, se recompose, se redistribue différemment. L'étude révèle que le niveau de confiance dont bénéficie le numérique est d’ailleurs bien plus élevé que ce à quoi on aurait pu s’attendre. Avec quelques variations tout de même selon les usages. Mais, même quand certains d’entre eux suscitent une défiance majoritaire chez les internautes, celle-ci n’atteint que rarement les records qu’ont à déplorer les institutions ou élites traditionnelles.
Il semble en outre que les internautes aient atteint un certain niveau de maturité dans leurs usages. A y regarder de plus près, l’expérience apparaît en effet déterminante dans leurs attitudes. Plus ils effectuent d’achats en ligne et plus ils ont confiance dans cette pratique. Pour ceux dont l’usage d’Internet s’avère être plus intensif et varié, confiance en général et confiance numérique fonctionnent même en cercle vertueux. Ainsi et même si la défiance reste majoritaire, les ubiquitaires se révèlent avoir davantage confiance en général : · Confiance en soi : 86% versus 78% en moyenne · Confiance aux personnes qu’ils rencontrent pour la première fois : 38% vs 27% · Confiance aux autres : 30% vs 22% · Confiance dans l’avenir : 32% vs 27% Tout se passe donc comme s’ils se trouvaient dans une dynamique positive qui génère de la confiance, elle-même génératrice du développement de ces pratiques en ligne…
La transaction en ligne : confiance dans...
; ...les achats à
; ...les achats/
des enseignes de marque
79% 86%
; ...la consultation de ses comptes bancaires
échanges avec des particuliers
39% 66%
; ...les paiements 68% 79%
86% 95%
Pour l’ensemble des internautes Pour les utilisateurs fréquents*
Le stockage en ligne : confiance dans...
; ...les espaces
; ...le stockage des
de stockage
35% 61%
Confiance dans les personnes qui...
; ...s’expriment
sur les réseaux sociaux
*Plusieurs fois par mois
12 12
Pour l’ensemble des internautes Pour les utilisateurs fréquents*
factures
41% 48% Pour l’ensemble des internautes Pour les utilisateurs fréquents**
; ...s’expriment 23% 36%
sur les réseaux professionnels
34% 45%
**Au moins une fois par semaine
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III La sécurité des données personnelles au cœur des préoccupations
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Le numérique offre aux Français des conquêtes toujours plus affirmées sur lesquelles ils ne voudraient revenir pour rien au monde : en termes d’accès à la connaissance, d’ouverture vers l’extérieur, d’information, de communication, de collaboration… Mais toutes ces possibilités, et les pouvoirs qui en sont les corollaires, les interrogent aussi sur les responsabilités et les régulations à y associer. A mesure que les usages se répandent et s’intensifient, on observe aussi une progression de la conscience de ce qu’ils impliquent. Et la montée en puissance d’une inquiétude à travers de réelles interrogations sur la sécurité et la confidentialité des données. Un sujet sur lequel on n’observe pas, pour le coup, de différences notables selon le profil des internautes : quels que soient leurs usages et leurs niveaux d’expérience numérique, tous l’expriment avec la même intensité. Il est vrai que la question des données personnelles soulève à la fois des questions de respect de la vie privée, d’éthique et de citoyenneté numérique. Les internautes le savent car ils l’expérimentent : les technologies ayant
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évolué, elles permettent aux sociétés commerciales, aux autorités chargées de l’application de la loi et à d’autres entités de recueillir des données et de contrôler les activités en ligne. Surfer sur Internet, envoyer des mails, poster des photos sur le mur de ses amis, twitter ou acheter en ligne sont toutes des actions qui laissent des traces partout. Autant de données qui en disent long sur leurs habitudes, comportements, activités et relations.
74%
80% pensent que les données personnelles qu'ils partagent ne leur appartiennent plus réellement
70%
n'ont pas confiance dans la protection de leurs données personnelles sur Internet
n'ont pas confiance dans le fait de pouvoir supprimer définitivement les doculents personnels stockés en ligne
Big Data ou Big Brother
Le réel potentiel de ces données est interrogé en même temps que les potentiels abus des utilisations qui peuvent en être faits. Dans un contexte où, en la matière, la médiatisation de scandales se fait de plus en plus fréquente. Rien d’étonnant à ce que le sujet des données personnelles soit sensible : surveillance, atteinte à la vie privée, vol d’identité, il engage aussi la liberté d’expression, de convictions et d’activités. In fine, il questionne les valeurs, les responsabilités mais aussi et surtout les droits humains fondamentaux.
81% s'inquiètent du fait que l'on puisse acéder à leurs informations personneles (e-mails)
67% n'ont pas confiance dans le fait que l'on ne puisse accéder à ses documents personnels stockés en ligne sans son accord
Un enseignement majeur Les niveaux d’inquiétude sont aussi élevés chez les internautes les plus complets et intensifs (les ubiquitaires) que chez le reste des internautes.
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IV Un enjeu du 21e siècle : concilier usages et maîtrise
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Le combat de la littératie numérique
L’inquiétude qu’expriment les internautes français quant à la protection des données personnelles s’affirme aujourd’hui comme une demande sociale vis-à-vis des pouvoirs publics comme des entreprises privées.
Avec le développement de la géolocalisation, des objets connectés, du e-commerce, de la e-administration, de la e-santé… cette question de la sécurité et de la protection des données devient centrale.
Les Français ont fait une grande partie du chemin. Une plus grande maturité apparaît dans leurs comportements mais ils demandent aujourd’hui à être respectés, accompagnés et mis en situation d’accompagner leurs enfants dans la maîtrise de leurs usages. L’enjeu est important.
Il s’agit de faire en sorte que les Français soient en mesure de suivre les évolutions technologiques toujours plus rapides et en saisir les opportunités comme ce fut le cas ces dernières années. Sans que cela s’accompagne de trop d’embarras, de craintes ou de réelles pertes d’autonomie au plan individuel. Et alors même que le risque est grand de voir croître les inégalités en la matière au sein de notre société.
L’accès au numérique demeure un sujet majeur. En 2009, il est d’ailleurs devenu un droit fondamental découlant de la liberté d’expression et de communication. Il est donc essentiel d’assurer l’effectivité de ce droit pour près de 2 Français sur 10 qui, encore aujourd’hui, n’en disposent pas et pour qui cette situation est synonyme de marginalisation. Au-delà de l’accès, se pose la question de l’usage. Des usages. Pour l’heure, l’apprentissage du numérique se fait de façon empirique. Tout se passe de façon organique, spontanée, individuelle, “sur le tas” par le biais des devices (smartphone, tablette, ordinateur). Pourtant, cet apprentissage suppose un nouveau langage. Donc une nouvelle alphabétisation. Et celle-ci est continue car de nouvelles applications du numérique apparaissent chaque jour appelant de nouveaux usages. Outre la nécessaire résorption de la fracture numérique, il est donc désormais nécessaire, comme le prône le Conseil National du Numérique, d’engager aussi le combat de l’inclusion et de la littératie numérique.
Peu de gens en France ont conscience de l’omniprésence de compétences issues du numérique dans toutes les opérations de la vie courante. Sophie Pène, membre du CNNum, pilote de la saisine “Education”
Développer la littératie numérique doit permettre de résorber les tensions et dissonances cognitives douloureuses entre les usages auxquels les Français sont attachés et les préoccupations que génère leur insuffisante maîtrise de ceuxci. Combler l’écart entre la confiance et la maîtrise. Savoir quelles données sont collectées, pourquoi et ce qui en est fait, sur combien de temps. Connaître et comprendre les règles du jeu et être en mesure de les transmettre.
La littératie numérique : aptitude à comprendre et à utiliser le numérique dans la vie courante, à la maison, au travail, et dans la collectivité en vue d’atteindre les buts personnels et d’étendre ses compétences et capacités. OCDE, La littératie à l’ère de l’information, 2012
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Cette montée en compétences des Français doit pouvoir les amener à se poser les bonnes questions pour eux-mêmes, mais leur permettre aussi d’être capables de poser les bonnes questions pour la société, en termes de sécurité publique, d’open data, de neutralité du net. Les pouvoirs publics ont bien entendu un rôle à jouer, mais aussi les grands acteurs de la société civile qui sont en posture d’intermédiation et représentent des tiers de confiance essentiels.
Des alertes : • 61% des internautes se sentent à l’aise dans leurs usages du numérique • Mais 43% seulement se disent à l’aise pour accompagner leurs enfants dans ces usages Paradoxe ? Plus on se dit soi-même à l’aise, et moins on l’est proportionnellement pour accompagner ses enfants !
Sur la base de l’infographie ci-dessous, faire la même sur les internautes qui ne connaissent pas les paramètres de sécurité, avec les chiffres suivants : Ne connaissent pas leurs paramètres de sécurité / confidentialité Total : 30 % Sociaux : 14 %/Ubiquitaires : 27 %/Mobiles : 26 %/Collaboratifs : 34 %/Utilitaires : 42 %
21%
14%
37% 25%
11%
23%
Total 22
Sociaux
Ubiquitai res
M obiles
Collabo rati fsU
tilitai res 23
Connaissent bien leurs paramètres de sécurité / confidentialité
37% 25%
21%
Total
Créer un environnement « safe & fair* » Le rôle des acteurs du monde numérique, publics comme privés, doit aussi être de créer le cadre et les conditions idoines pour que les Français soient en situation d’exercer facilement leur maîtrise numérique. Mettre en place les outils par lesquels les compétences seront développées et acquises et l’autonomie comme les droits de l’individu, protégés en toute conscience. L’internaute veut pouvoir échanger, conserver ou au contraire supprimer ses données et documents, bénéficier du droit à l'oubli. Il souhaite continuer à consommer et être informé de façon toujours plus personnalisée et ciblée. Mais il doit pouvoir le faire dans un environnement transparent et respectueux. Outre la nature des données
collectées et l’usage qui en est fait, des garanties doivent lui être apportées dans l’identification des acteurs auxquels il a à faire, des précautions dans la répartition géographique du stockage de ses données ou encore dans les possibilités de recours au chiffrement. La prise en main des mesures de sécurité doit lui être facilitée, tout comme le fait de savoir ce qu’elles recouvrent exactement. Il doit être en mesure d’avoir recours à des solutions numériques « safe* », des informations certifiées. C'est dans ce contexte que prend toute son importance le rôle des tiers de confiance, ces acteurs du monde numérique intervenant dans la protection de l'identité, des documents, des transactions numériques, et engageant leur responsabilité juridique dans les opérations qu'ils effectuent.
23% 14%
Sociaux
Ubiquitaires
Mobiles
Collaboratifs
11% Utilitaires
Les éléments de réassurance numérique 70%
61%
trouvent utile la certification numérique pour les documents qu’ils échangent ou pour les transactions faites en ligne
seraient rassurés de savoir que leurs données sont stockées sur des serveurs en France
6 caractéristiques déterminantes pour les internautes
75%
65%
60%
46%
40%
28%
Interface de paiement sécurisé
Site connu
Les bonnes expériences avec ce site
Site français
Garanties, labels de confiance
Site recommandé par d’autres utilisateurs
Source : Les internautes français et la confiance numérique, 2014. L’observatoire de la confiance du Groupe La Poste.
*sécurisé, sain, maîtrisé, juste
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De même, les pratiques que l’on nomme VRM (Vendor Relationship Management), où le client potentiel est en mesure de s’approprier le contrôle de la relation avec les vendeurs potentiels, vont dans le bon sens en renversant la logique du CRM (Customer Relationship Management) par laquelle c’est l’entreprise qui contrôle la relation avec le client. Les principes fondamentaux du VRM selon le VRM project à Harvard : • Les clients doivent entrer en relation avec les entreprises de façon libre • C’est au niveau des clients que les données les concernant doivent être centralisées • Les clients doivent contrôler la façon dont les données sont transmises aux entreprises • Les clients doivent pouvoir imposer leurs conditions d’engagement • Les clients doivent pouvoir exprimer leurs demandes et intentions sans aucun contrôle des entreprises
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Consommateurs et entreprises sont en délicatesse. Et cette situation est dûe, au moins en partie, à la collecte des données personnelles et l’inquiétude sur l’utilisation qui est faite de cette connaissance. « A ce jour il n’existe aucun moyen de faire le distinguo entre l’accès légitime à ces informations et les abus. Les entreprises disposent d’outils de plus en plus élaborés de gestion de leur clients, notre idée, portée aux Etats-Unis par le projet VRM (Vendor Relationship Management), est de donner les mêmes aux clients. Si ces données ont tant d’importance pour les entreprises, pourquoi n’en auraient-elles pas pour nous? » Daniel Kaplan, Délégué général de la Fondation pour l’Internet Nouvelle Génération (FING), membre du CNNum.
Pour que la confiance que les internautes manifestent aujourd’hui ne soit pas trahie demain. Pour que le progrès, la liberté, l’ouverture et le partage que permet la vie connectée ne se transforme pas en surveillance ou abus de position dominante généralisés. Surtout, pour permettre aux internautes de passer de l’usage à la maîtrise, de la confiance à la conscience, d’un rôle d’utilisateurs à une place de véritables acteurs !
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DIRECTION DU NUMÉRIQUE
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