MINISTERE DE LA SANTE ********* SECRETARIAT GENERAL
BURKINA FASO Unité – Progrès – Justice ********
********* ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE « DOCTEUR COMLAN ALFRED A. QUENUM » *********
MODULE D’ENSEIGNEMENT DE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
JANVIER 2008
LA
TABLE DES MATIERES Pages OBJECTIFS.................................................................................................................4 CONTENU DU MODULE………………………………………………………………… 10 INTRODUCTION A LA RECHERCHE.................................................................. ….12 CHAPITRE I: FORMULATION D’UN PROJET DE RECHERCHE…………………….17 I.1 Définition du problème …………………………………………………….........17 I. 2 Identification et mise en ordre de priorité des problèmes de recherche…..17 I. 3 Analyse du problème de recherche identifié…………………………...........20 CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE…………………………………………………………25 2.1 Enoncé du problème de recherche…………………………………………….25 2.2 Justification du problème………………………………………………………..27 CHAPITRE III : FORMULATION DES ELEMENTS D'ORIENTATION…………………28 3. 1 Question (s) de recherche……………………………………………………….28 3. 2 Hypothèse (s) de recherche……………………………………………………..29 3. 3 But………………………………………………………………………………….30 3. 4 Objectifs……………………………………………………………………………31 CHAPITRE IV: CONCEPTUALISATION DE L'ÉTUDE…………………………… ……..33 4. 1 Revue de la littérature…………………………………………………………..33 4. 2 Cadre de référence………………………………………………………………34 4.3. Délimitation de l'étude…………………………………………………………..35 CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE ET CHAMP DE L'ÉTUDE………………..38 CHAPITRE VI : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE………………………………….39 6. 1 Types d'étude……………………………………………………………………….39 6. 2 Opérationnalisation des variables de l'étude…………………………………….42 6. 3 Méthodes, techniques et instruments de collecte des données……………….47 6. 4 Echantillonnage/ Echantillon……………………………………………………....61 6. 5 Plan de collecte des données…………………………………………………......70 6. 6 Plan de traitement et d'analyse des données collectées……………………….77 6. 7 Questions d'éthique…………………………………………………………………82 6. 8 Validation des instruments ….;…………………………………………………….84 CHAPITRE VII : PLAN DE TRAVAIL…………………………………………………………..86 CHAPITRE VIII : PLAN DE GESTION DU PROJET DE RECHERCHE ET D'UTILISATION DES RESULTATS……………………………………………………………93 CHAPITRE IX : BUDGET DU PROJET DE RECHERCHE…………………………………96 CHAPITRE X : RESUME DU PROJET DE RECHERCHE………………………………….98 CHAPITRE XI : ADMINISTRATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES……………………………………………………………………...99 CHAPITRE XII: TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES…………………………104
2
CHAPITRE XIII: PRESENTATION DES RESULTATS…………………………………….110 CHAPITRE XI V: DISCUSSION DES RESULTATS……………………………………….115 CHAPITRE XV : FORMULATION DES RECOMMANDATIONS/SUGGESTIONS POUR LA RESOLUTION DU PROBLEME……………………………………….118 CHAPITRE XVI :METHODES DE PRESENTATION DES REFERENCES UTILISEES.119 CHAPITRE XVII :REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE……………………….125 CHAPITRE XVIII : VALORISATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE…..........129
PLAN DE PRESENTATION DU MEMOIRE…………………………………………………134
REFERENCES………………………………………………………………………………….138
ANNEXES
3
OBJECTIFS DU MODULE OBJECTIF GENERAL A la fin de l’ensemble des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce module, les étudiants devraient être capables de réaliser une recherche
CHAPITRE I : FORMULATION D’UN PROJET DE RECHERCHE 1.1-
OBJECTIF INTERMEDIAIRE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de formuler un projet valide de recherche 1.2-
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Plus spécifiquement, ils devraient être capables de : - Identifier un problème de santé prioritaire de son milieu de travail ou de vie pouvant faire l’objet d’une recherche - Analyser le problème de santé prioritaire en respectant la démarche enseignée
CHAPITRE II PROBLEMATIQUE 2.1-
OBJECTIF INTERMEDIARE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de Construire une problématique en rapport avec le projet de recherche 2.2- OBJECTIF SPECIFIQUE Plus spécifiquement ils devraient être capables de : -
Identifier les étapes de la formulation d’un problème de recherche
-
Décrire les éléments à évoquer dans la justification du problème de recherche
-
Rédiger l’énoncé et la justification du problème choisi en y incluant toutes les informations pertinentes
CHAPITRE III FORMULATION DES ELEMENTS D’ORIENTATION 3.1-
OBJECTIF INTERMEDIAIRE:
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de formuler les éléments d’orientation de l’étude
4
3.2-
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Plus spécifiquement ils devraient être capables de rédiger les différents éléments d’orientation de l’étude:
-question de recherche -hypothèses -but et objectifs de l’étude
CHAPITRE IV CONCEPTUALISATION DE L’ETUDE 4.1-
OBJECTIF INTERMEDIAIRE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de concevoir les principaux référents de l’étude 4.2-
OBJECTIF SPECIFIQUE
Plus spécifiquement ils devraient être capables de : -
Présenter une revue de littérature appropriée au sujet d’étude
-
Construire un cadre de référence en rapport avec le sujet de l’étude
CHAPITRE V PRESENTATION DU CADRE ET CHAMP DE L’ETUDE 5.1 OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de présenter le cadre et le champ de l’étude 5.2 OBJECTIF SPECIFIQUE Plus spécifiquement ils devraient être capables de : - décrire le cadre de l’étude en respectant les normes enseignées - décrire le champ de l’étude en respectant les normes enseignées
CHAPITRE VI METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 6.1-
OBJECTIF INTERMEDIAIRE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de proposer une méthodologie cohérente de l’étude comportant les différentes composantes de la méthodologie de la recherche 6.2-
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Plus spécifiquement ils devraient être capables de: - Identifier les différents types d’étude utilisés en matière de recherche scientifique - Procéder à la collecte des données de l’étude selon une méthode appropriée - Décrire les techniques et instruments valides par rapport à la méthode choisie 5
- Élaborer un plan de collecte et de traitement des données de l’étude - Élaborer un plan d’analyse des données de l’étude - Construire les différents instruments appropriés à la collecte des données de l’étude - Procéder à l’opérationnalisation des variables de l’étude choisie - Valider les différents instruments retenus pour l’étude selon la méthodologie indiquée - Identifier les principaux problèmes éthiques en rapport avec la recherche scientifique
CHAPITRE VII PLAN DE TRAVAIL 7.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables d’élaborer un plan de travail efficace 7.2-
OBJECTIF SPECIFIQUE
Plus spécifiquement ils devraient être capables de construire un programme d’activités à l’aide d’une technique d’ordonnancement valide et pertinente
CHAPITRE VIII : PLAN DE GESTION DU PROJET DE RECHERCHE ET D’UTILISATION DES RESULTATS 8.1-
OBJECTIF INTERMEDIAIRE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de concevoir un plan de gestion du projet de recherche et d’utilisation des résultats suivant les normes en la matière 8.2-
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Plus spécifiquement ils devraient être capables de: - Identifier les différentes composantes et supports du plan de travail - Décrire les différentes techniques d’établissement de calendriers et de planification
CHAPITRE IX : BUDGET DU PROJET DE RECHERCHE 9.1-
OBJECTIF INTERMEDIAIRE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de proposer le budget du projet de recherche 9.2-
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Plus spécifiquement, ils devraient être capables de: - Définir selon le cours le concept de budget de recherche
6
- Donner la procédure de préparation du budget de recherche - Présenter un budget de recherche selon la norme enseignée - Justifier le budget de recherche
CHAPITRE X : SOMMAIRE DE LA PROPOSITION DE RECHERCHE 10.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de réaliser un résume valide d’un projet de recherche 10.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES Plus spécifiquement ils devraient être capables de: - Identifier les principales composantes du résumé d’un projet de recherche - Rédiger un résumé de projet de recherche
CHAPITRE XI ADMINISTRATION DES INSTRUMENTS DE COLLECRE DES DONNEES 11.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables d’administrer les instruments de collecte de données d’un projet de recherche en respectant les valeurs éthiques d’une enquête 11.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES Plus spécifiquement ils devraient être capables de: - Identifier les principaux instruments de collecte de données générées par un travail de recherche - Retenir les différentes modalités d’administration des instruments de collecte de données - Collecter les données nécessaires à la vérification des hypothèses et à l’atteinte des objectifs de l’étude
CHAPITRE XII TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES 12.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE : A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce chapitre les étudiants devraient être capables de traiter efficacement l’ensemble des données collectées
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12.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES: Plus spécifiquement ils devraient être capables de: - Reconnaître les différentes étapes du traitement des données - Décrire les différentes étapes du traitement des données - Procéder au dépouillement manuel ou informatique des données collectées - Analyser les données collectées pour les transformer en information utiles à l’action sanitaire
CHAPITRE XIII PRESENTATION DES RESULTATS 13.1
OBJECTIF INTERMEDIAIRE
A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de présenter l’ensemble des résultats d’un projet de recherche selon les normes actuelles 13.2- OBJECTIF SPECIFIQUE Plus spécifiquement ils devraient être capable de : -
Décrire les principaux modes de présentation des résultats d’un projet de recherche selon la nature de l’approche adoptée (quantitative / qualitative)
-
Choisir une modalité appropriée de présentation des résultats
-
Construire des figures et des tableaux claires et exhaustifs prenant en compte les résultats de l’étude
CHAPITRE XIV DISCUSSION DES RESULTATS 14.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de discuter efficacement l’ensemble des résultats d’un projet de recherche. 14.2- OBJECTIF SPECIFIQUE Plus spécifiquement ils devraient être capables de : -
Décrire les modalités de discussion assignées à son projet de recherche
-
Conduire une discussion pertinente des résultats selon la méthode enseignée
8
CHAPITRE
XV :
FORMULATION
DES
RECOMMANDATIONS
POUR
LA
RESOLUTION DU PROBLEME 15.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de formuler des recommandations pertinentes pour la résolution du problème retenue par le projet de recherche 15.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES Plus spécifiquement ils devraient être capables de : - Définir les concepts de recommandations/suggestions -Identifier les éléments participant à la formulation des recommandations / suggestions - Reconnaître les principales qualités des recommandation/suggestions d’un travail de recherche - Formuler des recommandations pertinentes et réalités pour résoudre les problèmes découlant de l’étude
CHAPITRE XVI : METHODES DE PRESENTATION DES REFERENCES 16.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de présenter les références d’un travail de recherche selon les normes 16.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES Plus spécifiquement, ils devraient être capables de: -
Définir le concept de bibliographie
-
Décrire les systèmes de référenciation enseignés
-
Appliquer les règles de référenciation à un projet de recherche
-
Présenter les références utilisées selon les règles de référenciation retenues par l’institution
CHAPITRE XVII REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE 17.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de rédiger un rapport de recherche respectant les normes 9
17.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES Plus spécifiquement ils devraient être capables de - Définir selon le cours, le concept de rapport de recherche - Donner l’importance du rapport de recherche - Décrire les composantes du rapport de recherche - Rédiger le rapport de recherche de l’étude en respectant les composantes décrites au cours de l’enseignement
CHAPITRE XVIII : VALORISATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE 18.1- OBJECTIF INTERMEDIAIRE A la fin des activités d’apprentissage menées dans le cadre de ce
chapitre les
étudiants devraient être capables de valoriser les résultats d’un travail de recherche 18.2- OBJECTIFS SPECIFIQUES Plus spécifiquement ils devraient être capables de: - Appliquer les règles pour une présentation efficace d’un rapport de recherche - Reconnaître les procédures a suivre pour la publication des résultats d’un travail de recherche tant au niveau des revues spécialisées que celles de vulgarisation. - Mettre en œuvre une stratégie efficace pour une utilisation des résultats d’un travail de recherche par les organismes du terrain
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CONTENU DU MODULE INTRODUCTION A LA RECHERCHE
CHAPITRE I1 : FORMULATION D’UN PROJET DE RECHERCHE 1.1
Renseignements de base
1.2
Identification et mise en ordre de priorité des problèmes de recherche
1.3
Analyse du problème de recherche identifié
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE 2.1 Enoncé du problème de recherche 2.2 Justification du problème
CHAPITREIII : FORMULATION DES ELEMENTS D’ORIENTATION 3.1 Question (s) de recherche 3.2 Hypothèse (s) de recherche 3.3 But 3.4 Objectifs
CHAPITRE IV : CONCEPTUALISATION DE L’ETUDE 4.1- Revue de littérature 4.2- Cadre de référence 4.3. Délimitation de l’étude
CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE ET CHAMP DE L’ETUDE 5.1 Cadre de l’étude 5.2 Champ de l’étude
CHAPITRE VI : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 6.1- Types d’étude 6.2 Opérationnalisation des variables de l’étude 6.3 Méthodes, techniques et instruments de collecte des données 6.4 Méthode d’échantillonnage
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6.5 Plan de collecte de données 6.6 Plan de traitement et d’analyse des données collectées 6.7 Questions éthiques 6.8 Validation des instruments
CHAPITRE VII : PLAN DE TRAVAIL
CHAPITRE VIII : PLAN DE GESTION DU PROJET DE RECHERCHE ET D’UTILISATION DES RESULTATS
CHAPITRE IX : BUDGET DU PROJET DE RECHERCHE
CHAPITRE X: SOMMAIRE DE LA PROPOSITION DE RECHERCHE
CHAPITRE XI : ADMINISTRATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES
CHAPITRE XII : TRAITEMENT DE DONNEES COLLECTEES
CHAPITRE XIII: PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE XIV : DISCUSSION DES RESULTATS
CHAPITRE XV : FORMULATIONS DES RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS
CHAPITRE XVI : METHODES DE PRESENTATION DES REFERENCES UTILISEES
CHAPITRE XVII : REDACTION DU RAPPORT DE RECHERCHE
CHAPITRE XIII : VALORISATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
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INTRODUCTION A LA RECHERCHE
1- Définition de la recherche Il existe une multitude de définitions mais dans ce module nous retenons celle qui suit : La recherche scientifique est avant tout un processus systématique et rigoureux, une démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à résoudre et d’obtenir des réponses précises à partir d’investigation. (N’DA P, 2006)
2- Fondements de la recherche D’une manière générale, les travaux de recherche ont un certain nombre de fondements. Les fondements sont les a priori implicites ou explicites qui guident de façon plus ou moins courantes les activités du chercheur, tant dans la recherche que l’action proprement dite. Il est possible de tenter une analyse des fondements de la recherche sous plusieurs angles :
Les fondements économiques
Les fondements politiques
Les fondements socioculturels
Les fondements idéologiques
Les fondements épistémologiques
Les fondements théoriques
S’agissant de l’enseignement de la recherche à l’ENSP, on s’intéressera qu’aux fondements théoriques. Fondements théoriques Il s’agit pour le chercheur de procéder à une explication générale des phénomènes et un cadre d’analyse des pratiques sociales. De ce point de vue, les théories sont des systèmes cohérents de conjonctures orientant la recherche par voie de déduction dans l’étude des données. Il s’agit alors de grandes constructions logiques, de schémas conceptuels et de paradigmes. La recherche dans le domaine de la santé qui s’inscrit dans les derniers types de fondement, tend à élucider, frange par frange, les divers aspects du système. Par exemple: -
Décrire les représentations ou les images que les individus se font de la santé;
13
-
Saisir et typer les attitudes de la population à l’égard de la santé et des soins, ainsi que leurs relations avec les comportements de santé;
-
Évaluer la fréquence de divers problèmes de santé dans une population (taux d’incidence ou de prévalence); analyser leur évolution; établir des perspectives;
-
Mettre en lumière les relations entre ces problèmes et certaines situations d’environnement
-
Mettre à jour les relations entre ces problèmes et les comportements des acteurs du système de santé;
-
Évaluer l’importance des services de santé nécessaires pour répondre à certains besoins selon des critères à définir;
-
Analyser les types de relations entre acteurs du système et en particulier les conflits, dépister l’origine de ces conflits et en tracer le déroulement et les modes de résolution
-
Évaluer les performances de certaines parties du système de santé à partir de critères de référence à définir au préalable
3- Typologie de la recherche Il existe deux principaux types de recherche : la recherche fondamentale et la recherche appliquée.
3.1- Recherche fondamentale Elle vise à augmenter la base des connaissances d’une discipline uniquement à des fins cognitives. Une part de ces connaissances pourrait être mise en application ultérieurement. Exemple : -
les lois de l’apprentissage,
-
effet de la chaleur sur la microcirculation du tissu musculaire et conjonctival
3.2- Recherche appliquée Elle a pour objet la découverte des connaissances nouvelles qui utilisent pour se développer les progrès des sciences fondamentales. Elle se compose de plusieurs sous types de recherche dont :
14
3.2.1- Recherche opérationnelle La recherche opérationnelle est un processus d’analyse scientifique des phénomènes d’organisation afin d’obtenir des résultats optimisés. Elle est une approche systémique de résolution de problème. Son but est de permettre aux décideurs de choisir parmi plusieurs solutions celle qui garantit la meilleure efficience et efficacité. Exemple : Causes de désertion des malades d’un cabinet de soins au profit d’un autre situé dans le même quartier
3.2.2- Recherche épidémiologique C’est une étude menée sur une population déterminée durant une période précise en vue de rechercher des informations sur une maladie ou un phénomène morbide. Elle vise à décrire les caractéristiques statistiques de la maladie ou du phénomène, son mode de distribution, la chaîne épidémiologique et les mesures prophylactiques. La recherche épidémiologique peut être divisée en fonction de critères comme : - le temps - l’action - le but a) sur la base du temps, on décrit les études longitudinales ou prospectives, les études transversales et les études rétrospectives. b) sur la base du critère Action, on décrit les études expérimentales et les études non expérimentales c) sur la base du but recherché, nous avons les études descriptives et les études analytiques. Exemple : - Mettre en évidence la corrélation entre tel facteur d’environnement et l’apparition de telle maladie
3.2.3- Recherche développement C’est un ensemble de travaux ayant pour objet la découverte des connaissances applicables à la croissance et à l’organisation harmonieuse d’une communauté, d’un pays.
15
3.2.4- Recherche - action C’est un processus qui met en relation chercheurs et acteurs qui aboutit à l’instauration d’un va et vient entre l’analyse et l’action. Son but est d’apporter une solution à un problème posé par les intéressés eux-mêmes et non par l’expertise des chercheurs extérieurs au problème. Exemple : comportements des agents de santé par rapport à l’accueil
4- Les principales étapes du processus de recherche. Le processus de recherche comporte trois étapes essentielles : •
•
La phase conceptuelle qui consiste à : -
Formuler un projet de recherche
-
Décrire la problématique
-
Enoncer les éléments d’orientation
-
Recenser les écrits
-
Elaborer un cadre de référence
La phase méthodologique qui consiste à : -
Définir le type de recherche et la population
-
Opérationnaliser les variables à l’étude
-
Choisir les méthodes, techniques et instruments de collecte des données
-
Définir l’échantillon et l’échantillonnage
-
Elaborer un plan de collecte des données
-
Elaborer un plan de traitement et d’analyse des données
-
Valider les instruments de collecte des données
La phase empirique qui consiste à : -
Collecter les données
-
Présenter les résultats
-
Discuter les résultats
-
Formuler les recommandations
-
Communiquer les résultats.
Le développement de ces différentes étapes du processus de recherche est effectué dans les chapitres qui suivent.
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CHAPITRE I : FORMULATION D’UN PROBLEME DE RECHERCHE 1.1- Définitions de problème de recherche - Un problème de recherche est une situation qui nécessite une solution, une amélioration ou une modification ; - Un problème de recherche est un écart entre la situation actuelle et la situation telle qu’elle devrait être (situation idéale). Les causes de cet écart sont inconnues
1.2- Identification d’un problème de recherche Cette étape n’existe pas lorsqu’il s’agit d’une étude commanditée. Par contre lorsque le chercheur décide de déterminer lui-même un sujet, son choix s’effectue en général en fonction de sa formation, de ses antécédents, de son intuition, des recherches antérieures, de l’intérêt que présente globalement l’étude de tel ou tel sujet et des ressources disponibles (humaine, temps, matérielle, financière). •
Conditions pour qu’un problème soit un problème de recherche
Tous les problèmes de santé ne sont pas des problèmes de recherche. Pour faire l’objet de recherche, un problème doit remplir trois (3) conditions: 1- Existence d’une discordance entre les résultats attendus et les faits observés 2- Les causes de cette discordance doivent être obscures 3- Possibilité d’au moins deux réponses cohérentes à cette interrogation. Ce dernier point est particulièrement important ; en effet s’il n’y a qu’une réponse possible et cohérente à cette interrogation, il n’y a pas lieu de mener une recherche spécifique. •
Critères de sélection d’un problème de recherche
Tous les problèmes de santé ne peuvent pas faire l’objet de recherche en même temps. Il faut les sélectionner selon un certain nombre de critères qui sont :
- Pertinence : Selon le Robert la pertinence c’est ce qui convient exactement à l’objet dont il s’agit, qui dénote du bon sens : judicieux approprié Se poser les questions suivantes : quelles sont l’importance et l’ampleur du problème ? Qui est touché par le problème ? Quelle est la gravité du problème ? - Nouveauté S’assurer que le sujet n’a pas fait l’objet de recherche antérieure (manque de connaissance sur le sujet)
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- Faisabilité : Selon le petit Larousse c’est le caractère de ce qui est faisable, réalisable dans les conditions techniques, financières et de délai défini L’étude est-elle faisable compte tenu des ressources disponibles ?
- Réalisabilité : Selon le petit Larousse c’est ce qui peut être réalisé. Les recommandations seront- elles mises en œuvre ?
- Urgence : Nécessité d’agir vite, sans délai. Est-il nécessaire d’obtenir des renseignements de toute urgence ? Un délai de quelques mois est-il acceptable pour utiliser les renseignements ? Les données sont-elles nécessaires de toute urgence pour la prise de décision ?
- Acceptabilité : Selon le petit Larousse c’est ce qui peut être acceptée, toléré sur les plans politique , éthique, culturel et social Il est conseillé de prendre un sujet qui intéresse les autorités politiques et administratives et les communautés. Les aspects éthiques ne doivent pas être négligés. Les questions suivantes peuvent être posées : •
Acceptabilité politique et administrative :
Le sujet est-il acceptable pour les décideurs de haut niveau ? •
Acceptabilité éthique :
Le sujet pose-il des problèmes d’ordre éthique ?
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Les critères que nous venons de voir peuvent être évalués au moyen de l’échelle suivante :
Echelle d’évaluation des sujets de recherche Critères
Score
Signification
Pertinence
1 2 3
Non pertinent Pertinent Très pertinent 1
2 Nouveauté 3
Faisabilité
1 2 3
Renseignements suffisants, déjà disponibles Certains renseignements sont disponibles, mais sur les grandes questions Pas de renseignements fiables sur quoi fonder la résolution du problème Etude non faisable, compte tenu des ressources disponibles Etude faisable compte tenu des ressources disponibles Etude tout à fait faisable compte tenu des ressources disponibles.
Acceptabilité 1 politique et 2 administrative 3
Sujet non acceptable pour les décideurs de haut niveau Sujet plus ou moins acceptable Sujet tout à fait acceptable
Acceptabilité 1 au plan 2 éthique 3
Importants problèmes éthiques Problèmes éthiques mineurs Aucun problème éthique
Réalisabilité
1 2 3
Les recommandations ne seront pas mises en oeuvre Assez probable que les recommandations seront mises en œuvre Très probable que les recommandations seront mises en œuvre
Non nécessaire d’obtenir les renseignements de toute urgence Délai de quelques mois acceptable pour utiliser les renseignements 3 Données nécessaires de toute urgence pour la prise de décision Adapté de Sondo Blaise 2006 Urgence
1 2
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1.3- Analyse du problème identifié Définition et intérêt de l’analyse du problème L’analyse du problème est une étape essentielle à la conception de la recherche car elle : -
Permet aux intervenants de partager leurs connaissances du problème;
-
Éclaircit le problème et les facteurs qui auraient pu le causer ;
-
Facilite la prise de décision sur l’envergure et l’orientation de la recherche.
Etapes de l’analyse du problème Introduction Il est fréquent que le chercheur fasse des recherches sur un problème qui ne lui est pas familier. Il est possible que les professionnels et les gestionnaires des services ou les membres de la communauté connaissent ce problème beaucoup mieux que le chercheur, mais n’aient pas accordé une attention à ses différents aspects. Une analyse systématique du problème, effectuée de manière conjointe avec toutes les parties concernées est une étape essentielle de la conception projet de la recherche. Elle comprend trois (3) étapes Etape 1 : le point de vue des parties concernant le problème Les professionnels et les gestionnaires des services expriment souvent en termes généraux ou vagues les problèmes qu’ils rencontrent : « Les soins d’urgence doivent être évalués » « Les services de planification familiale sont sous fréquentés par les clients » « La mortalité maternelle est très élevée dans les maternités » « Il faut renforcer le personnel de soins dans les services ambulatoires ».
Il faut donc au cours de discussions initiales avec ces gestionnaires et les professionnels des services, éclaircir les questions en cause, en dressant une liste de tous les problèmes tels qu’ils les perçoivent.
Comme il n’existe de problème que lorsqu’il y a un écart entre la situation actuelle et la situation souhaitée, les problèmes perçus doivent être formulés de façon à souligner cet écart.
20
Par exemple, les gestionnaires et les professionnels des services de PF peuvent établir que l’énoncé général « Les services de planification familiale sont sous fréquentés par les clients » dénote les problèmes suivants : Connaissance insuffisante des services de PF par les usagers potentiels ; Centres de PF distants des domiciles des usagers Attitudes non empathiques des personnels des centres de PF Les locaux des centres de PF manquent d’intimité Le nombre de grossesses non désirées est élevé Les personnels ne font pas un examen clinique complet des usagers Les centres PF manquent de produits contraceptifs Les personnels des services de PF séduisent les clientes. Les personnels sont souvent absents des centres de PF Les usagers attribuent des propriétés d’infertilité aux produits de PF Les usagers pensent que les produits de PF provoquent des complications lors des grossesses futures.
Etape 2 : Préciser et décrire en profondeur le problème Il faut ensuite tenter de définir le problème central et de le quantifier. D’après l’exemple de l’étape 1, le problème central pourrait être : Le nombre élevé de grossesses non désirées (écart entre le nombre de grossesses observé et le nombre souhaité) Le nombre élevé de complications de grossesses et/ou d’accouchements écart entre la santé réelle des femmes en âge de procréer et la santé souhaitée).
Il faut également décrire de façon plus détaillée : la nature du problème, ainsi que l’écart entre la situation réelle et la situation souhaitée concernant les grossesses ou les complications ; la distribution du problème : (qui est touché, quand, où ?) ; l’ampleur et l’intensité du problème : à quel point, il est répandu et grave, ses conséquences (handicaps, décès, gaspillage de ressources).
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Etape 3 : Analyser le problème Après avoir défini le problème central, il faut : déterminer les facteurs qui auraient pu causer ce problème ; éclaircir le lien entre le problème et ces facteurs. Il est utile de visualiser ces liens en traçant un diagramme dont voici, ci-après les principes fondamentaux de construction.
Problème central
Facteur
Facteur
Fig.1 : Eléments d’un diagramme d’analyse de problème
Les problèmes perçus et les facteurs qui en sont la source sont placés dans des « bulles ». Les liens entre les bulles sont indiqués par des flèches à sens unique (pour les relations de cause à effet) ou à double sens (pour les liens réciproques). Le problème central est toujours entouré d’une ligne double. L’analyse du problème nécessite plusieurs étapes secondaires.
Etape 3.1. Ecrire le problème central défini à l’étape 2 au centre du tableau (noir ou à feuilles mobiles).
Etape 3.2. Discuter des facteurs ou causes qui pourraient être à l’origine de ce problème. Il est nécessaire de tenir compte des points de vue de toutes les parties concernées et des chercheurs, recueillis à l’étape 1. Discuter du lien entre les différents facteurs et le problème.
22
On peut écrire tous les facteurs possibles sur des fiches ou des bouts de papier. Ceux-ci sont affichés autour du problème central sur le tableau et déplacés, modifiés ou éliminés au besoin au cours de la construction du diagramme.
Le diagramme initial pourrait prendre la forme suivante :
Mauvais accueil des clients/clientes Rupture de produits contraceptifs
Faible utilisation de méthodes contraceptives Nombre élevé de grossesses non désirées Centre de PF insuffisants
Non respect des prescriptions médicales
Fig.2 : Diagramme initial du problème de PF NB : Nombre de problèmes perçus mentionnés à l’étape 1 sont reliés entre eux par un lien de cause à effet (le mauvais accueil des clients / clientes dans les centres PF cause une sous utilisation de ces centres) ou par un lien réciproque (les centres PF distants des domiciles des usagers contribue à la sous utilisation des services de PF, laquelle sous utilisation n’incite pas à l’ouverture de nouveaux centres qui se rapprocheraient de ces usagers. Le nombre élevé de grossesses non désirées est devenu le problème central. Il est entouré pour le distinguer des facteurs qui en sont la source.
Le diagramme suggère que l’analyse pourrait s’orienter dans au moins trois directions différentes : des facteurs reliés à la disponibilité et à l’accessibilité des services de PF (centres PF insuffisants) ;
23
des facteurs relatifs à la qualité des services fournis (rupture des produits contraceptifs, mauvais accueil) ; des facteurs reliés aux usagers, à leur famille et à la collectivité (non respect des prescriptions médicales en matière de PF). Ces ensembles de facteurs figurent dans bon nombre d’études sur l’utilisation des services. Ils sont généralement liés de façon étroite.
24
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE 2.1- Enoncé d’un problème de recherche
Formuler un problème, c’est exprimer en termes non équivoques, dans un énoncé affirmatif, la situation qui exige qu’une recherche soit menée pour que la lumière soit apportée aux brouillards des interrogations. C’est montrer à l’aide d’une argumentation que l’exploration empirique du problème est nécessaire, pertinente et qu’elle peut contribuer à l’avancement des connaissances.
ETAPES DE FORMULATION D’UN PROBLEME DE RECHERCHE
La formulation d’un problème de recherche comporte cinq (5) étapes principales :
1- Une brève description des caractéristiques socioéconomiques et culturelles et un aperçu de l’état de santé des populations et du système de santé, agricole, éducatif, etc., dans le pays ou la localité concernée, si ces facteurs influent sur le problème. Si possible, ajouter quelques statistiques à des fins d’illustration pour décrire le contexte du problème. Cette description permet de relever les constats à partir desquels le problème sera formulé ;
2-Une description concise de la nature du problème, son importance, sa distribution et sa gravité ;
3- Une analyse des principaux facteurs qui peuvent influer sur le problème et un argument convaincant selon lequel les connaissances actuelles ne suffisent pas à le résoudre. Ces facteurs qui peuvent influer sur le problème sont aussi appelés causes du problème;
4- Une brève description des solutions essayées dans le passé, de leur degré de réussite et des raisons motivant la tenue de recherches supplémentaires ;
25
5- Une description du type de renseignements que devrait recueillir la recherche et la façon dont ces renseignements seront employés pour le résoudre.
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Idée générale mais très en rapport avec le sujet
Le phénomène dans le monde (chiffres récents en Europe, Amérique Asie ou Océanie : un ou deux pays de l’un ou l’autre de ces continents ou même des chiffres de l’OMS)
Le phénomène en Afrique (chiffres récents à l’appui)
Au Burkina Faso si c’est le Faso qui est le cadre général (chiffres)
Chiffres du champ d’étude
Actions correctrices entreprises
Résultats de ces actions
Si rien n’est fait, qu’arrivera-t-il ?
Alors que voulez-vous faire ?
Annonce facultative du cadre de référence
Figure 3 : L’entonnoir de la problématique
27
2.2- Justification du choix du thème Tout choix de thème pour une recherche doit être justifié. Pour ce faire les éléments suivants peuvent être évoqués :
-
la motivation et l’intérêt pour le sujet.
Le chercheur évoque les motivations qui ont suscité son intérêt pour ce sujet. Une recherche entreprise sans motivation peut être pénible et être vouée à la stagnation. En plus de son intérêt personnel, il doit prendre en compte l’intérêt objectif de ce sujet c’està-dire par rapport à la science et aux retombées sociales.
-
la pertinence scientifique du sujet.
Le chercheur exprime la pertinence scientifique du sujet en indiquant en quoi ce sujet s’inscrit dans les préoccupations scientifiques d’autres chercheurs ou simplement a fait l’objet de travaux, de thèses ou de mémoires de devanciers. Il a intérêt à relever que le sujet qu’il aborde n’est ni dépassé, ni usé, ni épuisé et qu’il ne manque pas d’actualité et d’originalité surtout sous l’angle qu’il l’aborde.
-
la pertinence sociale du sujet.
La pertinence sociale du sujet s’établit en montrant en quoi il apporte une réponse aux préoccupations des décideurs (politique, administratif, leaders d’opinion) et des praticiens. Il peut exprimer une conscience claire des conséquences sociales ou de l’utilité pratique que sa recherche peut avoir au moment où il choisit son sujet.
28
CHAPITRE III : FORMULATION DES ELEMENTS D’ORIENTATION 3.1- Question(s) de recherche Le problème de recherche étant identifié et formulé dans la forme d’énoncé affirmatif, il s’agit maintenant de procéder à un retournement du problème sous forme d’énoncé interrogatif écrit au présent de l’indicatif. La question de recherche précise les concepts clés, spécifie les populations cibles et suggère une investigation empirique. Elle tente d’exprimer ce que l’on cherche à savoir, à élucider, à comprendre le plus exactement possible. C’est le premier fil conducteur de la recherche. Pour remplir correctement sa fonction, la question de recherche doit présenter les critères suivants : -
clarté : précise, concise et univoque
-
faisabilité : réaliste c’est à dire en rapport avec les ressources personnelles, matérielles et techniques dont on peut disposer
-
pertinence : vraie question (en rapport avec le sujet d’étude), aborder l’étude de ce qui existe
Si le chercheur veut découvrir les différents éléments du problème en étude (étude descriptive), la question de recherche est en rapport avec le problème. Exemple de problème de recherche Taux élevé des femmes enceintes perdues de vue en consultation prénatale Question : quelles sont les caractéristiques des femmes enceintes perdues de vue en consultation prénatale ? si le chercheur veut découvrir les facteurs explicatifs du taux élevé des femmes enceintes perdues de vue en consultation prénatale (étude analytique) ; la question de recherche est en rapport avec les facteurs identifiés au niveau de l’analyse du problème. Exemple : quels sont les facteurs explicatifs du taux élevé des femmes enceintes perdues de vue en consultation prénatale ? si le chercheur est dans une position d’étude évaluative (évaluation d’un projet ou d’un programme) ; plusieurs questions peuvent être posées. Chaque question est en relation avec les objectifs/résultats du projet ou programme à évaluer.
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3.2- Hypothèse(s) de recherche Une hypothèse est un énoncé affirmatif écrit au présent de l’indicatif, déclarant formellement les relations plausibles, prévues entre deux variables ou plus.
Elle est une supposition ou une prédiction, fondée sur la logique de la problématique. C’est la réponse anticipée à la question de recherche posée. Elle demande à être confirmée, infirmée ou nuancée par la confrontation aux faits.
Elle peut être réduite, modifiée ou formulée différemment après consultation de la bibliographie et du cadre conceptuel qui ont pour but de la clarifier, de l’affiner. Elle doit être rédigée dans des termes simples, sans ambiguïté.
Facteurs à prendre en compte dans la formulation des hypothèses : -
l’énoncé de relations : les hypothèses s’énoncent au présent sous forme affirmative (jamais sous forme de question) et sous une forme permettant la vérification empirique. Elle décrit la relation supposée exister entre deux variables, deux phénomènes, deux concepts ou plus. Cette relation peut être causale (de cause à effet) ou d’association ;
-
le sens de relation : les termes comme « moins que », « plus grand que », « différent de », « positif », « négatif » etc. indiquent le sens de la relation ;
-
la vérifiabilité : une hypothèse n’en est une que parce qu’elle peut être vérifiée c'est-à-dire qu’elle contient des variables observables, mesurables dans la réalité et analysables sur le plan statistique;
-
la plausibilité : l’hypothèse doit être plausible c'est-à-dire pertinente par rapport au phénomène à l’étude. Cette pertinence est démontrée par la connaissance que le chercheur a du domaine d’étude.
On distingue deux types d’hypothèses : -
l’hypothèse inductive : elle repose essentiellement sur l’observation des faits et leurs interrelations. Elle trouve sa source dans l’expérience, l’intuition, le
30
raisonnement du chercheur. Par sa vérification, il peut dégager des phénomènes généralisables qui seront la source de théorie ou loi ; Ex. Un entretien préopératoire entre la personne soignée et l’infirmière panseuse, centré sur l’écoute et l’information individualisée, permet d’humaniser le passage du malade au bloc et diminue en partie l’anxiété de ce dernier. (Cette longue hypothèse descriptive est née de l’intuition d’une infirmière panseuse à partir de son observation du désarroi des malades)
-
L’hypothèse déductive : elle est caractérisée par son approche qui fait d’emblée appel aux lois et théories pour expliquer le cas particulier. Cette hypothèse peut être déduite de théories connues déjà formulées ou de travaux connus ayant une certaine notoriété.
Ex. L’utilisation systématique d’un modèle de soins basés sur l’autonomie a un impact sur la qualité de vie des personnes âgées en institution (Cette hypothèse repose sur une théorie de soins connue. Sa vérification permet de théoriser le cas particulier et d’enrichir la théorie générale) NB : L’hypothèse offre l’opportunité de développer les concepts et les variables de l’étude
3.3- But de la recherche Le but d’une recherche énonce en termes généraux ce à quoi doit servir l’étude. Toute recherche en santé a pour but essentiel de : - cerner les problèmes et ordonner les priorités ; - guider et accélérer l’application des connaissances pour résoudre les problèmes ; - développer de nouveaux outils et formuler des stratégies novatrices ; - faire avancer les conceptions de base et les frontières du savoir.
Exemple de buts de recherche 1. Contribuer au renforcement de la surveillance épidémiologique dans le district sanitaire 2. Contribuer à l’amélioration de la prise en charge de la surdité de l’enfant de 0 à 5 ans par un dépistage 3. Contribuer à la réduction du taux de déperdition des enfants cibles du PEV entre le BCG et le VAR dans le district sanitaire de Diapaga.
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3.4- Objectifs de la recherche Il s’agit de déclarations affirmatives qui expliquent ce que le chercheur vise, cherche à atteindre. Les objectifs expriment l’intention générale du chercheur et spécifient les opérations ou les actes qu’il devra poser pour atteindre les résultats escomptés. Généralement deux types d’objectifs sont définis dans le cadre d’une recherche : - les objectifs généraux - les objectifs spécifiques
3.4.1- Objectif général L’objectif général d’une étude énonce en termes généraux ce qui doit être accompli à travers le projet de recherche. C’est le résultat global attendu de cette recherche. En général on se limite à un seul objectif général. Les verbes utilisés ne sont pas souvent précis : évaluer, analyser, étudier, déterminer… Exemple : déterminer les motifs de la faible utilisation des latrines dans le quartier Pissy en vue de la sensibilisation de la population 3.4.2- Objectif spécifique L’objectif spécifique est une communication d’intention qui exprime le résultat à atteindre d’une manière précise, observable, mesurable. Des objectifs spécifiques convenablement formulés facilitent l’élaboration de la méthode de recherche et orientent la collecte, l’interprétation et l’utilisation des données.
La formulation des objectifs de recherche aide le chercheur à : - délimiter l’étude (en le réduisant à l’essentiel) ; - éviter la collecte des données qui ne sont pas absolument nécessaires à la compréhension et à la résolution du problème ; - diviser l’étude en étapes clairement définies. Dans leur formulation, il faut s’assurer que les objectifs de l’étude : -
soulèvent les différents aspects du problème et les facteurs qui y contribuent de manière cohérente et en ordre logique ;
-
sont clairement formulés en terme opérationnel, précisant exactement ce que le chercheur compte faire, où et dans quel but ;
-
sont réalistes compte tenu de la situation locale ; 32
-
sont formulés en utilisant des verbes d’action assez précis pour être évalués.
Exemple : -
calculer la prévalence de l’utilisation des latrines par les enfants ;
-
identifier les moyens de prévention de chute des personnes âgées
3.5 : les qualités d’un objectif spécifique de recherche Un objectif spécifique de recherche doit posséder les qualités suivantes : -
Pertinent : l’objectif est en relation directe avec l’objectif général à atteindre.*
-
Logique : l’objectif est le résultat d’un raisonnement méthodique.
-
Précis : l’objectif est énoncé en termes concrets, ne prêtant pas à confusion.
-
Réalisable : l’objectif doit indiquer un acte, un résultat possible avec les moyens disponibles en fonction des ressources locales.
-
Observable : l’objectif doit pouvoir être démontré effectivement.
-
Mesurable : l’objectif doit pouvoir être évalué avec un instrument de mesure.
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CHAPITRE IV : CONCEPTUALISATION DE L’ETUDE 4.1- Revue de la littérature 4.1.1- Définition La revue de la littérature consiste à faire la recension des écrits pertinents. Il s’agit donc de l’étude des divers documents ayant trait soit au thème soit au sujet retenu, en vue de s’enquérir si oui ou non dans les travaux antérieurs quelqu’un d’autre a déjà répondu à la question que vous vous posez, objet de votre recherche.
Elle est une analyse critique qui permet de relever les forces et les faiblesses des documents consultés en rapport avec le sujet à l’étude. Elle n’est pas une juxtaposition des conclusions des études antérieures. Elle nécessite une prise de notes des informations pertinentes et utiles lors de la lecture critique. C’est un travail qui exige de la patience et une organisation individuelle. En pratique, il est conseillé d’avoir une fiche de lecture (carnet) sur laquelle sont consignées les informations utiles. Il est conseillé d’utiliser les documents les plus récents. A la fin, il faut prendre note de la référence du document exploité en vue de la constitution des références des ouvrages (documents) consultés (références bibliographiques).
4.1.2- Sources de documentation Les principales sources de documentation sont : -
Documents publiés : livres, articles, revues spécialisées, CD-ROM, Internet
-
Documents non publiés ou littérature grise : rapports d’étude, rapports d’activités, renseignements des registres
-
Autres sources : personne de référence
4.1.3 Rédaction de la revue de la littérature Le plan de rédaction comporte une introduction, une définition des concepts, un développement et une conclusion. - L’introduction expose les thèmes à l’étude ayant un lien avec le problème de recherche qui unit les textes choisis. La conceptualisation ou construction des concepts constitue une construction abstraite qui vise à rendre compte du réel. A cet effet, elle ne retient pas tous les aspects de la 34
réalité mais seulement ce qui exprime l’essentiel du point de vue du chercheur. Il s’agit donc d’une construction - sélection. La construction - sélection d’un concept consiste dès lors à désigner les dimensions qui le constituent et, ensuite, en préciser les indicateurs grâce auxquels ces dimensions peuvent être mesurées.
- le développement est constitué du résumé critique de chacun des textes. Ceux-ci sont généralement regroupés selon le sujet traité. Une revue de littérature comporte habituellement un élément critique. Des phrases ou des paragraphes de transition sont utilisés entre les résumés pour mieux mettre en relief les éléments communs et les éléments divergents. - la conclusion met les textes étudiés en perspective les uns par rapport aux autres et les situe dans la problématique générale.
4.2- Cadre de référence 4.2.1- Définition d’un cadre de référence Le cadre de référence (théorique ou conceptuel) représente les assises qui permettent d’agencer les concepts de manière à décrire, expliquer ou prédire les relations entre les concepts.
C’est le modèle théorique ou épistémologique dans lequel le problème placé prend sens, envergure, allure ou orientation. Il s’agit pour le chercheur d’inscrire le problème dans un cadre de référence en montrant qu’il connaît clairement les tenants et aboutissants des théories et concepts engagés dans la formulation du problème en question.
Le cadre de référence définit la perspective selon laquelle le problème de recherche sera abordé et fournit un contexte pour examiner le problème. Il sert de base pour affiner l’hypothèse, pour faire les observations, pour définir les variables, arrêter le devis de recherche, faire les interprétations et les généralisations. Il est le lieu où les concepts sont expliqués dans la perspective de l’étude. Il permet au chercheur d’indiquer clairement dans quelle perspective particulière se place son étude et quels sont les concepts, les théories et modèles d’explication qu’il entend privilégier et pour quelles raisons pertinentes, scientifiquement parlant.
35
4.2.2- Elaboration du cadre de référence L’élaboration d’un cadre de référence passe par les cinq principales étapes suivantes : -
spécifier l’objet de recherche ou du phénomène à expliquer (variable dépendante) ;
-
décrire les prémisses qui soutendent l’enchaînement des facteurs influençant l’objet ou le phénomène ; les facteurs doivent être explicitement identifiés ;
-
identifier par facteur les variables par lesquels ils agissent sur le phénomène à expliquer (variables indépendantes) ;
-
déterminer le ou les types de relations qui existeraient entre ces variables dépendantes et indépendantes ;
-
illustrer par une figure ces variables avec leurs interrelations et dans l’ordre chronologique selon lequel d’après vous elles s’influencent mutuellement et influencent le phénomène à l’étude.
4.3. Délimitation/envergure et orientation de la recherche La délimitation du sujet consiste à définir une orientation de la recherche en fonction des contraintes de temps, d’espace et des ressources matérielles disponibles. Aussi les éléments de cette délimitation portent sur les facteurs issus de l’analyse du problème en tenant compte des contraintes sus-citées. Au terme de l’analyse du problème, les différents facteurs incriminés peuvent être regroupés en trois grandes catégories selon les éléments en présence. Le regroupement suivant des facteurs est un exemple de catégorisation.
a) Les facteurs socio-culturels Ces facteurs peuvent être : •
Des facteurs personnels tels que l’âge, le sexe, la scolarité, l’occupation ainsi que la composition (et le soutien) de la famille ;
•
Des facteurs communautaires comme :
-
une mauvaise connaissance des signes et des causes d’une maladie et des exigences du traitement dans la collectivité,
-
la disponibilité d’autres types de traitement,
-
la préférence pour d’autres types de traitement,
-
une mauvaise compréhension est un soutien insuffisant de la part de l’employeur. 36
b) Des facteurs lies aux services de santé -
la faible accessibilité des services (et notamment le coût du traitement) ;
-
une mauvaise organisation des services de santé (heure d’ouverture, disponibilité des traitements ou conseils inadéquats, etc.).
c) Les facteurs liés à la maladie, tels que : la gravité de la maladie au moment du recours aux traitements; -
le suivi des prescriptions liées au traitement
-
la réaction du patient au traitement (complications ou rétablissement rapide).
Après cette catégorisation des facteurs en cause du problème, il est important de déterminer l’orientation ou l’envergure de la recherche. Il faut notamment se poser les questions suivantes : •
Utilité des renseignements.
Les renseignements qui seraient recueillis sur le problème permettraient-ils d’améliorer la santé et les soins de santé ? Qui ferait usage des constatations reliées aux
facteurs
étudiés
figurant dans
le
diagramme d’analyse? Comment les
constatations seraient-elles utilisées ? •
Faisabilité - Est-il possible d’analyser tous les facteurs reliés au problème au cours de la période considérée qui peut s’échelonner sur plusieurs années ou une seule année dont c’est le cas pour les étudiants de l’ENSP. - Ou bien est-il préférable de s’intéresser à un seul groupe de facteurs ?
•
Double emploi
Certains renseignements sur des facteurs figurant dans le diagramme sont-ils déjà disponibles ? Quels sont les aspects du problème qui nécessitent une recherche supplémentaire ? Les éléments de l’analyse doivent être examinés en tenant compte de ces questions. Si le problème est complexe et découle de nombreux facteurs, il faut définir lesquels 37
pourraient faire l’objet de recherches moins importantes. S’il y a plus d’un sujet possible, utiliser les critères de sélection et la méthode de classement décrits plus haut pour prendre une décision finale au sujet de l’orientation et de l’envergure de la recherche. La recherche peut ainsi prendre en compte tous les facteurs de l‘analyse ou s’intéresser à un seul groupe de facteurs soit liés à la communauté, soit liés à la maladie ou à l’individu soit les facteurs liés aux services de santé.
38
CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE ET DU CHAMP D’ETUDE 5.1. Cadre de l’étude Cadrer l’espace consiste non seulement à en délimiter les frontières extérieures, mais aussi à en fixer les limites territoriales, à propos desquelles on souhaite obtenir des résultats significatifs. Pour une analyse au niveau national, on souhaitera par exemple obtenir des résultats par région. Pour une analyse limitée à un hôpital, on cherchera peut être des résultats séparément par service ou par unités de soins. Les choix établis influenceront le processus de sélection et l’ampleur des échantillons à retenir. Pour chaque « unité territoriale » retenue, il faudrait un ensemble de données suffisamment grand. Le rapport d’enquête montrera les caractéristiques du champ et le situera dans le contexte
national,
en
présentant
son
importance
numérique,
sa
localisation
géographique, les caractéristiques de sa population.
5.2. Le champ d’étude Le champ est le lieu où se déroule l’étude. Le chercheur précise le milieu où l’étude sera conduite et justifie son choix. Il doit s’assurer que le milieu est accessible et obtenir la collaboration et les autorisations nécessaires des autorités administratives et du comité de recherche et d’éthique. Une étude donnée peut être menée en lui assignant un champ spatial restreint ou étendu. L’extension n’est pas nécessairement un gage de qualité ; la profondeur de l’analyse, l’exactitude du modèle retenu, le sérieux des techniques mises en place en sont les meilleurs garants. L’extension prémunit contre le risque de n’avoir mis à jour que des situations tout à fait locales. Elle a son prix : les difficultés de déplacement s’il s’agit d’interviews et l’obtention des « populations- mères » s’il faut opérer une sélection. Le rapport d’enquête montrera les caractéristiques du champ et le situera dans le contexte
national,
en
présentant
son
importance
numérique,
sa
localisation
géographique, les caractéristiques de sa population.
NB.: Il est à noter que les informations décrites doivent être strictement en rapport avec l’objet de l’étude. (5 pages maximum).
39
CHAPITRE VI. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 6.1 TYPE D’ETUDE En général les projets de recherche opérationnelle en matière de santé peuvent être classés dans l’une ou l’autre des catégories suivantes :
6.1.1. Les études d’observation Les études peuvent être descriptives (description d’une situation), analytiques à visée étiologique ou explicative (mise en évidence des facteurs qui déterminent l’état de santé, la performance du programme, etc.) ou évaluative (évaluation des actions entreprises ou à entreprendre : soins de santé, programme d’éducation sanitaire). Quelles soient descriptives, analytiques ou évaluatives, les études peuvent être de deux catégories : transversales (enquête ponctuelle pour recueillir des données sur une situation, un programme, etc.) ou longitudinales. L’enquête peut être rétrospective (le phénomène à l’étude s’est déjà produit et l’enquête remonte, va rechercher les causes à posteriori), par opposition à l’enquête prospective où l’observateur part de l’exposition (exemple : exposition à un programme de prévention du VIH/SIDA) et suit les sujets jusqu’à ce qu’apparaisse l’évènement étudié : la maladie ou le décès). Lorsqu’une étude longitudinale porte sur une population soumise à exposition (exemple : un programme de santé) comparativement à une population comparable dite témoin, non soumise à l’exposition, on parle d’étude cohortes. A l’inverse, lorsqu’une enquête analytique rétrospective compare des cas, (personnes malades) et personnes indemnes, on parle d’étude cas témoins ;
6.1.2. Les études expérimentales Ces études sont parfois désignées sous les noms d’études d’intervention, car elles ont pour but de modifier ou d’intervenir sur un aspect du programme (phénomène) étudié. Elles ont recours aux méthodes prospectives de la recherche expérimentale ou quasi expérimentale, afin d’évaluer les effets d’une modification de l’un des effets d’un programme. Il peut s’agir de l’introduction d’un nouveau type de stratégie de mobilisation sociale, d’un nouveau système de communication, d’une nouvelle approche concernant la prise en charge des malades, d’un nouveau système plus décentralisé, etc.
40
Au cours d’une étude expérimentale, le facteur étudié est manipulé par le chercheur. Pour obtenir la meilleure probabilité de comparaison entre les groupes soumis à différentes interventions, l’assignation à tel ou tel groupe se fera au hasard (randomisation). Exemples : - L’étude de l’effet d’un traitement sur la survie (individus). - Fluorisation de l’eau de boisson (dans une communauté : étude écologique).
Les études quasi expérimentales sont des études au cours desquelles le facteur étudié est manipulé de façon artificielle mais dans lesquelles la randomisation n’a pas été utilisée. Le traitement n’est pas alloué de façon aléatoire.
Exemple : Etude de l’effet d’un médicament sur un groupe de personnes malades volontaires, puis comparaison des résultats à ceux d’autre groupe de personnes malades mais non traitées.
6.1.3. Les études évaluatives L’évaluation Normative Cette forme d’évaluation s’intéresse aux différentes composantes du programme ou du plan et peut porter soit sur la structure (Ressources) soit sur le processus (l’application des diverses procédures) soit sur les Résultats qui peuvent être de deux ordres : Les résultats à court terme : Atteinte des objectifs préalablement définis Les résultats à long terme : Impact de la mise en œuvre du plan sur l’état de santé de la population Exemple : Diminution de la mortalité maternelle
La Recherche évaluative La recherche évaluative est une étude de type analytique qui essaie de mettre en relation les différentes composantes du programme d’une part et d’autres de mettre en évidence la relation entre le programme et les résultats obtenus. Il s’agit ici de prouver que l’amélioration de l’état de santé est induite effectivement par la mise en œuvre du programme nonobstant les autres facteurs.
41
Résumé des différents types d’études
Etudes d’observation
Analytiques
à
Descriptive
visée étiologique
Etudes expérimentales
Essais cliniques
Quasi expériment al
Etudes évaluatives
Evaluation normative
Recherche évaluative
Cohorte Cas témoins Transversale
Figure N°4 : les différents types d’études
42
6.2 OPERATIONNALISATION DES VARIABLES A L’ETUDE 6.2.1- Définition On appelle variable tout caractère, sujet à prendre des états différents suivants les individus, le temps ou le lieu d’observation. Ainsi en est-il par exemple du sexe, de l’âge, du groupe sanguin, de la tension artérielle, du nombre de lits par hôpital, de la durée d’hospitalisation. Tout état possible que peut prendre le phénomène étudié est une valeur pour une variable. En somme, une variable est une quantité ou une qualité susceptible de fluctuation, c’està-dire susceptible de prendre différentes valeurs appelées modalités. 6.2. 2 - Typologie La variable peut être quantitative ou qualitative : -
la valeur de la variable quantitative est numérique. Elle est discrète (nombre d’enfants…) ou continue (poids, taille, âge…)
-
la valeur de la variable qualitative est non numérique. Elle est nominale (sexe, ethnie, couleur des yeux…) ou ordinale (petit, moyen, grand).
D’une façon générale, il existe deux types de variables : -
la variable indépendante : elle est l’élément mobile de l’hypothèse. Le chercheur au cours de l’expérimentation la manipule, la fait bouger pour permettre le jeu de la recherche. Elle est la cause, la condition qui influence une autre (ou plusieurs autres).
-
la variable dépendante : elle est celle dont le chercheur mesure la modification pour démontrer l’impact de la variable indépendante. Elle est l’effet qui subit l’influence de la cause.
Cependant il existe d’autres variables qui peuvent influencer à la fois la variable indépendante
et
la
variable
dépendante.
Ces
variables
sont
potentiellement
confondantes.
43
Discrète (isolée) Quantitative (numérique) Continue (non isolée)
Variable
nominale
Qualitative (non numérique)
ordinale
Une Variable constitue une caractéristique d’une personne, d’un objet ou d’un phénomène qui peut revêtir différentes valeurs. L’âge d’une personne est un exemple simple de ce qu’est une variable. La variable de l’âge peut avoir différentes valeurs parce qu’une personne peut avoir 20 ans, 35 ans, etc. Voici d’autres exemples de variables : •
Le poids (en kilogrammes ou en livres) ;
•
La distance entre les domiciles et les centres de santé (en kilomètres ou en minutes de marche) ;
•
Le revenu mensuel (en dollars, euro ou F CFA).
Comme toutes ces variables sont exprimées sous forme numérique, on les appelle VARIABLES NUMERIQUES.
Les valeurs que peut prendre une variable peuvent également être exprimées sous forme nominale ou ordinale. Par exemple, la variable « sexe » a deux valeurs, masculin et féminin, qui sont des catégories distinctes. Voici d’autres exemples :
44
Tableau 1 : Exemple de variables catégoriques Variables
Couleur
Suite de la maladie
Principal aliment de base
indicateurs •
rouge
•
bleu
•
vert, etc.
•
rétablissement
•
maladie chronique
•
mort
•
maïs
•
millet
•
riz
•
manioc, etc.
- Reformulation des facteurs sous forme de variables Vous remarquerez que dans votre analyse, presque tous les « facteurs » (appelés ainsi pour des raisons pratiques) sont en fait des variables qui ont des valeurs négatives. Pour déterminer dans quelle mesure ces variables interviennent, nous devons les formuler de façon neutre afin qu’elles puissent avoir des valeurs positives ou négatives. Le tableau cidessous donne des exemples de « facteurs » négatifs et de ces mêmes facteurs reformulés pour donner des « variables ». Tableau 2 : Facteurs reformulés pour donner des variables Facteurs présentés dans le diagramme d’analyse
Variable
•
Temps d’attente long
•
Temps d’attente
•
Absence de médicaments
•
Disponibilité
•
Manque de supervision
•
Mauvaise connaissance des signes, causes et
des
médicaments •
Fréquence des visites de supervision
conséquences de la tuberculose •
Connaissance des signes, cause
et
conséquences
d’une maladie
45
Opérationnalisation des variables par des indicateurs appropriés Il est facile de déterminer les différentes valeurs que peuvent avoir les variables présentées jusqu’à maintenant. Cependant, dans le cas de certaines variables, il est parfois impossible de trouver des catégories adéquates à moins que les variables ne soient
opérationnalisées
au
moyen
d’un
ou
plusieurs
INDICATEURS
précis.
Opérationnaliser une variable signifie lui donner une valeur mesurable. Exemple : •
On veut déterminer le degré de connaissance d’une personne sur un certains sujet. Cela permet de déterminer dans quelle mesure les connaissances insuffisantes influent sur le problème à l’étude, par exemple faible
fréquentation
des services de consultation prénatale par les femmes enceintes. •
La variable « degré de connaissance » ne peut être mesurée comme telle. Il faut élaborer une série de questions pour évaluer les connaissances d’une personne, par exemple sur les soins prénatals et les facteurs de risque reliés à la grossesse. Les réponses constituent un indicateur des connaissances de cette personne sur cette question et elles peuvent être divisées en catégories. Si on pose 10 questions, on peut déterminer que les connaissances des personnes ayant eu :
•
-
de 0 à 3 bonnes réponses sont faibles ;
-
de 4 à 6 bonnes réponses sont moyennes ;
-
de 7 à 10 bonnes réponses sont bonnes.
L’alimentation des enfants de cinq ans est un autre exemple de variable impossible à mesurer directement et pour laquelle il faut choisir des indicateurs appropriés. Parmi les indicateurs courants de l’alimentation, on relève : -
le poids par rapport à l’âge ;
-
le poids par rapport à la taille ;
-
la taille par rapport à l’âge ;
-
la circonférence du bras.
Il existe déjà des catégories reconnues dans le monde entier pour la classification de l’alimentation, fondées sur des courbes de croissance. Pour l’indicateur du poids par rapport à l’âge, par exemple, les enfants sont : -
bien nourris si l’indicateur est supérieur à 80% de la norme ;
46
-
légèrement mal nourris si l’indicateur se trouve entre 60% et 80% de la norme
Voir le tableau 1 pour des exemples de variables et d’indicateurs servant à opérationnaliser des variables.
Remarque : En définissant des variables à partir de l’analyse du problème, il est important de distinguer les variables mesurables de celles qui ont besoin d’indicateurs. Une fois les indicateurs appropriés déterminés, on sait exactement les renseignements dont on a besoin. Cela rend la collecte ainsi que l’analyse des données plus précises et plus efficaces.
Définition des variables et des indicateurs de variables
Pour s’assurer que tous (le chercheur, le responsables de la collecte des données et, enfin, le lecteur du rapport de recherche) comprennent exactement ce qui a été mesuré et pour assurer la cohérence des mesures, il est nécessaire de définir clairement les variables (et les indicateurs). Par exemple, pour définir l’indicateur « temps d’attente », il faut déterminer ce qui constitue le point de départ de la période d’attente, par exemple : est-ce le moment où le patient entre, ou celui où il a été inscrit et a obtenu un carnet ?
Le tableau 2 énonce différentes possibilités concernant la définition de variables et d’indicateurs courants. Dans certains cas, il peut se révéler impossible de définir adéquatement la variable ou l’indicateur immédiatement, car de plus amples renseignements pourraient être nécessaires. Les chercheurs doivent alors lire les documents de référence pour découvrir les définitions utilisées par d’autres chercheurs dans le but de normaliser leurs définitions et de pouvoir comparer facilement plus tard leurs constatations avec celles d’autres études. Dans certains cas, les opinions « d’experts », de membres de la collectivité ou des prestataires de soins de santé pourraient être nécessaires pour définir la variable ou l’indicateur. Par exemple, dans une étude des références effectuées par les centres de santé à un grand hôpital, une variable à étudier pourrait être le caractère adéquat des renseignements fournis à l’hôpital par le personnel du centre de santé. Pour définir les 47
« renseignements qui devraient être fournis » et les critères visant à déterminer le « caractère adéquat » (p. ex., cinq renseignements sur cinq ou au moins trois sur cinq), il faut obtenir des renseignements des prestataires de soins de santé concernés.
Dans ce cas, il est nécessaire de déterminer et de déclarer la méthode qui sera utilisée pour élaborer les définitions des variables et des indicateurs. Soulignons cependant que dans certaines études, le chercheur a d’abord pour objectif non pas de mesurer des variables, mais plutôt d’identifier des variables ou groupes de variables qui permettent d’expliquer un problème ou les causes d’une réussite ou d’un échec.
6.3- Méthode, techniques et instruments de collecte des données. 6.3.1- Définition de concepts •
Méthode : selon le petit LAROUSSE c’est un ensemble ordonné de manière logique, de principes de règles et d’étapes permettant de parvenir à un résultat.
Dans le domaine de la recherche, une méthode de collecte des données est un ensemble de moyens mis rationnellement en oeuvre pour obtenir les informations désirées au regard des objectifs définis. •
Techniques : Les techniques représentent l’ensemble des procédures ou la manière dont on collecte les données. Elles permettent de réaliser la collecte systématique d’informations à propos des sujets de l’étude : personnes, objets, phénomènes.
•
Outils ou instruments : ce sont les supports découlant de chaque technique utilisée pour la collecte des données
6.3.2- Les méthodes de collecte des données Plusieurs méthodes sont utilisées pour collecter les données dans la recherche : a) La méthode par enquête b) La méthode par indicateur ou recherche documentaire
48
- La méthode par enquête L’enquête représente toute activité de recherche au cours de la quelle des données sont recueillies auprès d’un échantillon représentatif de la population afin d’examiner les attitudes, les opinions, les croyances, ou les comportements de cette population. Les techniques découlant de cette méthode et qui sont couramment utilisées sont : Le questionnaire L’interview L’observation En plus de ces techniques, d’autres techniques dites de consensus sont utilisées dans le cadre des études qualitatives ce sont : la technique du groupe nominal, la technique DELPHI la technique des informateurs clés. - La méthode documentaire ou méthode par indicateur La revue documentaire ou recherche documentaire, est toute activité de recherche au cours de laquelle les données recueillies sont obtenues à partir de sources écrites: livres, revues, dossiers, rapports etc. La technique découlant de cette méthode est l’analyse de contenu.
6.3.3- Description des différentes techniques de collecte de données.
a) L’observation : C’est un procédé de recherche scientifique permettant de constater, visualiser et consigner à l’aide d’indicateurs, des faits particuliers, des comportements et
des caractéristiques d’êtres vivants, d’objets ou de
phénomènes. Elle peut être structurée (critères d’observation définis à l’avance), ou non structurée (observation libre, sans critère définis à l’avance). Types d’observation - L’observation participative ou active: l’observateur prend part à la situation qu’elle observe - L’observation non participative ou
passive ou observation «libre» ou ouverte :
l’observateur observe la situation de manière ouverte ou cachée mais n’intervient pas 49
Quelque soit le type, l’observation peut être non structurée, semi structurée ou structurée selon la définition préalable ou non, de critères d’observation ou d’aspects spécifiques à observer. - Une observation est dite non structurée si les notes de l’observation sont prises sur le vif, sans avoir au préalable les critères d’observations. - Une observation est dite semi structurée si le degré de structuration de l’instrument est faible et permet une marge de manœuvre pour réagir selon la spécificité des cas.
- Une observation est dite structurée si elle utilise un instrument dont le degré de structuration ne permet pas à l’observateur de tenir compte de la spécificité des cas. C’est le cas de l’utilisation des listes de contrôle et des échelles d’appréciation.
b) L’interview ou l’entretien ou l’entrevue: C’est un procédé oral, consistant en une rencontre face à face (interaction) entre deux personnes au minimum au cours duquel l’intervieweur pose des questions et recueille les réponses fournies. •
Types d’interview en fonction du style d’interaction utilisée.
- interview non structurée : l’interview reste ouverte à l’imprévu et permet d’explorer le sens profond des idées d’un individu ou d’une collectivité. Elle n’utilise pas de guide pré établi. Très utile si le chercheur a peu d’informations sur le sujet. EIle est adaptée aux études exploratrices ou aux études de cas. - Interview semi structurée : elle utilise un guide ou une liste de questions dont la formulation précise l’ordre et s’adaptent à la situation. - Interview structurée : Elle utilise un guide ou une liste de questions dont la formulation et l’ordre sont précisés à l’avance. L’enquêteur n’a aucune possibilité d’improvisation. •
Les types d’interview en fonction du nombre de personnes impliquées
- Interview individuelle - Interview de groupe o Discussion de groupe si l’interview porte sur plusieurs thèmes avec interaction entre les participants ; o Interview de groupe focalisé ou focus group lorsqu’on se « focalise » sur un seul thème.
50
•
Présentation des différentes techniques d’interview
- L’Interview individuelle : C’est un échange entre l’intervieweur et la personne interviewée dans le but de collecter des informations - La Discussion de groupe Dans une interview de groupe, les participants animent et commentent les échanges entre eux. Souvent, cette interaction fait apparaître des idées, des opinions et des sujets qui sont absents lors d’une interview individuelle.
L’interview de groupe où l’interaction des participants est au centre d’intérêt de l’intervieweur et même renforcée par cette dynamique, s’appelle aussi « discussion de groupe ». Une interview de groupe est normalement semi-structurée.
- Le groupe focalisé ou focus group L’interview de groupe peut porter sur plusieurs thèmes ou seulement « focaliser » sur un seul thème. On utilise alors l’interview de groupe focalisé (voir le document « conduite d’une interview de groupe focalisé »). Le « groupe focalisé » ou la « discussion de groupe dirigée » est une technique de collecte de données qualitative. Un animateur qui peut se faire accompagner par un observateur, stimule un groupe d’environ six à douze personnes pour discuter sur un thème prédéfini. Comme pour l’interview, la technique du groupe focalisé nécessite également un enquêteur qui pose des questions à un groupe. Cependant, le but de ces questions n’est pas seulement de solliciter des réponses directes mais plutôt de déclencher une dynamique de groupe où la discussion fait ressortir un éventail d’idées plus riche que celui des réponses directes. L’animation doit être faite de sorte que les participants du groupe soient encouragés à échanger entre eux des idées qui sont soit complémentaires soit contraires. Il doit déclencher, soutenir et focaliser la discussion ; éviter de trop dominer le groupe afin de ne pas étouffer l’initiative des participants. La structuration des échanges est différente de celle de l’interview de groupe où les voies de communication restent centrées sur l’enquêteur.
51
Enquêteur Participant
Communication dans un groupe focalisé
Communication dans une interview de groupe
Figure 5 : Structure de la communication dans le groupe focalisé et l’interview de groupe
Le schéma met en évidence les interactions dans le groupe focalisé où l’animateur lance les questions et les participants discutent entre eux, tandis que dans
l’entretien de
groupe les flèches correspondant aux questions qui sont orientées dans un seul sens de l’animateur vers les participants RETENIR qu’une bonne interview doit : -
répondre aux objectifs de la recherche ;
-
être adapté à la compétence et aux expériences des répondants ;
-
comporter suffisamment des questions et sous questions sur les différents aspects du sujet ainsi que toutes les réponses possibles ;
-
avoir des questions précises, sans jugement de valeur dans un ordre judicieux ;
-
préciser comment répondre aux questions ; les instructions doivent être claires (d’où une nécessité d’accompagner le questionnaire par un guide).
Il existe différente possibilités (méthodes / techniques) d’animation pour gérer et renforcer l’interaction dans une interview de groupe. Le questionnaire : Définition du questionnaire C’est un mode de collecte de données nécessitant des réponses écrites à un ensemble de questions de la part des sujets. Il peut être utilisé dans les approches rétrospectives, prospectives ou transversales. 52
Les personnes enquêtées répondent aux mêmes questions à partir des mêmes directives.
L’analyse de contenu : C’est un procédé utilisé pour recueillir des informations à condition qu’elles soient déjà consignées dans un document. C’est un procédé utilisé surtout dans les approches rétrospectives. L’analyse de contenu porte surtout sur des données qualitatives. Elle consiste à compiler des données existantes qui sont analysées, interprétées pour mesurer l’efficacité des programmes et des services offerts. Les documents servent de matériaux d’enquête : écrits et relevés statistiques, qu’ils soient manuscrits, composés ou informatisés, les livres et les revus spécialisés. L’utilisation des sources requiert les étapes suivantes : •
Le repérage et l’accès aux sources
•
Le rassemblement des documents
•
La sélection des informations
•
Les critiques et analyse des informations.
Tableau n° 3: Critères de choix des différentes tec hniques
Lorsque l’on veut savoir ce que pensent les
Interview
gens
Questionnaire écrit
Lorsque l’on veut savoir ce que font les gens
Observation
53
Tableau n°4: Congruence entre méthodes, techniques et instruments de collecte des données. Méthodes
Techniques
Instruments
Enquête
- Questionnaire
Questionnaire écrit auto administré
- Entretien (individuel,
- Guide d’entretien individuel
discussion de Groupe,
- Guide d’entretien de groupe
groupe focalisé) - Observation
Grille d’observation : - Liste de vérification - Echelles d’appréciation
La
revue Analyse de contenu
Grille/Fiche d’analyse de contenu
documentaire
Tableau n° 5: Avantages et inconvénients de diverse s techniques de collecte de Données TECHNIQUE
AVANTAGES
INCONVENIENTS
L’analyse de - Peu coûteuse contenu
-
- Permet l’examen des
tendances
Les
données
sont
parfois
peu
renseignements
peuvent
être
accessibles
passées
-
Les
incomplètes / imprécises L’observation - Fournit des renseignements plus - Le temps d’observation requis est plus détaillés et plus conformes au contexte -
Permet
la
collecte
ou moins long
de - Possibilité de biais chez l’observateur
renseignements sur des faits qui ne - La présence de l’observateur peut peuvent
être
inclus
dans
le
questionnaire
influer sur la situation observée - Nécessite des enquêteurs expérimentés
- Permet de vérifier la fiabilité des réponses L’interview
- Convient aux non scolarisés
-
- Possibilité d’éclaircir les questions
réponses
-Possibilité
d’obtenir
L’enquêteur
peut
influer
sur
les
des - Les informations recueillies peuvent être
renseignements détaillés
moins complets que dans l’observation
- Taux de réponses élevés
- Les données sont difficiles à analyser
54
Le
- Les remarques spontanées ne peuvent
- Plus facile à analyser
questionnaire - Moins coûteux que les
être consignées ou approfondies
entrevues
- L’anonymat permet plus d’honnêteté - Ne peut être utilisée chez les non
écrit
et de fiabilité
scolarisés
- Ne nécessite pas d’assistants
- Taux de réponse souvent faible
- Moins de biais dus à la formulation - Les différente des questions d’un répondant
questions peuvent être mal
comprises
à l’autre
Tableau n° 6: Avantages, inconvénients et suggestio ns des questions ouvertes et questions fermées ITEM
QUESTIONS OUVERTES
Avantages
-
Leur
souplesse
possibilité
offre
d’étudier
QUESTIONS FERMEES la - Les réponses peuvent être consignées des rapidement
questions qui n’ont pas été - L’analyse est plus facile, adapté et prises en compte à la phase de pertinent pour les objectifs de l’étude ; planification
Il est facile à utiliser, Il est uniforme
- Réponses probablement plus Il est pré codé et ainsi facile à exploiter valables que celles choisies Il peut être analysé rapidement ; parmi plusieurs proposées
Il est préféré dans les études médicales
Inconvénients - Nécessite des enquêteurs -
Inadaptées
à des
répondants
non
plus chevronnés
scolarisés
- Analyse plus complexe
- Les répondants peuvent choisir une réponse à laquelle ils n’auraient pas songé (biais) - Des renseignements importants peuvent échapper au chercheur
Suggestions
- Formation et supervision des - Ne l’utiliser que pour étudier des sujets enquêteurs
simples
- Combiner les 2 types de - Combiner les 2 types de questions dans questions
dans
le
même le même questionnaire
questionnaire
55
6.3.4- Construction des instruments de collecte des données
1- La construction d’un questionnaire
a) Le questionnaire d’administration écrite A la différence de l’entrevue, les réponses aux questions se font par écrit. Les personnes enquêtées répondent aux mêmes questions, placées dans un ordre et
à partir des
mêmes directives. Les réponses se limitent donc aux réponses écrites. Le contenu du questionnaire est déterminé par l’objectif de l’étude et du genre de renseignements : - Les questions de faits Les questions de faits ont plus de chances de donner lieu à des réponses vraies. * Ce sont les questions d’Etat Civil - Date de Naissance
/
/
- Lieu de Naissance
/
/
- Etat Matrimonial : Marié / Divorcé /
/ Célibataire /
/ Veuf
/
/
/
* Les questions évaluant le standing social : - Avez-vous une voiture Oui /
/
- Possédez-vous une télé Oui / -
Non /
/
/ Non /
/
Quel type de maison habitez-vous Dur /
/
Semi dur
/
/ Banco /
/
Structuration du questionnaire Le questionnaire comprend quatre parties : - L’introduction - Le corps des questions - Le pré codification ou codage - le pré encodage L’introduction Elle a pour but d’accrocher le lecteur ou l’interlocuteur et vise à l’inciter à s’engager dans la collaboration. L’introduction présente l’organisme responsable et insiste sur 56
l’importance de la participation de l’interlocuteur pour le succès de l’étude. Elle assure les garanties de l’anonymat, la nature des renseignements à rechercher et donne les instructions à suivre pour répondre.
Le corps des questions Le questionnaire est un document sur lequel peuvent être notées dans des zones prédéterminées les réponses ou les réactions d’une personne soumise à l’enquête. On termine par une formule de politesse, un remerciement. La pré codification ou codage Consiste à assigner un numéro spécifique à chaque réponse possible Le pré encodage Consiste à relever et à identifier les à priori sur le questionnaire à prévoir des espaces clairs destinés à : . Recevoir le fruit de la codification . Faciliter l’opération ultérieure d’encodage
- Les questions filtres Ces questions visent à obtenir des explications des enquêtés sur leur attitude ou opinions. Elles peuvent donner lieu à des informations très variées. Ce sont les questions de types : -
Pourquoi ?
-
Si oui, comment ?
-
Expliquez-vous
La forme d’une question ne modifie pas les connaissances de l’enquêté mais elle peut exercer une influence déterminante sur sa réponse ; ce qui amène à faire un choix sur le type de question plus ou moins apte à produire tel ou tel genre d’information.
3. Les questions fermées La question fermée est celle dans laquelle le choix et la liberté d’expression de l’enquêté sont réduits au minimum.
Le type de réponse est fixé à l’avance par le questionnaire.
57
Exemple : -
Combien d’enfants vivants avez-vous /__/ 1 à 3
-
Nombre total de grossesse /__/ 4 à 5
Les questions fermées conviennent lorsqu’il s’agit d’obtenir des réponses simples, tendant à classer l’enquêté dans une catégorie de critères précis. Exemple : Buvez-vous la bière : Oui /__/
Non /__/
Les questions fermées demandent moins d’efforts et on a vite fait de dire oui pour se débarrasser.
4- Les questions ouvertes Elles interviennent quand on veut obtenir de l’enquêté des renseignements plus particuliers ou lui permettre d’expliquer son opinion. Elles sont préférables lorsqu’on ignore le niveau d’information des gens sur le sujet. Exemple de question ouverte : Que pensez-vous du préservatif ?
B)Le questionnaire d’administration orale ou l’interview
Construction d’une grille d’observation La démarche d’observation consiste à : Sélectionner, observer et enregistrer de façon systématique les comportements et caractéristiques de personnes, d’objets ou de phénomènes.
1) Différence entre Regarder et Observer Regarder
Observer
Consulter sans faire très attention aux Décrire de façon détaillée un objet ou une éléments spécifiques
structure en ses différents éléments ou caractéristiques précises.
2) Les types de grille ou outils utilisés dans l’observation sont : •
La liste de vérification
•
L’échelle d’appréciation qui peut être descriptive ou numérique
•
L’échelle graphique.
58
La liste de vérification Son utilisation consiste à identifier la liste de caractéristiques et à en notifier la présence ou l’absence de chacune. L’observateur n’a rien à écrire, mais se contente de cocher sur une feuille réponse préparée à cet effet. Cet outil suppose une définition explicite du comportement à l’étude. C’est une échelle dichotomique qui s’exprime par : - Oui
- Non
- Présent
- Absent
- Fait
- Non fait
Son avantage est qu’elle est très pratique pour observer des comportements concrets, facile à rédiger. Elle n’est utile que dans un ensemble limité de situations concrètes.
L’échelle d’appréciation C’est l’appréciation sur un continuum, de la présence ou l’absence des caractéristiques propres à un attribut ou à un comportement. On distingue : -
L’échelle descriptive qui présente une série de catégories parmi lesquelles l’observateur doit choisir celle qui décrit au mieux la situation.
-
L’échelle numérique ou l’observateur attribue à chaque caractéristique considérée un chiffre habituellement compris entre 1 et 5. Il faut toujours ajouter une définition pour chacun des chiffres afin de garantir la fidélité de l’appréciation.
-
L’échelle graphique où, les catégories sont définies et les réponses présentées sur des segments de droite qui représentent un continuum pour chaque caractéristique observée.
3) Comment et quand enregistrer les données de l’observation d’une manière non structurée : notes prises sur le vif (donner des exemples et demander l’avis du consultant) De façon systématique : liste de contrôle, échelles etc… 59
pendant l’observation après l’observation 2- Les échelles d’opinions Cet instrument se présente sous forme d’une échelle d’échelonnement donnant lieu à des réponses additives ou cumulatives. L’objectif est d’avoir le point de vue du répondant ou son attitude
à l’égard de l’objet en cause. Cet instrument consiste à présenter aux
répondants un ensemble d’énoncés reliés à un thème et à leur demander d’indiquer le degré d’accord ou de désaccord. A cet effet, il y a l’échelle de Likert, l’échelle de jugement comparatif, le tri de carte, la sémantique différentielle.
- L’échelle de Likert C’est un instrument utilisé pour déterminer les opinions, les réactions ou les croyances des personnes face à des idées ou situations prêtant à interprétation. Dans cet instrument on présente aux répondants une série d’énoncés et on leur demande d’exprimer leur degré d’accord ou de désaccord face à chacun d’eux sur une échelle allant du désaccord total à l’accord total.
Les qualités d’un instrument de mesure 1) La validité : Exactitude avec laquelle l’instrument mesure ce qu’il est censé mesurer 2) La fiabilité : C’est la constance avec laquelle l’instrument donne les mêmes résultats quand il mesure les mêmes échantillons 3) La commodité : Un instrument devra être assez simple pour que tout enquêteur puisse : L’administrer sans grands efforts de préparation. Le format utilisé doit être simple et approprié Les directives doivent être claires et précises 4) La présentation : La présentation matérielle des questions doit être claire. Les caractères doivent être bien choisis et lisibles. Une aération judicieuse doit être observée entre les différents items. Les espaces réservés aux réponses doivent être suffisants surtout lorsqu’il s’agit de questions ouvertes.
60
6.4 : METHODE D’ECHANTILLONNAGE 6.4.1. La population d’étude La population mère ou univers de l’étude, est l’ensemble de tous les sujets ou autres éléments d’un groupe bien défini, ayant en commun une ou plusieurs caractéristiques semblables, et sur lequel porte la recherche. L’élément ou unité statistique est l’unité de base de la population auprès de laquelle l’information est recueillie : •
personnes,
•
groupe,
•
famille,
•
comportement,
•
organisation,
•
objets : -
documents (lettres, journaux, tracts, dépliants, brochures, dossiers) etc.
-
produits de l’activité humaine : pansements, clichés, radio, plâtre, prothèses
-
population : On appelle population en statistique un ensemble d’unités susceptibles d’être observées : hommes, femmes, yeux, ménages.
Avant d’entreprendre toute enquête, il faut définir la population qui sera concernée. -
population cible : c’est la population qui a motivé au départ, l’organisation de l’enquête. C’est donc la population à laquelle on souhaite étendre les résultats. Exemples
Exemple 1 : Etude des besoins non satisfaits en produits contraceptifs : la population cible sera constituée de femmes en âge de procréer. Exemple 2 : Etude de la prévalence des parasitoses intestinales chez les enfants d’âge scolaire : la population : enfants de 6-14 ans -
population source : c’est la population d’où l’échantillon est extrait lors de la réalisation de l’enquête. Les résultats de l’enquête doivent pouvoir s’étendre à la population source avant de pouvoir se généraliser à la population cible.
61
Dans l’exemple 1 ci-dessus, la population source pourrait être les jeunes filles de 15 à 24 ans. Dans l’exemple 2 ci-dessus, la population source pourrait être les enfants en âge d’être scolarisés
Une connaissance préalable de l’univers est nécessaire en vue de préparer les méthodes de sélection. Le choix de la population ne pose habituellement pas de problème dans les études descriptives. Par contre, dans les essais pilotes (études quasi expérimentales) leur choix doit être rigoureux et tenir compte de certaines considérations pratiques, si l’on veut atteindre les objectifs visés, tout en assurant la comparabilité et en préservant la validité interne et externe des résultats qui seront obtenus. Une étude faite sur une population de volontaires ou de sujets sélectionnés par l’investigateur donnera des résultats qui ne seront pas transposables à la population générale. Si la population de l’étude est une population particulière, (malades hospitalisés par exemple), on ne pourra pas généraliser les résultats à la population des malades, à cause du biais de sélection qui affecte la représentativité et partant la validité interne. Le chercheur devra donc s’assurer que la population choisie est bien celle qui convient pour recueillir l’information requise.
6.4.2. ECHANTILLON 6.4.2.1 Définition L’échantillonnage est un ensemble d’opérations qui consiste à choisir un groupe de sujets ou tout autre élément représentatif de la population étudiée. C’est un procédé par lequel un groupe de personnes ou un sous ensemble d’une population est choisi en vue d’obtenir des informations à l’égard d’un phénomène et de telle sorte que la population entière qui nous intéresse soit représentée.
6.4.2.2 Détermination de la taille de l’échantillon. Pour des raisons de ressources (humaines et matérielles …), l’investigateur a souvent recours à l’échantillonnage. Il est utile de distinguer à cet effet la population totale (qui est constituée par des éléments qui sont tous des cas potentiels) et l’échantillon qui sera effectivement observé. Si les effectifs de la population totale sont réduits, il faut étudier l’ensemble de la population. Mais dans la majorité des cas, les effectifs sont élevés et la
62
pratique courante consiste à faire un sondage, c’est-à-dire à tirer un échantillon représentatif de l’ensemble de la population sur lequel portera l’étude.
La détermination de la taille de l’échantillon nécessaire pour répondre aux questions dépend de plusieurs facteurs (Meth rech. Deuxième édition, OMS) : -
la mesure à considérer : elle est déterminée par les objectifs de l’étude
-
la distribution de probabilité qui sous-tend la caractéristique considérée
-
la distribution de la mesure due à l’échantillonnage
-
Le degré de précision souhaité : en somme on cherche à obtenir une estimation aussi proche que possible de la valeur relative à la population.
La taille minimale de l’échantillon nécessaire pour estimer des proportions avec une certaine précision est donnée par la formule suivante :
Lorsque l’effectif de la population est supérieur à 10 000, la taille « n » de l’échantillon nécessaire sera donnée par la formule suivante : Z²pq n=
_____ d²
Où : n = la taille désirée de l’échantillon p = la proportion de la population cible ayant une caractéristique donnée. S’il n’existe pas d’estimation disponible, on peut prendre 50% (0,50). q = 1-p (complément de p). z = écart fixé en général à 1,96 (ou plus simplement à 2) qui correspond au degré de confiance de 95 %. d = degré de précision voulu, en général 0,05 et parfois 0,02.
Pour des études plus complexes, il faut faire recours à des tables ou des statisticiens pour le calcul de la taille de l’échantillon
NB : Dans les seuls cas de recensement général, toute la population est concernée par l’étude. 63
6.4.3.3 Les différentes méthodes d’échantillonnage I-
Les méthodes probabilistes
Echantillonnage aléatoire simple L’échantillonnage aléatoire simple ou sondage aléatoire simple est une méthode qui offre à tous les sujets une égale chance d’être retenus dans l’échantillon en utilisant un tableau des chiffres aléatoires ou une calculatrice ou un ordinateur générateur de nombre au hasard par un tirage à la loterie. Il nécessite la disponibilité d’une liste de la population à l’étude. Il assure une assez grande représentativité de l’échantillon. Le tirage se fait sans remise jusqu’à l’atteinte de la taille désirée de l’échantillon.
Echantillonnage systématique C’est une méthode qui utilise un critère partiellement aléatoire car elle combine deux procédés : calcul du pas de sondage et tirage au hasard. On détermine d’abord le pas de sondage en divisant «N» par «n» soit N/n= a. Exemple: Population=250 et Echantillon=50. On aura donc 250/50= 5 Dans la liste alphabétique et numérotée de « N » on tire au hasard un numéro allant de 1 à 5. A tous les 5 numéros on retient un individu. Le chercheur n’est pas obligé de commencer par le n°5. Il peut prendre n’importe quel numéro entre 1 et 5, par exemple 4. Ce n° 4 devient le premier individu de l’échantillon. Par une simple opération, elle ajoute 5 à tous numéros pour obtenir les autres éléments de l’échantillon. Ex: 4+5=9 c’est-à-dire le 9ème individu; 9+5=14 ou 14ème individu; 14+5=19; 19+5=24; 24+5=29; 29+5=34; etc.
L’échantillonnage aléatoire stratifié : L’échantillonnage stratifié s’applique à une population très hétérogène à subdiviser en strates à l’intérieur desquelles les individus sont fort peu différents. Dans tous les cas ces strates doivent être le plus homogène possible. Exemple : Babonga veut effectuer au CHU de Gossina une étude sur la satisfaction du personnel sur des conditions dans lesquelles il travaille. La population est celle des 80 médecins que compte cet hôpital, 20 chefs d’unités de soins, 200 infirmiers/ères, 120 sages femmes/maïeuticiens, 60 manœuvres, 60 secrétaires, etc. A l’intérieur de ces groupes les effectifs sont généralement différents dans un même hôpital. Babonga sera alors
obligé
de
diviser
cette
population
en
strates
homogènes :
médecins,
infirmiers/ères…
64
Même si Babonga décide de retenir 50 % de chaque profil, le nombre d’individus obtenu par strates tiendra compte de l’effectif global par profil également. Il ne mélangera pas des profils différents à l’intérieur d’une même strate.
L’échantillonnage par grappes : Dans beaucoup d’enquêtes administratives, les études concernent des populations nombreuses ayant souvent une grande dispersion géographique. Pour obtenir le nombre voulu de sujets pour l’étude, le simple échantillonnage au hasard devient très coûteux et peu pratique. Le chercheur va d’abord diviser la population-mère en un nombre important de groupes. Par exemple : la population mère est composée d’élèves, d’habitants, de travailleurs d’entreprises. Il subdivise cette population en un groupe d’élèves, d’habitants, de travailleurs d’une grande entreprise. A l’intérieur de chaque groupe il procède à un tirage aléatoire pour obtenir les individus. L’OMS (citée par le Projet PASEI 2, 2004, p203) propose dans le cadre du PEV par exemple que pour chaque région étudiée, le chercheur prenne 30 grappes composées d’au moins 07 enfants en suivant la procédure ci-après : -
Faire la liste des villages avec les populations des enfants de moins de 05 ans et les populations cumulées d’enfants ;
-
Calculer le pas de sondage en divisant la population cumulée par 30 ;
-
Obtenir la proportion des enfants de moins de 05 ans ;
-
Procéder ensuite comme dans un échantillonnage systématique.
II-
Les méthodes non probabilistes
L’échantillonnage accidentel : L’échantillonnage accidentel consiste à inclure les sujets dans une étude au fur et à mesure qu’ils se présentent dans un endroit précis. Exemple : les personnes hospitalisées ; les personnes venant en consultation externe.
•
L’échantillonnage par quotas
L’échantillonnage par quotas consiste à constituer un modèle réduit de la population à tester en formant des strates sur la base de certaines caractéristiques et à faire en sorte qu’elles soient représentées dans les proportions semblables à celles qui existent dans la population cible. Cette technique est utilisée pour assurer une représentativité adéquate 65
des sous groupes ou strates à l’intérieur de la population cible L’échantillon est taillé à partir des statistiques disponibles de cette population. Le chercheur calcul un tableau des quotas proportionnels, par groupe d’individu, en fonction des caractères qu’il désire sélectionner (âge, groupe ethnique, dépendance, profil…). Une fois sur le terrain il prendra n’importe quel individu qui possède les caractères recherchés tout en respectant les quotas déjà déterminés. Exemple : Babonga veut sélectionner une population à l’école primaire mixte de Gossina. Il va d’abord diviser l’effectif de l’école en classes d’âge : 6-8 ans, 9-11 ans, 12-13 ans. Sur la base de l’effectif de l’école et les statistiques d’âges, il calcule le quota de chaque classe d’âge et il ainsi la composition théorique de chaque échantillon. Il pourra interviewer tout écolier qui répond aux critères d’âge. •
L’échantillonnage par choix raisonné Il est une technique qui repose sur le jugement du chercheur et qui consiste à constituer un échantillon de sujet en fonction de leur caractère typique. Avantages -
L’étude de cas rares peut contribuer à une meilleure compréhension d’un phénomène.
Inconvénients -
Nécessite le choix d’un certain nombre de participants pour représenter les thèmes à l’étude.
•
L’échantillonnage par réseau ou « boule de neige » L’échantillonnage par réseau ou « boule de neige », consiste à choisir les sujets qu’il serait difficile de trouver autrement, en faisant appel à des réseaux sociaux (réseaux d’amis par exemple).
6.5 : PLAN DE COLLECTE DES DONNEES Il s’agit de clarifier ici comment collecter des données en suivant la démarche suivante : Choisir des techniques de collecte de données (observation, analyse de contenu, interview); Cette démarche dépend des variables à l’étude, des personnes/groupes cibles visées par ces techniques, du choix d’un site et d’une période pour leur application.
66
Elaborer soit des guides, soit des grilles ou questionnaires pour les instruments s’ils sont semi- structurés ou structurés (s’ils sont structurés, il n’y aura que des indications à préparer).
Pour le choix des instruments de collecte, les aides suivantes sont proposées :
Un arbre de choix des instruments de collecte des données
Un tableau de détermination des instruments de collecte des données
Un plan de collecte des données
6.5.1 L’arbre de choix des instruments de collecte des données Pour déterminer quel type d’instrument de collecte des données ; il est proposé un arbre à quatre niveaux qui indique l’instrument à utiliser selon l’objectif spécifique de recherche. En parcourant les branches de l’arbre, le chercheur parviendra à retenir la ou les techniques et les instruments adaptés à chacun de ces objectifs spécifiques.
Quelle forme de question cadre le mieux avec votre objectif de recherche
Combien… ? Combien de fois… ?
Continuer niveau 2 et 4
QUI… ? Que… ? Quel… ? Où/quand… ? Comment… ?
Continuer niveau 3
Pourquoi… ?
Continuer niveau 4
Figure n°6 : Arbre de choix des instruments de collecte des données : Niveau1
67
Combien… ? Combien de fois… ?
Est-ce que l’objet à rechercher et les conditions de mesure sont connus
Est-ce que le sujet de la question de recherche est délicat (si le sujet est délicat, voir remarques ci dessous Oui, continuer niveau 3 de l’arbre
Non Est-ce que les données nécessaires sont déjà disponibles
Non
Doute : suivre les deux
Oui, continuer Doute : suivre les deux
Utiliser un questionnaire à question fermée, une observation structurée, et ou des instruments techniques de mesure (exp thermomètre etc)
Exploiter les statistiques du services ou les résultats quantitatifs d’enquête antérieure
Figure n° 7: A rbre de choix des instruments de collecte des données : Niveau2
Remarques : Si le sujet est délicat, une interrogation par écrit et anonyme peut être préférable
68
Qui… ? Que… ? Quel… ? Où/quand… ? Comment… ?
Peut-on observer l’objet à rechercher ?
Oui
Non
Est-ce qu’il s’agit d’observer des détails sous des conditions bien connues ? ou bien s’agit-il d’explorer une réalité encore peu
Détails
Doute : suivre les deux
Continuer Niveau 4 de l’arbre
Exploration Doute : suivre les deux
Utiliser l’observation structurée, et ou des instruments techniques de mesure (exp
Utiliser l’observation semi structurée
Figure n° 8: A rbre de choix des instruments de collecte des données : Niveau3
Remarques : que l’on interroge des individus ou des groupes dépendent les points suivants : Situations favorisants l’entretien avec des individus
69
Pourquoi ?
Est-ce que vous vous intéressez à ce qui prédomine dans un groupe ou aux différences entre individus
Individus
Individu Groupe doute Suivre les deux
Est-ce que l’éventail des réponses possibles est bien
connu
Oui Utiliser l’interview individuelle structurée ou questionnaire
Non Utiliser l’interview individuelle semi structurée
Groupe Est-ce que l’éventail des réponses possibles est bien connu
Oui Utiliser l’interview de groupe semi structurée
Non Utiliser l’interview de groupes focalisés
Figure n° 9: Arbre de choix des instruments de coll ecte des données: Niveau 4
6.5.2. Le tableau de détermination des instruments de collecte des données Il aide le chercheur à déterminer le type et le nombre d’instruments qu’il faut pour collecter les données et voir quels sont les objectifs spécifiques qui peuvent être atteints par chaque instrument. Le tableau de détermination des instruments de collecte des données se présente comme suit : Une première colonne dans la quelle sont listés les objectifs de recherche Une deuxième colonne subdivisée en plusieurs colonnes selon le nombre d’instruments où sont répertoriés tous les instruments de collecte de données
70
Tableau n° 6: Tableau de détermination des instrume nts de collecte des données par objectif
Instruments de collecte des données Objectifs
questionnaire
Spécifiques
Grille
Grille
Liste
de Grille
d’entretien
d’analyse
vérification
d’appréciation
de contenu Objectif Spécifique 1 Objectif Spécifique 2 Objectif Spécifique 3
Pour le remplissage du tableau de détermination, on procède de la manière suivante : 1. Lister les objectifs spécifiques dans la première colonne 2. Lister les instruments de collecte dans la grande colonne « instruments de collecte » 3. Mettre pour chaque objectif spécifique, des croix dans les colonnes des instruments qui la traitent Plus tard après l’élaboration des instruments on peut remplacer ces croix par des numéros qui représentent les points dans chaque instrument. Ainsi, on aura confectionné un index qui permettra de vérifier quel aspect de la recherche sera traité à quel endroit, et avec quel instrument.
6.5.3 Le plan de collecte de données Pour la confection du plan de collecte de données, il faut : •
Préparer un tableau à sept colonnes dans lesquelles on inscrit de la gauche vers la droite : ♦
Les objectifs de l’étude
♦
La variable à l’étude
♦
Le type d’instruments de collecte 71
•
♦
Le groupe cible de l’instrument
♦
La situation d’application : lieu, période, conditions.
♦
Le type d’enquêteur
♦
L’échantillon
A partir du tableau de synthèse de l’arbre déterminer un ou plusieurs instruments de collecte appropriés et l’inscrire ou les inscrire dans la troisième colonne
•
Se demander vers quel groupe de cible l’instrument doit être administré pour capter l’information permettant de vérifier l’objectif spécifique. Inscrire le résultat sur la quatrième colonne au niveau correspondant de l’instrument visé.
•
S’interroger sur la situation la plus favorable pour appliquer l’instrument au groupe identifié en termes de : -
Lieu
-
Temps
-
Conditions
Et mettre le résultat dans la cinquième colonne •
Se poser la question à savoir pour chaque type d’instrument quel type d’enquêteur serait le mieux placé pour l’appliquer et inscrire la réponse dans la sixième colonne.
•
Déterminer le type et la taille de l’échantillon souhaitable dans la septième colonne.
Procéder de la même façon pour chaque objectif spécifique. Ainsi le plan de collecte donne les instruments de collecte, le type d’enquêteur, le lieu où il faut collecter les données et le moment où les données peuvent être collectées de même que les conditions dans lesquelles cette collecte devra se faire.
72
Tableau n° 7: Plan de collecte des données
Objectifs
Variables
spécifiques
à mesurer
Instrument
Groupe
Situation
Type
cible
d’application
d’enquêteur
Lieu
Echantillon
Temps Condi -tions
6.6 : PLAN D’ANALYSE DES DONNEES DE L’ETUDE 6.6.1 Préparation du plan d’analyse La préparation du plan d’analyse va consister à transformer les questions exprimées dans le langage courant qui découle des objectifs de l’étude en croisement de variables statistiques. Contrairement à une attitude souvent rencontrée, l’analyse ne doit pas être considérée comme une étape tardive par rapport à celles qui l’ont précédé (élaboration du questionnaire, plan de sondage, etc.). Elle ne devrait jamais être préparée au dernier moment, une fois les données recueillies sur le terrain. Il importe de la planifier avant l’élaboration du questionnaire. L’intérêt d’agir ainsi est double. En premier lieu, on pourra s’assurer au moment de la conception du questionnaire, que les réponses aux questions posées permettent de remplir les cases vierges de tableaux de résultats préparés lors de l’élaboration du plan d’analyse. Ainsi on ne se dispersera pas à rechercher des informations sans liens directs avec l’analyse projetée. En second lieu, une réflexion préalable sur les résultats qu’il espère mettre en évidence évitera au chercheur de se lancer, au moment de l’exploitation des données, dans d’innombrables croisements de variables l’éloignant de son objectif initial. Enfin, cette démarche de mise au point préalable du plan d’analyse est utile pour l’estimation précise du nombre de sujets nécessaire en fonction du degré de complexité envisagé par l’analyse.
73
6.6.2 La sélection des indicateurs et des facteurs de risque Il s’agit ici de tester l’association entre un évènement défini par des indicateurs donnés et un certain nombre de facteurs. La sélection de ces facteurs doit être justifiée et le chercheur doit résister à la tentation d’introduire des variables qui pourraient « éventuellement » être intéressantes. Il peut être dangereux de se lancer dans de telles pratiques où on ratisse le plus large possible en testant l’association d’un évènement avec de nombreux facteurs. Les études de ce type ont une fâcheuse tendance à malmener les conclusions des tests statistiques pratiqués puisque le risque de conclure à tort à l’existence d’une différence significative est ainsi naturellement augmenté. Un choix raisonnable de facteurs testés devra être effectué en se basant sur des travaux antérieurs ou sur des hypothèses avancées par des spécialistes.
6.6. 3 Le plan d’analyse Le plan d’analyse constitue l’un des aspects les plus importants du protocole de recherche car l’analyse doit fournir des réponses à toutes les questions soulevées par l’étude. Le chercheur essaiera de dégager à partir des données les caractéristiques suivantes : -
Les mesures de tendances centrales : moyennes, médiane, mode des variables quantitatives,
-
La variance des données, c’est-à-dire la tendance des individus à s’écarter de la moyenne (mesurée surtout par l’écart type) ;
-
Les différences entre les résultats : les tests les plus fréquemment utilisés pour tester la signification statistique de ces différences sont le test de chi carré pour comparer les proportions et le test « t » de Student pour comparer les moyennes.
-
Les relations entre variables que le chercheur essaiera d’évaluer
6.6.4 Les méthodes d’analyse Les méthodes d’analyse les plus utilisées sont les suivantes : 6.6.4.1. La transformation des variables Au cours de l’analyse des données, il est parfois indispensable de créer de nouvelles variables à partir des données existantes. Plusieurs techniques peuvent être utilisées : l’utilisation
de
fonctions
mathématiques:
A partir d’une ou de plusieurs variables il est possible de créer une nouvelle 74
variable en utilisant les opérateurs mathématiques simples (addition, multiplication, soustraction)
ou
des
formules
mathématiques.
Exemple : au cours d’une étude sur une maladie, où le poids du patient à l’admission, le poids à la sortie et la durée de séjour ont été collectées, il est possible de créer une nouvelle variable gain poids pour chaque patient de l’étude. Le gain de poids est calculé par la formule suivante: Gain ( g / kg / jour ) =
( Poids final en kg − Poids initial en kg ) x 1000 ( Poids initial en kg ) x ( Nbr jours de traitement )
le regroupement en classe Lorsqu’on étudie une variable quantitative sur un nombre important d’individus, il est nécessaire de regrouper les données. L’opération peut aboutir à la transformation d’une variable
quantitative
continue
en
variable
qualitative
ordinale.
Exemple : Au cours d’une étude, le poids des individus adultes est mesuré en Kg, le regroupement de cette variable poids peut se faire : - par échelle d’amplitude de 10 kg : Classes de poids (kg) :
40-49
50-59
60-69
70-79
80-89
- par échelle de fréquence en quatre groupes comprenant chacun 25% des sujets (les bornes sont indiquées en observant les fréquences relatives de la distribution) Classes de poids (Kg) :
45-68 ;
70-73 ;
- par échelle de convenance : faible poids : < 65Kg ;
74-77 ;
78-86
poids moyen : 65-79 Kg ;
poids élevé : > 79 Kg.
La transformation des variables Lorsque les valeurs d’une variable quantitative sont exprimées par des nombres difficiles à manipuler simplement, il est parfois utile de transformer la valeur brute x de la variable en une valeur x’ d’une nouvelle variable, pour en simplifier l’expression. Ces transformations nécessitent une bonne maîtrise des outils mathématiques et statistiques, on n’insistera pas sur cette technique dans ce module. NB : Il ne faut pas confondre cette étape de l’analyse des données aux étapes de codage, recodage et saisie des données qui sont des étapes avant le début de l’analyse.
75
6.6.4.2. L’analyse univariée L’analyse des données requiert une bonne maîtrise des méthodes statistiques. Un premier niveau, généralement largement suffisant pour les études d’observation (descriptives et analytiques), est atteint avec l’utilisation des méthodes univariées. Ces méthodes regroupent : -
les mesures de fréquence
-
les représentations graphiques d’une variable quantitative, d’une variable qualitative, de deux variables quantitatives, de deux variables qualitatives, de variables quantitative et qualitative, de données temporelles
-
les mesures d’estimation : mesure de position (moyenne, médiane, mode), mesure de dispersion (range ou étendue, intervalle interquartile et écart type)
-
les mesures de liaisons pour variables quantitatives et pour variables qualitatives
-
les tests d’hypothèse
NB : Il faut faire usage des connaissances en statistique de base et en épidémiologie de base pour bien utiliser ces méthodes.
6.6.4.3. L’analyse des séries chronologiques Elle consiste à suivre l’évolution d’un indice ou d’un pourcentage, d’une moyenne, etc. Exemple : nombre de capotes vendu par an sur une dizaine d’années. Après avoir défini pour chaque facteur à étudier les modalités possibles, on procèdera à la préparation de l’étude descriptive des données. Cette étape consiste en un tri à plat des données recueillies permettant de connaître la manière dont chacun des facteurs étudiés se répartit entre les différentes modalités précédemment définies. Exemple : « Attitudes » des sujets interrogés face au tabac peut être décrite par le tableau suivant : Tableau n°8 : Attitudes des sujets interrogés face au tabac Consommation de tabac Non fumeurs Anciens fumeurs Fumeurs occasionnels Fumeurs importants Non réponse Total
Effectif
%
n
100
76
Cette simple description répond souvent en elle-même à certains objectifs assignés à l’étude. Elle offre par ailleurs l’intérêt de connaître les effectifs se rapportant à chaque modalité d’un facteur, donnant par là des indications sur les regroupements de classes que l’on serait éventuellement amené à faire lors de croisement des variables. Elle permet de chiffrer le taux de non réponses à chacune des questions. La description de certains paramètres sociodémographiques (sexe, âge, profession…) et leur comparaison à une situation référente permet en outre de juger de représentativité de l’échantillon sur lequel on travaille. Une fois la description des facteurs retenus, on peut alors procéder en fonction des objectifs de l’étude, de faire des croisements de variables. De nombreuses études ont pour objet la recherche d’association entre un évènement et des facteurs d’exposition. Exemple : Etat des enfants à la naissance chez les femmes fumeuses. Tableau n°9 : Etat des enfants à la naissance chez les femmes fumeuses Consommation de cigarettes Etat des enfants à la naissance par jour Hypotrophie Poids normal 1 cigarette par jour 2 à 10 cigarettes par jour > 10 cigarettes par jour Total
Total
Là encore, il s’agit de résister à la tentation de croiser tout avec tout. On s’en tiendra aux croisements qu’imposent les objectifs de l’étude définis dans le protocole. Un modèle de plan d’analyse est présenté en annexe 4.
6.6.5 Choix des tests statistiques Il est recommandé de prévoir dès la préparation de l’analyse les différents tests statistiques que l’on pense utiliser. On doit toutefois vérifier, une fois les données recueillies, et les effectifs de chaque cas connus que les conditions d’application de ces tests sont bien vérifiées.
6.7 : LES QUESTIONS ETHIQUES DE L’ETUDE L’éthique est l’ensemble des règles qui régissent le caractère moral du processus de recherche.
77
Les aspects éthiques sont d’une importance considérable dans les recherches menées sur des êtres humains (Smith & Morrow, 1991). Les principes éthiques qui sont prescrits en matière de recherche médicale impliquant les humains sont décrits en détail dans la déclaration d’Helsinki de 1975. Ces principes ont été repris par le Code International de l’OMS (1982). Par rapport à la recherche sur le terrain, les principes essentiels portent sur les aspects suivants : •
Le mérite scientifique de la recherche proposée
•
L’équité dans la sélection des individus et des groupes
•
Le consentement éclairé des individus et des groupes : les renseignements que l’investigateur devra fournir aux participants pour obtenir leur consentement à prendre part à l’étude notamment dans le contexte des pays en développement comprend les éléments suivants : -
Des explications sur l’objet, les objectifs et les modalités de collecte des données de la recherche proposée ;
-
Une déclaration sur la manière dont la confidentialité des données sera préservée ;
-
Une disponibilité à répondre à toutes les questions que le sujet posera ;
-
Une déclaration indiquant que la participation à l’étude est volontaire et que tout refus de participer n’entraînera aucune sanction et qu’à tout moment le sujet peut retirer son consentement.
•
La confidentialité des données : le protocole doit comporter des indications sur la manière dont la confidentialité des données recueillies sera préservée (exemple : utilisation d’un code numérique pour préserver l’anonymat).
•
Le non recours à la coercition comme moyen pour faire participer les individus ou les groupes à l’étude.
Pendant l’élaboration des techniques de collecte des données, il peut se révéler nécessaire de déterminer si la procédure de recherche risque de causer des torts physiques ou émotifs. Ce serait le cas des activités suivantes : •
Vider la vie privée des répondants en posant des questions délicates ou en obtenant des dossiers qui peuvent contenir des renseignements personnels
•
Observer le comportement des répondants à leur insu
78
•
Négliger d’observer ou de respecter certaines valeurs culturelles, les traditions ou les tabous
On peut recourir à plusieurs méthodes pour éviter ces problèmes : •
Obtenir le consentement éclairé des répondants avant l’entrevue ;
•
Eviter de parler des questions délicates avant d’avoir établi de bons rapports avec le répondant ;
•
Garantir le caractère confidentiel des renseignements et l’anonymat des enquêtés ;
•
S’assurer de ne pas divulguer les données obtenues.
CF Annexe N° 2 pour la démarche spécifique pour le comité d’éthique au Burkina Faso 6.8 : VALIDATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES 6.8.1 Le prétest des instruments Le prétest est l’évaluation ou la vérification des instruments afin de s’assurer qu’ils sont bien compris c'est-à-dire que le message ou l’idée est transmise dans le sens où elle avait été envisagée et répond aux normes de qualité nécessaires pour obtenir des informations précises, valables et acceptables. La technique privilégiée pour prétester les instruments consiste en l’organisation d’une enquête pilote sur un échantillon ayant les mêmes caractéristiques que la population mère. Il faut éviter autant que faire se peut de réaliser le prétest sur la population mère.
Facteurs à prendre en compte dans le prétest •
La sensibilité ou la délicatesse du sujet
Les instruments qui s’appliquent à des domaines délicats (exemple : la PF, la sexualité) doivent être soigneusement prétestés. •
Avec qui faire le prétest ?
Les instruments de collecte devraient être testés avec des gens proches du groupe cible pour lesquels ils ont été conçus. •
Sur combien de gens faut il tester ?
Cela dépend des réponses que vous obtenez dans votre prétest. La règle est la suivante : Si vous obtenez des réponses consistantes, c'est-à-dire que beaucoup de gens comprennent bien vos questions ou que beaucoup de gens ont des problèmes avec certaines parties, il serait suffisant d’interroger au moins 20-30 personnes.
79
•
Quand faire le pré test ?
Le pré test des instruments doit précéder la phase de collecte de donnée proprement dite sur le terrain. •
Pourquoi le prétest ?
Le prétest doit permettre de vérifier les points suivants : -
La clarté et la précision des termes des questions (éviter les termes vagues et les doubles négations)
-
La redondance dans les questions
-
La cohérence du questionnaire
-
Les degrés de compréhension des questions (les questions ont-elles les mêmes significations pour tous les interrogés ? sont-elles facilement compréhensibles ?)
-
La validité du contenu (les réponses obtenus se prêtent elles à l’établissement des relations que l’on veut étudier ? permettent elles de mesurer ce que l’on veut mesurer ?)
-
L’ordre des questions (cet ordre influence t-il les réponses ? y a-t-il discontinuité entre les questions ? le passage d’un aspect du problème à l’autre se fait-il sans heurt naturellement ?)
-
Le degré de coopération des interrogés (dépister les questions trop délicates)
-
La longueur de l’instrument (le temps pris pour le remplir).
Le pré test permet de valider les questions en leur assurant une meilleure qualité en: -
Conservant les questions
-
Corrigeant certaines
-
Supprimant d’autres
-
Ajoutant des informations complémentaires
-
Restructurant le questionnaire
80
CHAPITRE VII : PLAN DE TRAVAIL 7.1 Définition Le plan de travail est un document qui prévoit le déroulement chronologique des activités de la recherche. Il peut être aussi défini comme un calendrier, un tableau ou un diagramme qui résume clairement les différents éléments d’un projet et les liens qui les unissent. Le plan de travail situe le chercheur sur la répartition des activités dans le temps et les responsabilités des différents acteurs.
7.2 Composantes du plan de travail Un plan de travail comporte plusieurs composantes : -
Liste des activités à mener
-
Déroulement chronologique des activités (calendrier)
-
Responsabilités
-
Ressources
Celles-ci doivent répondre aux interrogations suivantes : -
Quoi : Quelle est l’activité ?
-
Qui : Qui est responsable pour s’assurer que chaque activité est effectivement menée ?
-
Comment : Quelles ressources sont nécessaires ?
-
Quand : A quelle date l’activité doit elle commencée ? A quelle date l’activité doit elle être achevée ?
-
Où : A quel endroit l’activité aura-t-elle lieu ?
Il se matérialise sur différents supports dont le plus utilisé est le GANTT.
Comment utiliser le plan de travail ? Le plan de travail peut constituer : un outil permettant de planifier les détails des activités du projet et plus tard d’établir un budget ; un aperçu ou une illustration de l’ordre des activités, qui peut faciliter les exposés et les négociations sur le projet avec des responsables gouvernementaux et des organismes de financement ;
81
un outil de gestion pour l’investigateur principal et les membres de son équipe, qui montre les tâches et les activités prévues, le moment où elles auront lieu et les personnes responsables ; un outil de contrôle et d’évaluation qui permet de comparer la situation actuelle du projet aux prévisions établies dans le plan de travail.
Quand préparer le plan de travail ? La première version du plan de travail doit être préparée au moment de l’élaboration du projet de recherche afin qu’il soit facile de discuter du calendrier avec les responsables concernés. Un plan de travail plus détaillé devra être préparé après le test préliminaire effectué sur le terrain. 7.3 Supports Comme énoncé précédemment le support le plus utilisé est le diagramme de GANTT. Présenté sous forme d’un tableau il permet de disposer d'un important cadre de référence pouvant être utilisé par tous les acteurs, et informe d'une manière concise ce que le projet fera et quand il le fera. Il constitue également un canevas utile à inclure dans un document de demande de financement. Cette récapitulation est désignée sous le terme de chronogramme ou tableau de Gantt. Un chronogramme type comprend les volets ci-après: •
une colonne répertoriant les principales activités du projet;
•
des colonnes qui définissent une période de temps déterminée (jours, semaines, mois, années) indiquant le moment auquel seront réalisées les activités;
•
une colonne portant le nom de la (ou des) personne(s) chargée(s) d'exécuter l'activité.
Le chronogramme permet d'examiner aisément l'ordre d'exécution des activités tel que planifié, la découverte de chevauchements possibles, tout comme il permet de s'assurer plus facilement que des activités dont la réalisation doit nécessairement précéder le démarrage d'autres activités sont à la place qu'il faut. Il aidera également à voir si le volume du travail est uniformément et équitablement réparti entre les acteurs de sorte qu'il n'y en ait pas qui soient surchargés pendant que d'autres seraient sous-employés.
82
7.4 Techniques d’établissement de calendriers et de planification 7.4.1 Le calendrier de travail Le calendrier de travail est un tableau qui résume les tâches à accomplir dans un projet de recherche, la durée de chaque activité et le personnel responsable. Le calendrier de travail comprend : les tâches à remplir les dates de début et de fin de chaque tâche ; l’équipe de recherche, les assistants et le personnel de soutien affectés à ces tâches ; le nombre de jours - personnes nécessaires pour les membres de l’équipe de recherche, les assistants et le personnel de soutien. Le nombre de jours - personnes est égal au nombre de jours ouvrables par personne.
Le calendrier ci-joint a été élaboré dans le cadre d’une étude des facteurs qui sont à l’origine de la faible utilisation des services d’espacement des naissances dans une région. L’équipe de recherche était composée de quatre personnes. L’étude comprenait deux parties : 1) l’analyse des dossiers d’espacement des naissances pour déterminer un pourcentage d’utilisateurs et la régularité avec laquelle ils utilisent ce service ; 2) des entretiens avec des utilisatrices de services d’espacement des naissances (choisies à partir des dossiers) et des non utilisatrices et des entretiens avec les conjoints d’utilisatrices et des non utilisatrices. Comment élaborer un calendrier de travail ? Examiner et modifier si nécessaire la liste des tâches préparées dans le cadre du plan de collecte des données. Ajouter à cette liste les autres tâches qui doivent être remplies et qui n’ont pas trait à la collecte des données, par ex., l’autorisation de la recherche, l’analyse des données et la rédaction du rapport, les comptes-rendus aux autorités et au groupe cible. Numéroter toutes les tâches. Examiner maintenant le personnel affecté aux différentes tâches, en tenant compte de l’expérience acquise pendant le test préliminaire. Déterminer : les responsables de chaque tâche ; le temps nécessaire par unité de recherche (entretien, observation ou document) y compris les déplacements ; le nombre de travailleurs nécessaires pour remplir chaque tâche dans le délai prévu. 83
Apporter des changements s’il y a lieu. Effectuer la dotation en personnel pour les tâches qui viennent d’être ajoutées.
Envisager de recourir pendant une courte période, s’il y a lieu à des experts conseils pour certaines tâches. Faire participer les experts à la planification du projet afin de tenir compte de leurs conseils éventuels sur la conception de la méthodologie Lors de l’examen du plan de dotation en personnel, le chercheur doit se poser les questions suivantes : le personnel et le degré d’expertise dont il a besoin sont-ils disponibles pour le projet ? s’il faut recruter du personnel spécial ou réaffecter du personnel de ministères ou d’organismes, quels règlements ou procédures faut-il suivre ? le plan de dotation en personnel est-il réaliste, compte tenu du budget qu’il sera possible d’obtenir ? dans quelle mesure, les habitants, les guérisseurs, les étudiants ou d’autres non spécialistes pourront-ils participe à l’étude ? quelle formation devraient recevoir les assistants ? combien de temps durera cette formation ? Qui s’en chargera ? Comment compte-t-on superviser les assistants ? On pourrait examiner la planification provisoire du plan de collecte. Déterminer ensuite les dates (en semaines) indiquant la période où chaque tâche devra être exécutée et calculer le nombre de jours-personnes nécessaires pour chaque tâche.
7.4.2 Le diagramme de Gantt Le diagramme de Gantt est un outil de planification qui présente sous forme graphique l’ordre dans lequel les différentes tâches doivent être remplies et la durée de chaque tâche. Le diagramme de Gantt indique : les tâches à remplir ; les responsables de chaque tâche ; le temps que devrait prendre chaque tâche. La durée de chaque tâche est indiquée par une ligne dont la longueur représente le nombre de jours, de semaines ou de mois que cette tâche devrait nécessiter.
84
Tableau n°10 : Exemple de diagramme de GANTT sur déroulement des travaux de recherche Tâches à remplir
responsable
1. Achèvement du Equipe projet
avril
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
de
de recherche
recherche et de la revue documentaire 2. autorisation des Unité responsables
de
recherche
nationaux et des parrains 3. Autorisation des Investigateur responsables
principal
locaux
et
information
de
ceux-ci 4. Compilation des Infirmière dossiers
et
entretiens avec le personnel 5.
Analyse
des Equipe
dossiers
de
et recherche
échantillonnage des unités
85
6. Formation des Equipe
de
assistants et essai recherche du
questionnaire animateur
sur le terrain 7. Entretien dans Equipe la collectivité
de
recherche assistants
Annexe 2 (suite) responsable avril mai juin juil août sept oct nov déc
Tâches à remplir
8. Analyse préliminaire Equipe des données
de
recherche Assistants, animateur
9. Compte-rendu aux Equipe
de
responsables locaux et recherche aux équipes de santé 10. Compte-rendu aux Equipe collectivités
de
recherche
11. Atelier d’analyse Equipe
de
des données et de recherche rédaction de rapports 12.
Achèvement
du Equipe
rapport 13.
Discussion
animateur de
recherche des Equipe
recommandations/plan
de
recherche 86
d’action
avec
les
responsables locaux et équipes de santé 14. Contrôle du projet Equipe de recherche
de
recherche
NB : Le GANTT sera adapté aux travaux de recherche des étudiants
87
CHAPITRE VIII : PLAN DE GESTION DU PROJET DE RECHERCHE ET D’UTILISATION DES RESULTATS Un projet de recherche engage des ressources humaines, matérielles, financières… Une telle réalité complexe à souhait a besoin d’être gérée. Pour ce faire un plan de gestion s’avère nécessaire dans la plupart des cas même pour des projets sans grande envergure. Le projet pour réussir doit être planifié, organisé, dirigé et évalué. Mais en fait, qu’est-ce qu’un plan de gestion?
8.1 : Définition Le plan de gestion d’un projet est le document de management du projet. Il prévoit comment toutes les questions relatives à la gestion de ressources doivent s’exécuter et s’évaluer.
8.2 : Buts du plan de gestion de recherche Un bon plan de gestion doit permettre : -
La prévision de l’ensemble des ressources nécessaires à la réalisation de l’étude
-
L’acquisition de l’ensemble des ressources prévues
-
Les procédures de liquidation des différents engagements
-
La préparation des rapports financiers
-
La continuité des activités
-
L’optimalisation de chaque acteur dans sa fonction spécifique
-
La planification de la diffusion et de l’utilisation des résultats de recherche
-
Les procédures de fonctionnement du projet
8.3 : Composantes du plan de gestion de recherche Différents éléments participent à la réalisation d’un plan de gestion. Ces éléments sont en rapport avec les grandes fonctions de la gestion qui sont : -
La planification
-
L’organisation
-
La direction
-
L’évaluation
88
8.4 : Diffusion et utilisation des résultats Avant la finalisation du projet de recherche, il est nécessaire de songer aux modalités de diffusion et d’utilisation des résultats -
La diffusion des résultats
Parmi les véhicules permettant de diffuser les résultats, on relève : le rapport de recherche ; les ateliers de restitution; les réunions d’équipe de développement de la localité ; les réunions d’équipe de santé de la localité ; les visites de supervision des établissements de santé concernés ou les réunions du personnel ; la publication des résultats ; la présentation des résultats lors de journées scientifiques ; etc. -
L’utilisation des résultats
Les stratégies suivantes permettent de garantir l’utilisation des résultats de l’étude : •
Faire participer les autorités concernées, le personnel des services de santé et la collectivité à la sélection du sujet et à la définition du problème.
•
Dresser une liste des principales recommandations auxquelles votre étude devrait aboutir et déterminer à qui devrait incomber leur mise en œuvre.
Il faut distinguer deux catégories d’intervenants : les personnes qui vous autorisent à mettre les recommandations en œuvre ; les personnes qui contribuent à la mise en œuvre. -
Les supports nécessaires
La diffusion et l’utilisation des résultats vont nécessiter la mise à la disposition des intervenants un certain nombre de documents d’information. Il s’agit notamment de: un sommaire d’une à deux pages sur le projet, comprenant des détails sur les résultats escomptés, que vous distribuerez quand vous présenterez le projet aux responsables politiques et au personnel concernés ; une introduction accompagnant les protocoles d’entretien et les questionnaires servant à expliquer aux répondants le but et les procédures de l’étude ainsi que les résultats escomptés. Ce texte peut également servir à présenter le projet aux responsables des sites de l’étude ;
89
un rapport d’étape de 4 – 5 pages comprenant des constatations et recommandations préliminaires à présenter à l’atelier sur l’analyse des données et la rédaction de rapports. Ce rapport peut également servir à renseigner les responsables dont l’apport sera essentiel à l’utilisation des résultats de l’étude ; un rapport préliminaire sur les constatations et recommandations préparé au cours de l’atelier sur l’analyse des données. Le sommaire de ce rapport peut être utilisé lors de discussions avec des responsables politiques et le personnel de santé. Cependant, pour les décideurs et les groupes cibles de la collectivité, vous devriez rédiger un sommaire différent dans un langage simple sur les constatations et recommandations qui les concernent directement.
90
CHAPITRE IX : BUDGET DU PROJET DE RECHERCHE A l’instar de toute activité humaine, la recherche va engager des ressources. Même si le chercheur ou l’apprenant chercheur n’utilise guère de laboratoires ou de machines sophistiquées pour réaliser sa recherche, celle-ci a bien un coût. Ce coût est très variable d’une situation à l’autre : -
selon l’ampleur de l’objectif à atteindre
-
Selon la nature de l’hypothèse à tester
-
Selon la complexité des techniques mises en œuvre pour vérifier les hypothèses
9.1 Définition Le budget se définit comme « une méthode d’organisation prévisionnelle des moyens à mettre en œuvre dans l’action, traduit en terme monétaire » C’est un plan financier déterminé en l’avance qui se fonde sur l’estimation des activités futures à mener au cours d’une étude. Il est comme un pro forma du coût des activités à entreprendre pour mener à terme la recherche. 9.2 Procédure de préparation du budget Le plan de travail constitue un point de départ pratique pour la procédure de préparation du budget. Pour chaque activité qui s’y trouve, on précisera les ressources nécessaires. Puis on déterminera pour chaque ressource le coût unitaire et le coût total. Illustration : Dans le plan de travail d’une étude visant à déterminer l’utilisation des méthodes de PF dans un district sanitaire donné, il est indiqué que 5 enquêteurs interrogeront chacun 20 ménages en groupes de 4 sur une période de 5 jours ouvrables. Tous les jours, un superviseur accompagnera l’un des enquêteurs en voiture. Les quatre autres enquêteurs se déplaceront en motocyclette. Les groupes de ménages sont éparpillés dans le district mais se trouvent en moyenne à 50 km de l’hôpital du district ou est menée l’étude. Le budget des travaux sur le terrain tels que décrits dans le plan de travail comprendra des sommes affectées au personnel, au transport et aux fournitures. Le tableau I présente les frais associés aux travaux sur le terrain pour cette étude. Noter que le coût unitaire, le facteur de multiplication et le coût total devraient être clairement indiqués pour toutes les catégories du budget. S’il y a plusieurs sources de financement, il serait utile d’indiquer dans le budget la source qui finance chaque dépense.
91
9.3 Présentation du budget Un exemple de budget est fourni à l’annexe 5. Ce budget comprend les principales catégories qu’on retrouve habituellement dans le cas des petits projets de recherche : personnel, transport, fournitures et matériel. La présentation du budget varie selon l’organisme qui finance le projet. Chaque organisme a sa formule spéciale qui comprend un mode de présentation du budget.
9.4 Justification du budget Le budget doit toujours être accompagné d’explications. Une note explicative permet de justifier brièvement, dans le contexte du projet de recherche, la raison d’être des différents postes du budget. Assurez-vous d’expliquer clairement la nécessité des postes qui peuvent sembler douteux ou particulièrement coûteux et dites comment les dépenses complexes ont été calculées. Si le budget est bien justifié, il est moins probable que des éléments essentiels en seront retirés pendant l’examen du projet de recherche. Exemple : Budget pour une étude sur l’espacement des naissances (en unité monétaire) :
92
CHAPITRE X : RESUME DU PROJET DE RECHERCHE Rédaction du résumé de projet de recherche Après avoir achevé la rédaction de votre projet de recherche, vous devez généralement faire évaluer votre protocole par des autorités compétentes ou par les organismes de financement. Pour obtenir l’approbation de ces autorités très occupées, il est conseillé de joindre un résumé d’au plus deux pages à la proposition. Le sommaire comprend habituellement : 1. une page contenant des renseignements tels que : le titre du projet de recherche ; la durée de la recherche (dates de début et de fin) ; le budget total en monnaie locale (en euros et/ou dollars US) précisant - la contribution locale (organisme, ministère de la santé, etc.) ; - la contribution d’autres organismes extérieurs ; l’équipe de recherche (nom et prénoms, fonctions des membres), en identifiant : - l’investigateur principal ; - les chercheurs secondaires ; le nom de l’administrateur principal ; 2-
un bref résumé d’une page pouvant contenir les éléments suivants :
un paragraphe sur l’énoncé du problème étudié ; l’objectif général de la recherche ; les méthodes d’échantillonnage et de collecte de données utilisées ; des indications sur les principaux résultats escomptés. Vous devez insérer le résumé au début de la proposition de recherche. Après le sommaire, se trouve la table des matières. La pagination de votre rapport est l’une des dernières étapes de la préparation de votre proposition.
Préparer ensuite une page de titre comprenant le titre de l’étude, le nom et le titre des chercheurs, le nom de l’établissement d’appartenance des chercheurs et la date. Indiquer sur la page titre qu’il s’agit d’une proposition de recherche pour distinguer ce document du rapport de recherche qui portera sans doute le même titre.
93
CHAPITRE XI : ADMINISTRATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES 11.1 Rappel des instruments de collecte de données Les principaux instruments de collecte des données sont : - Le Questionnaire - Le guide d’entretien - La grille d’observation - Le guide d’analyse documentaire
11.2- Modalités d’administration des instruments
11.2.1- Le Questionnaire et le guide d’entretien Les principes pour l’exécution des interviews avec des individus sont aussi valables pour les interviews des groupes. Dans tous les cas on doit d’abord clarifier le sujet sur lequel on souhaite collecter des informations et dans quel but on veut les collecter. Ensuite on décide quel type d’interview est adéquat pour les objectifs choisis (type ouvert, semi structuré, et structuré) et on prépare l’instrument correspondant (questionnaire ou guide).
Savoir questionner •
Les questions doivent être posées clairement
•
Elles doivent être simples et compréhensibles par l’interlocuteur
•
Utiliser de préférences des questions ouvertes qui offrent plus de possibilités à l’interlocuteur
•
Les questions demandant des réponses comme oui ou non peuvent couper le fil de l’interview de même que les questions comme pourquoi qui peuvent culpabiliser l’interviewé
•
Choisir les formules qui ne blessent pas
•
Poser des questions qui ne suggèrent pas la réponse
•
Poser des questions qui donnent le maximum d’informations
•
Ne pas influencer les réponses en introduisant vos propres jugements de valeur
•
Eviter les attitudes menaçantes
•
Essayer de travailler le plus profondément possible en ne se contentant pas de déclarations superficielles 94
•
S’assurer que ce qu’on a entendu est ce qu’on a voulu dire
Savoir écouter L’intonation de la voix, l’insistance sur certains points ainsi que les gestes qui les accompagnent sont très instructifs.
Conditions pour une bonne interview •
Organiser et résoudre les problèmes administratifs afin de pouvoir inviter le ou les individus visés
•
Etudier les horaires et les conditions favorables pour la disponibilité des individus retenus
•
Réunir les ressources humaines, matérielles, logistiques et techniques nécessaires
Qualités de l’interviewer •
Bien maîtriser le thème
•
Etre amical, discret, patient, capable de mettre ses interlocuteurs à l’aise
•
Savoir écouter, observer, interpréter et questionner
•
Ne pas être juge
Environnement •
Bien choisir le cadre en fonction du thème et des personnes à interviewer
•
Choisir les sièges mettant tous les participants à l’aise, à égalité et permettant le contact face à face pendant l’interview
Attitudes pendant l’interview •
Exposer de manière très claire le but de l’interview et les objectifs de l’étude
•
Respecter le temps et l’emploi de temps de l’interlocuteur
•
Poser les questions de manière ouverte
•
Encourager l’interlocuteur et procéder si nécessaire à des reformulations
Observer et interpréter pendant l’interview Les yeux disent souvent beaucoup de choses avant la bouche
95
•
Savoir détecter les manifestations de peur, de gène, de colère à travers l’expression du visage, la façon de remuer la tête ou les pieds et adapter les questions et l’approche
•
L’observation permet de détecter une situation nouvelle qui amène à changer le plan
•
L’observation permet de savoir si l’on est compris, si l’interlocuteur est intéressé ou s’il veut poser une question ou approfondir un aspect
11.2.2 Déroulement d’un groupe focalisé a) Activités préalables L’exécution d’un groupe focalisé nécessite d’être minutieusement préparée, bien que son déroulement puisse paraître plutôt spontané. Voici une liste d’activités préalables à ne pas oublier : -
Evaluer si la technique du groupe focalisé peut fournir des résultats qui permettront de répondre à la question de recherche,
-
Déterminer des critères pour le recrutement des participants ; choisir et inviter les participants, vérifier s’ils peuvent venir ou non,
-
Assurer une ambiance favorable à un moment et un endroit qui permettront aux participants de discuter franchement ; préparer cet endroit,
-
Déterminer
(et,
le
cas
échéant,
former)
(les)
animateur(s)
et
(les)
observateur(s), -
Formuler les questions à poser et développer un plan d’animation de groupe, le pré tester au moins en partie,
-
Clarifier la répartition des tâches entre l’animateur et l’observateur.
b) La composition du groupe - Nombre de participants (6 personnes – 12 personnes) - Groupe cible (femme, hommes, les tranches d’âge, position sociale, etc.) - Mélange des différents groupes cibles dans la discussion de groupe ou séparation des groupes sociaux. La question est toujours : « quelle composition facilite le dynamisme et l’obtention des informations souhaitées ».
96
c) Accueil -
cette étape permettra à l’animateur et l’observateur de connaître les participants, d’anticiper sur leur façon de se conduire au cours de la discussion et de décider d’une disposition des participants qui sera favorable pour l’animation du groupe.
-
il permettra également aux participants de se familiariser avec les autres et de minimiser leur timidité.
-
A ce stade, il est essentiel de ne pas aborder les inégalités sociales entre les participants et de ne pas aborder les sujets faisant l’objet des questions prévues pour l’animation du groupe.
d). Ouverture Cette étape donne juste l’occasion à l’animateur de présenter brièvement le motif de la rencontre (sans préciser le sujet de la recherche) et de permettre à chaque participant de prendre la parole une première fois devant le groupe, par exemple en se présentant rapidement. Avant de poser la première question, l’animateur explique les règles qui consistent à : -
discuter librement, répondre directement l’un à l’autre sans attendre l’indication de l’animateur, mais ne pas interrompre l’autre ni parler en même temps à plusieurs personnes,
-
la contribution de chacun qui sera appréciée, il n’y a pas de fausses réponses ; des idées alternatives ou même contraires sont salutaires,
-
la confidentialité qui est assurée par l’animateur et les observateurs.
e) Introduction au domaine et transition au thème précis A l’aide d’une première question, l’animateur amène les participants à se rapprocher, en discutant, du domaine général dont le sujet de la recherche est issu. Dirigée par d’autres questions, la discussion se rapproche davantage du thème. f) Traitement du thème Ce n’est qu’après ces phases introductives que le groupe peut être en mesure de s’occuper des questions-clés qui permettront de traiter le sujet précis de la recherche et collecter ainsi les données. g) Phase finale Pendant cette phase, le groupe a l’occasion de revoir ce qui a été évoqué. L’animateur peut inviter les participants à ajouter ou corriger quelque chose ou à récapituler leurs
97
points de vue. Les résultats de cette phase peuvent faciliter l’analyse des constats des participants relatifs aux questions-clés.
11.2.3 La grille d’observation Au cours de l’observation, l’observateur doit être attentif au fond et à la forme afin de garantir une meilleure collecte et d’enregistrement des données. Pour se faire il doit adopter les attitudes suivantes : - Se faire accepter et faire oublier sa présence. Ceci implique : •
d’une part une certaine conformité aux normes du groupe observé (âge, habit, coiffure…) surtout pour les enquêtes d’explication
•
d’autre part une participation active aux activités habituelles (travaux, jeux….)
- Prendre note rigoureusement et au fur et à mesure que se déroule la journée ; effectuer les dénombrements et les mesures prévues au plan d’enquête - Etre ouvert aux imprévus : rester vigilant, ajouter les items manquants, être attentif aux items manquants qui pourraient faire l’objet d’une investigation complémentaire - Réfléchir aux signes porteur de signification et les noter systématiquement.
11.2.4 Le guide d’analyse documentaire Les documents doivent être rassemblés de façon systématique tant pour la sélection des documents eux-mêmes que pour la sélection des informations qu’ils contiennent. -
La sélection des documents implique une série de démarches déjà évoquées : repérage du champ, sélection des personnes à contacter, estimation de l’ampleur de leur documentation, sélection systématique d’une fraction de cette documentation.
-
La sélection des informations : si les documents peuvent être microfilmés ou photocopiés, la sélection des documents se fera lors du dépouillement et du traitement des données. A défaut, il faudrait établir avec précision une grille de collecte précisant en détail chaque type d’information à collecter.
98
CHAPITRE XII : TRAITEMENT DES DONNEES COLLECTEES Ayant récolté les données adéquates (c'est-à-dire pertinentes par rapport à l’objectif de recherche) le chercheur dispose du matériau à interpréter et à analyser. Comment à présent passer du chiffre à la lettre ? De la fréquence univariée au mot ? Du tableau à la phrase ? Comment « analyser » ce pourcentage ou cette moyenne ? Comment « interpréter », c'est-à-dire comment donner du sens à cette catégorie issue d’une analyse de contenu et quelle signification fournir à la création de cet indice ? Telles sont les questions à résoudre. Cette étape fournit son véritable sens à la recherche. Le traitement des données comporte les étapes suivantes : -
Le traitement des données
-
L’analyse des résultats
-
La présentation des résultats
-
La discussion des résultats
12.1 Traitement des données Au moment de planifier le traitement des données, il faut décider si le traitement et l’analyse des données seront : manuel au moyen de feuilles maîtresses ou par une compilation manuelle des questionnaires ; ou par ordinateur, en utilisant par exemple un micro-ordinateur et un logiciel donné ou un programme qui sera élaboré spécifiquement pour l’analyse. Le traitement des données comprend : la division des données en catégories leur codage un sommaire des données sur feuilles maîtresses. 12.2 Analyse des données quantitatives a) Fréquence A partir de feuilles maîtresses, il est possible de dresser des tableaux simples de la fréquence de chaque variable ou caractère.
99
Exemple : Ont fait le test de dépistage
60
N’ont pas le test de dépistage
40
Total
100
Si les nombres sont assez élevés, il est préférable de calculer la fréquence sous forme de pourcentage. Les pourcentages permettent de normaliser les données et de pouvoir comparer des groupes. Le pourcentage est le nombre d’unités d’un échantillon présentant une caractéristique particulière, divisé par le nombre total d’unités de l’échantillon et multiplié par 100. Dans l’exemple ci-dessous, le pourcentage d’étudiants ayant fait le test de dépistage de l’infection par le VIH est : 100
60 = 60% . Sur 100 étudiants auxquels, on a demandé s’ils 100
ont fait le test de dépistage, 60 ont répondu « oui ». On peut alors construire un tableau des fréquences comme suit :
Tableau n°12 : Nombre d’étudiants ayant ou non fait le test de dépistage de l’infection par le VIH Catégorie
Fréquence (%)
Ont fait le test de dépistage
60
(60%)
N’ont pas fait le test de dépistage
40
(40%)
Total
100 (100%)
Il est généralement nécessaire de résumer les données provenant de variables quantitatives en les regroupant en catégories (cf. séance sur les tableaux). b) Tableaux croisés En plus de calculer la fréquence d’une variable à la fois, il peut être utile de combiner les données portant sur deux ou plusieurs variables pour décrire le problème ou tenter de l’expliquer. Cette combinaison se fait au moyen de tableaux croisés. Selon les objectifs et le type de l’étude, trois genres de tableaux croisés peuvent se révéler utiles : les tableaux croisés descriptifs, qui visent à décrire le problème à l’étude ; les tableaux croisés analytiques où des groupes sont comparés pour en trouver les différences ; 100
les tableaux croisés analytiques, qui servent à étudier les relations entre variables. Au moment où le plan d’analyse des données est élaboré, les données n’ont évidemment pas encore été recueillies. Cependant, pour visualiser comment les données peuvent être organisées et résumées, il est nécessaire de dresser des maquettes des tableaux croisés. Une maquette de tableau contient tous les éléments d’un vrai tableau, mais ses cellules sont vides. Par ex., pour l’exercice, il pourrait être utile de comparer la réponse à la question 4 sur le test effectué avec la variable indépendante (a eu ou non de rapports sexuels avec un(e) partenaire occasionnel (le) au cours des 12 derniers mois).
Tableau n° 13 : Test de dépistage chez les étudiant s ayant eu ou non des rapports sexuels avec un(e) partenaire occasionnel (le) au cours des 12 derniers mois avant l’enquête
Rapport
sexuel
Ont fait le test de
N’ont pas fait le test de
dépistage fait
dépistage non fait
Total
avec
partenaire occasionnel (le)
Pas de rapport sexuel avec partenaire occasionnel (le) Total
Dans un projet de recherche, des maquettes de tableaux doivent être préparées pour montrer les principaux liens entre les variables. Remarque : Avant d’entreprendre la collecte des données, il est très important de déterminer les tableaux dont on aura besoin pour tenter d’expliquer le problème à l’étude. On évitera ainsi de recueillir trop ou trop peu de données sur le terrain et on gagnera beaucoup de temps au moment du traitement des données. Les maquettes à préparer dépendent des objectifs de l’étude. Si les données sont traitées manuellement, il faudra dénombrer les combinaisons des données de deux variables. Supposons que le tableau précédent soit le suivant :
101
Tableau n°14 : Test de dépistage chez les étudiants ayant eu ou non des rapports sexuels avec un(e) partenaire occasionnel (le) au cours des 12 derniers mois après l’enquête
Rapport sexuel avec partenaire occasionnel (le)
Ont fait le test de dépistage (fait) |||| |||| |||| |||| |||| |||| |||| |||| |||| |||| 50
Pas de rapport sexuel avec partenaire occasionnel (le)
Total
|||| |||| 10 60
N’ont pas fait le test de dépistage (non fait) |||| |||| |||| |||| |||| |||| |||| 35
Total
85
|||| 5
15
40
100
Au moment du dénombrement, il est possible de traiter les données de deux façons : en utilisant des feuilles maîtresses, en classant les questionnaires manuellement. Dans ce dernier cas, il faut suivre les étapes suivantes (pour l’exemple précédent) : diviser les formules en piles : l’une pour les étudiants ayant eu des rapports sexuels et l’autre pour ceux qui n’ont pas eu de rapports sexuels avec partenaire occasionnel (le) ; diviser chaque pile en deux : l’une pour les étudiants ayant fait le test et l’autre pour ceux qui n’ont pas fait le test (soit maintenant 4 piles) ; compter le nombre de questionnaires de chaque pile et l’inscrire dans le tableau. Remarque : Quelques règles à suivre pour faire un tableau : Si on croise une variable dépendante Y avec une variable indépendante X, cette dernière (X) forme les lignes du tableau et la variable Y forme les colonnes du tableau (à partir de la 2ème colonne). Tous les tableaux doivent avoir un titre, de même que les lignes et colonnes. Tous les tableaux doivent comprendre une ligne et une colonne pour les totaux pour vérifier si les totaux sont les mêmes pour toutes les variables et pour faciliter les analyses futures. Tous les tableaux concernant chaque objectif doivent être numérotés et conservés ensemble pour que le travail soit facile à organiser et pour simplifier la rédaction du rapport final.
102
Pour mieux analyser et interpréter les données, il faut habituellement effectuer certains calculs ou suivre des procédés statistiques. Il faut consulter une personne compétente en statistique. 12.3. Analyse des données qualitatives Les données qualitatives peuvent être recueillies par : des questions ouvertes regroupées dans des questionnaires à remplir soi-même ou posées lors d’entretiens individuels ou de réunions de groupes ou par des observations effectuées au cours des travaux sur le terrain. Examinons ci-après l’analyse des réponses apportées aux questions ouvertes posées lors d’entretiens individuels ou dans le cadre d’un questionnaire auto administré. Parmi les données les plus courantes qu’on recueille par des questions ouvertes, on observe : l’opinion des répondants sur une question particulière ; les motifs d’un comportement particulier ; la description de connaissances, pratiques ou croyances que le chercheur connaît mal. Ces données peuvent également être obtenues par des demandes de commentaires formulées après une question fermée.
L’analyse des données peut se faire en trois étapes : Etape 1 : Dressez une liste des données pour chaque question. Ne pas oubliez de donner la source de chaque élément de la liste (numéro de chaque questionnaire par ex.) pour remettre cet élément dans son contexte initial au besoin. La façon de diviser les données qualitatives en catégories reposera sur le genre de données demandées. Dans le cas des données sur des opinions et des motifs, le nombre de possibilités peut être réduit. Par exemple, les opinions peuvent aller de très positives (ou positives) à très négatives (ou négatives) ou être neutres. Les données sur les motifs peuvent nécessiter différentes catégories selon le sujet et le but de la question.
Etape 2 : Pour déterminer les catégories souhaitées, commencez par lire toute la liste des réponses. Attribuez ensuite un code (par ex., A, B, C, ….) aux réponses qui vont ensemble.
103
Etape 3 : Ensuite, essayez de trouver un titre pour chaque catégorie. Après un effort de synthèse, on se retrouve avec un nombre réduit de catégories qu’on inscrit sur le questionnaire et la feuille maîtresse. Il est possible de prévoir une catégorie « Autres » qui ne devrait pas contenir plus de 5% des réponses. Si les réponses à des questions ouvertes sont ainsi divisées, on peut : calculer le pourcentage de répondants dont les réponses font partie de chaque catégorie ; analyser le contenu de chaque réponse d’une catégorie particulière dans le but de planifier les mesures à prendre.
Les questions qui demandent une description des connaissances, pratiques et croyances ne sont habituellement pas quantifiées (bien que certains aspects des réponses puissent l’être).
104
CHAPITRE XIII : PRESENTATION DES RESULTATS La présentation des résultats ou des faits analysés vise à montrer leurs liens avec le problème de recherche étudié. Mais concrètement comment traiter la quantité d’informations recueillies ? Il faut les ordonner, les classer ou les regrouper pour pouvoir les analyser à proprement parlé. Les informations recueillies ou les faits observés doivent être isolés, regroupés et classés dans des catégories, des tableaux, des graphiques (diagramme, histogramme, courbe). C’est la seule manière de permettre à la quantité importante d’information de prendre sens en laissant découvrir les liens qui n’étaient pas toujours évidents ou existants. Il faut donc traiter les informations ou les faits pour les transformer en données analysables. Il existe plusieurs types de traitement selon que la recherche est soit quantitative ou qualitative. En recherche quantitative - élaboration de statistique descriptive pour exprimer des distributions de fréquence, des tendances centrales, des dispersions, des liaisons. Par exemple, le calcul de la moyenne donne une idée des résultats une fois regroupés, et l’écart type situe les résultats individuels par rapport à cette moyenne. Les données quantitatives peuvent aussi être exprimées par rapport à une échelle ordinale et indiquer un ordre de grandeur ou un rang correspondant. Ainsi, l’analyse descriptive des données permet aux chercheurs de dégager un portrait de l’ensemble des caractéristiques des sujets. Les statistiques inférencielles utilisées avec divers types de données permettent de tester les hypothèses de liaison, de déterminer les changements observés dans les comportement des sujets, de voir s’il sont dus à l’effet du traitement ou de l’intervention ou s’ils sont dus au hasard. En recherche qualitative -construction de typologie pour regrouper des variables qui vont ensemble. -analyse qualitative de contenu, pour mieux saisir le sens ou les messages des textes ou des entretiens retranscrits. -étude monographique d’un « phénomène social total » au contour circonscrit (un parti politique, une communauté villageoise une secte, etc.) pour rendre compte de toute la complexité de ses rapports sociaux constitutifs.
105
13.1 Présentation des résultats en recherche quantitative En fait, selon le type d’étude, la présentation des résultats peut être une analyse descriptive des données (description des variables et de leur relation pour dégager un portrait de l’ensemble des caractéristiques des sujets) ou une analyse explicative inférentielle des données recherchant la confirmation ou non des hypothèses qui ont été mises à l’épreuve au moyen de tests statistiques. Les informations sociodémographiques (concernant l’âge, le sexe, le niveau d’étude, la catégorie socioprofessionnelle, etc.) sont recueillies non seulement pour permettre de distinguer clairement les sujets qui ont participé à l’étude mais aussi pour rendre possible la mise en évidence d’une relation entre deux variables ou plus dans un questionnaire d’enquête. L’analyse des tris à plat consiste à décrire les distributions sans répétition pure et simple des chiffres ; on use de regroupements, de rapports simples (les trois quarts des répondants par exemple), en attirant l’attention sur des chiffres remarquables (importants, faibles, étonnants) ou sur une allure des distributions. On peut comparer par exemple ici les accords (65% et 27%) aux désaccords (4% et 1%). L’analyse doit rapprocher des réponses à plusieurs questions, rapprocher les questions éloignées relatives au même thème
(même si les questions sont
disposées autrement, c’est-à-dire dispersées dans le questionnaire). Au-delà des observations simples, on peut chercher à comprendre les réponses des sujets. a) Décrire les variables : les tris à plat Dans une recherche quantitative, la première étape à pour objet de décrire simplement l’information, à travers l’opération de « tri à plat » c'est-à-dire « le calcul de la distribution de effectifs et des pourcentages des modalités de réponses pour chaque question ». Le « tri » à plat concerne l’examen d’une seule variable à la fois. Cette variable peut bien sûr avoir plusieurs modalités qui servent de base au calcul des pourcentages. Il s’agit de recenser dans une colonne (représentant une variable de l’enquête) les fréquences de chaque réponse. Les résultats du comptage se présente sous forme de tableaux simples (un par question). Les pourcentages sont calculées par simple règle de trois (en ramenant les effectifs à la base 100). Avec un logiciel spécialisé ou tableur il est aisé de réaliser de nombreux tableaux lorsque le nombre de sujets
106
ou de variables de l’enquête est important. Voici l’exemple de réponses d’étudiants qui ont exprimé leur accord avec une proposition sur la religion. Tableau n°15 : Exemple de tri à plat (une variable à la fois) La religion, c’est l’amour des autres Liste des opinions
Effectif
Pourcentage
Tout à fait d’accord
527
65
Plutôt d’accord
218
27
Plutôt pas d’accord
35
4
Pas du tout d’accord
6
1
Sans réponse
24
3
Total
810
100
b) Comprendre les réponses par une liaison observée entre deux variables : les tris croisés L’analyse de l’enquête commence réellement avec l’examen de tableaux prenant en compte simultanément deux variables. Ces tableaux croisés appelés aussi tableaux de dépendance ou tableaux de contingence servent à vérifier les hypothèses formulées à comprendre la distribution des comportements et opinions entre sousgroupes de répondants, ou encore à faire des associations entre réponses à des questions qualitatives. L’analyse des relations entre les variables est un passage obligé : il faut que le chercheur réalise un tri croisé en prenant en compte simultanément deux variables et montre qu’il a bien vu ce qui est caché et lie les variables et qui produit le phénomène ou en justifie l’existence. Il doit être vigilant pour se souvenir qu’une variable peut en cacher une autre : une profession peut cacher un diplôme ; un âge peut cacher des convictions ethniques ou religieuses. La construction d’un tableau croisé implique qu’on observe en même temps les modalités de réponses à deux questions pour un répondant. Chaque couple de réponses se situe dans une case du tableau ; on totalise leur nombre dans chaque case. Les variables à mettre en relation sont celles qui correspondent aux termes de l’hypothèse. Exemple : âge et croyance religieuse dans une hypothèse où ces deux variables sont mises en relation. Il s’agit pour l’essentiel de croiser deux variables et d’obtenir un tableau de contingence qui met en évidence la relation pouvant exister entre deux variables ou combinaisons conformément à la manière dont ces relations 107
ont été présupposées dans les hypothèses. Il s’agit de croiser des variables, d’établir les liens entre les variables pour pouvoir par la suite donner du sens à ces liaisons. Tableau n°16 : Exemple de tableau à tris croisés (deux variables simultanément) Degré d’accord avec l’opinion sur la religion croisée avec le niveau d’études Degré d’accord
Niveau d’études ère
1
année
2ème
année
Licence
Maîtrise
Total
université
université
N
%
n
%
n
%
n
%
n
%
137
58
123
62
131
69
136
83
527
67
Plutôt d’accord
82
35
65
33
49
26
22
13
218
28
Plutôt
pas
14
6
8
4
8
5
5
3
35
4
tout
2
1
2
1
1
0
1
1
6
1
235
100
198
100
189
100
164
100
786
100
Tout
à
fait
d’accord
d’accord Pas
du
d’accord Total
Les effectifs des groupes de niveau d’études étant différents, les comparaisons ne sont possibles que lorsqu’on ramène les effectifs de chaque groupe à la base 100 par calcul de pourcentages. Ici, la variable à expliquer est l’opinion sur la religion (variable dépendante) ; le facteur explicatif est le niveau d’études (variable indépendante). Les modalités de la variable indépendante permettent de calculer les pourcentages. Ces pourcentages étant calculés en colonne, on commence l’étude du tableau en comparant les variables les valeurs portées sur les lignes. On remarque ainsi que sur la première ligne (« tout à fait d’accord ») le niveau « 1ère année » a le plus faible score (58%) ; et le score croit au fur et à mesure qu’on passe d’un groupe d’étude à l’autre jusqu’au niveau le plus élevé (83%). Sur la seconde ligne (« plutôt d’accord ») on note une variation inverse : le niveau « 1ère année » a le score le plus élevé 35% et le niveau « Maîtrise » a le score le plus faible 13%. Les 3ème et 4ème lignes donnent des écarts faibles. Si l’on considère les colonnes, on observe une variation continue à l’intérieur des quatre groupes mais au niveau « Maîtrise », le saut est plus marqué (83%, 13%). Et dans les quatre groupes, c’est toujours la même hiérarchie des modalités qui reproduit celle de la marge (total) : les pourcentages décroissent régulièrement.
108
Notons que l’observation la plus intéressante d’un tableau croisé ou multi varié où les pourcentages sont dans le sens des colonnes ne s’effectue pas en examinant dans chacun des groupes (colonnes) les chiffres importants mais en comparant les différents groupes (lignes). Lorsque les pourcentages sont dans le sens des lignes, on s’intéresse avant tout aux chiffres dans chacun des groupes (colonnes). Et pour vérifier si le hasard a pu donner la répartition telle qu’elle se présente sur le tableau (hypothèse d’indépendance) ou au contraire s’il y a une liaison notable entre les deux variables, on recourt à la technique statistique du test de l’hypothèse d’indépendance qu’est le x2 (le khi deux). a) Contrôler les relations : analyse multi variée L’analyse multi variée consiste à croiser simultanément plus de deux variables. Le croisement de deux variables permet de constater l’existence de relation entre variables, une association, mais n’autorise pas à parler en termes de cause à effet. D’ailleurs, il n’est pas toujours facile de décider quelle est la variable à expliquer (variable dépendante) ; il y a aussi que les deux variables peuvent être toutes deux influencées par une troisième. Pour être sûr qu’une liaison observée est une relation véritable, il faut passer par l’analyse multi variée et donc par le contrôle des variables : on introduit progressivement de nouvelles variables dans la relation à deux variables, pour examiner leurs effets. La nouvelle variable dont l’effet est contrôlé s’appelle la variable test. L’analyse causale si elle ne peut découvrir « la » cause du phénomène peut révéler un ensemble complexe de facteurs interdépendants qui contribuent à expliquer ce phénomène. On peut par exemple étudier la probabilité de vote en fonction de variables explicatives comme l’orientation idéologique ou religieuse, l’âge, la profession….
13.2 Présentation des résultats de recherche qualitative Quand la recherche est de type qualitatif, fondée surtout sur l’analyse de document, l’analyse d’interview, ou l’étude des cas…, il n’est pas possible de faire une présentation des résultats en termes d’analyses descriptives et d’analyses inférencielles. Le chercheur ne prétendant pas ici établir un lien causal entre des variables opérationnalisées doit analyser les données collectées et en tirer une description riche et détaillée. Cette description doit déboucher sur l’élaboration de catégories susceptibles de produire du sens pour la situation. L’effort du chercheur est de mettre en évidence le sens global des
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données, donc d’identifier des unités de significations, de développer le contenu des unités de significations et de synthétiser l’ensemble des unités de significations.
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CHAPITRE XIV : DISCUSSION DES RESULTATS Il s’agit de procéder à l’évaluation du processus entier de recherche et de montrer la pertinence ou la validité des résultats par rapport au problème de recherche et aux questions, aux hypothèses, au cadre de référence, de mettre les résultats en relation avec d’autres travaux et d’apprécier la question des limites et de la généralisation des résultats. En bref le chercheur discute les résultats de son étude à la lumière des travaux antérieurs, du cadre de référence et des méthodes utilisées dans l’étude. De manière concrète le chercheur tente de proposer différentes interprétations.
14.1- discussion des résultats en recherche quantitative La question est finalement celle de l’authenticité des résultats obtenus. Le chercheur veut s’assurer que les résultats obtenus sont conformes aux questions de recherche et aux hypothèses formulées. IL s’agit d’une part de comparer les résultats obtenus aux résultats attendus dans ces hypothèses, et d’autres part de les comparer aux résultats d’autres études. Si les résultats obtenus diffèrent en certains points des résultats obtenus avec d’autres études ayant porté sur le même phénomène, une analyse des raisons pour lesquelles ces différences existent doit être faite. Par ailleurs, le chercheur pourra tenir compte des circonstances de l’étude pour établir ses comparaisons et justifier la découverte éventuelle d’associations entre des variables. Il tente donc de trouver des explications aux écarts ou similitudes qu’il constate entre les résultats attendus et les résultats obtenus. Interpréter des résultas dans le cas de vérification d’hypothèses consiste à dégager une explication sur la nature des relations entre les variables et la possibilité que d’autres variables expliquent ces relations. S’il y a divergence entre les résultats obtenus ou observés et les résultats attendus, il faut chercher à savoir d’où viennent les écarts et voir en quoi la réalité est différente de ce qui a été supposé au départ. Il faudra dans tous les cas réexaminer les données disponibles ou compléter les observations et au besoin faire de nouvelles hypothèses et retourner encore à la réalité.
Si interpréter les résultats a un sens, cela vise alors à donner des significations aux relations mises à jour entre les faits soumis à l’analyse, en les intégrant dans un modèle explicatif cohérent. On se réfère aisément à deux grands modèles d’interprétation globale de la réalité sociale : l’explication par des déterminants sociaux et l’explication par les logiques d’actions individuelles.
111
- L’importance des résultats. La question de leur généralisation et de leurs limites. L’importance des résultats ne réside pas simplement dans la vérification significative ou non significative des hypothèses. La signification statistique des résultats doit être évaluée pour sa contribution à la connaissance dans une discipline déterminée. Obtenir des résultats significatifs peut avoir un intérêt pratique ; mais obtenir des résultats non significatifs ne veut pas dire que les résultats ne sont pas importants. Ainsi, des résultats significatifs et des résultats non significatifs peuvent contribuer à divers degrés à l’avancement des connaissances. La question de la généralisation des résultats entre en ligne de compte dans le problème de la discussion des résultats. Le chercheur est intéressé de savoir si ses résultats sur un groupe ou des groupes peuvent être étendus au-delà des échantillons concernés, à d’autres groupes et a d’autres contextes. La généralisation des résultats apporte une validité externe à l’étude. Par ailleurs, le chercheur doit relever en toute honnêteté les limites de son étude et signaler en quoi elles ont vraisemblablement affecté les résultats : par exemple le recrutement et la perte substantielle des sujets, les biais du processus d’échantillonnage, l’absence de certaines donnés, des erreurs glissées dans l’organisation des données et leur traitement, etc.
-
Valeur théorique des résultats et théorisation
La discussion doit permettre de connaître la position du chercheur face aux résultats obtenus. Elle doit énoncer des appréciations ou critiques positives ou négatives des résultats obtenus ; elle doit signaler l’intérêt de ses résultats sur le plan pratique et théorique. C’est dire que le chercheur doit être en mesure d’examiner les conséquences de ses résultats sur la théorie, sur la recherche et la pratique professionnelle. Du point de vu de la théorie le chercheur doit discuter dans quelle mesure les résultats correspondent aux bases théoriques qui ont fondées sa recherche. Il doit aussi situer ses résultats par rapport à l’avenir et présenter les implications de ses résultats sur les recherches futures que ce soit par rapport à de nouvelles questions à explorer ou par rapport à l’amélioration de la méthodologie (instruments de recherche, échantillons), etc. En clair, le chercheur situe ses résultats dans le champ cognitif qui est celui de sa discipline, les jauge et les interroge par rapport aux théories et autres paradigmes auxquels l’étude s’est référée. Il tente alors de se livrer à une théorisation des résultats obtenus. Il définit un ensemble de propositions logiquement reliées à partir de faits 112
observés et formant un réseau de généralisations dont on peut dériver des explications pour un certain nombre de phénomènes sociaux. C’est là sa contribution essentielle à la production de la connaissance. La théorie crée en effet, la capacité d’imaginer des explications. Elle est aussi une stimulation à poser de nouvelles questions pour améliorer le savoir.
14.2- La discussion des résultats en recherche qualitative Dans l’étude qualitative des données, le chercheur compare ses matériaux entre eux, les recoupe, en vue d’un contrôle croisé, les compare aussi avec d’autres résultats connus et publiés. Il essaie ensuite d’isoler et de définir des concepts qui émergent des données et apportent un supplément d’explication et de compréhension du phénomène étudié. Il dégage en fait une problématique, en passant des cas singuliers aux questions conceptuelles auxquelles ces cas apportent une réponse. Par exemple, il passera de « l’observation
d’une
fête
à
l’école
maternelle »
à
l’étude
des
« relations
famille/école ». Le chercheur réduit donc le cas à l’ensemble de ces caractéristiques objectives, puis choisit l’une de ces caractéristiques pour orienter la lecture du matériau. Dans une seconde étape, il tente de comprendre les liens logiques entre les questions dégagées. Ce faisant, il verra apparaître des convergences ou des contrastes inattendus qui surgissent de la mise en relation des cas singuliers répondant à la même question conceptuelle. Par exemple, la comparaison d’un ensemble d’entretiens « les chefs de parti et la société » avec un autre ensemble « les chefs syndicalistes et la société » peut faire découvrir l’existence de similitude de trajectoire de vie, une forme de proximité sociale entre les deux catégories d’hommes.
113
CHAPITRE XV : FORMULATION DES RECOMMANDATIONS/ SUGGESTIONS 15.1- Définition Une recommandation est un avis, une vive suggestion, une exhortation. Recommander consiste à suggérer, à inspirer un acte, une idée, une solution. La recommandation est faite par le chercheur et s’adresse à autrui. La cible principale est celui qui a le pouvoir de faire mettre en œuvre la recommandation. Il s’agit habituellement des autorités politiques, administratives ou de tout autre responsable. La recommandation a pour but d’améliorer une condition, une situation.
15.2-Eléments
à
prendre
en
compte
pour
la
formulation
des
recommandations/suggestions - La programmation dans le temps : Recommandations à court, moyen ou long terme - La cible : Il faut identifier avec précision la personne à qui s’adresse la recommandation. - La hiérarchisation des cibles : L’ordre d’apparition des acteurs concernés par la mise en œuvre des recommandations est décliné en fonction de la nature des activités dont ils sont responsables. En premier lieu sont cités ceux qui sont responsables de la mise en œuvre des activités qui modifieront directement la condition, la situation abordée par le thème de recherche traité. En second lieu viennent ceux qui s’occuperont des activités indirectes ou d’appui à la mise en œuvre de l’activité. Exemple : Si une étude met en exergue des insuffisances dans l’application d’une technique de soins donnée, les prestataires du soin seront cités en premier lieu, suivi de l’administrateur en ce qui concerne les ressources requises pour que le processus (l’activité) puisse être mis correctement en œuvre par le prestataire de soins. - Le choix des verbes : Il faut utiliser des verbes d’action pour formuler les recommandations
15.3- Principales qualités des recommandations/suggestions Les recommandations/suggestions doivent être : -
Logiques : Elles doivent découler des résultats de l’étude et ne pas comporter de contradiction
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-
Réalisables : Elles doivent pouvoir être mises en œuvre en tenant compte des ressources locales disponibles. Le contenu et la manière de les mettre en application doivent être clairement indiqués. Celui à qui s’adresse la recommandation ne devrait plus avoir à refléchir sur ces questions
-
Pertinentes : Elles doivent contribuer à la résolution du problème étudié, à l’amélioration de la condition, de la situation.
-
Novatrices : Elles doivent être différentes des mesures déjà expérimentées et porteuses d’une meilleure chance de réussite dans l’action.
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CHAPITRE XVII : METHODE DE PRESENTATION DES REFERENCES UTILISEES POUR L’ETUDE Le terme bibliographie désigne, dans un sens courant, le recensement et la description de ressources documentaires liées à un sujet ou à un domaine particulier. Dans un rapport ou un dossier, la bibliographie a un rôle de justification de ce que vous avancez ; elle vient en appui de votre développement. Elle doit contenir les références des documents essentiels, si possible récents, sur votre sujet. Et vous êtes sensés avoir lu ces documents. Il faut citer les livres, les revues et les ressources internet. 17.1 Place des références La référence est annoncée le plus tôt après l’énoncé du fait. Une référence peut être placée au milieu d’une
phrase, et n’est pas obligatoirement en fin de phrase. Une
référence peut être citée plusieurs fois dans l’article. Elles sont citées dans l’introduction, l’énoncé du problème, la revue de littérature, les figures ou tableaux, la méthodologie, et la discussion. Elle est à éviter dans le titre et le résumé.
17.2 Choix des références dans une bibliographie Les références sont données à la fin du document et doivent être distinguées de la bibliographie. Les références contiennent la liste des articles qui ont été cités dans le texte et auxquels le lecteur peut se référer. L’auteur doit sélectionner les références et retenir celles des études qui lui ont paru être les plus pertinentes et les plus facilement accessibles par le lecteur. La liste des références comprend toutes les références citées dans le corps du texte et seulement ces références. Dans le choix des références il est conseiller d’éviter les articles d’accès difficiles, les thèses, les mémoires, les résumés de congrès publiés dans les périodiques, les lettres, les communications personnelles, « les articles sous presse » et les notes de cours. Il est par ailleurs conseiller de proscrire
les résumés de congrès non publiés dans les
périodiques, les articles « soumis pour publication », les communications orales et les références de seconde main.
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17.3. Le système de référence Il existe en pratique trois systèmes de référence qui sont régulièrement utilisés : -
le système auteur date connu sous le nom de système de Haward.
-
le système numérique séquentiel, qui est une variante connue sous le nom de système de Vancouver
-
le système alpha numérique, qui est un système hybride.
a) Le système « Auteur Date » ou Système Harvard - Dans le corps du texte : L’auteur ou les auteurs avec l’année sont citées dans le texte avec des variantes selon le journal : soit « d’après Dupond et Dupond (1978), il y a 20 P. 100 de…. ». Soit « Vingt p.100 de cancers (Dupond et Dupond, 1978) ont été…. ». Si plusieurs articles des mêmes auteurs publiés la même année est citée, les lettres « a », « b », « c »,…… sont également ajoutées après l’année : « D’après Dupond (1978 b) ». En général, sont cités le premier ou les deux premiers auteurs s’ils sont seulement deux. A partir de trois auteurs, seul le premier est cité, suivi de « coll. » pour « collaborateurs » ou de « et al. ». - Dans la liste des références : Les références sont classées sans numéro d’ordre selon l’ordre alphabétique de la première lettre du nom du premier auteur de l’article. S’il existe plusieurs références avec le même premier auteur, elles sont classées selon l’ordre alphabétique de la première lettre du nom du deuxième auteur et ainsi de suit. S’il existe les mêmes auteurs pour des références différentes, les références sont classées dans l’ordre de l ‘année de publication en commençant par l’année la plus ancienne. S’il existe les mêmes auteurs avec les mêmes années de publication pour des références différentes, les références sont classées en ajoutant « a,b, c, d, …. » après l’année de publication et classés dans cet ordre. Dans ce système, le nom du dernier auteur est généralement précédé de « and » ou de « et ». Exemples : « Études des schizophréniques en Angleterre. (Brown et al., 1972 ; Vaughn & Leff, (1976) aux États Unies (Vaughn et al., 1984 ; Nuechterlein et al., 1986 ; Moline et al., 1986 ; Jenkins et al., 1986., ) et de la dépression des patients Vaughn & Leff, 1976 ; Hooly et al., 1986), les maniaques bipolaires (Miklowitz et al., 1986) et les patients obèses (Leff & Vaughn, 1985) rapportent que les patients vivant à la maison avec une haute –EE relative augmentent leur risque de rechute. » Les avantages qu’offre le système Haward, est que, si une référence est oubliée, elle peut être facilement introduite. Par ailleurs, l’absence de la numérotation des références 117
évite lors de cette nouvelle introduction les décalages de numérotations que nécessitent les autres systèmes. Pour cette raison il est conseiller d’utiliser ce système dans la préparation du manuscrit. Pour les lecteurs, ce système alphabétique permet facilement de savoir en consultant la liste des références, quels sont les auteurs cités.
b) Le système numérique séquentiel - Dans le corps du texte : Les références sont numérotées par ordre numérique selon leur ordre d’apparition dans le texte. Si une référence est citée plusieurs fois, elle conserve le numéro qui lui a été attribué lors du premier appel. Les numéros sont cités entre parenthèses. Si plusieurs références sont citées dans la même parenthèse, elles sont classées par ordre croissant et séparées par des virgules. Si plusieurs références successives sont citées, seule la première et la dernière sont citées, et elles sont alors séparées par un trait d’union. Par exemple « (3,7) signifie qu seules les références 3 et 7 sont citées alors que « (3-7) » signifie que seules les références 3, 4, 5, 6, et 7 sont citées. - Dans la liste des références : Les références sont présentées selon l’ordre de leur numéro d’appel dans le texte et n’apparaissent pas dans l’ordre alphabétique de la première lettre du nom du premier auteur. Ce numéro d’ordre est en chiffre arabe. Les références sont ainsi regroupées en fonction des thèmes successivement exposés dans le texte. Ce système facilite la lecture en ne surchargeant pas le texte par des noms d’auteurs. L’exemple précédent devient : Exemples : « Études des schizophréniques en Angleterre. (1,2) aux États Unies (3-6) et de la dépression des patients (2,7), les maniaques bipolaires (8) et les patients obèses (9) rapportent que les patients vivant à la maison avec une haute –EE relative augmentent leur risque de rechute. » Aussi, ce système a un inconvénient important car s’il s’agit d’introduire une nouvelle référence, il faut ré numéroter toutes les références suivantes. c) Le système Alphabétique - Numérique - Dans le corps du texte : Les références sont citées par numéro d’ordre qui est indiqué entre parenthèses. Si plusieurs références se suivent dans la même parenthèse, elles sont citées par ordre croissant et séparées par une virgule. De même que dans le système précédent si plusieurs références successives sont citées, seuls les numéros de la première et de la dernière sont cités, séparés par un trait d’union. 118
- Dans la liste des références : Les références sont classées par ordre alphabétique de la première lettre du premier auteur et le numéro d’ordre (chiffre arabe) est attribué selon ce classement.
17.4. Comment transcrire une référence ? Quel que soit le système de références, il convient de transcrire les références selon les recommandations ou les usages de la revue. Des recommandations précisent comment transcrire une référence et quels éléments donner pour trouver cette référence dans la littérature.
a) Référence d’un article de périodique Il convient de respecter l’ordre suivant pour transcrire les différents éléments de la référence.
Les auteurs : S’il y a six auteurs, ils sont tous cités ; au delà de six auteurs, seuls les six premiers sont cités ; ils sont suivis de « et al ». Le nom des auteurs (la première lettre en majuscule, les autres en minuscules) est suivi d’initiales des prénoms en majuscules contiguës et sans intercalaire, et d’une virgule. Le dernier nom est suivi d’un point. Exemple : « Dupont J.P., Dupond J.F., Durand P. »
Le titre de l’article : Le titre de l’article est transcrit dans sa langue originale. Il est suivi d’un point. Lorsque la langue originale n’est pas en caractères latins (caractères arabes ou cyrilliques par exemple), il n’est pas d’usage de transcrire ce titre avec ces caractères. Il faut traduire le titre en entier avec les sous titres dans la langue de l’article que l’on écrit. La langue originale de l’article cité est indiquée entre crochets. Exemple « comment transcrire une référence dans un article scientifique [article en japonais]. »
L’identification de la revue et les coordonnées de l’article : Quand la revue n’est pas indexée, il faut donner le nom de la revue sans abréviations. Après le nom de la revue, l’année de publication est suivie d’un point virgule, par exemple : « 1989; ». Puis le numéro du tome ou volume suivi de 2 points, par exemple : « 54 ». Enfin, la première page de l’article est séparée par un tiret de la dernière page. Les chiffres différents de la première page sont seuls transcrits. Un point termine la référence, par exemple : « 12433. » 119
Exemple : « Dupont J.P., Dupond J.F., Durand P. Comment transcrire une référence dans un article scientifique [article en japonais]. Gastroenterol Clin Biol 1989; 54/124-33.” Il n’y a pas d’espaces avant ou après les signes de ponctuation du groupe numérique de la référence. Il ne faut pas écrire « 1989 ; 54 : 124-33. ». b) Référence d’un livre La référence doit comporter dans cet ordre le nom des auteurs, le titre du livre, le numéro de l’édition (à partir de la seconde), la ville de la maison d’édition, le nom de la maison d’édition, l’année de l’édition et le nombre de pages ou des pages exactes à consulter (la première et la dernière). Exemple : Spilker B. Multinational drug compagnies. Issues in drug discovery and development. New York: Raven Press, 1989: 606”.
c) Référence d’un chapitre de livre Si les auteurs de chaque chapitre sont identifiés, la référence comporte les noms des auteurs suivis d’un point. Ensuite le titre du chapitre du livre suivi d’un point. La mention « dans » ou « in » est suivie de deux points puis des noms des rédacteurs du livre, suivis de « eds » pour « éditors » et ensuite d’un point. Le titre de l’ouvrage est transcrit en entier dans sa langue originale suivi d’un point. La ville puis le nom de la maison d’édition sont cités. L’année de publication est citée puis la première et la dernière page du chapitre. Exemple : « Jenoudet et Massot C. Syndrome de Münchhausen. Dans : Rousset H, Vital Durand D. eds. Diagnostics difficiles en médecine interne, volume 1. Paris : Maloine, 1988 : 127-37. »
d) Documents électroniques L’internet est une source quasi-inépuisable d’informations. Les documents électroniques retrouvés par internet peuvent inclure des périodiques (Par ex. journaux, lettres de groupes, périodiques), des documents comme des rapports de recherche, des rapports gouvernementaux, des volumes électroniques ou des brochures, ou encore des pages web (personnelles ou de compagnies) ou des groupes de discussion.
Toute référence à une source électronique devrait au moins contenir le titre du document ou une description, une date (date de publication ou de mise à niveau, ou la date à laquelle l’information à été récupérée) et une adresse électronique (l’ «URL » en terme
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internet, c-à-d, « uniform resource locator »). Si possible, il faudrait aussi identifier l’auteur du document. L’adresse « URL » est l’élément le plus important et il faut s’assurer qu’elle est valide (qu’il n’y a pas d’erreurs dans l’adresse ou que celle-ci n’a pas été modifiée).
Les composantes d’une adresse « URL » sont les suivantes : http://www.apa.org/monitor/oct00/workplace.html
Le protocole (http://) indique quelle méthode l’explorateur internet devrait utiliser pour échanger des données avec le serveur où réside le document consulté. Les principaux protocoles connus sont le « hypertext transfer protocol » (http), le « hypertext transfer protocol secure » (https), et le « file transfer protocol » (ftp). D’autres moins utilisés sont « telnet » et « gopher ». Après la mention du protocole, suit le nom du serveur (par exemple, www.apa.org) qui révèle souvent la page d’accueil de l’organisme hôte. Le reste de l’adresse URL indique l’accès au document désiré. Les majuscules et minuscules et les accents sont très importants à ce niveau : il faut donc faire attention à la transcription de l’adresse.
Il faut être critique à l’endroit des sources de références électroniques, car les documents retrouvés sur internet ne sont pas toujours évacués par les pairs (comme c’est le cas pour la plupart des périodiques scientifiques sur papier) et peuvent donc ne pas avoir toujours une bonne crédibilité sur le plan scientifique. Les courriers électroniques ne devraient pas être cités comme référence, mais devraient être rapportés dans le texte comme communication personnelle.
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CHAPITRE XVIII : RAPPORT DE RECHERCHE 18.1. Définition Les rapports de recherche sont des ouvrages écrits qui rendent compte des principales composantes d’une recherche. C’est en définitif un document synthèse qui matérialise les travaux de recherche
18.2. Importance du rapport de recherche Sans rapport, il n’y a pas de trace de la recherche. Les résultats même les plus intéressants et les plus innovants ne résisteront pas à l’effet du temps avec toutes ses conséquences sur le progrès de la communauté. Le rapport de recherche est le support qui va garder les traces des différents résultats obtenus et assurer ainsi : -
Une large diffusion des informations scientifiques au niveau national et international
-
Une utilisation efficace des résultats et des innovations par l’ensemble de la communauté
-
Une résolution efficace des problèmes élucidés
Dans le cadre de notre projet éducatif, concevoir et rédiger un rapport de recherche est un exercice particulièrement important. Il va permettre à l’étudiant de développer des compétences utiles pour lui, son service, sa profession et la communauté scientifique.
18.3. Composantes du rapport de recherche Le rapport de recherche inclut en général quatre divisions principales soit l’introduction, les méthodes et matériels utilisés, les résultats et la discussion. Le contenu d’un rapport de recherche doit être organisé soigneusement et écrit de façon concise. Un rapport bien organisé inclut le développement logique des idées et conduit à des conclusions solides (Burns et Grove, 1987).
L’introduction : L’introduction d’un rapport de recherche inclut la formulation du problème et sa pertinence, le but, les objectifs ou les questions de recherche. La revue de
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la littérature et le cadre de référence peuvent faire l’objet d’une section dans l’introduction ou être traités dans des chapitres séparés. La revue de la littérature précise l’état actuel des connaissances concernant le problème à l’étude. Elle peut varier en longueur, de quelques paragraphes à plusieurs pages. Dans les articles, la revue de la littérature est plus concise. Les mémoires et les thèses contiennent quant à eux des recensions exhaustives des écrits. Le rapport de recherche doit inclure le cadre conceptuel de l’étude. Les principaux concepts sont définis de façon conceptuelle et opérationnelle. Un modèle peut être développé pour illustrer les relations mutuelles entre les variables.
Les méthodes : Le chapitre des méthodes décrit en détail le déroulement de l’étude. Il présente dans cette partie, le devis de recherche, le milieu, l’échantillon, le processus de collecte de données, les aspects éthiques et les limites méthodologiques. La clarté du contenu devrait permettre la justification intrinsèque de la recherche présentée et établir les liens avec les objectifs de l’étude. Le devis de l’étude peut être présenté sous forme d’un tableau ou d’une figure en y insérant les composantes. Par exemple, dans le cas d’une étude expérimentale, le chercheur indique la nature des variables et les observations de pré test et de post-test qui ont été effectuées. Les critères du choix de l’échantillon sont précisés ainsi que la technique d’échantillonnage utilisée pour déterminer la taille de l’échantillon. La description du processus de collecte de données doit inclure la manière dont les données ont été recueillies, par qui et à l’aide de quels instruments. Des précisions relatives à la validité et à la fidélité des instruments doivent être fournies. Les limites méthodologiques identifiées doivent être rapportées. Par exemple, une étude peut comporter des limites relatives à la taille de l’échantillon ou à la non équivalence des groupes à l’étude. Egalement, il est requis de traiter des approches prises pour assurer la confidentialité des données. Les résultats : Dans cette partie, on trouve une description des résultats obtenus à l’aide d’analyses statistiques. Les résultats doivent inclure une description des caractéristiques (âge, sexe, profession…) de l’échantillon et une présentation des résultats de la vérification des hypothèses. Les résultats sont présentés sous forme narrative et organisés en tableaux et illustrations. Les tableaux et les illustrations visent à présenter clairement une grande quantité d’informations. Ils servent également à démontrer les relations mutuelles entre les éléments et à réduire la discussion dans le texte (Mirin, 123
1981). Dans un rapport, la discussion relative à un tableau ou à une illustration doit servir à renforcer les principaux points qui ont conduit à la préparation du tableau ou de l’illustration. La discussion : La discussion est rédigée à la suite de la présentation des résultats et fait l’objet d’un chapitre. Elle inclut les principaux résultats, les conclusions tirées des résultats, l’implication de ceux-ci dans le domaine de la santé et propose des recommandations pour des recherches ultérieures. La partie du rapport portant sur la discussion des résultats permet au chercheur plus de flexibilité dans l’écriture que l’interprétation. Ici, le chercheur peut prendre une certaine distance en critiquant les résultats qu’il a obtenus. Toutefois, il faut se rappeler que la discussion se fait dans le contexte des relations entre les résultats et le problème de recherche, le but, les questions ou les hypothèses. De plus, les résultats de recherche sont comparés à ceux obtenus d’autres recherches et discutés à l’intérieur du cadre de référence de l’étude et des connaissances théoriques. Enfin, la discussion des résultats doit identifier les limites de l’étude et les possibilités de généralisation des résultats. Dans la discussion, le chercheur présente sa propre interprétation de la signification des résultats ; dans la conclusion, il retourne aux questions de recherche posées par le problème et présente sa position finale quant aux réponses obtenues (fax, 1982). Un autre aspect important des résultats est ce que ceux-ci mettent en cause. Le chercheur indique ce que les résultats signifient pour la pratique clinique, les programmes de formation et d’éducation et la pertinence théorique. Un rapport de recherche faisant état des éléments traités dans cette partie constitue un moyen de diffusion efficace pour atteindre les auditoires visés.
La Conclusion Elle est très importante dans le rapport de recherche. Elle permet de se faire une idée rapide de l’intérêt et de la valeur du travail. Généralement, elle se décline en trois principales parties : 1. Un bref rappel des grandes lignes de la problématique, des questions et des méthodes et techniques mises en œuvre. 2. Les nouveaux apports de connaissance. Il s’agit de souligner en quoi la recherche permet de mieux comprendre l’objet de la recherche et fournit un supplément de connaissance. Le chercheur doit montrer en quoi il apporte un plus dans la
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connaissance ou la compréhension du phénomène étudié et ouvre de nouvelles perspectives théoriques au sujet de ce phénomène. Au tant que faire se peut, faire des propositions ou recommandations visant à indiquer des remédiations ou des solutions à des situations pratiques ou des pistes de recherches nouvelles
18.4- Le résumé Le but du résumé est de présenter au lecteur, dans un volume réduit, la substance des informations de l’article. Cette partie est la plus lue. Il doit être très informatif et répondre aux quatre questions fondamentales de l’article. Pourquoi ce travail a été fait ? Comment ce travail a été réalisé ? Qu’est ce qu’on a trouvé ? Quelles conclusions ou généralisations ont été rapportées ? La réponse à chaque question doit être donnée en une ou deux phrases. Le résumé ne doit pas contenir d’appel à la référence, des figures, tableaux, notes, voire des abréviations qui seraient seulement expliqués dans le texte. Habituellement, les mémoires et les thèses respectent les mêmes sections que celles présentées dans un rapport de recherche. De manière générale, les principaux chapitres contiennent l’introduction, la formulation du problème, la revue des écrits, le cadre conceptuel ou théorique, les méthodes, les résultats, la discussion et la conclusion. La plupart des universités proposent à leurs étudiants un guide de présentation des thèses et mémoires en indiquant les grandes lignes à suivre pour la rédaction de ces travaux.
POUR LES MEMOIRES ET THESES : Ces documents sont développés plus en profondeur que les rapports de recherche. Leur forme de présentation dépend des politiques de présentation approuvées par les différentes institutions universitaires fréquentées par l’étudiant(e) désireux (se) d’obtenir une maîtrise ou un doctorat.
Habituellement, les mémoires et les thèses respectent les mêmes parties que celles présentées dans un rapport de recherche. De manière générale, les principaux chapitres contiennent l’introduction, la formulation du problème, la revue des écrits, le cadre conceptuel ou théorique, les méthodes, les résultats, la discussion et la conclusion. La plupart des universités proposent à leurs étudiants (es) un guide de présentation des thèses et des mémoires en indiquant les grandes lignes à suivre pour la rédaction de ces travaux.
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CHAPITRE XIX : VALORISATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE Une fois le travail de recherche terminé, particulièrement dans le cadre des mémoires de fin d’études, il doit être soumis à différentes instances de validation. La première de celles-ci est le jury de soutenance organisé par l’institution de formation à chaque fin de cycle.
19.1. Présentation du rapport de recherche en séance publique : La présentation du travail de recherche en séance publique se fait à partir d’un résumé qui rapporte de manière pertinente les principales composantes
de l’étude. Ce résumé
se fait suivant une certaine méthodologie qui doit permettre au jury et à l’auditoire d’avoir une bonne compréhension de la recherche. 19.2. Définition du résumé de recherche : Résumer, c'est recomposer un texte où l'on exprime avec un minimum de mots les idées, les arguments, le mouvement même de la pensée de l'auteur, en restant fidèle, dans la mesure du possible, à son esprit et son ton. En fait, un résumé, c'est un texte réécrit dans un espace limité. Il doit donc aller à l'essentiel. Le résumé est un outil important pour toute recherche ou présentation en sciences humaines car il condense l’argumentation et ainsi rend plus aisées les critiques et comparaisons. 19.3 Principes généraux pour la réalisation d’un résumé de recherche : Pour réussir un résumé, il est indispensable de suivre deux règles : rester fidèle au texte et en faire un exposé clair et cohérent -Fidélité au texte Pour être fidèle au texte, il faut exprimer exclusivement sa pensée, respecter ses idées, son style, et éviter toute interprétation ou rectification de sa pensée. Il ne faut rien ajouter au texte, mais aussi ne rien retrancher de ce qui est essentiel. L'exercice consiste à éliminer l'accessoire et à conserver la totalité de ce qui est important. 126
-Exposé clair et cohérent -La cohérence d'un résumé n'est possible que s'il est bâti autour de l'idée directrice du texte à résumer. 19.4. Les directives pratiques Du point de vue pratique, la rédaction d'un bon résumé exige de savoir lire le texte, bâtir un schéma et soigner la présentation matérielle du résumé. Étape 1: lire •
Lire globalement son texte afin d'en saisir les idées principales.
•
Identifier les mots clés ainsi que les phrases qui développent une idée importante, soit en les transcrivant, soit en les marquant
•
Encadrer les idées importantes, les paragraphes significatifs en relation avec les objectifs de l’étude.
•
Regrouper les paragraphes où l’on traite d'un même point et les numéroter.
•
Prêter attention aux mots de liaison (prépositions et locutions prépositives, conjonctions et locutions conjonctives) puisqu'ils pourraient aider à mieux comprendre l'articulation du texte.
Étape 2: schématiser Cette première étape franchie, il convient maintenant de bâtir le schéma du résumé, c'està-dire le plan de l'argumentation dépouillée de tout élément superflu, qui consiste à : •
présenter en introduction les objectifs de l'étude, y compris, sa problématique et ses hypothèses
•
identifier les idées principales et les idées secondaires de chaque partie,
•
présenter en conclusion les solutions ou résultats proposés par l’étude
127
19.5 L'exposé du rapport a) La préparation Connaissez bien le temps mis à votre disposition et ce qu'on attend de votre exposé, y compris les critères d'évaluation. Un bon exposé oral suppose une très bonne connaissance du contenu à transmettre et du plan à suivre : soumettez ce plaest de préparer des petites fiches contenant chacune l'essentiel d'une idée, exprimé en sn d'avance à la personne qui vous évaluera. La meilleure façon de procéder tyle télégraphique. Il ne faut jamais lire un exposé oral parce qu'on perd vite le contact avec l'auditoire et la mémorisation complète du texte n'est pas recommandée car toute interruption ou un blanc de mémoire peuvent être fatals. Dans un exposé, utilisez des phrases courtes et précises, afin que la pensée soit bien comprise par l'auditoire. Répéter son exposé devant une personne de confiance, s'enregistrer sur vidéo ou magnétophone en se chronométrant constitue de bons moyens de se préparer. Distribuez une copie de votre plan à l'auditoire afin qu'il suive le cheminement de vos propos. Ayez une tenue propre. b) L'utilisation des technologies audiovisuelles On a de plus en plus recours aux techniques audiovisuelles pour illustrer son exposé : acétates (transparents), présentations informatisées (vidéo projecteur…), etc. Il faut d'abord s'assurer de maîtriser les techniques bien avant l'exposé : montage ou mise en page des documents, fonctionnement des appareils, compatibilité des logiciels et de l'ordinateur, etc. Il faut ensuite s'assurer de la disponibilité de tout le matériel nécessaire et approprié à la salle de classe : achat du bon type d'acétate, réservation suffisamment à l'avance des appareils, connaissance du mot de passe du réseau, etc. Le recours aux technologies audiovisuelles ne doit jamais se faire aux dépens de la qualité du contenu. N.B : Il est conseillé de préparer au moins deux moyens de présentation de son exposé. 19.6 Publication dans des revues spécialisées Après la validation des travaux de l’étudiant par le jury, d’autres possibilités de valorisation de l’étude s’offre à lui. Il s’agit notamment : -
Des possibilités de publication dans différentes revues spécialisées et de vulgarisation 128
-
Des possibilités d’utilisation des résultats par différents organismes
Procédure pour la publication dans différentes revues La publication des résultats dans les revues spécialisées ou professionnelles va se faire à travers un article dont la conception passe par quatre étapes qui sont : - Le choix de la revue ou du périodique - La préparation du manuscrit - La soumission du manuscrit - La révision du manuscrit Le choix de la revue ou du périodique : le choix de la revue est important car il influencera la présentation écrite, le format et le style à adopter par son auteur. Le style et la préparation du manuscrit varieront en fonction des exigences des publications adoptées par les différentes revues éditées. Il s’agira ici pour le chercheur de savoir respecter ces règles et autres exigences pour optimaliser ses chances d’être publié. La préparation du manuscrit : Le manuscrit est rédigé selon les normes de présentation indiquées par la revue. Il doit respecter une certaine structuration. Ainsi il est conseillé de prévoir une introduction, les méthodes, les résultats et la discussion. Une fois l’article rédigé, il est conseillé de le faire lire au moins par une autre personne. La soumission du manuscrit : Le manuscrit est envoyé à l’éditeur de la revue choisie selon le nombre de copies exigées. Un manuscrit n’est soumis qu’à une seule revue à la fois. S’il est accepté la revue éditrice en détient le droit de publication ; s’il est refusé l’auteur peut le soumettre à une autre revue. La révision du manuscrit : Malgré les soins apportés à rédiger un article pour publication, il n’est pas rare qu’il soit refusé ou retourné à son auteur pour correction. Approximativement 90% des manuscrits sont retournés pour une révision (Burns et 129
Grove, 1987). A la lumière des commentaires fournis par le comité scientifique de l’édition, l’auteur est invité à procéder aux corrections et à retourner le manuscrit révisé à l’éditeur. En cas de refus l’auteur doit le considérer comme une expérience d’apprentissage qui devrait servir pour la préparation éventuelle de nouveaux manuscrits ou pour la soumission du manuscrit révisé à une autre revue. 18.7 Publication dans des revues de vulgarisation : Ici, les conditions sont moins draconiennes ; il s’agit de savoir : - Bien choisir l’organe de vulgarisation - Respecter les modalités de publication - Adapter son article au public cible. 18.8. Utilisation des résultats des travaux de recherche par différents organismes de terrain A l’issue de la validation des résultats de la recherche, il est aussi recommandé de savoir mettre à la disposition des organismes du terrain et autres utilisateurs les fruits de son travail. A cet effet, il est recommandé de procéder de la manière suivante : - Identifier suivant son thème de recherche les potentiels utilisateurs - Les inviter à la soutenance du mémoire de recherche - Rencontrer les différents responsables pour une restitution motivée des résultats au sein de leur structure - Convaincre les différents utilisateurs sur la validité de ses travaux et leur impact positif à l’amélioration de leurs activités - Négocier les différentes conditions de la mise en œuvre des résultats
130
PLAN TYPE DE PRESENTATION DE MEMOIRE Couverture Feuille blanche Page titre (identique à la couverture) Sommaire Table des matières Dédicaces Remerciements Définition des termes Résumé du mémoire Liste des tableaux (chiffres romains) Listes des graphiques et ou figures (en chiffre arabes) Liste des abréviations.
Introduction La pagination du mémoire en chiffres arabes commence à l’introduction mais la page qui porte le titre Introduction bien que comptée n’est pas numérotée. Cette remarque s’applique à chaque page titre de chapitre.
I- Page chapitre Problématique 1.1.
Énoncé du problème
1.2.
Justification de l’étude
1.3.
Question de recherche
1.4.
Hypothèses de recherche
1.5.
But de l’étude
1.6.
Objectif général
1.7.
Objectifs spécifiques
II- Revue de la littérature 2.1.
Revue de la littérature
2.2.
Cadre de référence
131
III. Méthodologie 3.1.
milieu de l’étude (cadre et champs d’étude)
3.2.
Type d’étude
3.3.
Population d’étude (critère d’inclusion et d’exclusion).
3.4.
Échantillon/Échantillonnage
3.5.
Définition opérationnelle des variables
3.6.
Méthode, technique et instruments de collecte de données
3.7.
Déroulement de l’étude
3.8.
Considérations éthiques
3.9.
Difficultés rencontrées
3.10. Méthode de traitement des données.
IV- Présentation des résultats
V- Discussion des résultats 4.1.
Limites de l’étude.
4.2.
Discussion par point
4.3.
Synthèse des résultats
4.4.
Vérification des hypothèses.
VI- Recommandations /suggestions Conclusion Bibliographie Annexes.
CONSIDERATIONS GENERALES 1- Le Style Les qualités vers lesquelles il faut tendre dans un rapport de recherche sont : -
Le temps
-
La précision
-
La clarté
-
La brièveté
132
2- Le temps Il doit exister une certaine continuité dans l’utilisation des temps de conjugaison. Il est préférable de recourir aux temps passés pour le contexte théorique et pour présenter la méthodologie (sujets, matériel et déroulement) dans la mesure où les évènements rapportés relèvent bien du passé. On suggère ensuite de s’en tenir au temps présent pour décrire les résultats et interpréter les conclusions, puisque ces dernières informations ont une influence plus immédiate ; ce qui amène le lecteur à réfléchir avec l’auteur sur les points discutés.
3- La précision C’est la vertu essentielle de la rigueur scientifique. Elle doit se traduire dans l’exposé des méthodes de travail et des résultats d’où :
La cohérence de tous les chiffres aussi bien dans le texte que dans les tableaux et les citations.
4) La clarté -
Éviter les styles elliptiques en énonçant les conclusions qu’on veut amener le lecteur à tirer.
-
Utiliser un français simple (une idée, une court phrase)
-
Bannir la variation élégante en choisissant un terme pour désigner un objet, un concept et l’utiliser au long du texte.
-
Utiliser la première personne du singulier ou du pluriel (je ou nous).
-
Mettre uniquement ses propres résultats dans la partie résultat.
5) La brièveté ou concision -
Éviter les mots et phrases inutiles qui grossissent le rapport et le rendent incompréhensif
-
Utiliser le temps passé pour les chapitres matériels et méthodes et les résultats.
-
Vérifier la cohérence des chiffres dans le texte, les tableaux et les figures.
-
Avoir le souci d’être compris par un lecteur étranger d’un pays non francophone mais comprenant le français. 133
6)
La présentation matérielle La forme de papier recommandé est 21 x 29,7. Le texte doit être aéré avec des marges blanches de :
7)
-
4 cm en haut de page
-
3 cm en bas de page
-
4 cm à gauche
-
2 cm à droite
Les citations
Elles doivent être réduites au minimum : -
Les citations de 3 lignes et moins sont incorporées dans le texte entre guillemets.
-
De 4 lignes et plus deviennent des paragraphes autonomes à incorporer avec un interligne
-
De plus de 150 mots font appel à la permission de l’auteur sauf dans les travaux de maîtrise et de doctorat
-
Les citations de 3 lignes et moins sont incorporées dans le texte entre guillemets
-
De 4 lignes et plus deviennent des paragraphes autonomes à incorporer avec un interligne
-
De plus de 150 mots font appel à la permission de l’auteur sauf dans les travaux de maîtrise et de doctorat.
134
BIBLIOGRAPHIE
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ALALUF
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2-
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3-
CENTRE DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL (1990), La recherche en santé – Elément essentiel d’un développement équitable, CRDI, Ottawa, 127 pages.
4-
CHANTAL E. (2003), Initiation à la recherche en soins et santé, éd. Editions Lamarre, coll. Formation cadre de santé Ruel – Malmaison, 243 pages.
5-
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6-
FISCHER A. A. et al. (1984), Manuel de recherche opérationnelle en matière de planification familiale, éd (2°) The population Council, 84 pages.
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135
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10-
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11-
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12-
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13-
N’DA P. (2006), Méthodologie de la recherche – De la problématique à la discussion des résultats – Comment réaliser un mémoire, une thèse d’un bout à l’autre, éd EDUCI, coll. Pédagogie, Abidjan, 159 pages.
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15-
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16-
PROVOST M. A., ALAIN M., LEROUX Y. & LUSSIER Y. (2003), Normes de présentation d’un travail de recherche, éd. Les éditions SMG Trois-Rivières (Québec), 187 pages.
17-
TAMINY E. (2006), Méthodologie de la recherche, Référentiel de cours, SFAS, ENSP, Ouagadougou, 87 pages.
136
1. Annexe1 : Page de garde
MINISTERE DE LA SANTE
BURKINA FASO
--------------------------
Unité – Progrès - Justice
SECRETARIAT GENERAL ---------------------------COLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE « DOCTEUR Alfred A. QUENUM » -----------------------------DIRECTION REGIONALE ---------------------SERVICE DE FORMATION
« Sigle de l’ENSP » ICI
TITRE DU MEMOIRE
Nom du maître de mémoire
Nom du conseiller de mémoire
Année académique
137
Annexe 2: Démarche pour valider un protocole de recherche en sciences de la santé par le comité d’éthique au Burkina Faso
Pour encadrer les recherches en sciences de la santé et éviter les nombreux problèmes éthiques possibles, le Burkina Faso s’est doté d’un « Comité d’éthique pour la recherche en santé », fonctionnel depuis quelques années. Le comité est composé de plusieurs membres et délibère sur les projets soumis. Il donne un quitus sur les aspects éthiques de la recherche proposée. Les délibérations du comité ne sont pas une autorisation à réaliser la recherche, ni une autorisation de financement. Cependant, le quitus du comité d’éthique est généralement demandé non seulement pour l’obtention de l’autorisation de réaliser l’étude, mais aussi généralement pour obtenir le financement dans certains cas. En outre, pour des essais cliniques, ce quitus est exigé par les revues scientifiques pour la publication des résultats. Pour le moment la procédure est simple : constituer et déposer au niveau du secrétariat du comité les éléments suivants : - le protocole de recherche -
les annexes : outils de collecte des données et budget
-
la fiche d’information sur le projet de recherche
-
la fiche de consentement des participants à l’étude
se présenter lorsque vous êtes programmé et défendre le projet -
présentation orale (insister sur les aspects éthiques)
-
questions - réponses
Attendre les délibérations du comité (Une à Deux semaines) consignées sur un document officiel
Les points qui sont examinés sont les suivants : - conception scientifique et conduite de la recherche; - soins et protection des participants à la recherche ; - protection de la confidentialité des données ; - processus de consentement éclairé ; - considérations communautaires
138
Annexe 3: Rechercher des financements La recherche de financement est une étape cruciale dans la réalisation d’une étude. Cette étape est constamment présente dans l’esprit du chercheur et tout au long de la préparation de l’étude. Sans financement, on est parfois conduit à ne pas réaliser une étude dont le protocole est parfaitement élaboré ou tout au moins à limiter l’ampleur de l’étude. La rareté des ressources financières et des bailleurs de fonds d’une part, la grande compétitivité des nombreuses équipes d’autre part, rendent laborieux cette recherche de financement. Plusieurs situations sont possibles : Les appels à projets Plusieurs organismes publient régulièrement des appels à projets de recherche sur divers sujets. Les protocoles de recherche soumis sont examinés et généralement évalués par des experts identifiés par le bailleur. Pour ce type de financement, le chercheur doit se coller aux recommandations indiquées dans l’appel pour élaborer son protocole, son budget. Il faut rechercher les critères d’évaluation pour augmenter les chances d’obtenir le financement. Il peut être parfois important d’associer plusieurs équipes. Il faut constituer une liste des organismes et sites offrants des appels à projets et rechercher régulièrement l’information
Des financements prévus dans le cadre de certains programmes et projets du ministère de la santé et d’autres institutions
Au cours de l’élaboration des plans d’action de certains programmes et projets du ministère de la santé et/ou d’autres institutions, il est parfois prévu la réalisation de recherche sur des sujets de préoccupation. Généralement, le budget est prévu. En fonction du sujet de recherche que l’on souhaite étudié, il peut s’avérer efficace, dans la recherche du financement, d’approcher les services responsables. Il faut bien connaître les cycles de programmation de ces programmes afin de commencer les discussions avant l’adoption des plans d’action. Il ne faut pas oublier les districts sanitaires, qui ont également des préoccupations et qui prévoient parfois la réalisation d’étude. Dans le cas d’un mémoire, la démarche peut
être plus efficace, si l’équipe
d’encadrement s’implique.
139
Les requêtes auprès de bailleurs Il est également possible de solliciter un financement au près d’un bailleur de fonds en lui présentant le protocole de recherche. Il faut, dans ce cas bien connaître les domaines d’intérêt du bailleur, les zones prioritaires d’intervention et les mécanismes de demande de financement, y compris les périodes favorables.
140
Annexe 4: Tableau n° 17 : Plan d’analyse des données des deux questionnaires auto administrés Hypothè- O objectifs Dimensions de la Composantes ses spécifi motivation motivation ques
Conditions matérielles travail
Contenu de la case de correspondante du schéma du cadre Q1 à Q11 de référence
1
1
1
1
Environnement de travail
1
1
Travail même
1
1
1
1
de la Items pour Items enseignants pour permanents responsa bles
Indicateurs
Opinions des répondants Q1 à Q9 Q10 à Q33
idem
Q12 à Q35
lui idem
Q36 à Q44
Q34 à Q40
Opinions répondants
Organisation du Idem travail
Q45 à Q52
Q41 à Q48
opinions répondants
en
Politique de renforcement des idem compétences
opinions répondants
opinions répondants Q53 à Q62
Q49 à Q58
Exploitation statistique des données
- Calcul des proportions de répondants d’accord par item et des proportions moyennes générales de répondants d’accord des - Calcul des proportions de répondants d’accord par item et des proportions moyennes générales de répondants d’accord des - Calcul des proportions de répondants d’accord par item et des proportions moyennes générales de répondants d’accord des - Calcul des proportions de répondants d’accord par item et des proportions moyennes générales de répondants d’accord des - Calcul des proportions de répondants d’accord par item et de la proportion moyenne générale de répondants d’accord 141
Valorisation mérite
1
2
1et 2
du idem
Q63 à Q72
Q59 à Q66
Opinions répondants
des - Calcul des proportions de répondants d’accord par item et des pro-portions moyennes générales de répondants d’aacord
Opinions répondants
des -Calcul des Khi-carrés (Yates, Pearson…)
1
1
3
Relations entre motivation et facteurs Suggestions des responsables et enseignants permanents
Toutes composantes
les Q73 à Q79
Toutes composantes
les
Relations entre la motivation et les caractéristiques personnel- les des enseignants permanents
Caractéristiques personnel-les des enseignants permanents Q81 à Q86
Néant
Suggestions émises par répondants Q80
2
1;2
1 et 2
Toutes les 6 Recommandations 1 ; 2 ; dimensions sont en rapport avec les Q1 à Q86 3 et 4 concernées 6 composantes
Fréquence des suggestions les des répondants
Q67
Néant
Q1à Q67
Réponses liées aux caractéristiques personnelles des enseignants permanents
-Calcul de : *fréquences relatives par item; *âge moyen; *ancienneté moyenne dans l’enseignement. *Khi-carré (Yates, Pearson…) * stratification si possible
Recommandations formulées par nous-même néant
142
Les six principales dimensions du concept de motivation évoquées dans ce tableau se composent des conditions matérielles de travail, de l’environnement de travail, du travail,
de l’organisation du travail, de la politique de renforcement des compétences et de la
valorisation du mérite. A ces dimensions s’ajoutent les suggestions des répondants ainsi que les relations entre la motivation des enseignants permanents et les facteurs de démotivation identifiés. Quant aux composantes, elles regroupent le contenu correspondant à chaque dimension tel que présenté dans le schéma du cadre de référence à la page 24, les relations entre la motivation des enseignants permanents et les facteurs de démotivation identifiés, les caractéristiques personnelles des enseignants permanents et les recommandations. Les éléments des contenus correspondent aux différents items des deux questionnaires. Les indicateurs sont constitués par les éléments de réponses apportés aux items. Les deux hypothèses de l’étude et les quatre objectifs spécifiques couvrent l’ensemble
143
Annexe 5
Tableau n° 11: Les différentes rubriques du budget N° d’ordre 1. 2. 3. 4.
5. 6. 7.
8. 9.
Désignation de la dépense
Coût
Elaboration du protocole de recherche P.M Elaboration des instruments de collecte des données P.M Validation des instruments avec le Directeur et le Conseiller de P.M. mémoire Ressources didactiques - Rames de papier - Bics, crayon, gomme Formation des enquêteurs 100 000 F Prise en charge des enquêteurs pour la collecte des données 200 000F Traitement des données 75 000 F • Prise en charge du statisticien Prise en charge de la secrétaire Frais de rédaction du mémoire : 60 000 F Saisie, impression, photocopie, reliure Soutenance/Valorisation des résultats 30 000 F TOTAL GENERAL 465.000 F
Arrêté le présent budget à la somme de Quatre Cent Soixante Cinq Mille (465 000) Francs CFA
144
Annexe 6 LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER D’ELABORATION DU MODULE D’ENSEIGNEMENT DE LA RECHERCHE DU 20 AU 29 AOÛT 2007 *************** N° NOM ET PRENOM SERVICE 01
Pr. TRAORE Adama
DG/ENSP
02
Pr. OUEDRAOGO T. Laurent
DSF
03
Dr SAWADOGO Léon Blaise
IRSS
04
Dr BONOU Martine
CFDS Ouagadougou
05
M. BAYE Alfred
ENSP/Tenkodogo
06
M. BICABA Emmanuel
Sce Pédagogique/DES
07
M. BATIENE Nébilé
Sce Pédagogique/DES
08
M. DABIRE A. Jean Bosco
ENSP/BOBO
09
Mme GARANE Léa Pépin
Sce Pédagogique/DRO
10
M. TAMINY Elie
ENSP/Koudougou
11
M. SAWADOGO Justin
CFDS Ouagadougou
12
M. SAWADOGO P. Grégoire
ENSP/Fada
13
M. BADIEL Oumarou
ENSP Ouagadougou
14
M. OUEDRAOGO Aïssata
ENSP/Ouahigouya
15
Mme TRAORE Félicité
CFDS Ouagadougou
16
M. TONI D. Fulgence
DES/ENSP
17
M. POODA N. Justin
ENSP Ouagadougou
17
M. TAPSOBA Saïdou
Service Recrutement/DES
18
Mme SANKARA Alice
CFDS Ouagadougou
19
Mme TRAORE Mariam
ENSP Ouagadougou
20
M. SORGHO Moussa
CFDS Ouagadougou
21
Mme OUEDROGO Seg-nogo
CADSS Ouagadougou
22
M. GOUNGOUNGA Jean Paul
Service Pédagogique/DES
23
Mme NIANDA Fanta
Service Pédagogique/DES
24
Mme TIENDREBEOGO Hélène
ENSP Ouagadougou
25
M. OUERECE Mathieu
DR ENSP Ouahigouya
26
M. ZAN Karim
ENSP/Ouahigouya
145