Cahier de documentation
PETER KLASEN 1959 - 2009
LILLE LE TRI POSTAL 2 octobre - 29 novembre 2009 Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.1
Le sommaire Introduction p.3 Ligne du temps p.4 Le Tri Postal p.9 Peter Klasen et la société p.10 La société industrielle p.11 La préoccupation du nucléaire p.12 La société de consommation p.16 Peter Klasen et l’Art p.17 Vénus mécanique de Peter Klasen p.18 Vénus de Milo p.18 Vénus vue par Dali p.19 Visage 9 de Peter Klasen p.20 La Joconde p.22 La Joconde vue par Basquiat, Leger, Duchamp,... p.23 Le pop art p.24 La figuration narrative p.25 Shock corridor /dead end p.26 Peter Klasen et l’Histoire p.27 Enola Gay de Peter Klasen p.28 La Seconde Guerre Mondiale p.28 Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki p.29 Le Mur de Berlin p.30 Macht de Peter Klasen p.32 I have a dream de Peter Klasen p.34 Discours de Martin Luther King p.35 Exemples d’exercices autour de l’exposition p.36 Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.2
L’ i n t r o d u c t i o n
D
u 2 octobre au 29 novembre 2009, le Tri Postal - lieu phare de l’art contemporain accueille une rétrospective unique de 50 années de travail de Peter Klasen.
Né à Lübeck (Allemagne) en 1935, ce peintre sculpteur et photographe s’impose dès les années 60 comme un pionnier du mouvement de la Figuration Narrative. Les oeuvres de cet artiste majeur sont aujourd’hui présentes dans plus de 70 musées et collections publiques à travers le monde. La rétrospective du Tri Postal marque 50 années de carrière artistique en France. A travers près de 200 oeuvres et un parcours chronologique, l’exposition est une immersion totale dans un univers singulier. Ce qui fait l’originalité de Klasen, c’est l’intention qui anime son oeuvre et le matériau de prédilection qu’il s’est donné pour l’exprimer (le travail à partir de la photographie). Artiste contemporain dans ses moyens et ses recherches, Klasen se veut aussi une conscience aigüe et exigeante de la vie contemporaine. Il veut en souligner l’ambivalence, les deux aspects à la fois inséparables et contraires : la fascination et séduction qu’elle exerce par son efficacité, et les dangers évidents ou cachés qu’elle recèle. L’exposition se déclinera en cinq thématiques fortes. - Les oeuvres picturales de la période 1960-1970 portant sur la Figuration Narrative. Le rez-de-chaussée du Tri Postal va ainsi accueillir des œuvres phares de très grand format (5.40m x 2,80m), ainsi que 4 Porshes. - Les oeuvres picturales exécutées depuis 2001, autour de la société actuelle. - Les sculptures : une quinzaine de petits formats (50 x 60 x 30cm) dans un espace réservé. - Des installations, avec notamment Ensembles et Accessoires, vaste installation tridimensionnelle. - On retrouvera également l’installation-environnement de 100 m2 Shock Corridor/dead end montrée à la Fiac 1991 et inspirée du cinéaste américain Samuel Fuller et de son film du même titre. Peter Klasen utilise la téchnique de l’aérographe pour créer ses oeuvres. C’est une méthode de peinture qui est basée sur l’utilisation du pistolet à peinture, outil des automobiles. En fait, l’aérographe est un pistolet à peinture miniature dont la taille est celle d’un stylo (plus ou moins gros suivant les utilisations). Le principal intérêt est de pouvoir peindre ou colorer n’importe quel support à l’aide d’une infinité de médium (peintures, pigments, etc.) sans contact avec le support.
Parallèlement à l’événement lillois, Peter Klasen exposera dans le même temps au Musée d’Art Moderne de Dunkerque un travail photographique inédit, réalisé in situ, et Roncq accueillera les lithographies de l’artiste réalisées depuis 1969. Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.3
1935: naissance de Peter Klasen
du
temps 1945 : création du magazine ELLE, fondé par Hélène Lazareff et Marcelle Auclair. Ce magazine témoigne de l’évolution de la condition féminine au fil des années.
1939
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1935
La
1944, 6 août : la bombe nucléaire est larguée sur Hiroshima
1939-1945 : Seconde Guerre Mondiale
1942 : le jeune Klasen assiste, le jour des Rameaux, au bombardement et à la destruction de sa ville natale. Son père, mobilisé en 1943, sera porté disparu et Peter, sans jamais connaître les circonstances de sa mort, ne le reverra plus. Enola Gay, 1981 Acrylique sur toile, 260 x 200 cm Collection particulière, Paris
Références: Historique Artistique Littéraire Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.4
1949
1959
1960 : premiers “tableaux-rencontres”. Klasen oppose sur le même tableau des images découpées et leur représentation peinte à l’aérographe.
25 avril 1950 : Lille est la première ville de province équipée d’une station émettrice de télévision.
1950 : émergence du Pop Art en Angleterre
29 juin 1949 : le premier journal télévisé est présenté par Pierre Sabbagh
1963, 28 août : discours de Martin Luther King: I have a dream
1962 : crise de Cuba
1961 : construction du mur de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août.
1959 : sortie du film A bout de souffle de Jean-Luc Godard, qui appartient au mouvement de la Nouvelle Vague.
1962 : publication de Vol au dessus d’un nid de coucou, de Ken Kesey. Il sera adapté au cinéma en 1975.
1959 : Peter klasen s’installe à Paris.
1962 : Peter Klasen expose pour la première fois en France.
1959 : sortie du film francojaponais, Hiroshima mon amour d’Alain Resnais. 1960
Shock Corridor /dead end, 1991 Installation Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.5
I have a dream, 2004 Pigment print, acrylique et néon sur toile, 194 x 130 cm Collection particulière, Paris
- émergence du Pop Art en Amérique - émergence du mouvement de la Figuration Narrative - la Guerre Froide atteint son paroxysme
1963, 11 septembre : sortie du film Shock Corridor de Samuel Fuller 1963 : premier hypermarché à Essonne.
ligne 1967 : la loi Neuwirth légalise la contraception et la mise à disposition de la pilule.
du
temps
1969
La
1970 : sortie du livre La société de consommation de Jean Baudrillard, qui y définit le rôle de cette consommation comme élèment structurant les relations sociales.
1969 : premier centre commercial à Englos
1973: apparition du thème de “l’enfermement” dans le travail de Peter Klasen.
1975: - publication du livre: Surveiller ou punir de Michel Foucault - Simone Veil, ministre de la Santé, fait adopter la première loi française dépénalisant le recours à l’interruption volontaire de grossesse.
1970: 1er meeting public du Mouvement de Libération des Femmes. (Université de Vincennes)
Références: Historique Artistique Littéraire
1968, mai : mouvements de révoltes en France, enclenchés par la jeunesse étudiante parisienne, Keep out, 1974 puis gagnés par le monde Acrylique sur toile, 116 x 89 cm ouvrier et presque toutes Femme objet, 1967 Collection particulière, Amiens Acrylique sur toile, 150 x 160 cm les catégories sociales. Leurs revendications Musée national d’art moderne, portaient sur la société Centre Georges Pompidou, Paris traditionnelle, le capita1971 : rétrospective Ensembles lisme, l’impérialisme, le et Accessoires, à l’ARC Musée pouvoir gaulliste en plad’Art moderne de la ville de Paris, ce. « Il est interdit d’insous la responsabilité de Suzanne terdire ! » Pagé et Pierre Gaudibert.
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1976 : le film L’empire des sens de Nagisa Oshima est présenté au Festival de Cannes. Ce film non pornographique mais contenant des scènes explicites provoque un scandale, notamment dans son pays d’origine, le Japon, où il sera censuré.
1976, 10 juillet : catastrophe environnementale à Seveso, Italie. Cet accident toxique a été un désatre écologique. Il a donné son nom à tous les sites classés à risques en Europe. Exemple : AZF est classé Seveso en 2001.
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1989: Chute du mur de Berlin
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1979 : deuxième choc pétrolier. Sous l’effet conjugué de la révolution iranienne et de la guerre en Iran-Irak, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre mi 1978 et 1981.
1986, 26 avril : Catastrophe de Tchernobyl
1989
1979
1981 : Peter Klasen séjourne à New York. Les grandes villes et leurs souterrains provoquent chez lui une étrange fascination.
1984, 3 décembre : catastrophe industrielle à Bhopal en Inde qui a dégagé 40 tonnes d’acide cyanhydrique dans l’atmosphère de la ville, tuant entre 16 000 et 30 000 personnes.
1986 : Peter Klasen commence le cycle du “Mur de Berlin”, série de 100 tableaux, qui s’achèvera juste avant la chute du mur.
Peter Klasen rencontre le cinéaste américain Samuel Fuller. Inspiré par son film Shock Corridor, il réalise l’installation-environnement de 100 m2 Shock Corridor/ dead end montrée à la Fiac 1991.
du
temps
2001, 11 septembre : attentats contre les tours du World Trade Center
2002-2003 : Peter Klasen développe une réflexion sur la fragilité de l’existence humaine liée à la violence inhérente à notre société (attentats terroristes du 11 septembre sur New-York), qui sera exprimée dans les œuvres de Life is beautiful ! et Elements of disaster. Participe à l’exposition Pop Art, centre Georges Pompidou.
Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba. Les Etats unis d’Amérique organisent à Guantanamo, au nom de la guerre contre le terrorisme, une véritable légalisation des formes post modernes de la torture : environ 760 prisonniers sont passés par Guantanamo, 10 ont été inculpés et aucun n’a été jugé à ce jour. 1999, 12 décembre : le pétrolier l’Erika fait naufrage au large des côtes de Bretagne, déversant 10 000 tonnes de fioul. Références: Historique Artistique Littéraire Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.8
2005 : installation d’Intensiv-Station. Peter Klasen présente pour la première fois ses photographies (1970-2005) utilisées comme base de son travail pictural, Nowhere Anywhere à la Maison Européenne de la Photographie sur l’initiative de Jean-Luc Monterosso, et à la Fine Art MB Gallery de Los Angeles. Parution du livre Nowhere Anywhere Photographies 1970-2005, avec un texte de Daniel Sibony aux Editions Cercle d’Art.
2009
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1999
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2003, 20 mars : Les Etats-Unis d’Amerique déclarent la guerre à l’Irak.
2001, 21 septembre : catastrophe de l’usine AZF Toulouse. Une explosion dans un hangar qui contenait environ 300 tonnes de nitrate d’ammonium déclassé.
2008 : L’exposition sur la Figuration Narrative, à Paris au Grand Palais, connait un énorme succès.
2006 : Peter Klasen expose à la Fondation France-Brésil de Rio de Janeiro et au Musée Oscar Niemeyer de Curitiba, à la M+B Fine Art Gallery de Los Angeles. Voyage à Cuba où il prend un très grand nombre de photographies pour la préparation d’un ouvrage.
Le Tri Postal Ouvert en 2004, à l’instigation de Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture, le Tri Postal est un lieu dédié à l’art contemporain et au clubbing. Fort d’un succès immédiat (251 000 visiteurs pour la seule année 2004), il est rapidement devenu une référence en terme de création contemporaine. Le Tri Postal offre une surface d’exposition de 6 000 mètres carrés, initialement consacrés au... tri du courrier. Depuis 2005, il a accueilli des festivals ambitieux comme Les Voix Magnétiques (dédié aux machines sonores), le N.A.M.E Festival (dédié aux arts et à la culture électronique), Skate (une grande exposition dédiée à la culture skate), les Rencontres Audiovisuelles, la Fête de l’Animation, les Transphotographiques (dédié à la création photo) mais aussi des équipes artistiques en résidence (le Théâtre de la Licorne, le collectif du Crime, Call 911, l’Interlude, Cendres la rouge...). Autant d’événements qui marquent le lieu comme un espace particulièrement vital dans le dynamisme culturel de Lille. Du 14 octobre 2006 au 14 janvier 2007, lille3000 (événement faisant suite à Lille 2004) a présenté trois expositions phare (Futurotextiles, Bombay Maximum City et Le Troisième oeil) qui recueillent un succès phénoménal: 265 000 visiteurs. Le Tri Postal a également présenté en 2007 l’un des plus grands événements en art contemporain de ces dernières années : une exposition autour de la collection François Pinault Foundation. Pour la première fois en France, l’une des plus prestigieuses collections d’art contemporain au monde était dévoilée, à travers une sélection photo et vidéo imaginée par Caroline Bourgeois. Ce parcours unique, intitulé Passage du temps, a accueilli 95 000 visiteurs. En 2009, avant la rétrospective Peter Klasen, le Tri Postal accueille un nouvel événement lille3000 : Europe XXL, dédié à l’Europe élargie. A travers l’appelation générique des Frontières invisibles, il présente la jeune création européenne, de Berlin au Kazakhstan, et des visions inédites de la nouvelle Europe. Le Tri Postal est un lieu de la Ville de Lille. Tri Postal Avenue Willy Brandt, Lille Accès : Métro Gare Lille Flandres
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.9
Peter Klasen et la société
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.10
La société industrielle La révolution industrielle se caractérise par le passage d’une société à dominante agraire à une société industrielle. Au pluriel, les révolutions industrielles désignent les différentes vagues d’industrialisation qui se sont succédées, la révolution industrielle ayant été un phénomène décalé dans le temps et dans l’espace selon les pays.
Les premiers pays à s’être industrialisés sont la Grande-Bretagne et la Belgique à la fin du XVIIIe siècle, puis la France au début du XIXe siècle. L’Allemagne et les États-Unis, quant à eux, se sont industrialisés à partir du milieu du XIXe, le Japon à partir de 1868, puis la Russie à la fin du XIXe. Les transformations économiques, politiques et sociales furent telles que certains caractérisent la révolution industrielle comme une rupture avec le passé. D’autres y voient plutôt la convergence d’éléments que le contexte historique a favorisés et généralisés au XIXe siècle. Karl Polanyi, dans son livre majeur de 1944 intitulé La Grande Transformation, expose notamment l’idée d’un siècle marqué par : * un équilibre politique international : absence de grandes guerres entre 1815 et 1914 ; * un équilibre monétaire : système de l’étalon-or et absence d’inflation ; * un équilibre économique : acceptation de l’économie de marché.
De nombreux auteurs datent, en réalité, le début de la révolution industrielle à la fin du Moyen Âge, au début de la Renaissance. C’est ainsi que Paul Mantoux parle de l’existence d’un capitalisme industriel dès le milieu du XVIe siècle, mais la révolution industrielle en soi date, selon lui, du XVIIIe siècle.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.11
La préoccupation du nucléaire Indispensable à notre économie, notre mode de vie, l’utilisation du nucléaire fait peur, qu’elle soit à des fins militaires ou industrielles. Hiroshima et Nagasaki ont marqué la fin d’une guerre, mais aussi le début d’une terrifiante angoisse à l’échelle planétaire. La période de la Guerre Froide est stigmatisée par la menace des missiles SS20, armes de destruction massive alors à disposition des deux blocs. L’horreur du nucléaire militaire a profondément marqué les mentalités. Les populations vivent dans la terreur d’une attaque atomique et bon nombre d’abris anti-nucléaire voient le jour. Le travail de Peter Klasen en témoigne. Suite à la menace du nucléaire militaire, le danger invisible et impalpable se poursuit par une utilisation civile. Il devient manifeste avec les catastrophes de Three Mile Island, le 28 mars 1979, et de Tchernobyl, le 26 avril 1986. Depuis, les accidents nucléaires récurrents présentent, à des niveaux moindres toutefois, une véritable source d’inquiétude pour l’avenir de l’humanité. En France, cette source d’énergie, socle de la production d’EDF, répond cependant aux exigences du développement durable, sans émettre de CO2. Les applications civiles de l’énergie nucléaire sont controversées pour de nombreuses raisons évidentes (risques d’accidents, gestion des déchets radioacticfs, terrorisme nucléaire, etc). Les partisans de l’énergie nucléaire insistent sur le caractère «propre» et moins coûteux de cette activité pour justifier son utilisation. Aujourd’hui la production d’origine nucléaire en France, septième consommateur d’énergie au monde et deuxième producteur d’énergie nucléaire après les Etats Unis, atteint plus de 80%.
Q u e l q u e s Le réacteur nucléaire n° 4 de Tchernobyl (Ukraine) a explosé le 26 avril 1986, il y a 23 ans. A cette date commença la plus grande catastrophe technologique et industrielle de tous les temps. Tchernobyl n’a pas fini de faire des victimes : ses conséquences inouïes et irréversibles sur la santé (cancers, pathologies multiples, effets mutagènes et tératogènes) affecteront profondément les prochaines générations.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.12
p r é c i s i o n s . . . .
Le nom de l’île de Three Mile Island (Irlande) est associé à un accident nucléaire apparu le 28 mars 1979. Cette catastrophe a été classé au niveau 5 de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES). A la différence de Tchernobyl, cet accident a toutefois permis de faire avancer la réflexion sur la sûreté des dispositifs déployés par les exploitants de centrales. Un processus permet aujourd’hui de mieux prévenir des incidents d’origine similaire.
Fuite radioactive dans la mer à KashiwazakiKariwa au Japon lors d’un tremblement de terre de magnitude 6.6 le 16 juillet 2007 dans la région de Niigata.
I was here definetly 200x170 en 1982 Peter Klasen
Flash Atomique Nagasaki 130x162 en 1982. Peter Klasen
E n
p a r a l l è l e
Les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki ont eu lieu les 6 et 9 août 1945 à l’initiative des ÉtatsUnis, après que les dirigeants japonais eurent décidé d’ignorer l’ultimatum de Potsdam. La cessation des hostilités fut effective 6 jours après. La Seconde Guerre Mondiale se conclut officiellement moins d’un mois plus tard par la signature de l’acte de capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Ce sont les seuls bombardements nucléaires ayant eu lieu en temps de guerre... La suite page 28 L’oeuvre de Peter Klasen, Flash Atomique Nagasaki, présente un phénomène résultant des bombardements atomiques. On observe sur des murs et des sols, des silhouettes, des ombres de personnes et d’objets comme des négatifs de photos. En effet, la chaleur dégagée par la bombe, a été absorbée par les corps, le sol sous ces corps a ainsi reçu moins de chaleur et a été protégé par eux. C’est comme si vous posiez votre main sur une feuille de papier, que vous projetiez de la peinture dessus, quand vous l’enlevez, le papier a conservé l’empreinte blanche de la main dont la silhouette est définie par la peinture projetée. Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.13
Camion citerne/ Explosif MG, 1985, Acrylique sur toile, 146 x 114 cm X
Interpool, 1992 280 x 540 cm
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Harmful, 1992 Acrylique, objets et néon sur toile 270 x 540 cm
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Radioactif Attention electrocution
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X Port du casque obligatoire/ 3 vannes, 1997 Ciment, objets et néon sur toile 260 x 220 cm Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.15
Matière infectieuse, 1998 116 x 89 cm
Schutzraum 100 m, 1991 Acrylique, objets et néon sur toile 162 x 130 cm
La société de consommation Une société de consommation est une société dans laquelle l’achat de biens de consommation est à la fois le principe et la finalité. Le niveau moyen de revenu permet non seulement d’acquérir les besoins considérés comme essentiels (alimentation, logement, éducation, santé,…) mais il permet aussi d’accumuler des biens (par plaisir, pression sociale ou publicitaire) que certains jugent superflus. Son symbole est l’objet « consommable » qui s’use et qu’il faut renouveler, voire l’objet jetable. La philosophie pose notamment la question de la consommation d’un point de vue moral. Les religions portent généralement un regard relativement distancié, voir critique, vis-à-vis de la consommation qui représente l’attachement aux biens matériels du monde et risque donc, à leurs yeux, de détourner l’Homme d’autres valeurs. Disque, 1964, Peter Klasen La consommation de confiseries, pâtisseries et boissons sucrées, passe de 8,8 % en 1960 à plus de 14 % en 2001. En quarante ans, le parc automobile a presque doublé: il est de 14 % en 2000, contre 8 % en1960. Toutefois ce chiffre s’est stabilisé depuis le début des années 80.
Les dépenses consacrées aux loisirs et à la culture ont été multipliées par neuf, passant de 6,9% à 9,3% de 1976 à 2006.
En 1960, seulement 13% des ménages étaient équipés d’un poste de télévision, et cinq ans après, 12% d’entre eux possédaient un appareil téléphonique.
Le budget des familles consacré aux vacances est en forte progression. De 1982 à 1992, il a augmenté de 78 %.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.16
Peter Klasen et l’Art L’artiste fait constamment référence à de grandes œuvres qui ont traversé l’histoire de l’Art. Ainsi la Joconde, la Vénus de Milo ressurgissent chez Peter Klasen, dans une approche plus contemporaine liée à la machine et à la vitesse. Des courants majeurs tels que le pop Art, ou encore l’Art urbain avec le graff et le tag, sont autant de sources d’inspiration apparentes dans son travail. L’artiste affirmera aussi son intérêt pour le cinéma par de nombreuses références au septième art, notamment le film Shock-Corridor où le thème de l’enfermement est manifeste. Pionnier de la Figuration Narrative, Peter Klasen inscrit son travail sur l’image dans un refus des chemins balisés et habituels. Sa mise en scène particulière du réel et l’affirmation d’un regard critique sont au cœur de son œuvre.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.17
Vénus mécanique Vénus mécanique, 1979, Peter Klasen Peter Klasen à propos de la Vénus de Milo : «J’ai cité la Vénus de Milo, poncif de notre culture occidentale, comme d’autres artistes l’ont fait (Dali, Man Ray, etc.), parce que ce chef-d’oeuvre de la disproportion et du déséquilibre constitue une agression permanente à notre sensiblité et notre soif de beauté. Ce corps boursouflé, anti-érotique par excellence, appelle dramatiquement un rééquilibrage et demande qu’on lui insuffle enfin la vie qui lui manque si cruellement.» «Le geste opératoire consistait à lui greffer une nouvelle fois un certain nombre d’organes afin de raviver cette masse inerte. J’ai utilisé un document-photo pris il y a quelques temps au Salon de l’Auto représentant un camion de sapeurs-pompiers qui manifestement possède tous les attributs humains qui font défaut à la Vénus de Milo.» Extrait du livre Découvrons l’Art. Pistes d’interprétation: Il est intéressant d’analyser le champ lexical employé par Peter Klasen : disproportion, déséquilibre, agression permanente, corps boursouflé, anti-érotique, geste opératoire, masse inerte, attributs humains, etc.
La Vénus de Milo La Vénus de Milo est une célèbre sculpture grecque de la fin de l’époque hellénistique (vers 130-100 av. J.-C.) qui pourrait représenter la déesse Aphrodite pour les grecs ou Vénus pour les Romains. Elle est actuellement conservée au musée du Louvre. L’époque hellénistique est le nom que l’on donne par convention à la période qui suit la conquête d’une partie du monde méditerranéen et de l’Asie par Alexandre le Grand, jusqu’à la domination romaine. Par hasard, un officier français, Olivier Voutier, et deux marins du navire français Estafette qui mouillait dans le golfe de Milo découvrent la statue. Voutier a immédiatement compris la valeur artistique de la statue et se met à la dessiner, alors que parallèlement, il informe son commandant et vice-consul de France, Louis Brest, à Milo afin de négocier son achat. Après en avoir enfin pris possession, le consul français, le Marquis de Rivière offrit la Vénus au Roi de France Louis XVIII afin qu’elle soit exposée au musée du Louvre pour y être admirée par des milliers de gens. Depuis, bon nombre d’études ont été faites et beaucoup de choses écrites sur ce célèbre chef-d’œuvre, mais il reste encore beaucoup de points d’interrogation. Des questions comme la date de sa création, le nom du sculpteur, l’endroit où elle se trouvait, si elle faisait partie d’un ensemble avec le dieu Mars, etc., restent encore sans réponses.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.18
Comme Peter Klasen, beaucoup d’artistes ont utilisé les oeuvres de la Vénus de Milo pour s’exprimer. En voici quelques exemples.
Dali : Vénus de Milo aux tiroirs
Dali : Vénus aux tiroirs longs Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.19
Dali : Vénus aux tiroirs
Visage 9 L’oeuvre de Peter Klasen, Visage 9, peut se diviser en trois parties : AVANT - PENDANT - APRES. Première partie : Le célèbre visage est marqué comme d’un tampon du mot « AVANT ». On peut se rendre compte que la place de cette première partie est beaucoup moins importante que les deux suivantes. Deuxième partie : La tête de Mona Lisa est recouverte de bandages sanglants qui n’ont pas l’air d’une propreté absolue. Un rasoir sanguinolent est posé juste à côté, suggérant que ce qui se cache derrière les bandages est son œuvre. La mention PENDANT est visible en bas du tableau. Troisième partie : On voit deux fragments de visage d’une femme qui pourraient provenir des pages de papier glacé d’un magazine. Et enfin, APRES est mis en haut de cette dernière partie. Pistes d’interprétation : Le visage de Mona Lisa est ancré dans notre subconscient comme l’image même de la sérénité, de la mère protectrice, de la tradition bienveillante. Les mentions avant-pendant-après nous font penser à des publicités, par exemple pour la lessive, et mettent le chef d’œuvre de Léonard de Vinci au rang de simple produit. Produit qui se doit alors d’être conforme aux canons de beauté de l’époque. C’est ici que le rasoir entre en jeu. Devant la fragilité et la délicatesse de la peau humaine se dresse la rigidité et le froid métal du rasoir, instrument viril et agressif par excellence. Que reste-t-il du visage originel? Qui se cache derrière les bandages? Les bandages sont souillés, en piteux état et on peut voir les boursouflures enfler le tissu : l’opération ne s’est sans doute pas déroulée dans des conditions propres. Le sentiment de sérénité qu’offrait l’aimable figure de Mona Lisa disparaît soudainement pour faire place à l’angoisse et au malaise, sentiments chers à Peter Klasen. Sentiments logiques face aux changements radicaux connus par notre société. Au nom de quoi peut-on mutiler sauvagement le visage d’une femme, vision sublimée de l’image maternelle ici, véritable berceau de l’humanité? Le résultat de cette opération : deux fragments d’un visage de femme, considérée comme idéale… Oui, mais jusqu’aux prochaines normes de beauté où il faudra alors encore changer de visage, d’identité. Il s’agit bien de fragments et non de la totalité d’un visage. Comme si à chaque opération que nous nous infligeons pour correspondre à ce que l’idéologie dominante attend de nous, nous perdions une partie de nous même.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.20
Visage 9, 1965, Peter Klasen
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En parallèle La Joconde (ou Portrait de Mona Lisa) est un tableau de Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506. C’est le portrait d’une femme, Mona Lisa del Giocondo. Ce tableau mesure 77cm sur 53 cm. Il est exposé au musée du Louvre à Paris. La Joconde est devenue un tableau mythique et une des œuvres d’art les plus célèbres car à toutes les époques les artistes l’ont prise comme référence. Elle constitue en effet l’aboutissement des recherches du XVe siècle sur la représentation du portrait. La femme porte une robe et, sur la tête un voile noir transparent. On remarque qu’elle est totalement épilée, conformément à la mode de l’époque, elle n’a donc ni cils, ni sourcils. Elle est assise sur un fauteuil dont on aperçoit le dossier à droite du tableau. Ses mains sont croisées, posées sur un bras du fauteuil. À l’arrière plan se trouve un paysage montagneux duquel se détachent un chemin sinueux et une rivière qu’enjambe un pont de pierre. On peut remarquer une cassure de la ligne d’horizon. La tête de la Joconde sépare le tableau en deux parties dans lesquelles l’horizon ne se trouve pas au même niveau. Le sourire de la Joconde constitue un des éléments énigmatiques du tableau, qui a contribué au développement de son mythe. Son sourire apparaît comme suspendu, prêt à s’éteindre. Ce sourire est remarquable puisque il est l’un des premiers dans l’histoire de la peinture. Tout en donnant l’impression de suivre le spectateur des yeux, le regard de Mona Lisa fixe un point situé au-delà du spectateur, légèrement à sa gauche, provoquant ainsi une mise en profondeur du dialogue entre l’œuvre et le spectateur. Le flou du tableau est caractéristique de la technique du sfumato. Le sfumato, de l’italien enfumé, est un effet vaporeux, obtenu par la superposition de plusieurs couches de peinture extrêmement délicates qui donne au tableau des contours imprécis. Cette technique a été employée en particulier au niveau des yeux dans la mise en ombrage. En décembre 2005, le magazine britannique The New Scientist relate une étude basée sur un logiciel de reconnaissance des émotions sur le visage. D’après cette étude Mona Lisa était 83 % heureuse, 9 % écœurée, 6 % craintive et 2 % en colère. Le Conseil national de recherches du Canada a dévoilé, le 26 septembre 2006 à Ottawa, les résultats d’une étude réalisée grâce à un système de balayage laser sophistiqué, en couleurs et en trois dimensions. Celle-ci a permis de découvrir que Mona Lisa était enveloppée d’un « voile de gaze » fin et transparent normalement porté à l’époque par les femmes enceintes ou venant d’accoucher. Masqué par le vernis, ce détail n’avait jamais été observé jusqu’à présent. Le sourire mystérieux de la Joconde serait donc celui d’une femme enceinte ou qui vient d’avoir un enfant. Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.22
Comme Peter Klasen, beaucoup d’artistes ont utilisé les oeuvres de Mona Lisa pour s’exprimer. En voici quelques exemples.
Jean-Michel Basquiat : Mona Lisa Art 1983
Fernand Leger : La Jonconde aux clés 1930
Marcel Duchamp : L.H.O.O.Q 1919
Salvador Dali : Autoportrait en Mona Lisa 1954
Charlie Hall : Mona Laughter 1990 Asbjorn Lonvig : Mona VIII 2003 Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.23
Botero : La Joconde
Magritte : La Joconde 1967
Le Pop Art Le pop art est un mouvement qui trouve son origine en Angleterre au milieu des années 50, sous l’impulsion de Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi. Un peu plus tard, dans les années 1960, c’est au tour du Pop Art américain d’émerger avec Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg ou encore Jasper Johns. C’est surtout la branche américaine qui va populariser ce courant artistique devenu majeur, en dénonçant la consommation de masse à tout prix et en présentant l’art comme un simple produit à consommer : éphémère, jetable, bon marché.
Echos de la semaine, 1966, Peter Klasen
Chaussure en cuir Fer à repasser Andy Warhol
Robinet Clé en métal Visage d’une femme Chemise rayée rouge et blanche Embout de plastique transparent Bouche d’aération
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.24
La figuration narrative La figuration narrative n’a jamais été un mouvement proclamé comme tel. Elle est née de l’action du critique d’art Gérald Gassiot-Talabot et des peintres Bernard Rancillac et Hervé Télémaque qui, en juillet 1964, organisent ensemble au Musée d’art moderne de la Ville de Paris l’exposition Mythologies quotidiennes. Au moment même où le Pop Art triomphe à la Biennale de Venise (avec le Grand Prix de peinture attribué en juin 1964 à Rauschenberg) et s’impose en Europe, l’exposition Mythologies quotidiennes réunit 34 artistes (dont Arroyo, Bertholo, Bertini, Fahlström, Klasen, Monory, Rancillac, Recalcati, Saul, Télémaque, Voss…) qui, comme leurs homologues américains, placent la société contemporaine et ses images au coeur de leurs oeuvres. Quelques mois plus tard, le Salon de la Jeune Peinture est bouleversé par l’arrivée en force de jeunes peintres (Aillaud, Arroyo, Cueco, Recalcati, Tisserand…) qui se fixent l’objectif de faire à nouveau de l’art un outil de transformation sociale. Force attractive, la figuration narrative rassemble ainsi au cours des années 60 des peintres venus d’horizons esthétiques ou géographiques différents (tels les premiers nommés mais aussi Adami, Erró, Fromanger, Stämpfli, la Coopérative des Malassis…) qui, travaillant à partir de l’image photographique ou cinématographique, de l’imagerie publicitaire, de la bande dessinée ou même de la peinture classique, aboutissent à des oeuvres qui détournent la signification première de ces représentations pour en révéler des sens inattendus, suggérer d’autres narrations, montrer leurs implications politiques. Au cours de ces années, la figuration narrative se démarque ainsi de la neutralité sociale de l’Ecole de Paris comme du formalisme du Pop Art américain et dénonce les aliénations de la vie contemporaine. L’effervescence de la fin des années 60 favorisera d’ailleurs l’engagement des plus militants des peintres de ce mouvement dans la vie politique et, particulièrement, dans les événements de mai 68 à Paris.
Regroupant plus de cent peintures, objets ou films, l’exposition Figuration narrative. Paris, 1960-1972 en 2008 a été conçue comme une exploration des sources du renouveau figuratif qui marque l’histoire de l’art des années soixante à Paris.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.25
Shock corridor / dead end Pour son installation-environnement de 100 m² Shock Corridor/dead end montré à la Fiac en 1991, Peter Klasen s’est inspiré du cinéaste Samuel Fuller et de son film du même titre. Synopsis du film Shock Corridor de Samuel Fuller: Johnny Barett, journaliste ambitieux qui souhaite gagner le Prix Pulitzer, projette de s’immerger dans un asile psychiatrique pour démasquer l’auteur d’un meurtre qui s’y est déroulé. Préparé par un psychiatre, ancien spécialiste de la guerre psychologique, et avec la complicité réticente de sa compagne Cathy, stipteaseuse, qui se fait passer pour sa sœur victime de ses tendances incestueuses, il se fait arrêter puis interner tout en continuant à simuler des troubles mentaux. Dans le couloir central de l’établissement, la «rue» où se cotoient tous les patients, il lui faut affronter et composer avec les névroses et psychoses des aliénés pour découvrir la vérité. Alors que son enquête avance, le traitement aux électrochocs, sa simulation continuelle de la maladie et l’environnement dans lequel il évolue commencent a générer chez lui un état de confusion mentale qu’il peut de moins en moins maîtriser. L’auteur: Samuel Fuller est un réalisateur américain, né le 12 août 1912 à Worcester (Massachusetts), mort le 30 octobre 1997 à Hollywood (Californie). Il a servi dans l’armée américaine au cours de la Seconde Guerre Mondiale, faisant de Au-delà de la gloire un des témoignages cinématographiques les plus pertinents au sujet du front européen. Moins connu que d’autres grands films de guerre, comme Apocalypse now ou Full Metal Jacket, Au-delà de la gloire est pourtant considéré comme l’un des meilleurs films dans sa catégorie. Le 7 juillet 1982 sort en France Dresser pour tuer, autre film important dans la carrière de Samuel Fuller. Ce dernier y dénonce le racisme. En effet, une jeune actrice découvre que le chien qu’elle a recueilli est dressé pour attaquer les personnes de couleur.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.26
Peter Klasen et l’Histoire Le travail de l’artiste est littéralement imprégné des grands mouvements du XXème siècle dont il a été un témoin sensible, depuis sa bouleversante expérience pendant la Seconde Guerre Mondiale en Allemagne jusqu’à aujourd’hui. Au travers de son œuvre, les stigmates en sont tangibles et explicites. Dans cette thématique, les liens entre les œuvres, l’histoire et la société sont mis en exergue. L’univers Klasénien est fasciné par les mutations de notre société, d’une révolution industrielle à une société post-industrielle avec notamment la société de consommation et le culte de l’objet. De la Seconde Guerre Mondiale à la Guerre Froide, par son cycle de 100 tableaux sur le mur de Berlin, l’artiste allemand ne tient pas à oublier ce qui a marqué une génération, mais bien plus à être le témoin des empreintes ancrées dans un imaginaire collectif. Il évoque ainsi le nucléaire comme véritable source d’angoisse, de l’utilisation militaire et destructrice à l’utilisation civile, toujours aussi inquiétante. Les combats pour l’égalité sont également présents, mais le discours de Martin Luther King laisse un goût amer. L’enfermement, symbole critique de notre société, apparaît de manière récurrente comme élément contradictoire avec un idéal de liberté. L’artiste apporte ainsi un témoignage, une interprétation de notre environnement contemporain, de ce qui nous entoure, façonne notre pensée et notre mémoire.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.27
Enola Gay « L’art de Klasen est inséparable de la filmographie du XXe siècle, inséparable de cette stupéfaction publicitaire de la guerre. Guerre des images d’actualité, au montage haché qui perpétue l’art d’un Fritz Lang, d’un Dziga Vertov ou d’un Eisenstein ; «tract» dont le slogan vengeur est le plus souvent accompagné du portrait des armements destructeurs et de leurs victimes innombrables, à l’exemple de ce bombardier au nom féminin, Enola Gay, responsable des ruines d’Hiroshima, mais aussi du cliché «grandeur nature» d’un soldat japonais laissant son empreinte fossile sur le mur de sa demeure, signe des temps, monument historique de l’art pariétal dont Peter Klasen conserve, comme moi, la mémoire. » Paul Virilio, 1999, extrait du livre Découvrons l’Art
La Seconde Guerre Mondiale
En parallèle p La Seconde Guerre Mondiale est un conflit armé à l’échelle planétaire qui dura de septembre 1939 à septembre 1945. Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois nations de l’Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste et Empire du Japon), elle consista en la convergence, à partir du 3 septembre 1939, d’un ensemble de conflits régionaux respectivement amorcés le 18 juillet 1936 en Espagne (la guerre civile d’Espagne), le 7 juillet 1937 en Chine (la guerre sino-japonaise), et le 1er septembre 1939 en Pologne (campagne de Pologne). Le conflit planétaire ainsi généré opposa schématiquement deux camps, les Alliés et l’Axe. Il prit fin en Europe le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du IIIe Reich, puis s’acheva en Asie et dans le monde le 2 septembre 1945, par la capitulation sans condition du Japon, dernière nation de l’Axe à connaître la défaite. PAYS Nombre de morts % de la population totale URSS 21 300 000 12% CHINE 13 500 000 2.2% ALLEMAGNE 7 060 000 7% POLOGNE 5 420 000 14% JAPON 2 060 000 3% YOUGOSLAVIE 1 700 000 10% FRANCE 610 000 1.5% ITALIE 420 000 1% ROYAUME-UNI 400 000 1% ETATS-UNIS 300 000 0.2% Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.28
En parallèle Les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki ont eu lieu les 6 et 9 août 1945, à l’initiative des États-Unis, après que les dirigeants japonais eurent décidé d’ignorer l’ultimatum de Potsdam. La cessation des hostilités fut effective 6 jours après. La Seconde Guerre mondiale se conclut officiellement moins d’un mois plus tard, par la signature de l’acte de capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Ce sont les seuls bombardements nucléaires ayant eu lieu en temps de guerre. La Conférence de Potsdam s’est déroulée avant même la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour fixer le sort des ennemis des forces alliées. Si l’Allemagne avait capitulé depuis deux mois, la victoire des forces alliés était imminente au Japon, qui venait de subir de lourdes pertes territoriales et militaires. À la fin de la conférence, le 26 juillet, un ultimatum est signifié à l’empire du Japon au nom des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Chine et de l’URSS. Le Japon est sommé de se rendre et menacé, en cas de refus, de subir une rapide et grave destruction. Cet ultimatum ne mentionne pas l’arme nucléaire. Le premier ministre Kantaro Suzuki ignore cet avertissement.
Enola Gay était un bombardier de l’U.S. Army Air Force. Il a pris son envol pour Hiroshima depuis Tinian, l’une des îles Mariannes. Le pilote de l’avion, le Colonel Paul Tibbets, l’avait baptisé ainsi en hommage à sa mère, Enola Gay Hazard Tibbets, pour que l’avion soit « sous une bonne étoile » (dixit Tibbets). Les membres de l’équipage, protégés par des lunettes, purent assister à l’explosion et rentrèrent à Tinian où ils furent décorés pour leur mission. zLa bombe fut larguée à 8h15 sur Hiroshima. zElle explosa à 580 mètres au-dessus de la ville. zL’explosion, équivalent à celle de 15 000 tonnes de TNT, rase instantanément la ville. z75 000 personnes sont tuées sur le coup dont un tiers de militaires. zDans les semaines qui suivent, plus de 50 000 personnes supplémentaires meurent. zLe nombre total de morts reste imprécis. Il est de l’ordre de 250 000. zSur les 90 000 bâtiments de la ville, 62 000 sont totalement détruits. zIl ne resta aucune trace des habitants situés à moins de 500 mètres du lieu de l’explosion.
1939-1945 : Deuxième Guerre Mondiale
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.29
1945, 6 et 9 août : bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki 1945, 26 juillet : Un ultimatum est adressé au Japon.
1949
1939
1944
Hiroshima fut entièrement reconstruite après la guerre. À l’initiative de son maire, Shinzo Hamai, elle fut proclamée Cité de la Paix par le parlement japonais en 1949. Les justifications des bombardements ont été le sujet de nombreux débats et controverses. Pour ses opposants, ces bombardements, qui ont surtout tué des civils, ont été inutiles et sont des «crimes de guerre». Pour les partisans de la décision, ils ont raccourci la guerre de plusieurs mois en provoquant la reddition du Japon et ont donc sauvé la vie de centaines de milliers de soldats américains.
1949 : Hiroshima est proclamée Cité de la Paix
RDA RFA
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.30
http://www.reporteratwork.com/viewer.php?gId_categorie=2
Le Mur de Berlin Le Mur de Berlin, nommé souvent le « Mur de la honte », est érigé en plein Berlin pendant la nuit du 12 au 13 août 1961. La République démocratique allemande (RDA) tente ainsi de mettre fin, avec l’appui du «grand frère soviétique», à l’exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d’Allemagne (RFA). Il suscite la réprobation des puissances occidentales. Le Mur, séparant physiquement la ville en « Berlin-Est » et « Berlin-Ouest », est pendant près de trente ans le symbole de la Guerre froide et de la partition de l’Allemagne à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu’un simple mur, il s’agit d’un dispositif défensif comportant deux murs avec chemin de ronde, miradors et dispositifs d’alarme. Plusieurs centaines de ressortissants de la RDA ont perdu la vie en essayant de le franchir, les gardes frontière n’hésitant pas à tirer sur les fugitifs. De grandes manifestations permettent, le 9 novembre 1989, d’abattre le « Mur de la honte ». Cet évenement a conduit à la réunification allemande. Bien que détruit presque totalement, le Mur reste un lieu de mémoire auquel plusieurs musées sont consacrés. Les cicatrices qu’il a laissées dans l’organisation urbaine de la capitale allemande ne sont toujours pas effacées en 2009. Le Mur de Berlin joue un rôle important dans la pensée et dans l’imaginaire allemand et occidental, comme en témoignent de nombreux livres et films. Le nombre exact des victimes du Mur fait l’objet de controverses : il est en effet difficile à évaluer, puisque passé sous silence en RDA.
Le mur de Berlin en chiffres zLongueur : 155 km zLongueur à la frontière entre Berlin-Est et Berlin-Ouest : 43 km zLongueur à la frontière entre Berlin-Ouest et la RDA : 112 km zLongueur de la ligne de contrôle : 124 km zNombre de chiens de garde : 600 zNombre de miradors : 302 zNombre de bunkers : 22 zQuantité de gardes positionnés à la frontière avec Berlin-Ouest :
14.000
Les fuites en chiffres personnes (surnommées «brise-murs» ) ont réussi à franchir le mur, dont 574 membres de l’Armée nationale du peuple de la RDA et de la Police du peuple. zPlus de 60.000 personnes ont été poursuivies en justice pour avoir préparé des évasions. z3.221 personnes ont été arrêtées aux abords du mur. zEnviron 1.008 personnes ont été tuées en tentant de passer le mur. zParmi ces dernières, on compte 40 enfants et adolescents, ainsi que 60 femmes. zL’âge des victimes oscille entre 1 et 86 ans. z27 policiers et gardes-frontières postés aux abords du mur ont été tués. zIl y a eu 35 tentatives de franchir le mur en y créant une brèche. z5.043
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.31
Macht, 1987, Peter klasen
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.32
Macht C’est un lieu qui ramène tous les êtres au point zéro de leur sentiment ou de leur douleur. Ici tout appelle à la réflexion ou à la pensée. Ce mur matérialise l’unité de la pensée des hommes, non pas l’idée d’un peuple ou d’une nation, mais celle qui, au-delà, trouve quelque communauté. C’est écrit en toutes langues, ils viennent de partout pour y glisser une prière, pousser un cri. Ce n’est pas un dialogue entre ceux de l’Ouest et l’Est. Ici se rencontre la difficulté de vivre ensemble. Il n’est pas seulement question de politique ou de rupture entre deux systèmes. [...] A Berlin, singulièrement, les idées d’enfermement et d’errance se relaient sans s’exclure. C’est à la fois une frontière et un fabuleux révélateur dans la mesure où il permet de cacher brutalement d’une façon chaotique et non organisée, un «message», sa colère, son désespoir. Pourquoi devant ce mur, tout à coup, a-t-on envie de parler, de crier le nom de ceux qu’on aime ou de lancer un message à l’humanité? Pourquoi? On y laisse sa trace, on délimite un territoire, on bombe le A de l’Anarchie, un coeur, «je t’aime», un personnage de bande dessinée, tout en sachant que tout est éphémère, traces, inscriptions, déclarations que personne ne lira jamais et qui seront enfin, et trés vite, oblitérées par d’autres graffitis. Des mots d’injures et d’amour voisinent avec des avis de recherches ou des slogans anti-nucléaires. Ainsi le mur devient un formidable catalyseur, le «cadavre exquis» d’une action collective dont les participants s’ignorent. «Macht»: ce seul mot, peint à la brosse en immenses lettres, se trouvait étrangement isolé sur le mur, comme si son impact et l’idée qui se dégage de sa lecture suffisait à créer de la distance et à repousser tout intervenant. «Macht», avec sa double signification «pouvoir», «puissance» / «faites», «agissez» s’imposait assez pour écarter tout profanateur et inviter à la refléxion. Peter Klasen, 1986. Extrait du livre Découvrons l’Art.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.33
I HAVE A DREAM « Je ne suis pas un peintre du désespoir. Au contraire, j’essaie constamment de trouver des énergies pour réagir et pour ne pas accepter la condition dans laquelle nous vivons. » (Peter Klasen, extrait du livre Découvrons l’art). Description: L’œuvre I have a dream illustre parfaitement ce propos. Elle peut se diviser en trois parties : X
Les colombes en plein vol la phrase en néon I have a dream les femmes en burqa Pistes d’interprétation: La phrase I have a dream (j’ai un rêve) renforce ce sentiment. Elle est empruntée d’un discours mondialement connu de Martin Luther King : I have a dream. L’emploi des néons est une constante chez cet artiste, « l’underground » des villes exerçant une étrange fascination sur lui. On peut remarquer l’opposition des valeurs d’espoir des colombes en plein vol et de l’inscription I have a dream, et celles de l’enfermement avec les femmes en burqa.
X
1963
1963, 28 août: Discours de Martin Luther King: I have a dream
1970: 1er meeting public du Mouvement de Libération des Femmes. (Université de Vincennes) Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.34
2004: Peter Klasen produit son oeuvre: I have a dream
2009
X
2009, 20 janvier: investiture du premier président noir: Barak Obama
En parallèle I have a dream est le nom du discours le plus célèbre de Martin Luther King, pasteur baptiste afro-américain. Ce message d’espoir est célèbre dans le monde entier, bien au-delà des frontières des États-Unis. Ce discours fut prononcé sur les marches du Lincoln Memorial à Washington DC le 28 août 1963 pendant la marche pour les droits civiques. Il illustre clairement le désir de voir dans le futur les Noirs et les Blancs coexister harmonieusement et vivre égaux, en paix. «Je vous le dis aujourd’hui, mes amis, bien que nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, j’ai tout de même un rêve. C’est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain. Je fais le rêve qu’un jour, cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo. Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux. Je fais le rêve qu’un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des esclaves et les fils des propriétaires d’esclaves puissent s’asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je fais le rêve qu’un jour, même l’État du Mississippi, désert étouffant d’injustice et d’oppression, soit transformé en une oasis de liberté et de justice. Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne. Je fais ce rêve aujourd’hui ! Je fais le rêve qu’un jour là-bas en Alabama, avec ses racistes vicieux, avec son gouverneur aux lèvres dégoulinantes des mots interposition et annulation; un jour au fin fond de l’Alabama les petits garçons noirs et les petites filles noires puissent joindre leurs mains avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme des frères et des sœurs. Je fais ce rêve aujourd’hui. Je fais le rêve qu’un jour chaque vallée soit glorifiée, que chaque colline et chaque montagne soit aplanie, que les endroits rudes soient transformés en plaines, que les endroits tortueux soient redressés, que la gloire du Seigneur soit révélée et que tous les vivants le voient tous ensemble.» Militant non violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté, Martin Luther King organise et dirige des actions pour défendre le droit de vote, la déségrégation et l’emploi des minorités. Martin Luther King devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964 pour sa lutte contre la ségrégation raciale. Il commence alors une campagne contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté, qui prend fin en 1968 avec son assassinat officiellement attribué à James Earl Ray, dont la culpabilité et la participation à un complot sont toujours débattues.
La Révolution iranienne de 1979 a transformé l’Iran en république islamique. En 1978, l’Iran était une monarchie constitutionnelle autoritaire pro-occidentale, sous le règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi. A la suite de la révolution, l’Iran devient une république théocratique islamique et populiste, dirigée par l’ayatollah Khomeini (un des leaders de l’opposition religieuse, qui proclame que le règne du Shah est une tyrannie). La révolution comporte deux phases : la première phase voit l’alliance des groupes religieux, libéraux et de gauche afin de chasser le Shah du pouvoir ; la seconde phase, souvent nommée Révolution Islamique, voit l’ascension au pouvoir de l’ayatollah Khomeini.
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.35
Exemples d’exercices autour de l’exposition
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.36
En décembre 2005, le magazine britannique The New Scientist relate une étude basée sur un logiciel de reconnaissance des émotions sur le visage. D’après cette étude Mona Lisa était : 83 % heureuse, 9 % écœurée, 6 % craintive 2 % en colère. Faites voter votre classe !
Que cela soit pour la Joconde ou pour la Vénus de Milo, voici quelques idées pour permettre à vos élèves de jouer avec les images. Par ajout d’éléments (Duchamp) En la mettant en situation dans des décors inédits En changeant son costume Par découpage en bandes pour l’étirer, l’agrandir, l’élargir, la rétrécir En modifiant les éléments de son visage (bouche, yeux, cou…) Par imbrication de deux portraits ou plusieurs (Rouan) En associant face et profil (Picasso) Par destruction (lacération, maculation, froissage, abrasion…) En travaillant par séries (Warhol) Par agrandissements successifs au photocopieur pour remonter jusqu’à la trame En la caricaturant (dessin de profil, exagération d’un fragment…) En découpant trois ou quatre parties, faire glisser celles-ci, les coller, les associer par un jeu graphique. En la représentant à l’aide de papier journal, de collages de papiers, d’éléments naturels… En froissant, en pliant, en photocopiant En reproduisant avec des outils différents (fusain, encre de Chine et pinceaux ou plumes, crayons de papier…)
Peter Klasen est un artiste engagé, il crée autour de ce qu’il le fascine, le dérange, le révolte. Avec vos élèves, vous pouvez créer des oeuvres autour des événements actuels avec les idées de techniques proposées ci-dessous. Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.37
Faîtes correspondre l’oeuvre et sa description
A) Visage 9
1) rouge à lèvre, trombones, disque, métre, ....
B) Venus Mécanique
2) baignoires, environnement froid
C) Enola Gay
3) colombes, femmes en burqa
D) I have a dream
4) rasoir, bandelettes sanglantes, avant-pendant-aprés
E) Shock Corridor dead end
5) mot écrit en grosse brosse
F) Macht
6) ventilateur rouge et écritures japonaises
G) Echos de la semaine
7) morceaux de camion de sapeurs-pompiers
H) Disque
8) fer à repasser, visage de femme, chemise rayée, robinet, ...
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.38
Joignez les dates avec les bons évènements.
A) 1935
1) Emergence du Pop Art en Amerique
B) 1945
2) Construction du Mur de Berlin
C) 6 août 1944
3) Naissance de Peter Klasen
D) 1960
4) Fin de la Seconde Guerre Mondiale
E) 1960
5) Une bombe atomique est larguée sur Hiroshima
F) 1961
6) Chute du Mur de Berlin
G) 1963
7) Investiture du premier Président noir en Amérique: Barak Obama
H) 1970
8) Emergence de la Figuration Narrative
I) 1986
9) Martin Luther King prononce son discours le plus célébre : I have a dream
J) 1989
10) Premier meeting public du Mouvement pour la Liberté des Femmes
K) 2001
11) Catastrophe nucléaire de Tchernobyl
L) 2009
12) Attentats contre les tours du World Trade Center
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.39
Remets les mots ci-dessous à leur bonne place dans le discours de Martin Luther King : I Have a dream.
nation - égaux - propriétaires - fraternité - liberté - racistes - ensemble- rêve - esclaves - justice - gloire
«Je vous le dis aujourd’hui, mes amis, bien que nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, j’ai tout de même un .......... C’est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain. Je fais le rêve qu’un jour, cette .............. se lève et vive sous le véritable sens de son credo. Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés ................. Je fais le rêve qu’un jour, sur les collines rouges de la Géorgie, les fils des .................... et les fils des ................. d’esclaves puissent s’asseoir ensemble à la table de la ..................... Je fais le rêve qu’un jour, même l’État du Mississippi, désert étouffant d’injustice et d’oppression, soit transformé en une oasis de ............. et de .................... Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne. Je fais ce rêve aujourd’hui ! Je fais le rêve qu’un jour là-bas en Alabama, avec ses ..................... vicieux, avec son gouverneur aux lèvres dégoulinantes des mots interposition et annulation; un jour au fin fond de l’Alabama les petits garçons noirs et les petites filles noires puissent joindre leurs mains avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme des frères et des sœurs. Je fais ce rêve aujourd’hui. Je fais le rêve qu’un jour chaque vallée soit glorifiée, que chaque colline et chaque montagne soit aplanie, que les endroits rudes soient transformés en plaines, que les endroits tortueux soient redressés, que la ............ du Seigneur soit révélée et que tous les vivants le voient tous .................»
Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.40
1) Situez l’ancienne capitale du Reich : Berlin 2) Coloriez en rouge la ligne qui représente le mur de Berlin 3) Rejoigniez les drapeaux aux zones auxquelles elles correspondent 4) Complétez les lignes en pointillées (il y en a deux) 5) Apposez le symbole du grillage ( ) à la bonne frontière
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Cahier de documentation 2009 Peter Klasen p.41
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