LE MAGAZINE DES RÉALISATIONS ET DES ENJEUX DE SODEARIF
NUMÉRO 2 - NOVEMBRE 2014
SODEARIF VU PAR ISABELLE VALLENTIN
ÉCHANGES CONSTRUCTIFS GRAND ANGLE PICARDIE, TERRAIN D’ENTENTE ENTRETIEN AVEC HARDEL + LE BIHAN
sommaire LIVRAISONS
P.4-5 Projets réalisés ACTUS
P.6-7 Projets en cours SODÉARIF VU PAR...
P.8-11 Isabelle Vallentin GRAND ANGLE
P.12-15 Sodéarif en Picardie ENTRE NOUS
P.8-11
P.12-15
P.16-17 Le développement de fonciers diffus L’ENTRETIEN
P.18-21 Mathurin Hardel & Cyrille Le Bihan NOUVEAUX HORIZONS
P.22-23 Sodéarif acteur engagé
P.18-21
opus
NUMÉRO 2
Ligne éditoriale : Thierry Roulet (Directeur Général Sodéarif) et Astrid Chenard (Directrice Marketing et Communication Sodéarif). Rédacteurs : Astrid Chenard - Julien Auger (agence Kikaya) - Caroline Lechantre (agence Kikaya). Contributeurs / Merci à : Mathurin Hardel & Cyrille Le Bihan (Hardel+Le Bihan) - Isabelle Vallentin (Sequano) - Chantal Riutort (Sodéarif) - Antoine Karam (Sodéarif) - David Marquet (Sodéarif). Conception : Agence Kikaya . Direction de création : Hugues Dequiedt (agence Kikaya). Direction Artistique : Emilien Lubienski (agence Kikaya). Coordination : Briac de Fouchier (agence Kikaya). Crédits photographiques : Sodéarif. Photo de couverture : Molitor, Paris 16e - Antoine Alvès.
l’édito Thierry Roulet Directeur Général
Au cours des dix premiers mois de l’année, Sodéarif a livré une vingtaine d’opérations dont la grande diversité, tant en termes de clients que de produits ou de taille, témoigne des savoir-faire de notre entreprise. Ainsi, les bâtiments Rezo et Strato à Pont Cardinet, la Piscine Molitor dans le 16e arrondissement de Paris ou encore l’immeuble New Time sur l’île de la Jatte constituent de nouvelles et très belles références. Le succès que nous avons remporté en partenariat avec trois bailleurs sociaux (Sogemac, Vilogia et France Habitation) suite à la consultation lancée par l’Etablissement Public de Paris-Saclay pour la construction d’un millier de chambres pour étudiants à Gif-sur-Yvette, va nous permettre de conforter notre position d’acteur majeur sur le secteur des résidences gérées, avec plus de 1 500 logements développés chaque année. Nos programmes s’inscrivent dans un contexte toujours plus exigeant en matière d’insertion urbaine, de qualité d’usage, de performance énergétique et de maîtrise des coûts. Les équipes de Sodéarif sont ainsi mobilisées chaque jour avec l’appui des structures de Bouygues Bâtiment Ile-de-France pour trouver les solutions les mieux adaptées aux besoins de nos clients et des collectivités. C’est avec cette exigence que nous développons également de nouveaux produits, comme le concept de résidence intergénérationnelle que nous avons présenté lors du dernier congrès USH. Tout cela, nous ne pouvons le réaliser que grâce à un véritable ancrage local. La nouvelle organisation territoriale de notre pôle logement multi-produits et l’ouverture d’une agence en Picardie, basée à Compiègne, témoignent de notre volonté d’être au plus près des acteurs qui, tous les jours, font la ville. Bonne lecture.
Paris 17e
L’IMMEUBLE REZO SE DEVOILE Au cœur du 17e arrondissement, ce nouvel immeuble de bureaux réunit à lui seul plusieurs singularités qui s’opposent, pour mieux s’additionner, aussi percutantes qu’un oxymore. Avec ses 130 mètres de long, ses 17 mètres de large, l’immeuble développe 2 000 m² par plateau, éclairés par des fenêtres de 1,80 mètres de hauteur. Son gabarit solide et trapu est néanmoins nuancé par cette carapace délicate qui le nimbe de bas en haut. Vendu en VEFA par la SCI Pereire Cardinet (composée de Sodéarif et de la SNEF) à Tishman Speyer, il est, avec Strato, l’un des premiers immeubles livrés à Paris bénéficiant de la triple certification/label : « NF bâtiments tertiaires » démarche HQE, BREEAM « Very Good » et label BBC-Effinergie. L’immeuble Rezo, d’une surface totale de 16 500 m², est occupé depuis sa livraison par Klesia. Client : Tishman Speyer - Architecte : Anne Demians Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France – Construction Privée
Pantin - 93
LIVRAISONS
UN NOUVEAU QUARTIER AU CŒUR DES QUATRE-CHEMINS
Bobigny - 93
UNE RESIDENCE AXEE SUR LA QUALITE D’USAGE Le bâtiment de 51 logements collectifs sociaux s’insère parfaitement dans le tissu urbain tout en privilégiant une forte qualité d’usage. La conception architecturale a été menée dans le cadre d’une démarche de concertation, au sein d’ateliers avec la municipalité et les riverains. Les hauteurs progressives permettent d’opérer une transition harmonieuse entre le tissu pavillonnaire et l’avenue Paul Vaillant Couturier, enserrant un cœur d’îlot paysagé. Un élégant socle en béton matricé surélève le bâtiment et préserve l’intimité des logements. Une double peau offre de généreux espaces extérieurs aux résidents : terrasses, balcons, loggias. De nombreux logements sont traversants ou bénéficient d’une double, voire d’une triple orientation. L’immeuble, certifié Habitat & Environnement Profil A, option BBC Effinergie a été livré à l’OPH de Bobigny, sans réserve. Client : OPH de Bobigny Architectes : Bernard Valero et Frédéric Gadan Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-deFrance - Habitat Social
opus - numéro 2
Sodéarif a réalisé un nouvel ensemble mixte de logements sociaux et libres, rue Gabrielle Josserand, comprenant la création d’une voie nouvelle baptisée par la ville de Pantin rue de la Petite Prusse. Le foncier, acquis initialement par l’EPFIF, était occupé par d’anciens bâtiments qui ont nécessité d’importants travaux de désamiantage et de dépollution. Sodéarif a travaillé en partenariat étroit avec la ville pour mener à bien cette opération complexe et a missionné la Semip (la Sem d’aménagement de Pantin) pour concevoir l’aménagement de la voie nouvelle. Ce projet, sur lequel la charte de qualité des logements de la ville a été appliquée, comprend 97 logements sociaux PLS et PLUS vendus en VEFA à Efidis et 108 logements en accession dont les droits à construire avaient été cédés à Bouygues Immobilier. Les trois bâtiments répondent aux normes BBC et sont certifiés Habitat et Environnement. Client : Efidis - Architecte : Cabinet Boisseson, Dumas, Vilmorin et Associés - Entreprise générale : Brézillon
Paris 16e
POOL, ART, LIFE POUR LA NOUVELLE PISCINE MOLITOR
Client : Colony Capital - Architectes : Alain Derbesse, Jacques Rougerie et Associés et Alain-Charles Perrot (ACMH) Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France Rénovation Privée
Montreuil - 93
RENAISSANCE POUR LES « CERAMIQUES » En 2009, sous l’impulsion de la mairie, Sodéarif imagine avec l’agence Canal Architecture sur un ancien site industriel de Saint-Gobain, un programme marqué par la mixité. Baptisé « les Céramiques », ce projet constitué de 6 bâtiments aux architectures complémentaires et aux fortes ambitions environnementales (bâtiments BBC et système de rafraîchissement innovant par « puits franciliens »), traversé par deux sentes piétonnes végétalisées, crée un véritable quartier vert, convivial et qualitatif. Associée à Altarea Cogedim, qui a développé les 66 logements en accession, Sodéarif a livré une résidence pour étudiants de 111 studios à RSF, un ensemble de 23 logements sociaux à Immobilière 3F et un immeuble de bureaux de 1 485 m² utiles à la Fondation ATD Quart-Monde, qui en a fait son siège France. Cette opération apporte un nouveau souffle à ce quartier. Clients : Immobilière 3F, RSF, Fondation ATD QuartMonde - Architecte : Canal Architecture - Entreprise générale : Brézillon
Gennevilliers - 92
LA RESIDENCE LAROSE ACCUEILLE LES ETUDIANTS L’arrivée de la ligne de tramway T1 à Gennevilliers a permis à Sodéarif, sur un terrain propriété de la Semag 92, de développer une résidence pour étudiants. Ce projet a été largement soutenu par la ville de Gennevilliers. Le bailleur social Logistart s’est intéressé au site et s’est associé au gestionnaire Arpej pour gérer cette résidence. La résidence de 171 logements étudiants, conçue par l’agence d’architecture C&D Carril, est labellisée BBC et certifiée Habitat et Environnement. Les espaces à rez-de-chaussée vitrés sur une double hauteur offrent de spacieux espaces communs aux résidents avec notamment une terrasse sur jardin. Les logements ont été livrés sans réserve dans le respect d’une grande qualité de réalisation. Client : Logistart - Architecte : Agence C&D Carril Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France - Habitat Social
LIVRAISONS
Inaugurée en 1929, Molitor a été pendant 60 ans la piscine la plus courue de Paris. Fermé en 1989 et classé aux monuments historiques, le complexe renaît, pour offrir à ses clients un hôtel 5* opéré par MGallery, une marque du groupe Accor, un restaurant et un Centre de Santé Active, sur une surface de 13 000 m². Le groupement, composé de Colony Capital (en tant qu’investisseur), Sodéarif (en tant que promoteur) et Accor, a remporté la consultation lancée par la mairie de Paris en 2007, portant sur une réhabilitation respectant l’ensemble des éléments architecturaux d’origine en reconstruisant les deux bassins emblématiques d’hiver et d’été. Le respect de l’esprit Molitor et de la vocation sportive du quartier ont guidé en permanence la conception du projet, réalisé par un groupement d’architectes composé de 3 agences.
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Pantin - 93
AMENAGEMENT DU PLUS GRAND DATACENTER D’EQUINIX EN FRANCE Le 31 juillet 2012, dans le cadre d’une VEFA, Sodéarif livrait à Equinix, un des leaders mondiaux de l’hébergement informatique, la première phase des aménagements (4 000 m²IT) de leur plus grand datacenter en France. Depuis juillet 2014, nos équipes répondent aux besoins de la deuxième phase des aménagements (2 000 m²IT). Le site est équipé des dernières innovations technologiques, tant pour la sécurité que le refroidissement ou la connectivité. A terme, ce datacenter pourra accueillir 12 000 m²IT. Livraison prévue en juin 2015
ACTUS
Investisseur / Exploitant : Equinix Architecte : Reid Brewin Architectes Entreprises : Brézillon et Bouygues Energies et Services
Conflans-Sainte-Honorine - 78
REQUALIFICATION D’UNE FRICHE
L’opération multi-produits, située sur un site ayant appartenu à Alcatel, prévoit la réalisation d’un ensemble immobilier de plus de 20 000 m² qui regroupera autour de voies nouvelles et d’un parc de 3 500 m², une résidence pour personnes agées de 84 logements avec services associés, gardien, espaces de restauration et de bien-être, des logements locatifs libres, des logements en accession à la propriété réalisés par Cogedim et Polycités ainsi que des logements sociaux. La conception architecturale des cabinets BDVA et Audoin permet le développement de typologies de bâtiments très variées. L’opération, par sa diversité, est adaptée au parcours résidentiel des futurs habitants du quartier. Livraison de la première tranche prévue en octobre 2015 Clients : Moulin Vert, Vilogia, A Plus Finance - Architectes : BDVA et Cabinet Audoin - Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France - Habitat Résidentiel
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Paris 18e
TRANSFORMATION D’UN ANCIEN SITE INDUSTRIEL Au cœur du 18e arrondissement, sur un site industriel construit au début du 20e siècle pour la société laitière Maggi, Sodéarif réalise une opération caractérisée par la grande diversité des produits comprenant une partie réhabilitée et une partie neuve en cœur d’îlot, pour une surface totale d’environ 18 500 m². Le bâtiment, réhabilité par les agences d’Eddy Vahanian et de Marc Younan, intègre 85 logements sociaux, une crèche de 40 berceaux ainsi qu’un commerce de 1 750 m² sur deux niveaux. La partie neuve, conçue par l’atelier d’architecture Serge Hoffmann, comprend 62 logements locatifs libres et un EHPAD de 130 lits. Pour répondre aux fortes attentes de la mairie de Paris en matière de cohérence architecturale de l’ensemble immobilier, chacun des bâtiments intègre des éléments qui rappellent la façade voisine. Livraison prévue en septembre 2016 Clients : Paris Habitat, La Française REM, SwissLife REIM, AEW Europe pour le compte d’un investisseur Architectes : Agences d’Eddy Vahanian et de Marc Younan et Atelier d’architecture Serge Hoffmann Entreprises générales : Bouygues Bâtiment Ile-deFrance - Habitat Résidentiel et Brézillon
Montigny-le-Bretonneaux - 78
LE QUARTIER DU VELODROME SE DEPLOIE Sodéarif réalise un nouveau quartier autour du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le quartier présente une programmation mixte composée de 830 logements thématiques dédiés aux étudiants, jeunes actifs et chercheurs, mais aussi des commerces, un ensemble hôtelier 2* et 3* de 180 chambres et un immeuble de bureaux « Keirin » de 7 700 m² en cours de commercialisation. Le programme, développé en conception/construction, impliquant dès le début la ville, la communauté d’agglomération, les équipes de maîtrise d’œuvre et l’entreprise générale, a permis une pleine cohésion entre tous les projets et assuré une fiabilité technique et économique durant toute la durée du projet. Les différents programmes ont été vendus en état futur d’achèvement à des bailleurs ou investisseurs, mobilisés très en amont, afin de permettre une parfaite adéquation entre le projet architectural et la gestion future des bâtiments. Livraisons prévues de novembre 2014 à mai 2016 Clients : Efidis, Osica, Reside Etudes, Espacil Habitat, Foncière Patrimonia, Hôtels Services International - Architectes : Brossy & Associés, BDVA et Quadrifiore - Entreprises générales : Bouygues Bâtiment Ile-de-France – Habitat Social, Construction Privée et Brézillon
Rosny-sous-Bois - 93
Saint-Germain-Laval - 77
UNE VEFA DE LOGEMENTS SOCIAUX EN ZONE PERIURBAINE L’architecture de la résidence, à mi-chemin entre le collectif et l’individuel, se caractérise par des bâtiments bas s’articulant en « U » autour d’un vaste espace commun extérieur accueillant potagers, jardins privatifs et jeux de boules. Les logements sont accessibles depuis des coursives extérieures en bois qui donnent à la résidence un style soigné proche d’un béguinage. 45 logements familiaux, dont une vingtaine est adaptée aux PMR, permettent de faciliter l’accueil de personnes âgées et de créer une mixité avec les foyers attendus par ailleurs. L’optimisation du programme et de la construction a rendu possible un montage en VEFA initié par Sodéarif au profit de Trois Moulins Habitat, dans une zone où les niveaux de subventions rendent habituellement ce genre de réalisation plus complexe. Livraison prévue en juin 2015 Client : Trois Moulins Habitat (groupe Polylogis) Architecte : Loïc Richalet Architecte Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France - Habitat Social
Sur d’anciennes friches appartenant à la SNCF et RFF, la SA Providence de la Mare Huguet constituée de Sodéarif et de la Semro, a lancé les premières opérations de logements de la ZAC, les lots 2, 3 et 6. Les architectes Atelier de Midi et Francois de Alexandris ont travaillé à la conception de programmes orientés vers la qualité d’usage des futurs habitants de l’éco-quartier et le respect de l’environnement. A ce titre, les bâtiments seront raccordés au futur réseau de géothermie de la ville et bénéficieront de planchers chauffants. Des noues seront aménagées au sein des deux programmes afin d’assurer une gestion écologique des eaux pluviales. Le lot 6 comprenant 344 chambres étudiants a été vendu en VEFA par Sodéarif à Réside Etudes et les lots 2 et 3 représentant 113 logements sociaux cédés en VEFA à Immobilière 3F. Livraison prévue en décembre 2015 Clients : Réside Etudes, Immoblière 3F - Architectes : Atelier de midi et Francois de Alexandris - Entreprise générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France – Habitat Social
ACTUS
LA ZAC DE LA MARE HUGUET PREND FORME
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Sequano & Sodéarif : Échanges constructifs SODÉARIF VU PAR...
Isabelle Vallentin, Directrice Générale de Sequano, passe en revue les liens qui unissent Sodéarif et cet important acteur de la région parisienne, entre confiance réciproque et complémentarité.
Sequano, un acteur solidement implanté La Seine-Saint-Denis se situe au troisième rang en termes de flux d’investissements d’immobilier d’entreprise en Ile-de-France, avec un volume d’investissement de l’ordre de 1,2 milliard d’euros - soit près de 15% des investissements franciliens. C’est sur ce territoire particulièrement porteur qu’officie Sequano Aménagement, acteur incontournable du département. Issue du rapprochement en 2009 de la Sidec et de la Sodédat 93, cette société d’économie mixte s’emploie au développement de projets d’aménagement, de renouvellement urbain et de construction dans tout le département de la Seine-Saint-Denis mais aussi dans les Yvelines, l’Oise et le Val d’Oise. Elle opère en coopération étroite avec les collectivités et des opérateurs privés comme Sodéarif. Son capital est majoritairement détenu par les collectivités locales, Seine-SaintDenis en tête. « Notre intervention va du regroupement foncier à la production de logements, de bureaux ou d’équipements publics, en passant par des études urbaines ou la définition d’objectifs de développement durable ou de typologie des logements à construire », explique Isabelle Vallentin, Directrice Générale de Sequano depuis 2012. « Nous fixons les orientations en matière de programmation, dans le souci constant d’une harmonie des quartiers dont nous avons en charge l’aménagement », précise cette urbaniste, diplômée de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Sequano affiche une cinquantaine d’opérations menées en Ile-de-France et dans un Grand Paris qui peut aller jusqu’en Picardie.
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Une vision commune, des expériences complémentaires Sans compter son aptitude à proposer des montages innovants qui nous aident à faire aboutir les projets ». Cet apport a ainsi été perceptible dans le projet d’aménagement des Docks de SaintOuen. « L’expérience qu’avait déjà Sodéarif dans ce domaine, nous a permis de travailler ensemble pour réussir un projet ambitieux de mutualisation du stationnement ».
« Sodéarif a montré qu’elle pouvait comprendre nos objectifs »
SODÉARIF VU PAR...
Les premiers contacts entre Sequano et Sodéarif ont eu lieu il y a environ sept ans, avant même le regroupement de la Sidec et de la Sodédat 93. « Ces contacts se sont noués naturellement, sur des territoires où nous travaillions en parallèle, et Sodéarif a montré qu’elle pouvait comprendre nos objectifs », témoigne Isabelle Vallentin. Aujourd’hui, les équipes se connaissent bien et travaillent en confiance. « Nous partageons la même préoccupation : trouver le meilleur montage pour développer un territoire ». Ces relations prennent la forme d’un rapport classique de client à fournisseur, comme pour l’immeuble Papillon à Bobigny ou sur les Docks de Saint-Ouen, mais aussi de partenariats en amont des projets, comme celui de la ZAC de Noisy-le-Sec. « Sodéarif a, comme nous, une vision transversale des projets et est à l’écoute des préoccupations des collectivités et des élus. Avec son double rôle de développeur et de promoteur, elle est capable de conduire des opérations complexes, avec plusieurs destinations immobilières.
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Immeuble de bureaux Le Papillon, Bobigny ZAC Jean Rostand Brenac & Gonzalez
Opération multi-produits, Saint-Ouen ZAC des Docks Brenac & Gonzalez
Une sensibilité partagée au développement durable En matière de développement durable, cette communauté de vision est également perceptible. « Le développement durable est un sujet très important pour nous. Il s’agit de réfléchir à une manière de travailler et d’habiter plus confortablement, souligne Isabelle Vallentin. Dans ce domaine, nous avons trouvé en Sodéarif un partenaire à l’écoute, ouvert à l’innovation et force de proposition. À Bobigny nous souhaitions la construction d’un immeuble de bureaux offrant des charges minimales pour les locataires. Nous avons beaucoup travaillé à leur optimisation, notamment sur le plan énergétique. Le bâtiment utilisera l’énergie souterraine renouvelable et inépuisable, grâce à des sondes géothermiques à 100 mètres de profondeur, pour réguler les températures et générer à la fois de la ventilation et du chauffage. Aux Docks de Saint-Ouen, dans le cadre d’un éco-quartier, le lot attribué à Sodéarif pour des logements sociaux a permis de devancer les normes environnementales RT 2012, grâce au système de chauffage développé. Les parkings ont été mutualisés et une collecte des ordures par aspiration pneumatique a été mise en place ».
SODÉARIF VU PAR...
Opération d’aménagement, Noisy-le-Sec - Myriam Szwarc
Un développement dynamisé par le Grand Paris Avec le Grand Paris, le développement et le renouvellement urbain de la Seine-Saint-Denis prennent une nouvelle dimension. « Le renforcement des infrastructures de transport dans notre zone d’intervention, avec le prolongement de la ligne 14 du métro, l’aménagement du secteur du canal de l’Ourcq ou encore l’instauration de lignes de bus à haut niveau de service, va largement structurer notre action », avance la directrice générale de Sequano. Les transports constituent un élément clé qui entre dans une démarche globale : préserver – ou restaurer – une mixité immobilière. « La ville n’est pas unique : des populations diverses doivent cohabiter. Il faut trouver les investisseurs susceptibles d’être intéressés, c’est une bataille dans laquelle Sodéarif peut nous aider, grâce à son savoir-faire », indique encore Isabelle Vallentin, qui évoque notamment les compétences acquises par Sodéarif sur le segment des résidences gérées à destination des personnes âgées ou des étudiants. De son côté, Sequano reste attentif aux solutions trouvées sur d’autres territoires. « Nous avons été très intéressés par l’expérience menée à Hammerby, en Suède, où la combustion des ordures ménagères produit une énergie utilisée pour le chauffage urbain. C’est une piste à l’étude à Saint-Ouen, où coexistent une usine pour le chauffage urbain et une autre pour le traitement des ordures ménagères ». La société d’aménagement a d’autres sources d’inspiration : le quartier de Haffen City, développé au bord de l’Elbe à Hambourg, mais aussi des expériences menées à Marseille ou Londres… De quoi alimenter de futurs projets et d’autres collaborations avec Sodéarif.
Opération multi-produits, Les Céramiques, Montreuil Canal Architecture
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Opération multi-produits, Les Céramiques, Montreuil - Canal Architecture
GRAND ANGLE
Résidence pour étudiants, Margny-lès-Compiègne - Hubert Godet
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Picardie, terrain d’entente
Inventivité, polyvalence, connaissance des enjeux et des acteurs locaux … Forte de nombreux atouts, l’agence Sodéarif Picardie a l’ambition de participer activement à l’évolution de ce territoire.
La force de la proximité « En étant sur place, nous faisons partie du paysage, on recueille beaucoup plus d’informations, on comprend mieux les besoins, on apporte des solutions vraiment adaptées permettant de mener plus facilement à terme les projets ». Pour Chantal Riutort, directrice de l’agence que Sodéarif a récemment ouverte en Picardie, c’est clair : l’ancrage local constitue une réelle valeur ajoutée. « Cela permet de travailler beaucoup plus en profondeur avec les élus, patrons d’entreprises locales, architectes… Ils disposent désormais d’interlocuteurs bien identifiés », assure cette femme d’expérience, dynamique et réfléchie. Installée à Compiègne et opérationnelle depuis avril, l’agence couvre la région picarde et le Grand Roissy. Cette implantation a anticipé sur une réorganisation plus large puisque, depuis juillet, c’est toute l’activité logements et multi-produits de Sodéarif qui a évolué vers une organisation par territoire.
Chantal Riutort
Directrice de l’agence Sodéarif Picardie
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Immeuble de bureaux Horizon, Margny-lès-Compiègne - Hubert Godet
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L’appui d’un acteur historique À Compiègne, l’agence est donc animée par Chantal Riutort, secondée par Vincent Duquenne. Leur présence s’appuie sur un puissant relai local : la société de construction Brézillon, entrée dans le giron de Bouygues il y a une vingtaine d’années mais qui conserve une identité picarde très forte. « Brézillon, dont le siège social abrite les bureaux de l’agence, connaît très bien le territoire et bénéficie d’une excellente réputation, doublée d’un réseau étoffé. Nous travaillons en étroite coopération avec ses équipes, notamment Pascal Lambillotte, son Directeur Général Adjoint Bâtiment », se félicite Chantal Riutort. Les acteurs locaux apprécient. « L’implantation d’une équipe de Sodéarif à Compiègne témoigne de leur attachement, de leur intérêt pour le territoire picard », estime Philippe Gendre, directeur général d’Amiens Aménagement.
GRAND ANGLE
Une dynamique prometteuse La présence de Sodéarif en Picardie n’est pas nouvelle. Au total, onze projets ont d’ores et déjà été développés, cinq dans la Somme et six dans l’Oise. Ainsi, à Amiens ont été réalisés, sur la Zac de la gare, un hôtel Campanile, deux immeubles de bureaux ainsi qu’un parking de 850 places tandis que dans l’Oise, au-delà du siège de Brézillon et d’une résidence pour étudiants et de l’installation de l’ESCOM à Compiègne, des logements ont été livrés à Bornel et à Sempigny, tandis qu’un ensemble de 45 logements a été construit au cœur de Ressons-sur-Matz. Mais le potentiel paraît intact. « C’est une zone très intéressante avec de forts éléments de dynamisme, notamment liés à l’enseignement supérieur, qu’il s’agisse de l’UTC de Compiègne, de l’Institut Lassalle à Beauvais ou des Universités à Amiens. Il y a aussi le développement de l’aéroport de Beauvais et la prochaine restructuration du site de l’hôpital nord d’Amiens », souligne Chantal Riutort.
Immeuble de bureaux, Amiens Hubert Godet et Atelier Gasnier Gossart
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Logements, Ressons-sur-Matz - Jean-Claude Delorme
Ecoute, ténacité et créativité Néanmoins, le territoire réclame tout le savoir-faire des équipes de Sodéarif. « L’enjeu n’est pas la disponibilité des terrains comme en région parisienne : c’est l’équilibre financier qui est parfois plus délicat », a constaté Chantal Riutort. Pour attirer et convaincre les investisseurs, il faut trouver le bon produit. Dans ce contexte, la force de Sodéarif, c’est notamment sa capacité à proposer des offres multi-produits.
Une vision unique Le souci de l’architecture joue aussi un rôle essentiel. « Sodéarif fait preuve dans ce domaine d’une ouverture d’esprit, d’une sensibilité qui nous rapprochent, souligne Philippe Gendre, d’Amiens Aménagement. C’est très important car chaque projet constitue une référence pour le terrain voisin à vendre. Il va, dans bien des cas, donner le ton à un quartier, le valoriser ou pas, s’inscrire dans une cohérence d’ensemble, sous l’autorité de l’urbaniste ». Chaque projet porte en lui des enjeux à l’échelle de la ville, voire de la région. Et cela, seule une bonne connaissance du terrain permet de l’appréhender.
Une résidence intergénérationnelle pour la Zac Intercampus à Amiens Grâce à l’expérience acquise en région parisienne dans les résidences gérées et plus récemment dans les résidences intergénérationnelles, Sodéarif a proposé l’intégration au projet d’aménagement de la Zac Intercampus à Amiens d’une résidence prévue pour l’accueil et l’échange entre différentes générations. « Sodéarif a apporté le concept et nous avons
THIERRY FISTAROL DG délégué de Brézillon
UN INTERLOCUTEUR DE CHOIX « Brézillon est présent en Ile-de-France sur ses deux spécialités du Génie Civil Industriel & Environnement et de la Réhabilitation de logements et ajoute en Picardie le métier du Bâtiment neuf. Sa ligne stratégique se décline sur 3 approches clés : - l’apport de services, - le partenariat de conception, - le développement immobilier. Nos clients et les élus locaux nous avaient exprimé leur attente forte d’une offre Brézillon en développement immobilier, à l’instar de ce que pouvaient proposer certains de nos concurrents. C’est pourquoi nous avons, avec Jean-Christophe Perraud (PDG de Brézillon) soutenu le projet de création d’une agence Sodéarif à Compiègne. Aujourd’hui, que ce soit pour les concepteurs, les aménageurs et les utilisateurs, l’expertise spécifique de Sodéarif, avec cette implantation au plus proche de nos clients, vient enrichir notre offre de services et nous permet d’accompagner les collectivités locales dans le développement de leurs territoires ».
ensemble convaincu la ville de la justesse de cette proposition », indique Philippe Gendre, directeur général d’Amiens Aménagement. Ce type de résidence, que Sodéarif et Bouygues Bâtiment Ile-de-France entendent désormais promouvoir et dont ils ont présenté le concept lors du congrès USH en septembre, prévoit des espaces communs et des équipements collectifs (salle commune, médiathèque, laverie ou même potager) qui favorisent les échanges, tissent des liens entre des personnes âgées, des étudiants et des actifs. « Cette petite ville dans la ville constitue une réponse intéressante aux enjeux de la mixité et du vivre ensemble », ajoute Philippe Gendre.
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« Nous apprécions de travailler avec des acteurs capables de monter des projets complexes, de proposer des solutions ad hoc et réalistes, de mêler du logement social avec des programmes d’accession à la propriété - mais aussi d’innover, avec des résidences intergénérationnelles par exemple. C’est une idée que nous avons retenue pour Amiens Intercampus et qui nous intéresse beaucoup », indique Philippe Gendre. Une préoccupation que partage Chantal Riutort : « notre rôle est de trouver le bon usage pour les terrains à construire. Nous agissons sur des villes de taille moyenne, les usages doivent être variés. Par exemple, à Compiègne, sur les nombreux terrains disponibles autour de la gare, nous pourrions sans doute développer une résidence étudiante, mais aussi s’ouvrir à d’autres produits, pourquoi pas à destination des jeunes actifs en mobilité ou des intervenants de l’UTC ». Être inventif et à l’écoute des élus et des acteurs de la ville sont des atouts indéniables pour mener un dossier à terme. Mais la ténacité également. « Faire émerger un projet demande souvent plus de temps qu’en Ile-de-France », indique Chantal Riutort.
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ENTRE NOUS
Le développement de fonciers diffus Entretien avec David Marquet & Antoine Karam
Ce sont les orpailleurs de Sodéarif, ceux qui dénichent de nouveaux sites à exploiter, hors des circuits traditionnels. Pour OPUS, ils décrivent un processus complexe et passionnant, à l’origine parfois d’importants projets.
Un énorme potentiel « Notre mission, c’est de trouver des terrains issus du secteur diffus. Il peut s’agir d’un garage qui ferme, d’une clinique qui déménage, d’une imprimerie dont le patron part en retraite », explique David Marquet, Directeur Délégué Développement et Foncier. Une mine d’or, pour qui sait chercher. Mais aussi un vrai travail de fourmi, qui requiert expérience, capacité de persuasion, ténacité autant qu’autonomie et créativité. L’activité générée par ce pôle est devenue significative, avec entre treize et dix-huit opérations mises en route chaque année. « Les sources institutionnelles de terrains à
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construire ne représentent que 20% des opérations. En réalité, l’essentiel provient du secteur diffus avec des opérations souvent de taille plus réduite », souligne David Marquet. Un tel potentiel ne doit donc pas être négligé. Au rang des opérations générées par l’équipe figurent des sujets aussi variés que la rénovation du centre ville de Ressons-sur-Matz en Picardie, l’acquisition de la concession Renault rue de la Pompe dans le 16e arrondissement de Paris ou encore le projet multi-produits du Boulevard Ornano dans le 18e. « Avec 85 millions d’euros de vente, il s’agit de la plus importante opération en cours dans cet arrondissement de la capitale », se félicite David Marquet.
La passion au quotidien Pour explorer ce gisement, Sodéarif a donc créé en 2008 une équipe spécifique. De 4 personnes à ses débuts, elle comprend aujourd’hui 9 membres. Avec des profils variés mais qui ont un point commun : l’expérience. « La moyenne d’âge de l’équipe est de 49 ans », observe David Marquet. Parce que la tâche est délicate… et de longue haleine. Deux à trois ans sont souvent nécessaires depuis le moment où le terrain est identifié et jusqu’a la signature de la promesse de vente. Et la concurrence est rude, avec des promoteurs qui ont souvent un maillage territorial très fin et peuvent faire de la prospection systématique. « Notre force, c’est de Opération multi-produits, Le Perreux-sur-Marne nous intéresser à des terrains qui n’attirent pas forcément nos Ateliers 115 concurrents et de parvenir à monter une offre séduisante en apportant un regard différent, souligne David Marquet. Par C’est là qu’intervient le savoir-faire de l’équipe. C’est son emexemple, nous avons acquis un terrain situé dans une zone pathie, sa capacité à se mettre à la place du vendeur potentiel très recherchée mais bruyante. Nous avons pu le valoriser en qui va permettre de trouver les bons arguments et les bonnes proposant notamment des logements à usage temporaire solutions. Cela prend souvent du temps. « Nous avons fréquempour salariés en mobilité, moins sensibles au bruit que des ment affaire à des particuliers, qui ont besoin d’avoir confiance. familles ». Il s’agit bien de convaincre le propriétaire qu’il prend la bonne décision », témoigne Antoine Karam. Ainsi, ce commerçant qu’il Chaque membre de l’équipe a son réseau d’apporteurs a aidé à trouver un nouvel emplacement, ou ces deux familles d’affaires : notaires, agents immobiliers, bien sûr, mais pas qui ne s’entendaient pas sur le sort d’un ancien garage détenu seulement. « Un réseau se construit chaque jour : tout en commun et qu’il a su persuader de vendre plutôt que de louer. le monde peut être un potentiel apporteur d’affaires. Il faut être constamment à l’écoute », témoigne Antoine Karam, Directeur Foncier. Ce fin connaisseur du métier se souvient d’une conversation saisie lors de la cérémonie des vœux du maire d’une ville des Hauts-de-Seine ou de discussions parfois fructueuses avec des gardiens Dans ce processus, le projet prend une importance capitale… Par d’immeubles. « L’information peut être de nature très exemple, dans le cadre de la cession d’un terrain à Malakoff, il a fallu diverse, confirme David Marquet. Il peut s’agir d’une trois ans de montage pour trouver les bonnes idées, puis les solutions adresse, d’un numéro de téléphone ou d’une simple pour les mettre en œuvre, en intégrant au projet un parc de stationphoto. Il faut dès lors être très réactif, analyser très nement, un centre médical et une résidence pour personnes handivite cette information et savoir comment l’exploiter ». capées, tout en obtenant du Conseil Général une dérogation afin de déplacer un centre de loisirs pour enfants. « La connaissance du terrain, Le plus souvent, il s’agit de terrains qui ne sont la compréhension des enjeux locaux et des attentes des propriétaires, pas en vente et il faut convaincre les propriédes investisseurs et de la collectivité, sans oublier la capacité à trouver taires de se séparer de leur bien. « Il est parfois des solutions créatives pour mener les projets à terme sont des qualités beaucoup plus difficile de vendre que d’achecapitales dans ce métier », estime Antoine Karam. ter, constate Antoine Karam. Le propriétaire est attaché à son terrain, se demande s’il fait le bon Car les membres de l’équipe doivent en parallèle trouver les clients qui sechoix en vendant, hésite à passer à l’action ». ront acheteurs du projet. Là encore, le réseau joue son rôle, tout comme le dialogue avec les autres services de Sodéarif. Dernière étape du processus : la promesse de vente, après aval d’un comité d’engagement. A ce stade, un architecte a été choisi, des investisseurs ont déclaré leur intérêt et l’équilibre entre le coût et le prix de vente a été trouvé. C’est alors la direction de projet qui reprend le dossier. « Mais attention, souligne Antoine Karam : pas question d’abandonner le propriétaire qui cède son terrain. Nous restons à ses côtés jusqu’au bout, pour s’assurer qu’il est bien informé et bien traité ». Pour l’accompagner, la direction foncière bénéficie d’un autre atout : sa maison-mère. « Avec Bouygues Bâtiment Ile-de-France, nous disposons des informations relayées par son réseau commercial mais aussi de la plus importante direction technique de la région Ile-de-France », se félicite David Marquet. Une expertise utile car les risques doivent être bien circonscrits, tant d’un point de vue juridique que technique ou environnemental. Le métier est donc riche mais il est aussi humainement exigeant. « Nous portons les projets pendant de nombreux mois, souligne Antoine Karam. Lorsqu’ils n’aboutissent pas, c’est dur. Il faut savoir rebondir. Et puis, nous travaillons en solitaire, une bonne partie de notre activité se fait en amont et ne se voit pas ! » Mais pour cet ingénieur de formation, ce n’est pas un problème, ce qui compte, c’est d’être toujours en action. « Je mène environ cinq projets par an, dont quatre aboutissent… et le cinquième, il est encore en cours ! », conclut-il avec un sourire. Opération multi-produits, Paris 19e Agence Brossy & Associés
ENTRE NOUS
Avoir un regard différent
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Mathurin Hardel & Cyrille Le Bihan Depuis leurs locaux du 11e arrondissement de Paris, ils défendent avec une belle constance une vision sobre et conceptuelle de l’architecture, loin des effets de mode.
L’ENTRETIEN
OpuS : Quand a commencé votre collaboration avec Sodéarif ? Cyrille Le Bihan : En 2006. Sodéarif nous a contacté sur un projet qui piétinait et c’est ainsi que nous avons réalisé notre premier travail en commun : un immeuble de bureaux à Cardinal Lemoine, qui est devenu le siège de PAP. Cela faisait trois ans que nous travaillions ensemble avec Mathurin Hardel. Nous venions de créer l’agence, après avoir figuré parmi les lauréats des Nouveaux Albums de la Jeune Architecture. Cette première collaboration s’est bien passée et nous en sommes aujourd’hui à notre quatrième projet.
« On adopte dès le début une approche réaliste et précise » O. Quelle est la spécificité d’un acteur comme Sodéarif ? Mathurin Hardel : La spécificité de Sodéarif, c’est son lien avec Bouygues Bâtiment Ile-de-France. L’impact est immédiat : on adopte dès le début une approche réaliste et précise, qu’il s’agisse des aspects techniques ou du budget. Cela peut apparaître comme une contrainte à première vue mais en réalité, cela évite d’être déçu par rapport à un projet initial inadapté. On se situe tout de suite dans une logique de projet, avec une idée qui pourra être menée à terme. Cela permet aussi de gagner du temps. Par ailleurs, en quatre projets, Sodéarif nous a permis d’aborder une grande variété de produits. Outre les bureaux de Cardinal Lemoine et de Pont Cardinet, nous avons conçu un ensemble incluant des logements, un commerce et une crèche pour la rue de la Pompe ou encore un hôtel dans le quartier de la gare d’Amiens, en pleine réhabilitation. C’est très enrichissant.
Mathurin Hardel & Cyrille Le Bihan, fondateurs de l’agence Hardel + Le Bihan
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O. Comment ont évolué vos relations ? c.b. Même si nos maîtres d’ouvrage se sont diversifiés ces dernières années, Sodéarif reste l’un de nos principaux commanditaires. Ses équipes sont de bonne qualité, ouvertes sur les questions d’architecture, sans interventionnisme excessif. Chacun fait son métier. Ce n’est pas toujours le cas. Nous sommes intervenus par deux fois dans des délais très courts et des circonstances un peu tendues. Cela crée une relation de confiance. Sodéarif apprécie, je crois, notre forte implication sur les projets et notre réactivité. Sur l’opération de la rue de la Pompe, nous avons participé à l’étude de faisabilité et avons ensuite été sollicités directement pour la réalisation. Nous intervenons d’ailleurs régulièrement pour étudier des parcelles, en amont des projets. Faire accepter le projet en y associant les élus et les représentants des associations, en cela, oui le projet contribu à faire la ville, au-delà de l’architecture proprement dite, pour créer un quartier harmonieux et génerer une diversité coordonnée.
L’ENTRETIEN
Immeuble de bureaux Strato, Paris 17e - Hardel + Le Bihan
O. L’immeuble Strato que vous avez conçu bénéficie d’une double certification pour ses performances environnementales. Quels sont les leviers sur lesquels vous jouez pour améliorer ces performances ? M.H. Les contraintes dans ce domaine se renforcent en permanence mais ce sont de bonnes contraintes. A nous de trouver les solutions techniques pour s’y conformer dans des coûts raisonnables. La performance environnementale d’un bâtiment dépend fortement de la gestion du chaud et du froid, qui combine performance thermique de l’enveloppe et système de diffusion de la chaleur ou de la fraîcheur. Pour Strato, nous avons opté pour un chauffage par plafonds rayonnants, un système de cassettes métalliques actives, un peu coûteux mais plus esthétique que les faux plafonds en fibre et moins encombrant que les ventilo-convecteurs. Cela permet de réduire le plénum. On regagne ainsi un peu sur les coûts !
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« Le projet contribue à faire la ville, au-delà de l’architecture »
L’ENTRETIEN
Immeuble de bureaux Strato, Paris 17e - Hardel + Le Bihan
Immeuble de bureaux, Paris 5e - Hardel + Le Bihan
O. Cela a-t-il des conséquences en matière d’architecture ? M.H. Oui bien sûr. Cette recherche de performance thermique conduit à jouer sur l’orientation des bâtiments lorsque c’est possible. Surtout, elle a radicalement changé la proportion d’ouvertures des immeubles sur l’extérieur. Finis les immeubles tout en verre que l’on a vu fleurir jusque dans les années 2000. Aujourd’hui, la proportion de vitrage dans les immeubles de bureaux est retombée aux environs de 50%. Les contraintes de coûts (foncier, construction, matériaux…) ont également un impact non négligeable. Par exemple, le pas d’étage tend à se réduire grâce à des plénums plus minces. On arrivera peut-être un jour à un pas d’étage plus proche entre logements et bureaux, ce qui serait un vrai plus pour faire évoluer les bâtiments en fonction des besoins.
Opération multi-produits, Paris 16e - Hardel + Le Bihan
opus - numéro 2
O. Peut-on encore innover en architecture ? c.b. Heureusement, il y aura toujours des pistes à explorer. La voie est certes étroite car la somme des contraintes réglementaires, économiques, commerciales ou techniques réduit sensiblement les marges de manœuvre, en particulier dans le logement. Mais nous nous intéressons à la flexibilité des bâtiments, le fait de pouvoir les transformer rapidement et facilement. C’est d’autant plus motivant que, le plus souvent, nous devons réaliser un bâtiment qui sera une vitrine, pour un siège social ou une enseigne commerciale, et nécessite donc une forte identité. Le tout dans un environnement de plus en plus normé, qu’il s’agisse des trames, des cloisons, des systèmes de chauffage… et sans même savoir quelle entreprise occupera les lieux. La souplesse d’un bâtiment, sa capacité à être reconverti à moindre frais et en peu de temps pourrait ainsi devenir un vrai plus. Cela se faisait en partie dans les années 1970, avec des façades légères non solidaires des planchers. L’innovation est aussi motivée par l’usage. Le bureau était un lieu très standardisé avec peu d’espaces partagés, peu d’ouvertures sur l’extérieur. Le changement est en marche, sous l’impulsion notamment des entreprises technologiques
et des jeunes générations qui ont des modes de fonctionnement un peu différents. On introduit désormais plus de diversité à l’intérieur, avec des décalages de trame, des bureaux plus personnalisés, comme à l’extérieur, avec des espaces ouverts, via le toit qui n’est plus seulement un lieu technique, ou des terrasses. Cela permet en outre de mieux intégrer ces bâtiments dans leur environnement, de les sortir de leur isolement passé. O. Quel projet aimeriez-vous réaliser avec Sodéarif ? M.H. Une école ! Quelle qu’elle soit - maternelle, primaire, lycée ou collège ou pourquoi pas une université. L’école a une haute valeur symbolique, elle a un impact urbain important dans la vie d’un quartier, d’une ville même. A l’intérieur, l’espace peut être pensé de manière diverse. Ainsi en Nouvelle Zélande, la pratique des classes mélangées structure différemment les salles d’enseignement, avec des cours regroupant tous les niveaux et d’autres par classe d’âge. C’est un projet complexe, riche, soumis à beaucoup de contraintes, bien sûr, mais très stimulant !
L’ENTRETIEN
Hôtel Campanile, Amiens - Hardel + Le Bihan
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Acteur engagé Sodéarif considère qu’une démarche solidaire et responsable fait partie de sa mission. Ce qui se traduit autant par des actions sociétales que dans sa façon d’appréhender les offres.
NOUVEAUX HORIZONS
Passerelle 93 Mobilisée sur les problématiques de recrutement des jeunes et de transmission des compétences au sein de l’entreprise, Sodéarif fait partie des premiers adhérents (en février 2013) de l’association Passerelle 93 et s’est largement investie dès ses premiers travaux. Ce collectif regroupe des entreprises des secteurs du BTP qui interviennent sur les grands chantiers de la Seine-Saint-Denis et entendent investir durablement sur ce territoire, notamment en recrutant localement des jeunes en formation (apprentissage, professionnalisation ou stage - niveau CAP à Master 2). Pour favoriser ces échanges, Passerelle 93 développe les liens entre ses entreprises membres, un réseau de plus de 30 écoles en Ile-de-France et les partenaires de la formation en SeineSaint-Denis. Plus de 20 apprentis ont ainsi été recrutés dans ce cadre par le groupe Bouygues Bâtiment Ile-de-France. Loïc Madeline, Directeur Général Adjoint de Sodéarif, s’est personnellement investi et a rejoint le bureau de l’association en avril dernier.
Recours au secteur protégé et adapté Depuis plusieurs années, Sodéarif s’est engagée en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap. Cela passe par le recours aux entreprises du secteur protégé - entreprises adaptées (EA) ou établissements et services d’aide par le travail (ESAT) – qui permettent aux personnes handicapées d’exercer une activité professionnelle dans des conditions spécifiques. Les collaborateurs sont régulièrement sensibilisés à cette thématique, notamment à travers un guide qui recense « Les bonnes adresses du secteur protégé et adapté ». Le nettoyage des nouveaux bureaux parisiens, situés au 25 rue Giraudoux, est ainsi assuré par une EA.
Habitat participatif L’habitat participatif, aussi appelé habitat groupé, est né d’un triple constat : des problématiques budgétaires qui obligent les familles à repenser leur habitat pour acheter, louer et vivre moins cher, une aspiration à rompre l’isolement dans les villes et enfin une préoccupation environnementale croissante. Il permet de regrouper des ménages en mutualisant leurs ressources pour concevoir, construire et/ou financer ensemble leur logement au sein d’un bâtiment collectif. La loi Alur y consacre un volet qui devrait faciliter le montage de ces opérations encore méconnues du grand public et des professionnels (banquiers, notaires…). Dans cette perspective, Sodéarif et Bouygues Bâtiment Ile-de-France - Habitat Social ont créé « Biens communs » : une nouvelle façon d’habiter ensemble, fondée sur la complémentarité de trois programmes de logements (social, intermédiaire, accession participative). En partageant des circulations généreuses, en imaginant de nouveaux usages pour les paliers ou les toits, en transformant les intérieurs, « Biens communs » permet la mise en œuvre de projets résidentiels alternatifs évolutifs, économiquement maîtrisés et favorisant un meilleur « vivre ensemble ».
opus - numéro 2
Sodéarif soutient les projets d’associations dans lesquelles des collaborateurs se sont engagés personnellement. Quatre associations ont ainsi bénéficié du soutien de l’entreprise. • AHF Huntington France Parrainée par Aude Deydier (Assistante de direction) La maladie de Huntington, encore méconnue et rare, est une affection neurodégénérative héréditaire qui entraîne une altération profonde et sévère des capacités physiques et intellectuelles. L’AHF est la première association à avoir bénéficié du fonds Solidéarif. • L’Association CDH93 Parrainée par Augustin Tran Van Chau (Directeur de projet)
Le don de Sodéarif permettra d’acquérir du matériel adapté (utilisé tout au long de l’année) et de financer des formations pour des éducateurs sportifs. • Ambition Campus
NOUVEAUX HORIZONS
Le rôle de CDH93, association affiliée à la Fédération Française de Handisport, est de promouvoir à l’échelle départementale la pratique handisport. L’association a créé un événement annuel, le Meeting d’athlétisme paralympique de Paris Ile-de-France qui s’est déroulé le 4 juin 2014 au Stade Charléty. Dans le cadre de ce meeting, elle anime un village HandiCitoyenneté qui est à la fois un parcours-découverte du handicap et un lieu de rencontre entre personnes valides et handicapées.
Parrainée par Kathleen Darcet (Responsable de projet) Association pour l’égalité des chances et la diversité sociale créée en 2007 par des anciens élèves de Sciences Po Paris. L’objectif est de renforcer l’ambition des lycéens de terminale issus des quartiers populaires. 100 jeunes ont été suivis en 2014 au sein de 8 lycées partenaires. Le taux de réussite au concours Sciences Po atteint ainsi 25% contre 15% pour des étudiants de ZEP non suivis. Les activités s’articulent autour d’un binôme lycéen-parrain avec 4 objectifs principaux : l’ouverture culturelle, la préparation aux concours de Sciences Po Paris (masterclass de culture générale, ateliers de prise de parole en public…), l’orientation (visites d’entreprises, présentations métiers, CV…), et enfin l’échange avec les parrains ou les membres de l’association. • Centrale Egalité des chances (CEC) Parrainée par Ando Rabearivelo (Responsable de territoire) L’objectif de CEC est d’encourager des lycéens issus d’établissements partenaires en région parisienne à poursuivre des études supérieures. Il s’agit de la troisième plus grande association de Centrale Paris avec 71 tuteurs et près de 300 tutorés dans 9 lycées partenaires. Le CEC organise notamment un Stage Centrale Prépa qui vise à faciliter la transition entre le lycée et les classes préparatoires. Grâce au soutien de Sodéarif, le stage a réuni 30 lycéens en 2014, contre 21 en 2013 et a duré 15 jours au lieu de 10. La participation financière des étudiants est passée de 75 à 50 et de nouveaux ateliers ont pu être mis en place.
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Papier issu de forêts gérées durablement.