Lettre d’information de l’Université de Mons - Numéro 13 4 - Avril - Juin2011 2013
Quelques points essentiels de l’avant-projet de décret du Ministre Marcourt
RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR internationales, de promouvoir les activités de recherche conjointes et organiser les écoles doctorales et les formations doctorales en concertation avec le FNRS, d’agréer les études de formation continue, d’identifier les bonnes pratiques en matière d’aide à la réussite…
A
vec son adoption en deuxième lecture par le Gouvernement wallon le 30 mai dernier, l’avantprojet de décret du Ministre Marcourt réformant l’enseignement supérieur en Communauté française, a franchi une étape supplémentaire vers l’adoption définitive. Tour d’horizon des principales conséquences de ce texte pour l’Université de Mons avec son Recteur, Calogero Conti. Que prévoit le texte dans sa dernière version ? Cet avant-projet porte sur deux volets, à savoir la structure et le paysage de l’enseignement supérieur, d’une part et l’organisation des études, d’autre part. Pour le premier point, le texte prévoit la création d’une Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur (en abrégé, ARES) qui aura notamment la faculté de proposer au Gouvernement une évolution de l’offre d’enseignement ainsi que de promouvoir les collaborations entre établissements d’enseignement supérieur. Elle aura également pour mission de coordonner la représentation des établissements dans le cadre de missions et relations
Le texte consacre aussi la création de pôles géographiques. En effet, ils seront au nombre de cinq : Bruxelles, Liège-Luxembourg, Louvain, Namur et le Pôle hainuyer auquel l’UMONS appartiendra. Toutes les institutions organisant des enseignements sur le territoire d’un pôle en font partie, qu’il s’agisse d’universités, hautes écoles, d’écoles des arts ou d’opérateurs de promotion sociale. Ces pôles seront présidés par le ou les recteur(s) des universités qui ont leur siège social sur le territoire du pôle et par un directeur-président d’une haute école qui a également son siège social sur le territoire du pôle. Le mode de décision y sera basé sur une proportionnalité relative au nombre de diplômés au sein du pôle. Les principales prérogatives des pôles portent essentiellement sur des missions de proximité concernant les étudiants tels que par exemple l’information et l’orientation, les parcours d’études personnalisés, les formations préparatoires, les services collectifs et le partage d’infrastructures. Un centre de didactique supérieure y est également prévu. D’autre part, la possibilité existe d’y créer des centres disciplinaires fédérés de recherche, d’enseignement ou de services. Les pôles constituent un lieu privilégié de dialogue et de réflexion et peuvent contribuer à améliorer les relations interinstitutionnelles. Des zones sont également créées? Le décret prévoit effectivement la création de trois zones académiques (une zone Hainaut, une zone Bruxelles-Brabant wallon et une Liège-
Luxembourg-Namur), et ce, malgré l’opposition largement majoritaire des acteurs de l’enseignement supérieur qui n’en voyaient pas l’intérêt. Au sein des universités, seule l’UCL y tenait. Ces zones auront des prérogatives très limitées (cycles courts, coordination des projets d’aide à la réussite) et un mode de décision basé sur la proportionnalité relative au nombre de diplômés, ceux-ci n’étant malheureusement pas limités à la zone considérée, ce qui est difficilement compréhensible. Au sujet de l’organisation des études, qu’est-ce qui va changer ? Le décret s’inscrit davantage dans la logique de Bologne qui préconise un système d’accumulation de crédits. La première année du Bachelier continue à être organisée selon le concept des 60 premiers crédits au programme. Mais dès la réussite de 45 crédits, l’étudiant entre dans un système de programme «à la carte» au sein du cycle. Le programme d’un étudiant est toutefois soumis à l’accord d’un jury qui veille notamment au respect des prérequis et à ce que la charge annuelle de l’étudiant soit proche de 60 crédits. Mis à part la première Bachelier, il n’y a plus de jurys d’année mais des jurys de cycle avec des délibérations organisées par quadrimestre. Les formations s’appuieront sur des unités d’enseignement précisant explicitement quelles sont les compétences visées. Le seuil de réussite par unité d’enseignement passe à 10/20. L’évaluation de l’ensemble des unités d’un cycle d’études s’appuie également sur le même seuil de 10/20 sur la moyenne pondérée. Quid des nouvelles habilitations? Les habilitations continueront à être octroyées par décret. Elles seront attribuées par arrondissement administratif, sur proposition ou avis de l’ARES qui doit «justifier et garantir
Sommaire
2 Cinq nouveaux DHC L’UMONS accueille cinq nouveaux Docteurs Honoris Causa. Le diplôme et les insignes ont été remis à ces personnalités de tout premier plan issues d’horizons divers.
un équilibre collectif, en harmonie avec les demandes locales et les moyens disponibles et en évitant toute concurrence et redondance». Leur octroi va en outre privilégier la coorganisation car toute nouvelle habilitation sera soit une co-habilitation conditionnelle, soit s’inscrira dans un projet de collaboration entre plusieurs établissements. Que penser de cet avant-projet de décret? Il présente indéniablement des avancées positives pour notre enseignement supérieur. Il s’inscrit dans la logique de Bologne initiée en 2004. Le point qui m’apparaît toutefois le plus important est qu’il met en place des structures dans lesquelles doivent collaborer toutes les formes d’enseignement supérieur. Tout en respectant l’autonomie des institutions, il organise ces synergies au départ d’une double articulation impliquant académie unique et 5 pôles. L’ARES, structure de pilotage unique, principalement axée vers des missions à large échelle, devra dialoguer avec les pôles orientés vers des missions de proximité concernant plus spécifiquement l’étudiant. Cet avant-projet, par bien des aspects, est accueilli favorablement au sein de notre université : la logique géographique a raisonnablement prévalu pour la création des pôles et on ne peut que s’en réjouir. L’UMONS pourra jouer un rôle moteur dans le fonctionnement du Pôle hainuyer. Un avis positif donc, avec toutefois quelques regrets… L’avant-projet de décret aurait pu être plus cohérent encore s’il avait pu garder l’ensemble de ses objectifs initiaux. Mais il a partiellement dû s’en écarter pour pouvoir concilier les points de vue. L’UCL et quelques hautes écoles associées du réseau catholique portent la responsabilité de la création de zones académiques
6 Quoi de neuf, Docteur ? Macaire Agbomahena a réalisé sa thèse en cotutelle dans le service des matériaux nouveaux du Prof Lazzaroni et dans son université d’origine, au Bénin. 3 Plagier, c’est voler! Le plagiat est une pratique malheureusement trop courante. Un logiciel de détection automatique et une campagne de sensibilisation ont été lancés pour contrer ce phénomène.
4-5 Récompenses en tout genre ! Plusieurs étudiants et chercheurs de l’UMONS se sont illustrés dernièrement. Ils ont obtenu des prix ou des bourses prestigieux.
6 Brevet déposé L’UMONS et l’ULB viennent de mettre au point un banc d’essai qui reproduit les anévrismes cérébraux et permet de mieux combattre ce mal.
vis-à-vis desquelles la majorité des acteurs de l’enseignement supérieur ont émis de nettes réserves étant donné leur inutilité et l’alourdissement de la structure globale. Des relents de pilarisation subsistent manifestement dans l’enseignement supérieur et sont relayés politiquement. C’est dommage, car je pense que cela ne va pas dans le sens d’une meilleure utilisation des deniers publics. Ces relents de pilarisation sont également à la base de la limitation des prérogatives académiques des pôles géographiques ainsi que de la suppression des balises qui auraient pu contribuer à limiter les concurrences locales au sein des pôles. Ils ont contribué à faire disparaître du projet initial, une disposition qui prévoyait la possibilité, pour toute nouvelle habilitation, d’y associer les opérateurs locaux qui le souhaitaient. Cela ne va pas dans le sens d’une saine gestion des concurrences locales. Cette responsabilité a été transférée à l’ARES. Sur ce point, ainsi que sur beaucoup d’autres, l’intérêt de ce nouveau décret sera plus que jamais dépendant de la façon dont l’académie unique sera capable d’assumer les multiples missions qui lui ont été assignées. Quand le texte sera-t-il voté ? L’avant-projet de décret doit encore passer le cap d’une troisième lecture après avis du Conseil d’Etat. Sauf surprise ou nouveau désaccord au sein du gouvernement, le décret devrait être voté au début de la prochaine année académique, pour une mise en application dès la rentrée 2014-2015. Une information sera programmée au sein de l’UMONS à destination de la communauté universitaire dès le passage en troisième lecture. Mais dès maintenant, le Conseil d’Administration a décidé la mise en place des groupes de travail qui coordonneront les modifications structurelles prévues par le nouveau décret.
7 Écosystème pour astronautes Des chercheurs de l’UMONS participent activement au projet européen MEliSSA qui vise à créer un écosystème artificiel pour les missions spatiales habitées. 8 Nouveau Certificat à la rentrée Une nouvelle formation en e-Entrepreneurship sera lancée en septembre à Tournai. Elle est destinée aux porteurs de projets en lien avec Internet.
des personnalités de premier plan à l’honneur
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Cinq nouveaux Docteurs Honoris Causa pour l’UMONS L e mardi 14 mai 2013, au terme d’une cérémonie solennelle qui s’est tenue dans l’amphithéâtre Van Gogh, sur le Campus Plaine de Nimy, le diplôme et les insignes de Docteur Honoris Causa ont été remis par le Recteur de l’Université de Mons, M. Calogero Conti, à cinq personnalités de tout premier plan, en reconnaissance des services rendus à la société ou au développement de la science. Les cinq nouveaux Docteurs Honoris
Causa de l’Université de Mons sont : Robert Hare, Wolfgang Thomas, François Morin, Françoise-Hélène Jourda et Radhia Nasraoui (voir leurs CV ci-dessous). «L’Université de Mons a aujourd’hui le plaisir de décerner cinq diplômes de Docteur Honoris Causa, a déclaré le Recteur de l’UMONS, Calogero Conti, lors de la cérémonie. Quatre de ces cinq doctorats sont décernés sur proposition de nos Facultés à des personnalités scientifiques de
tout premier plan. Il s’agit de Robert Hare pour ses apports majeurs dans le domaine de la psychopathie, Wolfgang Thomas pour ses activités de recherche dans le domaine de la calculabilité en informatique, François Morin pour la qualité de ses recherches et de ses analyses économiques, portant en particulier sur l’évolution d’un capitalisme en profonde mutation et FrançoiseHélène Jourda, parce qu’elle incarne le parcours d’une véritable pionnière
de l’architecture écologique et du développement durable. Le cinquième Doctorat Honoris Causa est décerné à l’avocate tunisienne Radhia Nasraoui. Si l’Université de Mons a voulu honorer Radhia Nasraoui, c’est pour la détermination dont elle fait preuve pour la défense des Droits de l’Homme, des libertés et de la démocratie en Tunisie. Elle l’a fait depuis 30 ans, avant le Printemps arabe, au point de devenir l’une des plus farouches opposantes au régime de Ben Alli. Elle
continue aujourd’hui son combat dans un pays où le changement de régime n’apporte pas les garanties espérées pour une société plus juste et plus démocratique ». Mme Nasraoui a prononcé au terme de la cérémonie un discours émouvant ayant pour thème : « Quel bilan de la situation des droits humains en Tunisie deux ans après la révolution? ». Elle a évoqué les acquis et les dangers auxquels son pays doit faire face sous le gouvernement actuel.
Pour la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education Robert HARE
Pour la Faculté des Sciences Wolfgang THOMAS
Pour la Faculté Warocqué d’Économie et de Gestion François MORIN
Pour la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme Françoise-Hélène JOURDA
Pour l’UMONS Radhia NASRAOUI
par l’ensemble des membres du personnel académique de l’institution. Le Conseil arrête son choix au départ des propositions motivées émanant de chacune des facultés. Il le fait sur la base des valeurs et des principes qu’entend défendre prioritairement l’institution tout en sachant que le titre de Docteur Honoris Causa est symbole de reconnaissance, d’exemple et d’universalité. Les 5 nouveaux Docteurs Honoris Causa de mai 2013 rejoignent
au « palmarès » de l’UMONS, M. Muhammad Yunus (père du microcrédit et Prix Nobel de la Paix), qui fut, le 18 octobre 2010, le premier Docteur Honoris Causa de l’histoire de l’Université de Mons. Citons parmi les précédents DHC décernés par l’UMONS ou l’une de ses facultés avant la fusion de 2009 : Frank DE WINNE (Ingénieur civil, diplômé de l’Ecole Royale Militaire, pilote et cosmonaute) ; MM. Bertrand PICCARD et André BORSCHBERG (respectivement
initiateur et Président du Projet « Solar Impulse » et CEO et cofondateur du Projet « Solar Impulse ») ; MM. Frédéric COURANT et Jamy GOURMAUD (Journalistes et rédacteurs en Chef de l’émission de vulgarisation scientifique pour les jeunes « C’est pas sorcier ») ; les frères Dardenne ; Raymond Barre ; Boris Cyrulnik ; André ComteSponville ; Ricardo Petrella ou encore S.M. le Roi Albert II et S.M. le Roi Baudouin.
Si l’Université de Mons et sa Faculté de Psychologie et Sciences de l’Éducation ont voulu honorer Robert Hare, c’est parce qu’il a contribué à des apports majeurs dans le domaine de la psychopathie, en particulier pour mieux la diagnostiquer et en détecter les troubles. Une échelle révisée de psychopathie, l’échelle de Hare, est d’ailleurs mondialement reconnue et utilisée. Ses qualités de chercheur et de vulgarisateur se sont concrétisées au travers d’ouvrages importants centrés sur les psychopathes qui sévissent dans nos sociétés. Robert HARE, Ph.D. est Professeur émérite du département de psychologie de l’Université de Colombie Britannique. Il a publié, avec ses équipes, des centaines d’études sur les corrélats émotionnels, langagiers, criminologiques et neurocognitifs de la psychopathie. Expert international en psychologie légale, il collabore avec des organismes importants tels que le FBI. Robert Hare a aussi entrepris un important travail de vulgarisation à travers Without Conscience : The Disturbing World of the Psychopaths Among Us (1993). Avec le psychologue Paul Babiak, il a aussi publié en 2006, ‘‘Snakes in suits’’ consacré aux ‘‘loups en costume’’, les psychopathes ‘‘sub-criminels’’ qui exercent ou sévissent au sein de la société, des entreprises publiques ou privées, des secteurs de la haute finance, voire des universités…
Si l’Université de Mons et sa Faculté des Sciences ont voulu honorer Wolfgang Thomas, c’est pour l’excellence de ses activités de recherche en informatique, en particulier dans le domaine de la calculabilité. Dans une informatique en perpétuelle évolution, se pose sans cesse la question des limites de l’informatique et de ce qui peut ou non être résolu par des programmes. Il a beaucoup participé au développement de la théorie des automates finis, à ses connexions avec la logique et la théorie algorithmique des jeux, et à ses applications dans la modélisation, la vérification et la conception de systèmes informatiques fiables. Il a écrit plusieurs chapitres de livres sur les automates, la logique et les jeux, qui font référence dans la communauté. Actuellement titulaire d’une chaire Francqui au sein de l’UMONS, il a contribué à des apports déterminants dans la théorie mathématique des jeux et le comportement de systèmes informatiques interagissant avec l’environnement dans lequel ils évoluent. Wolfgang THOMAS est Professeur ordinaire à l’Université RWTH à Aachen depuis 1998. Il y est titulaire de la Chaire “Logique et théorie des systèmes discrets”.
Pour voir les portraits vidéos des cinq DHC : www.umons.ac.be/utv UN DOCTEUR HONORIS CAUSA (DHC), C’EST QUOI ?
Un Doctorat Honoris Causa (du latin « causa », qui exprime le but, précédé du génitif de « honor, honoris », l’honneur : « pour l’honneur »,) est un titre honorifique décerné par une Université ou une Faculté à une personnalité éminente. Un Docteur Honoris Causa, en abrégé DHC, est le récipiendaire d’un doctorat honoris causa. Il distingue une personnalité
hors du commun qui a apporté une contribution notable à son champ d’expertise ou à une institution en particulier.
LES DOCTEURS HONORIS CAUSA À L’UMONS
Ce titre honorifique est attribué par procédure d’exception. Au sein de l’Université de Mons, la responsabilité de ce choix incombe au Conseil académique constitué
Si l’Université de Mons et sa Faculté Warocqué d’Economie et de Gestion ont voulu honorer François Morin, c’est pour la qualité de ses recherches et de ses analyses économiques, portant en particulier sur l’évolution d’un capitalisme en profonde mutation. Depuis très longtemps, bien avant les crises financières actuelles, François Morin a dénoncé les dangers d’un déséquilibre entre économie financière et économie réelle ainsi que le pouvoir d’un oligopole bancaire qui fait plus souvent la pluie que le beau temps sur les marchés. Son dernier livre au titre évocateur « Un monde sans Wall Street » analyse la situation économique inquiétante dans laquelle nous évoluons, avec des états devenant de plus en plus exsangues et évoque des pistes de solutions, peut être utopistes, mais qui nous menent vers une finance au service des hommes. Aujourd’hui professeur émérite, François Morin poursuit ses activités de chercheur dans le laboratoire dont il est l’un des fondateurs, à Toulouse. Ses recherches portent sur la structure du capitalisme et la finance globalisée. Le nouveau mur de l’argent (publié chez Seuil en 2006) annonce la crise financière que les dérives de la finance globalisée vont inévitablement provoquer. F. Morin propose des solutions pour restaurer la démocratie économique : il publie en 2011 ‘‘Un monde sans Wall Street ?’’ (Seuil), ouvrage dans lequel il développe, arguments scientifiques à l’appui, un modèle de système monétaire qui considère la monnaie comme un bien commun et universel.
Si l’Université de Mons et sa Faculté d’Architecture et d’Urbanisme ont voulu honorer Françoise-Hélène Jourda, c’est parce qu’elle incarne le parcours d’une véritable pionnière de l’architecture écologique et du développement durable. Elle marque un courant architectural où la question écologique est envisagée globalement en prenant en compte l’identité des lieux, les défis politiques et sociaux en plus des classiques enjeux techniques, économiques et esthétiques. Elle rejoint en cela les valeurs portées par notre toute nouvelle faculté d’Architecture et d’Urbanisme. Françoise-Hélène JOURDA, architecte française de renommée internationale, Professeur à l’académie internationale d’architecture, titulaire de nombreuses distinctions, membre de la Commission Nationale des Monuments Historiques, est également, à la demande de l’Etat français, l’auteur d’un rapport en préface du ‘‘Grenelle de l’environnement’’, sur le développement durable dans la construction. Elle insiste sur l’importance d’adopter une attitude responsable lors de toute démarche créative. Pour Mme Jourda, les architectes, conseils de leurs clients, sont des acteurs incontournables dans le processus du développement durable.
Si l’Université de Mons a voulu honorer Radhia Nasraoui, c’est pour la détermination dont elle fait preuve pour la défense des Droits de l’Homme, des libertés et de la démocratie en Tunisie. Elle a véritablement dédié sa vie à la défense des droits humains ainsi qu’à l’émancipation des femmes tunisiennes. Elle l’a fait avant le Printemps arabe au point de devenir l’une des plus farouches opposantes au régime Ben Ali. Elle a d’ailleurs payé de sa personne mais elle est restée debout. Elle continue aujourd’hui son combat dans un pays où le changement n’apporte pas les garanties espérées. Son combat est digne, exemplaire et courageux. Son action rappelle avec force, le prix de la liberté dont nous avons probablement perdu la notion, à force d’habitude dans nos sociétés occidentales. Radhia NASRAOUI est une avocate tunisienne, spécialiste des Droits de l’Homme, qui milite particulièrement contre l’usage de la torture. Elle a entamé sa lutte dans son pays dès les années septante. Jeune avocate, elle parvient à convaincre le cabinet qui l’emploie à défendre les droits des étudiants et des travailleurs qui manifestent malgré l’interdiction prononcée par le régime. Mme Nasraoui participe plus tard à la fondation de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie dont elle est désignée présidente. Même après la révolution, elle continue de dénoncer les cas de tortures et de mauvais traitements infligés aux prisonniers. Elle est par ailleurs membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine. Mme Nasraoui est également lauréate du Prix Roland Berger pour la dignité humaine qui lui a été attribué « pour avoir contribué de façon significative à la réussite du printemps arabe et à la protection de la dignité humaine ».
Un logiciel de détection automatique et une campagne de sensibilisation
La lutte contre le plagiat s’organise à l’UMONS L ’Université de Mons a décidé de lutter activement contre le plagiat. Cette mission a été confiée à sa Cellule de pédagogie universitaire et qualité (en abrégé CPUQ). Frédérique ARTUS, sa responsable, nous en dit plus sur le dispositif déployé contre cette pratique qui semble se répandre souvent de façon non délibérée.
C’est quoi, le plagiat ? Plagier, c’est reproduire dans une œuvre personnelle, partiellement ou entièrement, un texte, un schéma, une figure, le fond ou la forme d’une idée,..., sans mentionner les sources. Mal informé, un étudiant risque de plagier par négligence. Avec Internet, la tentation est grande. Pourquoi l’UMONS se soucie-t-elle du plagiat ? Pour de multiples raisons. Au niveau éthique, la personne qui plagie vole la propriété intellectuelle du créateur qui a droit au respect de l’intégrité de sa production. Un ensemble de valeurs véhiculées par l’enseignement universitaire n’est pas respecté (neutralité, objectivité, honnêteté intellectuelle,...). Le plagiaire ne participe pas à la construction valide du savoir. Il ne
permet pas au lecteur de vérifier ses sources ni de compléter sa recherche d’informations. Se pose aussi le problème du développement intellectuel. La personne qui plagie n’aiguise pas un ensemble de compétences visées par l’enseignement universitaire : l’esprit critique, la méthodologie, la recherche documentaire, les capacités de synthèse et d’analyse,... De plus, les enseignants universitaires évaluent les étudiants notamment sur base de leurs productions. Si ce n’est pas entièrement l’étudiant qui en est l’auteur, le système est biaisé.
Quels types d’outils sont mis en place au sein de l’UMONS? Il s’agit d’abord de sensibiliser les étudiants. Un groupe de travail « anti-plagiat » a été mis en place pour réaliser le suivi des différentes mesures mises en place pour sensibiliser les acteurs du monde académique et pour lutter contre le phénomène du plagiat. Ensuite, au-delà de l’attention portée aux principaux travaux de fin d’études (rapports de stages, mémoires, thèses, etc.), un logiciel de détection du plagiat est utilisé afin de systématiser les contrôles.
Tous travaux d’étudiants remis sur la plateforme d’enseignement Moodle de l’UMONS sont ainsi soumis par défaut à cette détection. Les enseignants disposent alors de rapports précis permettant d’identifier les sources éventuelles de plagiat sur Internet ou entre travaux d’étudiants. Plus largement, le personnel scientifique de l’UMONS peut également recourir à cet outil, dénommé Ephorus, dans le cadre de ses travaux de recherche. Comment fonctionne ce logiciel ? L’étudiant dépose son travail sur la plate-forme Moodle. Il est averti de la détection d’un éventuel plagiat avant de confirmer l’envoi de son travail. Dans les 24 heures, un rapport à destination de l’enseignant est automatiquement disponible. Ce rapport affiche un pourcentage de texte soupçonné de plagiat. L’enseignant peut cliquer sur ce pourcentage pour obtenir un rapport plus détaillé. Chaque rapport comprend des informations sur le document, une liste des sources et le rapport même. Ces sources peuvent être des sites Internet ou des documents d’autres étudiants. Le rapport en lui-même montre pour quelles parties du document Ephorus
Frédérique Artus
a trouvé des correspondances. Existe-t-il d’autres moyens de lutte contre le plagiat au sein de l’UMONS ? L’Université de Mons veille également à sensibiliser les étudiants et les enseignants. Pour les premiers, elle a créé sur son site web une page internet sur la question du plagiat. Cette page comporte un ensemble d’informations ainsi que des pistes pour l’éviter (informations écrites, quiz, etc.). L’UMONS a aussi créé une page web pour son corps enseignant. Actuellement encore en construction, elle comprendra notamment dans sa version définitive des informations de type : «Comment sensibiliser mes étudiants à la question du plagiat?», «Comment réagir en cas de plagiat avéré?» Comment l’étudiant peut-il éviter le plagiat ? L’expérience montre que le plagiat ne correspond pas nécessairement à une fraude délibérée mais peut aussi simplement procéder d’une éducation encore imparfaite aux méthodes adéquates de recension et de restitution des informations. Evidemment, un étudiant peut (voire doit !) argumenter et étayer ses productions en s’appuyant sur
d’autres créations. Mais sans plagier. C’est-à-dire d’une part, en citant ses sources et d’autre part, en veillant à ce que le cœur de son œuvre reste original, relève de sa propre réflexion. Si l’étudiant choisit d’utiliser d’autres productions, il doit le spécifier et référencer les sources. L’UMONS met à disposition de ses étudiants un cours en ligne dédié à la recherche documentaire et à l’aide à la création. On y trouve des compléments d’information sur le plagiat, les règles de rédaction, la conception d’une bibliographie, etc. Que risque le plagiaire ? Le plagiat constitue, quels que soient les degrés possibles dans la mauvaise foi, une tentative de biaiser l’évaluation menant à la certification. Le plagiaire s’expose donc à des sanctions prévues dans le règlement des examens qui peuvent aller d’un 0/20 à l’exclusion de l’institution.
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Plus d’infos ? Cellule de pédagogie universitaire et qualité +32(0)65/37.31.84
[email protected]
Photo de famille géante, statue et son et lumière C ette année académique 2012-2013 est bien celle du 175e anniversaire de la Faculté Polytechnique de Mons. De nombreuses activités ont déjà été organisées dans le cadre de cette commémoration. Le samedi 27 avril, trois événements supplémentaires grand public se sont ajoutés. Après un accueil par les autorités montoises à l’Hôtel de Ville, près de 500 diplômés de Polytech se sont réunis sur la Grand-Place de Mons pour une photo de famille géante, à l’appel de l’Association des Ingénieurs de la Faculté Polytechnique (en abrégé AIMs). Ils ont ainsi reconstitué une célèbre photo de 1928 qui avait été réalisée lors du 75e anniversaire de l’association.
Les participants se sont ensuite rendus à l’inauguration de la statue restaurée de Guibal et Devillez dans la cour du bâtiment de Houdain. Son profond et spectaculaire lifting a été opéré par le sculpteur français Guy Le Perse qui est parvenu à rendre à l’œuvre tout son lustre d’antan. Pour mémoire, Théophile Guibal et Adolphe Devillez, deux jeunes ingénieurs issus de l’Ecole Centrale de Paris, sont à l’origine de la fondation et de la direction de l’Ecole des Mines du Hainaut, créée en 1837 et aujourd’hui devenue Faculté Polytechnique de Mons. La soirée s’est achevée par un spectacle son et lumière conçu par l’Institut NUMEDIART et projeté sur les fenêtres du bâtiment de Houdain. Ce spectacle de 7
minutes était composé de 14 vidéos synchronisées et projetées depuis l’intérieur du bâtiment sur les 14 fenêtres des 2e et 3e étages. Le dispositif de projection fait appel à un logiciel développé à l’Institut NUMEDIART qui assure une pré-distorsion des images (les projecteurs n’étant que rarement positionnés en face des fenêtres) et la synchronisation des vidéos. Ce spectacle multimédia constitue la première étape d’une action de l’UMONS dans le cadre de MONS 2015 puisque l’ensemble du dispositif de projection utilisé sera ensuite installé à demeure dans les bâtiments de la FPMs et relié à un accès web permettant à des artistes d’y projeter leurs œuvres vidéo.
500 diplômés de Polytech réunis sur la place pour reconstituer la photo de 1928
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Dans le cadre du 175e anniversaire de la FPMs
Les étudiants de l’
Les premiers lauréats belges lors de leur embarquement pour les Etats-unis en 1920
Thomas Grevesse (à gauche), en compagnie de M. Boelpaep, Président de la Fondation, et Colin Van Dyck
Deux bourses BAEF pour des postdoctorants en sciences de l’UMONS
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A
lain Piette, le Doyen de la Faculté de Traduction et d’Interprétation-EII de l’UMONS est bien placé pour évoquer la bourse BAEF (pour « Belgian American Educational Foundation »). Il en a bénéficié personnellement en 1982, alors qu’il était jeune étudiant. Ce coup de pouce financier lui permit alors d’aller aux States décrocher un Master en dramaturgie. Aujourd’hui, il peut continuer à parler de la fondation et des bourses qu’elle octroie parce que, depuis une quinzaine d’années, il siège aussi au sein de son jury. Avec d’autres jurés, issus des milieux universitaires mais aussi économiques,
il choisit les lauréats qui peuvent chaque année, tous frais payés (y compris une assurance maladie), peaufiner leur parcours universitaire outre-Atlantique dans les plus prestigieuses institutions telles que Yale, Harvard, Princeton, Stanford ou le MIT. Cette année, l’Université de Mons, et c’est une grande première !, a la chance de voir deux de ses chercheurs post doctorants primés par la BAEF (voir leur témoignage ci-dessous). La BAEF reçoit pourtant quelque 120 dossiers de candidature par an. Le candidat doit pouvoir se prévaloir d’une majorité de distinction
lors de son cursus ou de l’obtention d’un prix. « Pour obtenir la bourse, se remémore Colin Van Dyck, on commence d’abord par remplir un dossier de candidature en ligne qui comprend différents volets, à savoir un volet académique, avec nos différentes publications, un projet de recherche et trois lettres de référence nécessaires. Ensuite, nous avons besoin d’une lettre d’invitation de l’institution d’accueil. Mais il y a également un volet permettant à la personnalité du candidat de s’exprimer. Premièrement, il nous est demandé d’écrire notre biographie en deux pages. Ensuite, nous avons plusieurs fois la
possibilité d’expliquer nos motivations personnelles et les raisons qui nous poussent à choisir cette institution et à partir aux Etats-Unis. Après avoir envoyé notre dossier, nous sommes appelés à nous présenter devant un jury. Cela se déroule à Bruxelles, où les interviews des candidats, d’une dizaine de minutes, s’enchaînent. On est alors confronté au jury de 10-15 personnes qui posent des questions. Comme la bourse couvre plusieurs domaines de recherche, les membres sont de tous horizons et les questions sont variées ». Cette interview peut s’avérer impressionnante pour le candidat non préparé. Mais M. Piette se tient à la
disposition des étudiants de l’UMONS qui désireraient tenter leur chance auprès de la BAEF. Ses conseils en tant que bénéficiaires et membres du jury valent leur pesant de… dollars.
Colin Van Dyck, un an à Chicago
recherche porte sur l’électronique moléculaire. L’idée est de remplacer les éléments d’électronique actuels, essentiels au fonctionnement des ordinateurs, par des systèmes constitués d’une simple molécule « sandwichée » entre deux électrodes. Cela permettrait de réduire significativement la taille des composants électroniques et ainsi continuer la course à
la miniaturisation pour créer l’ordinateur de demain. Dans ce contexte, je m’intéresse à la description théorique du courant électrique au sein de ces jonctions moléculaires, afin de comprendre comment on peut le contrôler, via des effets ou des substitutions chimiques. Un des pères de ce domaine de recherche est le professeur Mark Ratner,
de la Northwestern University à Chicago. C’est précisément pour un séjour d’une année au sein de son laboratoire que j’ai obtenu ma bourse. Pour le CV, obtenir une bourse c’est toujours bien. Au plus la sélection est grande, au plus elle s’accompagne d’un certain prestige. Mais surtout, cette bourse me permet de donner l’orientation que je souhaitais à mes recherches.
Ensuite, elle m’offre la possibilité d’aller dans un laboratoire au top de mon domaine. C’est là une superbe opportunité pour enrichir ma formation scientifique. Sans l’apport de cette bourse, rien ne pouvait m’assurer que j’allais avoir la possibilité d’effectuer un post-doc à l’étranger, ni dans le laboratoire rêvé, ni avec un projet de recherche qui m’aurait autant enthousiasmé ».
Thomas Grevesse, un an à Harvard
étudie comment la matière vivante se comporte physiquement. Plus particulièrement, j’étudie le comportement mécanique de neurones et de réseaux de neurones. Le simple fait de solliciter mécaniquement des cellules vivantes déclenche des réponses biochimiques au sein de la cellule qui peuvent changer son comportement physiologique. De plus, la génération de forces et la capacité des matériaux vivants (cellule, tissus, organes, etc) à moduler leurs propriétés physiques (visco-élasticité, forme, etc) sont centraux dans de
nombreux processus cellulaires. Nous avons donc développé des outils expérimentaux pour reproduire et moduler in-vitro l’environnement biophysique des cellules vivantes et leur appliquer des forces à l’échelle sub-cellulaire. Nous cherchons à comprendre comment des neurones isolés ou en réseaux se comportent lorsqu’ils sont soumis à des forces, comment l’architecture interne des neurones régit ce comportement et si ces forces peuvent modifier la transmission de l’influx nerveux. Pour moi, l’obtention de cette
bourse me permet «d’avoir accès» à de très bons laboratoires dans les plus grandes universités, ce qui serait beaucoup plus compliqué sans cette bourse. Le labo d’accueil doit alors trouver une source de financement et «parier» sur un chercheur venant d’un petit pays comme la Belgique, issu d’une université relativement peu connue. Cela me permet donc de rejoindre l’équipe du Prof. K.K. Parker de l’université de Harvard. Cela permet donc, pendant un an, de travailler avec des chercheurs de renommée mondiale, et
de bénéficier de toutes les infrastructures que peuvent offrir de tels établissements. Personnellement, j’adore voyager et cette bourse va également me permettre d’assouvir mon envie de découvrir une nouvelle culture, des nouvelles personnes... Cette bourse BAEF est enfin un atout pour le CV. Elle est très sélective et donc prestigieuse. Ensuite, la fondation (au travers de repas, rencontres, etc) essaie de créer «une communauté» et développe des relations qui nous servirons, je pense, plus tard au cours de notre carrière ».
J’ai effectué mon Bachelier et mon Master en physique, à finalité approfondie, à l’Université de Mons. Ensuite, j’ai obtenu une bourse FNRS pour effectuer mon doctorat, sous la direction de Jérôme Cornil, au sein du service de Chimie des Matériaux Nouveaux. Mon projet de
« J’ai d’abord effectué mes 3 années de Bachelier en chimie aux Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix à Namur. Je suis ensuite venu à l’UMONS car j’étais intéressé par la finalité approfondie «Matériaux» que proposait son Master en Faculté de Sciences. En dernière année, j’ai effectué mon mémoire au sein du laboratoire InFluX et obtenu une bourse FRIA au sein de ce même laboratoire pour réaliser une thèse. Je suis intéressé par le domaine de la Biophysique, qui
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UMONS s’illustrent Une diplômée de la FPMS décroche l’un des Prix Umicore pour son mémoire de Master
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’Académie Royale de Médecine de Belgique a attribué à Eugénie Ansseau, Docteur en Sciences Biomédicales de l’UMONS, le prix du professeur Christian Coërs, destiné à récompenser un jeune chercheur particulièrement brillant dans le domaine des pathologies neuromusculaire. Ce prix, d’un montant de 25.000 € sera versé au laboratoire de Biologie Moléculaire (direction : Prof. Alexandra Belayew et Frédérique Coppée, Chef de Travaux) dans lequel Eugénie Ansseau est
Deux récompenses pour Eugénie Ansseau, une chercheuse de l’Institut Santé : le prix Prof. Coërs de l’Académie Royale de Médecine et un financement de la FSH Society (USA)
chercheuse. Elle a été récompensée pour sa contribution à l’identification du gène DUX4 dont l’activation cause la dystrophie musculaire FSHD, et pour son aide au développement de molécules qui interfèrent avec la production de cette protéine toxique et pourraient servir de médicaments. Eugénie Ansseau étudie une maladie héréditaire de dégénérescence des muscles (FSHD) dont le nom reflète la progression : dystrophie facio (elle commence au niveau de la
face)-scapulo (elle atteint ensuite les épaules)-humérale (elle va s’étendre aux membres). Elle a caractérisé un gène découvert dans l’équipe du Prof. Belayew et qui cause la maladie. En collaboration avec le Prof. S. Wilton (University of Western Australia) l’équipe montoise a développé des petits ADN synthétiques (oligonucléotides antisens) qui se lient à l’ARN messager de ce gène et empêchent la production de la protéine toxique. Avec Céline Vanderplanck, qui préparait sa thèse
de doctorat dans l’équipe, Eugénie Ansseau a montré l’effet bénéfique de ces molécules sur des cellules de muscles FSHD cultivées dans des boites en plastique au laboratoire. Ce prix vient s’ajouter au financement accordé à Eugénie Ansseau par la FSH Society, une association de patients des USA. Eugénie Ansseau a pu passer 3 mois dans le laboratoire du Prof. S. Harper, à l’Ohio State University (Colombus, USA) afin de tester ce médicament sur une souris
3e place à l’Eco-Marathon Shell 2013 de Rotterdam
157,22 km avec 1litre de carburant pour Polytech Team
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u 14 au 19 mai 2013, quatre étudiants de 2e année de Master Ingénieur civil Mécanique de la Faculté Polytechnique de Mons, réunis sous la bannière « Polytech Team », ont pris part à l’EcoMarathon Shell, à Rotterdam. Ils s’y sont classés 3e dans la catégorie Urban Concept (catégorie où il est imposé aux concurrents de s’aligner avec un véhicule présentant des caractéristiques proches de celles de ceux que l’on croise tous les jours sur nos routes) avec 157,22 km accomplis
avec un seul litre de carburant. Cette année, les améliorations du véhicule ont porté sur plusieurs points, notamment la transmission (inspirée de celle de scooter !) mais aussi de la présence d’un seul arbre à l’arrière afin que les roues soient constamment alignées. «La participation à l’EcoMarathon Shell est pour nous l’occasion d’évaluer, d’améliorer et d’enrichir nos connaissances et nos compétences. L’apprentissage est aussi organisationnel (pour la logistique par exemple) et humain ! Les
thèmes de l’écologie et de l’économie d’énergie sont plus que jamais à l’ordre du jour. Et tout le monde doit y contribuer. Nous mettons ainsi au profit de la planète toutes les connaissances que nous avons acquises jusqu’ici », expliquent les membres de PolytechTeam. « L’EcoMarathon Shell constitue un aperçu du travail d’équipe qui nous attend plus tard lorsque nous serons ingénieurs », conclut Marie Cornil. L’équipe 2013 était composée de: Samuel Godeaux, Chef de projet (administratif) –
Aérodynamisme (technique), Romain Carlier (Trésorier – Rendements moteur), Marie Cornil (Secrétaire – Conception mécanique), Xavier Wilmet (Responsable communication – Electronique).
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Plus d’infos sur le projet ? http://eco-marathon.magellan.fpms.ac.be
Monstralhappytech 8e à la coupe d’Europe de Robotique
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’équipe de la FPMS «Monstralhappytech» s’est finalement classée à une plus qu’honorable 8e place (sur 31 participants) à la coupe d’Europe de robotique qui s’est déroulée en France, à la Ferté Bernard, début mai. Les étudiants de la Polytech
ne se sont inclinés qu’au stade des quarts de finale, comme leurs prédécesseurs l’an passé. Mais ils ont eu fort à faire en affrontant d’entrée de jeu les futurs vainqueurs de l’épreuve. Lors de la douzième Coupe de Belgique de Robotique qui s’était déroulée pour la première
fois les samedi 13 et dimanche 14 avril 2013 dans l’amphithéâtre Van Gogh de l’Université de Mons, les «Monstralhappytech» étaient grimpés sur la 2e marche du podium lors de cette compétition rassemblant déjà 26 équipes dont certaines venues de France, de Belgique, de Suisse et
même d’Allemagne. Entre 500 et 600 heures de travail par étudiant avaient été nécessaires à l’équipe montoise pour préparer à la coupe de Belgique ses deux robots Guibal et Devillez (des noms des fondateurs de la FPMS dont on célèbre cette année le 175e anniversaire).
rendue malade. Les résultats obtenus sont très encourageants et grâce à l’argent de la FSH Society, ce travail se poursuivra cette année et devrait permettre de se rapprocher d’une thérapie pour ces patients.
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P5 - Lettre d’information de l’Université de Mons - Numéro 13 - Juin 2013
L’un des quatre Prix Umicore « Mémoire de Master » 2013, parrainé par le FNRS et récompensant 4 travaux de fin d’études de Master réalisés en Belgique durant l’année académique précédente et en relation étroite avec le développement de matériaux, a été décerné le 2 mai 2013 à Odile Astréoud. Odile Astréoud est diplômée de la Faculté Polytechnique de Mons où elle a obtenu en juin 2012 son Master ingénieur civil en chimie. Cette jeune ingénieur civil a été récompensée pour sa contribution originale intitulée « Perspectives d’utilisation de nanotubes de TiO2 et de la polyaniline dans les cellules photovoltaïques de Grätzel (DSSC) ». Ce travail de fin d’études, dont le promoteur est M. A. Decroly, s’est inscrit dans une série de programmes de recherche (PHOTOCELL, NANOROD, MADSSCELLS) dans lesquels s’est engagé le Service de Science des Matériaux ces dernières années et visant à développer et améliorer les cellules photovoltaïques de 3e génération dites « de Grätzel » ou DSSCs (Dye Sensitized Solar Cells).
QUOI DE NEUF, DOCTEUR ?
Macaire,
Docteur béninois et diplômé BAC + 20
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P6 - Lettre d’information de l’Université de Mons - Numéro 13 - Juin 2013
rofesseur de physique dans les collèges et lycées du Bénin, son pays, Macaire Agbomahena n’a jamais lâché la promesse qu’il avait faite, tout petit, à ses parents : « Un jour, je serai Docteur ! ». C’est désormais chose faite ! A 40 ans, avec beaucoup de ténacité, Macaire Agbomahena a décroché son Doctorat. Il a mené sa thèse sur le vieillissement des dispositifs photovoltaïques en cotutelle entre l’Université d’Abomey-Calavi et l’Université de Mons. Et ce, grâce à un financement de la CUD. Comme il le dit lui-même, avec énormément d’autodérision: « J’ai un doctorat BAC + 20 puisque j’ai obtenu mon bac au Bénin en 1993 et que me voilà vingt ans plus tard Docteur ! » Quel a été votre parcours jusqu’ici ? Après mon Baccalauréat série D obtenu en 1993, j’ai décroché le diplôme de maîtrise Physique, quatre ans après, à l’Université Nationale du Bénin. En 2001, j’ai alors enchaîné avec un DEA (Diplôme d’Etude Approfondie) option « Electrotechnique à l’Université d’Abomey-Calavi », au Bénin. Mais depuis 1997, j’enseigne les sciences physiques dans nos lycées et collèges et en 2003, j’ai obtenu le Certificat au Professorat de l’Enseignement Secondaire (CAPES) à l’Ecole Normale Supérieure ce qui a fait de moi un professeur certifié de Physique dans mon pays. Parallèlement à l’enseignement de la physique au lycée, j’ai continué les activités de recherches et je me suis retrouvé à l’UMONS pour la thèse en cotutelle avec l’Université d’Abomey-Calavi. Comment êtes-vous arrivé à l’Université de Mons ?
Macaire, au centre, en compagnie de ses mentors béninois et belges.
Mon centre d’intérêt porte sur les matériaux pour l’énergie. Dans le cadre de la coopération interuniversitaire entre la Belgique et le Bénin, le Laboratoire de Chimie des Matériaux Nouveaux du Professeur Roberto Lazzaroni est identifié comme un cadre idéal où je pouvais disposer des compétences nécessaires pour ma thèse. Mon projet a été sélectionné en 2009 et a bénéficié d’un financement de la CUD pour mes séjours à l’UMONS. J’ai patienté depuis 2001 tout en gardant l’envie de faire une thèse sur le photovoltaïque avant que mon souhait ne se réalise.
dégradation de l’absorption et des propriétés de transport de charges. Ces mécanismes étant identifiés, une stratégie d’encapsulation utilisant le dépôt de couches denses d’oxydes par réactions chimiques à la surface du dispositif a été élaborée et s’est montrée efficace sur le court terme. Pour une amélioration de la stabilité à long terme, une technique plus facile et plus efficace a été finalement choisie : c’est l’encapsulation sous verre. Les dispositifs fabriqués sous air et ainsi encapsulés montrent une stabilité remarquable à long terme, aussi bien au Bénin qu’en Belgique.
Quel était le sujet de votre thèse ? Ma thèse s’intitule « Etude du Vieillissement de Dispositifs Photovoltaïques Organiques Fabriqués en Atmosphère Ambiante ». Ce travail a permis d’évaluer le potentiel d’applications des matériaux et technologies photovoltaïques organiques dans des contrées qui bénéficient d’un fort ensoleillement, comme c’est le cas du Bénin ; et cela, sans devoir utiliser des procédés de fabrication et de mise en œuvre lourds et onéreux. L’étude comparative du vieillissement des Cellules photovoltaïques organiques à réseau interpénétré (bulkheterojunction) P3HT:PCBM est faite sous climat tempéré (en Belgique) et climat subéquatorial (au Bénin).
Pourquoi avoir opté pour cette thématique ? C’est d’abord une passion pour moi, le domaine des énergies renouvelables. Par le passé, j’ai beaucoup travaillé sur le dimensionnement des systèmes de pompage solaire en zone tropicale. Ce sujet est venu comme une occasion rêvée pour mieux comprendre au niveau microscopique le fonctionnement de ces dispositifs puis, appendre à les fabriquer et étudier leur vieillissement sous différents climats.
Quels sont les principaux enseignements ? La conjonction de l’oxygène et de la lumière apparaît très défavorable. Et le taux d’humidité élevé en climat subéquatorial ajoute encore à la dégradation des propriétés. La baisse du rendement de conversion photovoltaïque provient de la
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans l’aventure d’une thèse ? Cette question me rappelle une promesse que j’avais faite aux parents quand j’étais tout petit : « Je serai Docteur ». Mais en réalité, c’est en classe de Terminale que je suis tombé véritablement amoureux de la physique. J’ai connu les panneaux solaires au silicium en 1990. Et plus tard, j’ai su que les matériaux organiques étaient à l’étude dans des laboratoires du Nord pour la fabrication des cellules de nouvelles générations. Je n’ai pas hésité à me
lancer de nouveau dans la Chimie pour cette thèse. Donc, c’est la passion qui m’a guidé. Comment avez-vous géré cette thèse en cotutelle ? Je fais la moitié de l’année académique à l’UMONS et l’autre moitié à l’Université d’AbomeyCalavi. Ceci demande une organisation personnelle rigoureuse. J’ai trouvé au centre de recherche Materia Nova, mon lieu de travail à Mons, une équipe de recherche formidable dirigée par Olivier Douhéret, mon encadreur. J’ai travaillé à plein temps pour tenir dans les délais. Le Doudou de Mons que je trouve magnifique a trouvé aussi sa place dans mon agenda. Qu’est-ce qui est particulier à l’aspect cotutelle d’une thèse ? Votre diplôme portera la signature de deux structures universitaires différentes. A part cette particularité, vous devez travailler pour répondre aux différents critères des deux structures. Le candidat doctorant en cotutelle doit donc être aussi un bon manager et pouvoir être capable de faire la synthèse des différentes orientations. Qu’est-ce que cela vous a apporté d’un point de vue professionnel ? J’ai amélioré mon expertise scientifique et progressivement, je serai parmi les personnes ressources dans le domaine de l’électronique organique dans le milieu universitaire de mon pays. Les systèmes photovoltaïques sont incontournables pour nous, Béninois, car nos régions sont bien ensoleillées et les populations sont parfois très éloignées des sources d’énergie conventionnelles. Le challenge est de trouver des
créneaux pour réduire le coût qui paraît élevé par rapport à nos pouvoirs d’achat en se basant sur les expériences vécues dans les pays du Nord. Et d’un point de vue personnel, que retenez-vous de cette expérience ? J’ai trouvé cette expérience formidable sur tous les plans. Au Bénin, lorsqu’il fait 20°C, on parle de fraîcheur. Imaginez donc mes premiers jours sous la neige à l’hiver 2010 à Mons ! J’ai rencontré des citoyens de plusieurs nationalités et de différentes cultures. Ma capacité à m’organiser, à garder la motivation nécessaire pour atteindre des objectifs s’est beaucoup améliorée. J’en avais grandement besoin ! J’ai aussi gardé de mon promoteur de thèse, Roberto Lazzaroni, un sens d’humilité et de rigueur scientifique. Qu’allez-vous faire désormais que vous voilà Docteur ? Je postule à un poste d’assistant à l’Université d’Abomey-Calavi. Mon ambition est de monter une équipe mixte de recherche qui implique les chercheurs des deux Universités pour conserver le contact avec l’UMONS et faciliter la mobilité d’autres chercheurs ou étudiants entre les deux universités.
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un brevet conjoint déposé
L’UMONS et l’ULB ont mis au point un banc d’essais pour reproduire et étudier les anévrismes cérébraux
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à 5% de la population adulte va développer un anévrisme cérébral au cours de sa vie et environ 5% de ces patients sera victime d’une rupture pouvant conduire à la mort ou à une invalidité importante. En cas d’intervention clinique, le traitement d’un anévrisme est soit chirurgical, soit endovasculaire; la stratégie étant liée à la nature même de l’anévrisme, de sa localisation et de ses caractéristiques morphologiques. Actuellement, la pose d’une prothèse endovasculaire métallique (appelée «stent») dans un vaisseau sanguin demeure encore très empirique et fortement liée à l’expérience du neuroradiologue. Pour y remédier, la connaissance a
priori des interactions « Sang-StentVaisseau », mais également des mécanismes biologiques fins qui président à la formation du thrombus, est un passage obligé. Depuis maintenant huit années, le service Fluides-Machines de la Faculté Polytechnique de Mons de l’UMONS, dirigé par le Prof. Grégory Coussement, et le Laboratoire de Médecine Expérimentale (ULB 222 Unit) de la Faculté de Médecine de l’ULB au CHU de Charleroi, dirigé par le Dr Karim Zouaoui Boudjeltia, travaillent conjointement à l’élaboration d’une technologie permettant de reproduire in vitro en dehors du corps humain des conditions dynamiques pulsatiles de différentes localisations artérielles mais également des anévrismes.
Un brevet vient d’être déposé conjointement par l’UMONS et l’ULB (auteurs : Kamil CHODZYNSKI, Grégory COUSSEMENT et Karim ZOUAOUI BOUDJELTIA). Il concerne un banc d’essais qui permet, entre autres, de reproduire dans des anévrismes en silicone, conçus à partir d’images d’anévrismes en trois dimensions de patients, des flux pulsés complexes. Etant donné les difficultés à étudier les anévrismes in vivo, cet outil devrait permettre d’étudier le comportement de nouvelles prothèses soumises à des conditions réelles et de comprendre les modifications des flux à l’intérieur des anévrismes lors de leurs traitements, cela en toute sécurité. « Le rôle de l’UMONS a été de
développer une chambre in vitro qui reproduit le cycle pulsatile sanguin. Cette chambre est constituée d’un système double pompe. L’une qui assure un débit constant et une autre, à piston, qui reproduit ce système pulsatile complexe qu’on peut retrouver chez le patient. L’utilité de développer un tel système est d’éviter de devoir effectuer des tests au niveau du corps humain, confirme le Prof. Coussement. Cette machine a été conçue au niveau ingénierie ici à l’UMONS. Mais on dispose d’un clone au CHU de Charleroi. Et le CHU de Charleroi fait des tests avec l’analyse médicale associée pour voir et évaluer le comportement des stents ». Cette technologie a pu être développée grâce à des
@ Plus d’infos Prof. Grégory Coussement Faculté Polytechnique de Mons – Service Fluides-Machines
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financements provenant du mécénat privé et public, au travers d’un projet Biowin de la Région wallonne, baptisé Walbiostent. Ce projet se concentre sur ces interactions entre les parois des vaisseaux sanguins, le stent et l’écoulement du sang. La technologie mise au point a bénéficié également de l’appui de la société Cardiatis, du soutien du CHU de Charleroi et s’intègre dans le projet européen Thrombus.
parcours d’ancien
Eric Willaye, de l’étude de l’orthopédagogie à celle de l’autisme
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ric Willaye se voyait criminologue. Doué pour les maths et les stats, il a pourtant entamé des études d’ingénieur civil à la Fpms avant de rapidement bifurquer vers la « psycho » et de trouver finalement son bonheur dans le domaine de l’orthopédagogie (en gros, la science de l’évaluation et de l’intervention auprès des personnes qui, à cause de leurs incapacités, éprouvent des difficultés liées à l’apprentissage). Pur produit de la FPSE, ce Docteur en sciences psychologiques n’a jamais vraiment quitté la faculté. Il y a d’abord pris la succession de son mentor, le Professeur Ghislain Magerotte, dans l’étude de l’autisme et dirige désormais le SUSA. Ce Service Universitaire Spécialisé pour personnes avec Autisme emploie aujourd’hui 55 personnes réparties sur 4 sites (Mons, Bruxelles, Dour et Liège). Et fin 2014, cette structure unique en son genre aura sans doute doublé sa taille. « Ce qui m’a convaincu de ne pas poursuivre ailleurs mon cursus universitaire vers la criminologie, c’est d’avoir trouvé à Mons un environnement (taille, connaissance du milieu) qui me convenait … Et, surtout, d’y avoir trouvé un champ dans lequel je me suis senti à l’aise : l’orthopédagogie. Ma formation secondaire plutôt cartésienne trouvait enfin sa place dans le monde de la psychologie ». Quels souvenirs gardez-vous de votre parcours d’étudiant au sein de la FPSE ?
Peut-être celui d’avoir été atypique, dans la mesure où j’avais quelques facilités en stats notamment. Là où d’autres éprouvaient quelques soucis. Et vice et versa. D’autre part, à l’époque, je me suis investi avec quelques autres étudiants dans l’édition des cours. A l’époque, les étudiants géraient cet aspect. Pour la petite histoire, nous montions les syllabus de l’imprimerie alors située dans les caves de Warocqué jusqu’au petit grenier du 22 place du Parc … Les études de psycho m’ont donc fait vraiment suer ! (rires) Comment vous êtes-vous retrouvé à étudier l’autisme ? J’ai eu la chance d’être resté pour quelques activités de recherche à temps très partiel dans le giron de ce qui était encore l’UMH à l’époque ; et ce, grâce à une bourse de la Fondation Marguerite-Marie Delacroix obtenue en 1985. Ayant gardé des contacts étroits avec le Professeur Magerotte, celui-ci m’a demandé d’étudier avec lui la faisabilité de mettre sur pied une consultation d’aide éducative pour les personnes ayant de l’autisme afin de venir en aide à leur famille. Même si j’avais un emploi ailleurs à l’époque, il m’était difficile de refuser une offre pareille. Tout était à faire et en particulier trouver les moyens de notre subsistance. SUSA signifie « Service Universitaire Spécialisé pour personnes avec Autisme » et est actuellement organisé sous la forme d’une Fondation d’utilité
Eric Willaye
publique adossée à l’Université de Mons. Celle-ci est d’ailleurs largement représentée dans son conseil d’administration. Depuis sa création en 1991, le SUSA a vécu différentes phases, d’abord dans le cadre des prestations au profit de tiers et ensuite, en 2002, sous forme d’asbl. En quoi y consiste votre travail ? La Fondation a pour but principal l’accompagnement (le diagnostic, l’éducation, le logement, l’emploi, les loisirs, la participation communautaire et citoyenne, l’épanouissement personnel, social et affectif) tout au long de la vie, des personnes avec autisme et des personnes ayant une déficience intellectuelle associée à des troubles graves du comportement ainsi que le soutien à toutes les personnes intéressées à leur situation. Comme on le voit, les missions de la Fondation sont assez larges et diversifiées. C’est ce qui crée à la fois l’intérêt mais aussi situe l’ampleur du travail qui nous reste à mener. Comment ce travail a-t-il évolué au fil des années ? Les dix premières années ont été extrêmement difficiles dans la mesure où la mise sur pied d’un service qui doit trouver son propre financement s’effectue dans un secteur où les moyens étaient peu disponibles pour des initiatives nouvelles … De plus, notre positionnement au sein de l’Université n’a pas toujours été aisé à comprendre pour nos interlocuteurs des pouvoirs publics. Les choses
se sont construites progressivement avec une motivation sans faille des différents collaborateurs venus rejoindre l’équipe au fur et à mesure. Au départ, l’équipe du SUSA était composée de 2 personnes, nous sommes maintenant 55 répartis sur 4 sites : Mons, Bruxelles, Dour et Liège. Fin 2014, nous aurons, si tout se passe bien, doublé notre taille. En termes de contenu, même si nous faisons de plus en plus de choses et que nos outils d’évaluation et d’intervention se sont diversifiés, je n’ai pas le sentiment que notre travail a changé sur le fond. Par contre, nous avons maintenant une équipe qui est réellement multidisciplinaire, ce qui change l’étendue du champ d’intervention. Avec le recul, que vous a apporté votre formation au sein de la FPSE dans votre parcours professionnel ? Oserais-je dire : « Tout ! », dans la mesure où même les apports de collègues étrangers l’ont été grâce notre implantation au sein de l’Université ? Le champ de l’orthopédagogie développé à l’époque par l’Université de Mons était unique. L’investissement de Ghislain Magerotte et son intuition par rapport aux besoins à rencontrer mais aussi aux moyens à mettre en œuvre associant sciences et pratique nous a positionné de manière idéale, afin de permettre le développement qu’a connu et que connaît la Fondation SUSA ».
MINI CV • Naissance : 06/09/1960 • Scolarité primaires et secondaires à Mons, à l’athénée royal. • Licence en Psychopédagogie (1984) • Doctorat dans le domaine des sciences Psychologiques (2006) • Thèse de doctorat : « Actualité dans la compréhension et le traitement des comportements-défis chez les personnes ayant de l’autisme et/ou une déficience intellectuelle : Passer d’une culture du problème à une culture du défi » • Job actuel : Directeur général du SUSA depuis 2009
@ Plus d’infos Plus d’infos sur le SUSA via www.susa.be
Comment va MELiSSA, l’écosystème artificiel pour missions spatiales habitées ?
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e nombreux chercheurs issus de laboratoires européens et canadiens se sont réunis les 15, 16 et 17 mai 2013 à l’Université de Mons pour faire le point sur l’état d’avancement d’un ambitieux projet européen porté par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et qui vise à développer un écosystème artificiel devant permettre l’exploration spatiale habitée. Ce projet, initié en 1989 et qui bénéficie du financement du programme Prodex de la Politique scientifique fédérale, est dénommé MELiSSA, acronyme de « Micro-Ecological Life Support System Alternative ». L’objectif de MELiSSA consiste à proposer une solution aux problèmes de l’eau, l’oxygène et l’alimentation des astronautes lors de missions spatiales de longue durée. La solution
actuellement suivie par les ingénieurs et scientifiques est la conception d’un écosystème artificiel. Au moyen de procédés interconnectés, cet écosystème tente de dupliquer les fonctions de notre biosphère, sans l’avantage du sol, des océans et de l’atmosphère. L’ensemble met en jeu différentes technologies basées sur : des bactéries, des plantes, de la filtration, etc. pour permettre la production d’oxygène, d’eau et de nourriture, principalement avec des plantes (blé, tomate, pommes de terre,..). Pour les longues missions dans l’espace, afin que les astronautes restent en vie, il faut leur fournir de la nourriture, de l’eau et de l’oxygène. Transporter toute cette masse représente un coût très élevé. C’est également très risqué car on dépend
aussi de l’arrivée des cargos. Il est donc important d’être capable de pouvoir recycler les déchets pour pouvoir fournir la nourriture, l’eau et l’oxygène. On essaie de recréer une mini terre. Le challenge est donc très élevé. Mais on sait aujourd’hui que sur des procédés biologiques, on est capable d’écrire des équations, de démontrer au sol qu’on peut utiliser ces procédés comme une technologie. Donc, on va utiliser la biologie, les bactéries, les micros organismes, les plantes, comme un système qu’on pourra allumer ou éteindre pour schématiser de façon à maintenir l’équipage en vie. Initié autour de 4 équipes (dont 2 belges), MELiSSA implique désormais une trentaine d’équipes de scientifiques européens et canadiens. A l’occasion de leur « yearly meeting »,
Ruddy Wattiez, Président de l’Institut BIOSCIENCES « En tant que labo de recherche, nous essayons de comprendre et modéliser les bactéries que nous utilisons dans ce bioréacteur. Nous essayons aussi de comprendre l’impact sur ces bactéries causé éventuellement par le stress spatial (irradiations, apesanteur…). Nous avons déjà engrangé des résultats
ces nombreux spécialistes se sont réunis à l’Université de Mons durant trois jours. Il s’agit seulement la seconde fois en 23 ans que ce meeting est organisé en Belgique. A cette occasion, les participants ont fait le point sur leurs recherches et leurs avancées. L’Institut de recherche BIOSCIENCES de l’UMONS est l’organisateur principal de ce « yearly meeting ». Cet institut est l’un des partenaires du projet. Il contribue significativement à sa réussite par l’intermédiaire du service de Protéomie et Microbiologie. Cette équipe met en effet à profit son expertise internationalement reconnue dans le monde des protéines entre autres pour mieux comprendre les modifications physiologiques des bactéries dans l’environnement spatial et pour mieux cerner leur
concrets dans le domaine de l’épuration de l’eau et du médical. On a ainsi pu montrer que certaines des bactéries pouvaient contribuer à la diminution du taux de cholestérol chez l’Homme. Il y a une recherche fondamentale et appliquée qui produit des retombées concrètes pour l’amélioration de la santé humaine. En outre, avec Melissa, notre labo a la chance de pouvoir se rendre sur place et rencontrer les astronautes, de voir voler aussi nos expériences ».
métabolisme. Pour rappel, l’Institut BIOSCIENCES de l’UMONS est dédié aux sciences biologiques, fondamentales et appliquées dont les thématiques sont centrées autour des concepts d’évolution, d’adaptation et d’interactions qui sont abordés aussi bien aux niveaux moléculaires, cellulaires que des individus ou des populations.
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Plus d’infos Plus d’infos sur Mélissa et sur l’implication de l’Institut BIOSCIENCES? biosciences@ umons.ac.be
P7 - Lettre d’information de l’Université de Mons - Numéro 13 - Juin 2013
90 chercheurs européens et canadiens réunis à l’UMONS
une Nouvelle animation à l’Ecole de Droit
Une justice ni simple, ni parfaite mais accessible à tous ! Le langage juridique est incompréhensible pour la plupart des jeunes. Forte de ce constat, l’Ecole de Droit a mis en place une animation à destination des rhétos. Donnée par des juristes praticiens, la matinée Journée Droit et Justice a pour ambition d’éclairer les élèves sur une justice ni simple, ni nécessairement parfaite, mais rendue accessible par des propos vulgarisés et des cas concrets.
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P8 - Lettre d’information de l’Université de Mons - Numéro 13 - Juin 2013
ne matinée c’est court, surtout quand il s’agit de dévoiler la face cachée de la justice. Avocat, procureur du roi, magistrat, juge d’instruction, présumé coupable, jury populaire…autant de rôles difficiles à discerner pour qui n’est pas juriste. C’est la mission que se donne pourtant l’opération Journée Droit et Justice proposée par l’Ecole de Droit : apporter un éclairage sur la justice aux élèves de dernière année de secondaire. L’Athénée Royal Marguerite Bervoets et l’Athénée Royal de Mons 1 ont testé la formule le lundi 29 avril à l’Université de Mons. D’entrée de jeu, M. Christian Jassogne, premier président honoraire de la Cour d’appel de Mons, a rappelé aux 180 rhétoriciens présents qu’« il est dans l’intérêt de chacun, même pour ceux qui ne se prédestinent pas au Droit, de savoir en quoi consiste ce genre d’études
et qu’il est utile de savoir, pour ne pas mourir idiot tout simplement, ce que font les copains et les copines. » Le Droit, et les études de Droit par conséquent, ne sont pas simples : il existe des domaines très diversifiés dans la vie des juristes. Mais que ce soit dans le secteur judiciaire, public, privé ou autre, la qualité de l’argumentation et la rigueur du raisonnement font la force du juriste. Après avoir brassé la diversité des carrières qui s’offrent à ceux qui font le Droit, M. Jassogne a poursuivi son exposé en présentant un film consacré à un procès d’assises dans lequel un ouvrier forestier est accusé de l’assassinat d’un de ses supérieurs hiérarchiques… Maître Frank Discepoli, avocat pénaliste : « Dans ce procès, on a finalement moins parlé du procès en lui-même que de la raison qui a amené cet être normal à commettre cet acte. Ce gars-là, il joue sa tête au procès. Qui dit assassinat, dit perpétuité ». Et d’ajouter qu’« on commence à s’intéresser à la victime, ou plutôt à la manière dont la victime estimait l’accusé. On fait preuve d’humanisme pour que le jury populaire, qui n’a aucune formation juridique, puisse comprendre ». Le juge doit mener les débats et, par ses questions, il va essayer de rendre vivant et compréhensible la réalité vécue par l’accusé tout en faisant preuve d’impartialité et d’objectivité. Les élèves ont ensuite écouté la plaidoirie de Maître Eric Balate, futur bâtonnier à Mons, sur une Europe juridique, plus communément, sur le droit européen. Suite à la toute proche adhésion de la Croatie à l’Union, ce sont bientôt 28 états
qui tenteront d’harmoniser les règles au travers desquelles ces états travaillent ensemble dans une perspective de paix. « La différence entre un juriste maltais et un juriste danois c’est qu’ensemble, ils décident comment leurs droits respectifs peuvent êtes harmonisés », explique Me Balate. Au travers de cas concrets, les étudiants ont pu comprendre l’intérêt de la profession de juriste en institution européenne et assimiler cette notion d’harmonisation, qui permet de créer un marché dans lequel les gens et les marchandises peuvent y circuler librement. Certains exemples ont montré que l’Europe pouvait avoir de lourdes conséquences sur le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui y vivent et, que l’étude du droit européen est, par conséquent, passionnante. Pour boucler la boucle, M. Jassogne a recentré le débat sur le procès d’assises en résumant les plaidoiries des différentes parties et en dévoilant le verdict prononcé par les onze jurés. Les étudiants ont été dès lors invités à prendre la parole et à poser des questions sur tout ce qui a été vu au cours de la matinée. Les plus pertinentes d’entre elles leur ont permis de remporter des prix.
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Plus d’infos sur l’animation Journée Droit et Justice (accessible aux classes de 6e secondaire) ?
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formation continue
Un tout nouveau Certificat d’université d’Executive Master en e-Entrepreneurship à Tournai dès la rentrée 2013
C
onscients de l’importance des technologies de l’information pour le développement économique du Hainaut, l’Université de Mons et l’Eurometropolitan e-campus organiseront pour la première fois, dès septembre 2013, un tout nouveau Certificat d’université d’Executive Master en e-Entrepreneurship, à Tournai. La formation, organisée en partenariat avec l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, le Microsoft Innovation Center et PME 3000, aura lieu dans les locaux de l’Eurometropolitan e-Campus situés dans le parc d’activités Tournai Ouest 1 à Froyennes. Elle s’adresse aux porteurs de projets de création d’entreprise, en relation avec Internet, aux PME, ou à toute personne qui souhaite accroître ses compétences dans ce domaine porteur d’avenir. Objectif : développer l’esprit d’entreprendre ainsi que les capacités d’innovation et de créativité des participants. Elle ambitionne aussi de les préparer à mettre en œuvre un projet de création d’entreprise active sur Internet. Le certificat s’articulera autour de 5 modules consacrés à l’eEntrepreneurship, aux e-Applications, aux aspects juridiques et éthiques de l’Internet, au management de l’innovation et à la création d’entreprise. L’ensemble de la formation est dispensé en horaire décalé, sur 46 crédits, et s’étale sur 40 semaines. Elle démarrera à la mi-septembre 2013 et se terminera à la mi-juin 2014. Le programme est réparti en 5 modules. Les cours se déroulent en soirée de 18h à 21h et le samedi matin de 9h à 12h. Il est possible de s’inscrire à un seul module ou à un ensemble de modules au choix, chaque module donnant lieu à un certificat. Toutefois, la participation à l’ensemble des 5 modules est obligatoire pour obtenir le Certificat d’Université d’Executive Master en e-Entrepreneurship.
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Plus d’infos sur le nouveau certificat ? www.umons.ac.be/formationcontinue/emee Patricia Lorent (Formation Continue de l’UMONS) -
[email protected] Tél. 065/37.37.14 Chantal Poiret (Faculté Warocqué d’Economie et de Gestion)
[email protected] Tél. 065/37.32.98
LA FORMATION EN BREF
Public cible : Porteurs d’un projet de création d’entreprise ; responsables de PME souhaitant améliorer les performances de leur entreprise ; toute personne désireuse d’acquérir de nouvelles compétences Conditions d’accès : Etre titulaire d’un diplôme de 2ème cycle universitaire ou de haute école ou admission via la Valorisation des Acquis de l’Expérience (VAE) sur base d’un dossier Demande d’admission : 31 août 2013 Droits d’inscription : 3.000 € pour la formation complète. Les droits d’inscription à un module isolé s’élèvent à 900 €, à l’exception du module 5 « Création d’entreprise» où ils sont de 150 €. Lieu d’inscription : Mons Lieu où la formation est dispensée : Eurometropolitan e-campus – 13, rue du Progrès - Z.A.E. Tournai Ouest 1 (7503 Froyennes) Organisation pratique : Les 5 modules intègrent théorie et pratique. Les enseignements théoriques sont destinés à fournir aux participants des connaissances solides et rigoureuses. Les cours sont dispensés par des intervenants issus du monde académique et du monde entrepreneurial. Dans le module « Création d’entreprise», les participants seront immergés dans un cas pratique de création d’entreprise. Ils bénéficieront des conseils de formateurs issus de nombreuses disciplines et experts dans leur domaine (PME3000).
aider les travailleurs parents
Expérience éducative pilote menée dans l’entreprise Mestdgah L’Université de Mons, la Ville de Charleroi et l’entreprise Mestdagh sont associées dans une expérience-pilote d’éducation familiale originale menée au sein de l’enseigne de distribution. L’entreprise a libéré durant leur temps de travail des membres de son personnel qui sont parents dans la vie de tous les jours d’enfants âgés entre 3 et 6 ans et fréquentant les écoles maternelles de Charleroi. Elle a permis à ces «travailleurs-parents» d’assister à trois séances de rencontres-éducatives de deux heures chacune. Ces séances ont permis de travailler sur trois axes, reconnus comme essentiels pour le bon développement de l’enfant : « Aimer son enfant » (les besoins affectifs, d’attachement, d’acceptation et d’investissement) ; « Agir avec son enfant » (le parent est invité à s’interroger sur les besoins cognitifs de stimulation, d’expérimentation et de renforcement) ; « Parler avec son enfant » (les parents réfléchissent aux besoins sociaux de communication, de considération et de structure). L’expérience-pilote a eu pour objectif de renforcer l’identité familiale, d’enrichir les compétences
éducatives des travailleurs-parents et de lutter contre toute forme de discrimination sociale. L’entreprise a jugé l’initiative intéressante à plusieurs titres. D’une part, elle permet de préparer la réussite scolaire et professionnelle ultérieure des enfants. D’autre part, elle favorise l’humanisation de l’activité professionnelle. Cette initiative, encadrée par le service du CREAS du Prof. Pourtois, se situe dans le prolongement d’une recherche-action de coéducation école/famille, déjà menée par l’UMONS. Cette recherche-action visant le développement optimal de l’enfant et la stimulation de son langage a impliqué 29 écoles (150 classes, 2.938 familles) dans les villes de Charleroi, Etterbeek et Péruwelz.
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Plus d’infos www.creas.umons.ac.be
L’UMONS, lettre d’information de l’Université de Mons - Editeur responsable : Calogero Conti - Rédacteur en chef : Valéry Saintghislain - tél. 065-37.30.81
courriel :
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