Présentation au Comité permanent des finances de la Chambre des communes –
Mémoire prébudgétaire 2015 – 31 juillet 2014
Ingénieurs Canada 1100 -180, rue Elgin Ottawa (Ontario) K2P 2K3
Au sujet d’Ingénieurs Canada Ingénieurs Canada est l'organisme national qui regroupe les ordres provinciaux et territoriaux chargés de réglementer l'exercice du génie au Canada et de délivrer les permis d'exercice aux ingénieurs du pays, dont le nombre s'élève actuellement à plus de 270 000. Nous travaillons tous ensemble à la promotion de la profession dans l’intérêt du public. Le public canadien doit savoir que seules des personnes qualifiées effectuent des travaux d’ingénierie. Les organismes de réglementation de la profession travaillent dans l’intérêt public en veillant à ce que les praticiens possèdent la formation, les connaissances, les compétences et l’expérience pertinentes. Les ingénieurs font le choix délibéré d’être tenus publiquement responsables de leur travail. L’ingénierie sous‐tend une grande partie de l’économie canadienne. Les ressources naturelles, la fabrication, la technologie et d’autres secteurs dépendent de l’expertise d’ingénieurs. En particulier, le succès des investissements du Canada dans les infrastructures repose sur la planification, la conception, l’exploitation, la maintenance, la remise en état et la mise hors service, toutes des opérations effectuées par des ingénieurs. Les ingénieurs s’assurent que les risques actuels et futurs ont été correctement évalués. Le Canada étant l’un des cinq principaux exportateurs mondiaux de services d’ingénierie, l’expertise et la compétence de ses ingénieurs contribuent à l’économie canadienne et à l’économie mondiale. Les ingénieurs travaillent inlassablement au Canada et à l’étranger pour assurer la sécurité du public et contribuer à des collectivités fortes et prospères. Sommaire Afin de bâtir un pays plus fort, plus sûr et plus prospère, Ingénieurs Canada recommande au gouvernement fédéral de faire des investissements d’intérêt public dans :
l’évaluation des risques et la résilience des infrastructures; des mesures visant à soutenir la disponibilité et l’utilisation de l’expertise en ingénierie.
Évaluation des risques et résilience des infrastructures Afin de bâtir et de soutenir des collectivités sûres et prospères, Ingénieurs Canada recommande au gouvernement fédéral d’affecter au moins 4 millions $ sur deux ans pour permettre aux propriétaires d’infrastructures – comme les municipalités – d’évaluer les risques pour leurs infrastructures. Ces évaluations aideront à faire en sorte que ces collectivités soient mieux à même de résister à des phénomènes météorologiques extrêmes ou des interruptions de services. En outre, le gouvernement fédéral devrait examiner les programmes actuels de financement des infrastructures pour confirmer que les projets d’infrastructures publiques essentielles comprennent des évaluations des risques pour les infrastructures et envisagent des mesures d’adaptation. Cela aidera à faire en sorte que les contribuables tirent une valeur à long terme des investissements gouvernementaux dans les infrastructures. L’incorporation plus complète de l’évaluation des risques dans la planification des infrastructures peut préserver la vie et la propriété dans un environnement imprévisible. 1
Disponibilité et utilisation de l’expertise en ingénierie Le Canada a besoin de davantage d’ingénieurs titulaires de permis possédant les compétences requises pour soutenir les secteurs économiques clés et assurer la sécurité des Canadiens. Ingénieurs Canada recommande au gouvernement fédéral d’investir dans l’amélioration de la collecte de données sur le marché du travail afin que les employeurs, les gouvernements, les employés, les universités et les immigrants éventuels aient une idée exacte des besoins et des débouchés du marché de l’emploi aux niveaux national et régional. En outre, le gouvernement fédéral devrait étendre la Subvention canadienne pour l’emploi afin d’inclure les ingénieurs, et non la limiter aux métiers spécialisés. L’expertise en ingénierie est souvent requise avant que les métiers spécialisés ne soient nécessaires à la réalisation d’un projet. Le gouvernement fédéral peut faire preuve de leadership en s’assurant que seuls des ingénieurs titulaires de permis d’exercice occupent des postes gouvernementaux liés au génie. La profession d’ingénieur s’est engagée à protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Le génie est un élément important de l’économie canadienne. En soutenant des infrastructures résilientes et en aidant à corriger l’inadéquation des compétences, le gouvernement fédéral peut aider la profession d’ingénieur à contribuer de façon constructive à l’intérêt public. Recommandations Évaluation des risques et résilience des infrastructures Rien ne paralyse une collectivité plus radicalement qu’un phénomène météorologique extrême, une catastrophe naturelle ou une interruption de services causée par l’homme. Étant donné que notre santé, notre sécurité et notre prospérité dépendent des infrastructures publiques essentielles, cela accroît l’impact perturbateur de toute catastrophe imprévue. En particulier, les changements climatiques entraînent une augmentation des événements météorologiques qui causent des inondations, des vents violents, des tornades, et des extrêmes de températures chaudes et froides. Les coûts de ces événements imprévisibles sont importants. Par exemple, les dommages causés plus tôt cette année au Nouveau‐Brunswick par l’ouragan Arthur devraient se chiffrer à plus de 750 000 $. En 2013, à cause des inondations en Alberta, le gouvernement fédéral a dépensé 2,8 milliards $ en interventions de secours aux sinistrés et de reprise après sinistre. En 2011, le Manitoba a reçu 100 millions $ pour réparer les dommages causés par les inondations. Ce ne sont là que trois des nombreux événements qui ont mis en péril des vies et des biens au Canada. Il faut des solutions proactives pour réduire le danger, les dommages et les coûts liés à la vulnérabilité des infrastructures. Une première étape pour atténuer l’impact des événements perturbateurs consiste à comprendre les risques et à apporter des adaptations raisonnables. Ingénieurs Canada a mis au point un protocole qui permet d’évaluer les risques pour les infrastructures en cas de conditions climatiques extrêmes. Le protocole du Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques fait 2
partie d’un ensemble d’outils d’évaluation des risques que les propriétaires d’infrastructures publiques peuvent utiliser pour comprendre leurs risques et adapter leurs infrastructures.i Recommandation Ingénieurs Canada recommande au gouvernement fédéral d’affecter un minimum de 4 millions $ répartis sur deux ans pour permettre aux municipalités d’acquérir la capacité d’incorporer l’évaluation des risques à la planification de leurs infrastructures. Un investissement de 4 millions $ permettra aux municipalités, et à leurs ingénieurs, de mieux protéger les investissements dans les infrastructures qui seront faits à l’aide du financement de 47 milliards $ annoncé en 2013 dans le cadre du nouveau plan Chantiers Canada. Le gouvernement devrait envisager d’accorder une attention particulière aux infrastructures publiques de base – routes, ponts, réseaux d’eaux pluviales et d’eaux usées, systèmes de traitement de l’eau. En évaluant la vulnérabilité des infrastructures existantes et nouvelles aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux interruptions de services, les collectivités seront mieux à même de résister aux dangers pour la vie et la propriété auxquels elles pourraient être exposées dans l’avenir. Recommandation Les provinces, les municipalités et les organisations non gouvernementales qui demandent du financement gouvernemental pour construire ou remettre en état des infrastructures devraient être tenues de prouver qu’elles ont évalué les risques pour leurs infrastructures et pris des mesures raisonnables pour les adapter afin de protéger leurs collectivités. Il est particulièrement important de s’assurer que les investissements dans de nouvelles infrastructures incorporent des mesures pour en améliorer la résilience. Le contribuable s’attend à ce que les infrastructures civiles résistent non seulement aux rigueurs de l’utilisation quotidienne, mais aussi aux événements imprévus, y compris les conditions climatiques extrêmes ou les défaillances de services. Disponibilité et utilisation d’expertise en ingénierie Les ingénieurs sont qualifiés, compétents, respectueux de leur code déontologique et déterminés à servir l’intérêt public. Les ingénieurs contribuent à tous les aspects de notre société. La diversité des disciplines du génie montre à quel point l’ingénierie est omniprésente dans la vie moderne. Les ingénieurs et l’ingénierie propulsent des secteurs industriels clés du Canada – les ressources naturelles, la fabrication, la technologie et les infrastructures, pour n’en nommer que quelques‐uns. Les employeurs veulent et ont besoin des ingénieurs, en particulier des praticiens ayant plus de 10 années d’expérience. Ils veulent des ingénieurs possédant les compétences spécialisées qui sont acquises en travaillant longtemps dans une discipline particulière. Même s’il y a plus de 70 000 étudiants de premier cycle inscrits à des programmes de génie agréés partout au Canada, nous avons besoin d’encore plus d’ingénieurs. D’ici 2020, environ 95 000 ingénieurs pourraient prendre une retraite complète ou partielle, et environ 16 000 nouveaux emplois en génie seront créés.ii 3
Les diplômés en génie s’enthousiasment pour leur profession et leur avenir, mais ils recherchent un employeur très particulier. Ils veulent travailler dans un environnement dynamique. Ils veulent un employeur qui investira dans leur formation, afin qu’ils puissent s’investir dans leur travail et dans les objectifs de l’entreprise. Selon le plus récent sondage mené Ingénieurs Canada auprès des finissants en génie, 95 p. cent des étudiants disent qu’ils poursuivront probablement une carrière en génie. En réalité, les deux tiers le feront certainement, alors que trois sur dix le feront probablement.iii Malheureusement, les ingénieurs et les employeurs ont de la difficulté à se coordonner, ce qui a pour effet de créer des pénuries de main‐d’œuvre dans des industries clés dans diverses régions du Canada. Ingénieurs Canada croit que pour mieux comprendre le marché du travail en génie et encourager les employeurs à investir dans leurs ressources humaines, il faut un effort concerté et coordonné de la part du gouvernement, des employeurs, des professions et du milieu universitaire. Recommandation Il faut mettre l’information sur le marché du travail à la disposition des employeurs, des gouvernements, des employés, du milieu universitaire et des immigrants éventuels pour faire en sorte que l’expertise en génie recherchée soit disponible à l’endroit et au moment où elle est la plus nécessaire. Ingénieurs Canada mène régulièrement une étude sur le marché du travail en génie. Nous estimons qu’un investissement modeste et un partenariat créatif de la part du gouvernement fédéral pourraient mener à une amélioration de la collecte et de l’analyse des données sur le marché du travail, permettant ainsi aux entreprises, aux gouvernements, aux universités et aux intervenants, y compris les ingénieurs, de prendre de meilleures décisions qui soutiendront la prospérité. Recommandation Depuis que le gouvernement fédéral a annoncé la création de la Subvention canadienne pour l’emploi en mars 2013, Ingénieurs Canada a soutenu le concept du programme. Ingénieurs Canada croit que l’inadéquation des compétences qui existe ne peut être corrigée que par une action coordonnée. Cependant, jusqu’à présent, la Subvention canadienne pour l’emploi a ciblé les métiers spécialisés et mis très peu l’accent sur les problèmes semblables qu’éprouve la profession d’ingénieur. L’ingénierie propulse un grand nombre des industries qui dépendent aussi des métiers spécialisés. En fait, bon nombre des projets industriels, d’extraction, de fabrication et axés sur les infrastructures qui produiront une croissance économique au cours des 10 prochaines années ne peuvent pas se développer au point d’avoir besoin des métiers spécialisés sans la participation initiale des ingénieurs. Le gouvernement fédéral dépend tout autant que le secteur privé des connaissances et des compétences en génie, en particulier dans des ministères comme Ressources naturelles Canada, Transports Canada, Sécurité publique Canada et Environnement Canada. En tant qu’employeur, le gouvernement fédéral peut donner l’exemple en offrant des occasions de formation aux nouveaux diplômés en génie. Ingénieurs Canada croit que le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership en veillant à ce que seuls des ingénieurs titulaires de permis occupent des postes liés à l’ingénierie au sein de la fonction publique fédérale. 4
Conclusion Un pays sûr, résilient et prospère est un but auquel nous pouvons tous adhérer. Les ingénieurs sont des contributeurs nécessaires à la réalisation de cet objectif. Il est dans l’intérêt public d’investir dans la capacité d’évaluer les risques des changements climatiques et des événements imprévisibles pour nos collectivités et d’apporter les mesures d’adaptation nécessaires, afin de permettre aux municipalités, aux provinces et aux propriétaires non gouvernementaux de disposer d’infrastructures résilientes. Résoudre l’inadéquation des ressources au sein de la profession d’ingénieur contribuera également à la croissance économique du Canada et à la sécurité du public. Ingénieurs Canada encourage vivement le gouvernement fédéral à s’attaquer à ces problèmes dès maintenant. Contact Pour plus d’information, veuillez contacter : Alana Lavoie Chef de pratique, Affaires publiques Ingénieurs Canada 180, rue Elgin, bureau 1100 Ottawa (ON) K2P 2K3 613‐232‐2474, poste 276 Cellulaire : 613‐863‐1697
[email protected] i
Ingénieurs Canada a créé le Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques (CVIIP) en août 2005, en partenariat avec Ressources naturelles Canada, afin d'effectuer une évaluation technique de la vulnérabilité des infrastructures publiques canadiennes aux impacts des changements climatiques. Le CVIIP est composé de représentants des trois paliers de gouvernement du Canada, ainsi que d’importantes organisations nationales représentant des municipalités, des compagnies d’assurance, des organismes d’établissement de codes et de normes, et des organismes de recherche qui s’intéressent aux impacts des changements climatiques et à l’adaptation des infrastructures. Trois phases de contribution financière de Ressources naturelles Canada ont soutenu ce travail d’août 2005 à mars 2012, soit près de 2,5 millions de dollars. Au cours de la même période, Ingénieurs Canada a recueilli plus de 3,5 millions de dollars de contributions financières et en nature de l’extérieur. Pour plus d’information, voir : http://www.pievc.ca/f/index_.cfm ii
Ingénieurs Canada, « Le marché du travail en génie au Canada : Projections jusqu’en 2020 », octobre 2012. http://www.engineerscanada.ca/fr/rapport‐sur‐le‐marche‐du‐travail
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Ingénieurs Canada, « Sondage 2014 auprès des finissants en génie ‐ Rapport national », avril 2014. http://www.engineerscanada.ca/fr/rapport‐sur‐le‐sondage‐aupres‐des‐finissants‐en‐genie
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