Dossier Juin 2004
thématique
n°3
L’enseignement de l’acier en France Un constat : la désaffection des métiers de l’acier
L’Otua s’intéresse de plus en plus aux voies qui mènent à l’acier. Avec en tête l’idée d’attirer les jeunes vers les multiples métiers liés à ce matériau, et sous le coude un argument de choc : dans ces métiers, l’offre d’emploi est supérieure à la demande. Ce dossier se propose de débroussailler ce terrain pour le moins touffu en abordant notamment : ce que recouvrent les « métiers de l’acier », les formations qui y mènent, des exemples d’actions et de projets (émanant de l’Otua, d’enseignants, d’organismes professionnels, de sidérurgistes…) menés pour dynamiser l’enseignement de l’acier.
Pourquoi les jeunes sont-ils peu attirés par les métiers de l’acier ? Parce qu’ils les connaissent mal, et pour cause : - Nombreux sont les enseignants et conseillers d’orientation n’ayant qu’un aperçu assez vague de ce que l’on peut faire dans l’acier, et plus généralement dans l’industrie.
D’abord, parce que les voies qui mènent à l’acier sont multiples et pas toujours clairement identifiées.
Photos SNCT
En s’attaquant à l’enseignement de l’acier en France, l’Otua s’est attelé à un travail de longue haleine et de grande envergure.
• l’enseignement secondaire, où il s’agit de revaloriser l’enseignement professionnel et technologique, encore considéré aujourd’hui comme une voie de garage, et de faire connaître les métiers liés à l’acier, du soudeur au chaudronnier, du tôlier au tuyauteur industriel, du mécanicien au producticien… sans oublier les métiers de la sidérurgie : aciériste, lamineur, tréfileur, etc.
Au-delà du problème spécifique de l’acier, ce sont les métiers techniques dans leur ensemble qui sont désertés, qu’il s’agisse d’opérateurs qualifiés ou d’ingénieurs spécialisés issus d’écoles de type CHEM (lire encadré p 2).
Photo M. Tanguy
• l’enseignement supérieur, où il s’agit surtout – hormis les BTS, qui forment à des métiers spécifiques - de mettre en évidence les atouts de l’acier face aux matériaux concurrents pour de futurs architectes, designers ou ingénieurs.
- Ces métiers de la maîtrise du métal sont souvent associés à la filière d’enseignement professionnel, elle-même dévalorisée : on y vient par défaut, rarement par véritable choix.
Ensuite, parce que les problèmes sont d’ordre différent selon que l’on évoque :
Les métiers de chaudronnier
En moins de dix ans, les formations en ROC-SM (Réalisation d’ouvrages chaudronnés - Structures métalliques) ont vu leurs effectifs fondre de plus d’un tiers, qu’il s’agisse de BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles), de Bac Pro, ou de BTS (Brevet de Technicien Supérieur).
Nombre
• l’enseignement primaire, où il s’agit de semer la petite (ci-contre et ci-dessus) et la plupart graine d’acier. Autrement dit de faire découvrir et apprécier ce des métiers liés à l’acier n’évoquent pas grand-chose aux jeunes. matériau vert, sympathique, à la fois familier et extraordinaire ; de montrer les aspects high-tech et le souci de Pourtant ces métiers recrutent et mènent à des secteurs d’activité très variés (automobile, aéronautique, chantiers navals, offshore, BTP…) l’environnement de la sidérurgie. Bref, de créer chez les citoyens en herbe un 16000 14197 14080 réflexe acier, qui les guidera quand ils 13966 13850 13811 14000 13128 seront en âge de choisir un métier, 11704 mais aussi d’acheter une voiture, du 12000 10329 mobilier, de l’électroménager, etc. 9628
10000
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8000
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Evolution de l’effectif total des élèves en formation de Structure métallique et Chaudronnerie
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0 1994
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Dossier thématique n°3 – L’enseignement de l’acier
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Les métiers liés à la maîtrise du métal ne coïncident pas avec une filière professionnelle en tant que telle et ne sont pas forcément spécifiques à l’acier. Ils correspondent à tous les niveaux d’études possibles (du CAP au diplôme d’ingénieur spécialisé) et couvrent une très grande variété de secteurs : sidérurgie, automobile, bâtiment, travaux publics, chantiers navals, emballage, électroménager, mobilier, micro-horlogerie, offshore, spatial, etc. Schématiquement, on peut distinguer : - les métiers de fabrication de l’acier, (aciériste et lamineur, principalement), qui, du fait de leur automatisation croissante, évoluent de plus en plus vers la maîtrise de l’informatique. - les métiers liés à la transformation de l’acier : - par usinage : le métier consiste à usiner le métal en enlevant de la matière par copeaux. Avant on parlait de tourneur-fraiseur-ajusteur ; actuellement on parle de producticien.
Quel enseignement, quelles formations pour ces métiers ? Dans les métiers de la production sidérurgique, il n'existe pas de diplôme spécifique pour ces métiers. Il y a 15 ans, il en existait encore mais ils ont été abrogés par l'Education nationale car de moins en moins utilisés. Le recrutement des futurs opérateurs des entreprises sidérurgiques s'effectue à partir d'un vivier local de personnes ayant de préférence une formation technique, électrique ou maintenance, de niveau minimum BEP voir baccalauréat (pas plus). La formation est réalisée en alternance, 1/3 du temps en formation théorique, 2/3 du temps en formation pratique en atelier. Ugine & ALZ France, par exemple, a formé pour l'usine de Gueugnon environ une quinzaine d'opérateurs par an en moyenne sur 15 ans, le nombre d'apprentis fluctuant en fonction des besoins du site. L’antenne du CFAI de Châlon-sur-Saône, installée sur le site même de Gueugnon, accueille ou a accueilli des apprentis pour Gueugnon mais aussi pour les usines de St Chely d'Apcher, Pont-de-Roide, Imphy, Firminy, Isbergues et Gonesse. A la clé de cette formation, un CAP de CSI (Conducteur de systèmes industriels). Ce diplôme recouvre les métiers du laminage, du parachèvement (refendage, cisaillage et découpe disques), du traitement thermique et du traitement de surface.
Photo M. Tanguy
L’acier en passant par les grandes écoles (ou les universités assimilées)
- par formage : on trouve ici le chaudronnier, le tôlier, le forgeron, l’emboutisseur… - par assemblage : on trouve ici des soudeurs, principalement.
Entre la forge artisanale (maréchal ferrant à gauche) et la forge industrielle (Industeel, à droite), seule l’application change. Le métier, en gros, est le même. Dans la production sidérurgique, en revanche, l’homme est de moins en moins au contact du matériau : presque tout se pilote par informatique.
- Les métiers liés à l’utilisation de l’acier (de l’artisanat à l’industrie) : ferronniers d’art, forgerons (boulonnerie, outillage, pieux, crochets…)… pour l’artisanat ; les secteurs de l’automobile, l’aéronautique, l’emballage, la construction métallique, les TP, la mécanique… pour l’utilisation de l’acier. Bref, on parle donc des personnes qui manipulent l’acier, soit directement, soit via un écran. Que ce soit en sidérurgie ou dans les secteurs utilisateurs d’acier, quelle que soit la taille de l’entreprise.
Dossier thématique n°2 – L’enseignement de l’acier
Dans les écoles d’ingénieurs, en « génie civil », les élèves peuvent recevoir un enseignement acier… si l’établissement dispose d’un enseignant en Construction Métallique, ce qui n’est pas toujours le cas. Même si l’Association pour la promotion de l’enseignement de la construction acier (APK : lire l’encadré p 6) s’emploie à attirer des professeurs dans cette spécialité. Spécialisations : Bac + 5 + 1 Au-delà des écoles d’ingénieurs classiques, qu’elles soient généralistes (Centrale, Les Mines, Polytechnique, Ponts et Chaussées,) ou plus spécialisées (ESTP, TPE…), on peut suivre un an de spécialisation supplémentaire : - Via le centre des hautes études de la construction métallique (CHEM), qui est le pendant du CHEBAP (centre des hautes études du béton armé et précontraint) : tous deux dépendants du CHEC (centre des hautes études de la construction). - Via l’ESF (Ecole Supérieure de Fonderie), ou l’ESSA (Ecole Supérieure de Soudage et de ses Applications), par exemple. Plus indirectement (et tout aussi aléatoirement), on peut approcher l’acier à travers des études d’architecte, de designer ou même d’économiste (métier qui consiste à chiffrer tous les coûts des différents systèmes constructifs, en fonction des heures travaillées, du matériel immobilisé, des durées de chantier…). Des formations que l’Otua suit de près (lire les actions et projets de l‘Otua, p 3).
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Photo Studio Pons
Qu’entend-on par « métiers de l’acier » ?
Des formations parfois déconnectées de la réalité
Mieux communiquer sur l’acier et ses métiers
Le principal problème des formations est qu’elles ne sont pas en phase avec la réalité des métiers. Les métiers évoluent vite. Celui d’ajusteur fraiseur, par exemple, qui correspond à un poste d’opérateur qualifié, denrée très recherchée dans l’industrie, n’existe plus sous ce nom : on parle maintenant de producticien. Pour un jeune en recherche d’emploi, il ne s’agit donc pas de chercher l’emploi d’hier, bien répertorié, bien connu… mais de repérer l’emploi qui naît, qui n’a pas encore de nom ni de statut, mais qui recrute.
Vaste chantier, qui implique évidemment les enseignants, mais aussi de nombreux autres acteurs, dont l’Otua. Chacun son champ d’action privilégié, chacun son approche de la pédagogie de l’acier. Et au total, un florilège d’initiatives qui contribuent à ouvrir les yeux des jeunes sur les métiers de l’acier.
Autre difficulté : les diplômes ne sont pas en adéquation avec les métiers auxquels ils forment et sont affublés de noms ésotériques (COB TMV, MSEMAV, TS EBFE, etc.). Le lien entre l’option ROC-SM, par exemple, et le métier d’assembleursoudeur n’est pas franchement intuitif. Tout comme entre l’option MAVNS et le métier de serrurier (qui travaillera sur les ouvertures de bâtiments…).
• les élèves de 4ème et de 3ème qui auront une orientation à prendre en fin de 3ème : enseignement général ou professionnel (accès au schéma)
De nombreuses cibles à toucher • les très jeunes, en tant que consommateurs d’acier qui s’ignorent.
Selon de nombreux chefs d’entreprise et dirigeants*, un diplôme de niveau Première, qu’il s’agisse d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou d’un Brevet d’Etudes Professionnelles (BEP) est désormais insuffisant pour le recrutement. Ils préfèrent employer des jeunes titulaires de baccalauréat professionnel ou de formations à Bac + 2 : brevet de technicien supérieur (BTS) ou diplôme universitaire de technologie (DUT). La voie d’apprentissage, par l’intermédiaire d’un centre de formation d’apprentis de l’industrie, reste également appréciée à tous les niveaux. (Pour en savoir plus sur l’alternance et l’apprentissage, lire l’encadré page 6). A l’université se sont mis en place, depuis quelques années, des instituts universitaires professionnalisés (IUP). Ouverts au niveau Bac + 1, ils délivrent des diplômes qui permettent d’être en phase avec les entreprises par l’intermédiaire de nombreux stages. Le titre d’ingénieur reste un bon passeport pour l’industrie. Dans l’industrie, on retrouve deux grands niveaux de qualification : technicien ou ingénieur. Auxquels ne correspondent pas automatiquement des diplômes. On peut devenir ingénieur avec un bac pro par la voie de la formation continue, alors qu’un titulaire de DUT peut commencer comme opérateur. Dans l’industrie, plus encore que dans les autres secteurs, il ne faut pas avoir peur de démarrer à tous les niveaux. * Source : « Choisir un métier, ça se prépare », par l’UIMM et l’Etudiant.
Pour visualiser les différentes trajectoires possibles depuis la troisième jusqu’à Bac + 5, cliquer ici
Photo Pierre Renneville
Métiers de l’industrie liés à l’acier : Diplômes, comment choisir ?
• les conseillers d’orientation et les enseignants de collèges, qui sont tous professeur principal potentiel et ont, à ce titre, à s’impliquer dans les choix d’orientation La sensibilisation aux métiers de l’acier des élèves. L’idée : commence dès le primaire approfondir leur culture technologique générale. • Les enseignants de lycées professionnels et technologiques, à qui il faut faciliter l’accès à l’information technique et fournir des supports pédagogiques et ludiques pour stimuler la motivation et les bons résultats de leurs élèves. • Les établissements d’enseignement supérieur qui doivent intégrer l’acier dans leurs cours, au même titre que le béton ou les autres matériaux de construction. • L’éducation Nationale, qui conçoit les contenus, programmes et libellés de diplômes. • Les professionnels (sidérurgistes, entreprises de construction…), qui pourraient s’investir sous forme de partenariat avec les établissements scolaires.
Les actions et projets de l’Otua Depuis des années, l’Otua mène de nombreuses actions dans l’enseignement supérieur. Son principe : faire approcher, découvrir et apprécier l’acier à travers des études de cas concrets. L’Otua propose notamment : - des cours de construction métallique et de traitement de surface dans les écoles d’ingénieurs et d’architectes. - l’organisation de concours dans les écoles d’architectes sur des thèmes variés : Concevoir une salle de concert, une tribune de stade, un village de jeux olympiques, etc., en tirant au mieux parti des atouts de l’acier. - une exposition itinérante destinée aux étudiants designers et ingénieurs, « Acier Force Neuf » (lire l’encadré ci-dessous).
Dossier thématique n°3 – L’enseignement de l’acier
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- l’animation et le secrétariat de l’APK, association de promotion de l’enseignement de la construction acier (lire l’encadré page 6). - Création de documentation pédagogique : généraliste (CDRom sur le cycle de l’acier, sur l’acier dans la maison…) ou plus spécialisée (dispositif d’e-learning sur les traitements de surface, par exemple), le tout accessible via le site internet www.otua.org .
L’Otua en partenariat avec l’Education Nationale Depuis le début 2004, l’Otua a engagé une réflexion aux côtés de représentants de l’Education Nationale pour revaloriser les métiers de l’acier dans l’enseignement secondaire. L’Otua a lancé la formation d’un GT « Enseignement », qui réunit des représentants de l’Otua, de l’APK et du ministère de l’Education Nationale. Le groupe s’est réuni 6 fois depuis le mois de décembre. Ses objectifs : - redynamiser et revaloriser l’enseignement de l’acier au collège et au lycée. - ajuster l’enseignement de l’acier aux besoins et à la réalité du terrain : passer en revue les intitulés des diplômes et les mettre en adéquation avec les métiers sur lesquels ils sont censés déboucher - élaborer des supports pédagogiques accessibles sur le site internet du Ministère : « Espace numérique du savoir ».
L’UIMM : « Donner aux jeunes une image positive de l’industrie ». Avec 45 000 entreprises adhérentes regroupant 2 millions de salariés, l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) représente 50 % de la population industrielle française. Cette fédération professionnelle, qui a pour vocation première de défendre les intérêts professionnels des entreprises qui lui sont rattachées (sidérurgie, fonderie, construction navale, industries mécanique, ferroviaire, aéronautique et spatiale, etc.) a créé en 1991 une opération destinée aux jeunes de 4ème et de 3ème, intitulée « Bravo l’industrie ».
L’UIMM vient de rééditer ses dix guides métiers de l’industrie métallurgique
Cette opération s’est déclinée en de très nombreuses initiatives, parmi lesquelles :
Acier Force Neuf est une exposition itinérante conçue par l’Otua pour familiariser les étudiants d’écoles de design et d’ingénieurs avec l’acier. L’exposition séjourne dix jours par établissement et s’accompagne d’une visite de site sidérurgique et de conférences ciblées par rapport à l’enseignement prodigué.
- Elaboration, en collaboration avec les journalistes du magazine l’Etudiant, d’une collection de 10 guides très pédagogiques et pratiques sur les principales branches de l’Industrie, les centaines de métiers qui leur sont liés et les formations pour y parvenir. Ces guides sont distribués aux 93 chambres syndicales territoriales qui relaient sur le terrain l’action de l’UIMM et diffusent elles-mêmes ces guides lors de forums, de salons, de visites dans les collèges, etc.
Pour en savoir Plus sur l’expo : www.otua.org / rubrique Enseignement. Un film y présente l’exposition.
- Création de contrats de partenariat entre les jeunes et les entreprises pour une année scolaire complète.
Acier Force Neuf : l’acier sous toutes ses coutures
- Accompagnement des enseignants pour qu’ils développent des séances de « découverte des métiers et d’éducation aux choix professionnels »…
Le concours Planète métal, pour intéresser les troisièmes à la métallurgie Comme toutes les chambres syndicales territoriales de l’UIMM, le GIMRP (Groupement des Industries Métallurgiques de la Région Parisienne) mène ses projets de façon autonome. « Planète métal » en fait partie. Depuis dix ans, ce concours met les classes de 3ème franciliennes en ébullition. Le principe : chacune des 50 classes participantes (présélection sur dossier de candidature) choisit un métier de la métallurgie et élabore sur ce
Dossier thématique n°2 – L’enseignement de l’acier
métier une plaquette, selon un canevas très précis fourni par le GIM. Pour alimenter ce travail, le GIM organise pour chaque école participante au moins deux visites d’entreprises, avec questionnaires à la clé. Les quinze premières plaquettes sont récompensées. Cette année, la classe lauréate partait cinq jours à Barcelone. Tout le monde est gagnant, même le GIM, qui récupère le travail des classes comme base de son guide des métiers, régulièrement réédité.
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Ce qui est parlant, pour un jeune, c’est l’univers dans lequel il va travailler, les réalisations auxquelles il va participer. C’est la philosophie du Syndicat de la construction Métallique de France (le SCMF), qui a édité un DVD intitulé « Full senti metal » sur les métiers de la construction métallique. Assembleur-soudeur, dessinateur, ingénieur calculateur, responsable commercial, chef d’atelier… Chacun y raconte son métier, son parcours, et témoigne des raisons qui l’ont conduit à travailler dans l’acier. Le DVD présente aussi des bâtiments et ouvrages d’art en acier, et indique pour chaque métier les formations possibles et les établissements qui les dispensent, classés par région.
Pour en savoir + : www.scmf.com.fr
Le SNCT mise sur le jeu Le Syndicat national de la chaudronnerie, tôlerie, et tuyauterie industrielle (SNCT) s’est lui aussi fendu d’un outil très pédagogique : un CD-Rom de jeux destinés à explorer le métier. A bord de la station orbitale Modulopolis, Rick et Dana soumettent au joueur des problèmes à résoudre. Objectif : passer en revue la mise en œuvre, l’assemblage, le découpage, la mise à plat des volumes, les consignes de sécurité, etc. tout en se divertissant. Ou l’art des révisions sans douleur. Le CD-Rom présente également les différentes formations qui mènent à ces métiers et les centres qui dispensent cet enseignement, classés par régions.
Pour en savoir + : www.snct.org A venir : un site internet d’information sur lesmétiers de la chaudronnerie, de la tôlerie et de la tuyauterie industrielle sera opérationnel en mai-juin 2005.
Dossier thématique n°3 – L’enseignement de l’acier
Pas en reste, les sidérurgistes y vont également de leurs actions de sensibilisation. Ils proposent des visites sur mesure aux élèves, de la 3ème jusqu’en… CM2. Il n’est jamais trop tôt pour déclencher les vocations. Depuis maintenant 8 ans, Sollac Altlantique a organisé le parrainage d’élèves de 3ème par des managers de Dunkerque, Mardyck, Arcelor Packaging, etc. Une action très appréciée de l’Education Nationale. Sollac Lorraine, de son côté, a choisi depuis maintenant dix ans d’ouvrir ses sites aux élèves de CM2, qui remplissent un questionnaire en fin de visite. Quel que soit leur âge, les enfants sont très Depuis 8 ans, Sollac Atlantique impressionnés de propose des partenariats aux collèges visiter des usines à de la région. Les managers de l’entreprise parrainent durant une chaud et à froid. De ème année une classe de 3 l’acier en fusion au laminage des tôles pour emballage, ils suivent, fascinés, le parcours du métal. Et bien sûr, on ne compte pas, par ailleurs, les interventions de sidérurgistes dans les écoles, les forums… Cela fait partie de la mission d’ambassadeur que doit assumer tout salarié de l’acier.
Photo Studio Pons
Le SCMF : rendre concrets les métiers
Les enseignants, eux aussi, se tordent les méninges pour concevoir des outils pédagogiques facilitant aux élèves l’assimilation des connaissances nécessaires à une utilisation optimale de l’acier. • Pour les chaudronniers, Jean-Michel Le Meur, responsable de l’enseignement Structures Métalliques pour l’IUFM de Créteil, a imaginé une borne interactive à écran tactile (ci-contre) qu’on installe à proximité des machines, dans les lycées professionnels, pour permettre aux élèves de réviser de façon autonome et interactive. Pour en savoir + : www.decindustrie.com / borne r@p5. Passionné d’acier et investi dans l’APK (lire l’encadré p 6) Jean-Michel Le Meur a également conçu un projet pédagogique multidisciplinaire autour du viaduc de Millau. Les professeurs stagiaires de la promo 2003-2004 (en stuctures métalliques mais aussi en langues et en lettres) ont ainsi visité le site de Millau, après avoir assisté, à l’Otua, à une conférence préparatoire pour mieux mesurer le rôle de l’acier dans l’ouvrage. Ils ont ensuite réalisé une maquette du Viaduc et monté une exposition qui sera itinérante et servira d’outil de formation sur les différents sites de formation où ils enseigneront.
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• Au CUST (Centre Universitaire des Sciences et Techniques) de Clermont Ferrand, l’une des 4 écoles universitaires françaises à délivrer un diplôme d’ingénieur ayant trait à la construction métallique (avec l’Eudil à Lille, l’Isim de Montpellier, l’ISTG de Grenoble), un enseignant en construction métallique, JeanPierre Muzeau (également président de l’APK) a inventé steelcust. Cet outil multimédia est destiné à comprendre le fonctionnement mécanique et la conception d’une construction métallique. Il permet de comprendre l’utilité de chacun des éléments d’une structure.
L’APK a été créée en 1991, lors d’un salon Bâtimat, par Pierre Bourrier (à l’époque chargé de la promotion de l’acier dans le bâtiment chez Usinor) et Jacques Brozzetti (exdirecteur du CTICM) pour dynamiser l’enseignement de la construction métallique en France, du CAP au CHEM (centre des hautes études du métal). Objectifs de l’association : • Favoriser les synergies entre les différents acteurs de la construction métallique : enseignants, industriels, bureaux d’études, entreprises de construction, sidérurgie, organismes représentatifs comme le CTICM, l’Otua, le SCMF… • Rendre attractif l’enseignement de la construction métallique • Réactualiser l’enseignement de la construction métallique, notamment à travers une mise à jour des eurocodes (règlementation européenne de la construction) et de l’ESDEP (European steel design education programme), sorte de grosse encyclopédie européenne de la construction métallique élaborée par 140 professeurs de tous les pays d’Europe entre 1988 et 1992. Ses actions : • Fabriquer et diffuser des outils d’enseignement de la construction métallique •
Mettre à jour l’enseignement des eurocodes
• Editer et diffuser les cahiers de l’APK (des CD-Roms) sur les chantiers en cours, la description d’ouvrages, la mise en commun d’activités pédagogiques (exemple : corrections de sujets du BTS) • Représenter l’enseignement de la construction métallique face au ministère de l’Education Nationale •
Organiser des visites de chantiers pour les membres
L’APK compte aujourd’hui environ 350 membres : établissements d’enseignement, professionnels et entreprises. Le conseil d’administration de l’APK comprend 12 membres : professeurs, ingénieurs de bureaux d’études, membres de l’Otua et du CTICM, salariés d’Arcelor.
Pour en savoir + : www.otua.org / Enseignement Formation
Dossier thématique n°2 – L’enseignement de l’acier
Alternance et apprentissage Le principe de l’alternance est un partage du temps entre le centre de formation et l’entreprise. Pour l’élève, l’avantage est double : -
il applique sur le terrain ce qu’il apprend à l’école sa formation initiale est rémunérée.
Cette formule est de plus en plus répandue parmi les jeunes en formation, quel que soit leur niveau : du CAP au diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), ou au diplôme d’ingénieur (par le biais des instituts des techniques d’ingénieurs de l’industrie : ITII). Deux solutions pour se former en alternance : - Le contrat d’apprentissage : il dure entre un et trois ans et se conclut entre l’entreprise et un centre de formation d’apprentis (CFA), agréé par le conseil régional - Le contrat de qualification : il dure de 6 mois à deux ans et se conclut entre l’entreprise et la direction départementale du travail. Ayant la réputation d’être moins sérieux et moins encadré que le contrat d’apprentissage, le contrat de qualification va être supprimé par l’Etat en octobre prochain, au profit de contrats de professionnalisation qui seront encore plus liés aux branches professionnelles et dureront de 6 à 12 mois. L’apprentissage : l’industrie
une
formation
plébiscitée
dans
Les moins de 26 ans peuvent préparer la plupart des diplômes de l’Education Nationale dans le cadre d’un contrat d’apprentissage, comme le font chaque année environ 200 000 jeunes. Entreprendre une formation en apprentissage est une bonne façon d’entrer dans l’entreprise. La plupart du temps, après avoir formé un jeune à ses techniques et à sa fabrication, un employeur n’hésitera pas à le réengager à la fin de son contrat. Pendant la formation, une partie du temps en centre de formation d’apprentis de l’industrie (CFAI), l’autre partie en entreprise, le jeune est lié à un employeur et reçoit un salaire équivalent à un pourcentage du SMIC (croissant avec l’âge et le nombre d’année d’apprentissage). La formation débouche sur un diplôme reconnu par l’Education Nationale. Extraits d’un des 10 ouvrages de « débuter dans l’industrie » réalisés par l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et l’Etudiant. www.uimm.fr, rubrique Les jeunes et l’industrie
Contact Enseignement à l’Otua : Valérie Dusséqué Tél : 01 41 25 83 61 -
[email protected] www.otua.org / rubrique Enseignement-Formation 6