GDR « FEUX »
Corte
6-8 juin 2007
Compte rendu des journées de rencontre et de la réunion de clôture du 08/06/07 Après Nancy (juin 2005), Poitiers (décembre 2005), Valabre (juin 2006) et Fontenay aux roses (décembre 2006) la 5ème réunion du GDR Feux a eu lieu à la Faculté des Sciences de l’Université de Corte, organisée par le laboratoire SPE. Cette réunion avait été planifiée en parallèle d’un colloque sur les feux dirigés et le thème principal des présentations était les feux de forêts. La réunion s’est déroulée sur 3 jours du 6 au 8 juin, réunissant une quarantaine de participants au plus fort des sessions. Le brûlage dirigé initialement prévu le mercredi a été annulé pour des raisons météorologiques mais une visite sur le site de l'incident de Palasca a toutefois permis aux membres du GDR de se rendre sur un site de feux de forêt. Jean-Pierre VANTELON (LCD) a lancé la réunion du GDR proprement dite le jeudi matin, remerciant les membres du SPE pour leur accueil et rappelant l’historique du GDR mis en place à l’initiative d’Olivier SERO-GUILLAUME (LEMTA). Trois demi-journées de présentations organisées en 4 sessions ont permis la diffusion de travaux et la discussion autour de résultats académiques et comptes rendus opérationnels – voir programme en annexe -. Les communications présentées resteront disponibles sur le site mis en place par J.B. PHILIPPI (SPE) lors de l’organisation de cette conférence ( http://spe.univcorse.fr/expe_feux/gdr/ ). Ce site est d’ailleurs dédié à devenir le site du GDR et pourra servir de support pour les prochaines réunions. Le GDR a reçu également à titre exceptionnel la visite du Professeur D.X. VIEGAS de l’Université de Coimbra (Portugal) venu à l’invitation du SPE présenter la plateforme d’essais utilisée par son laboratoire. A noter enfin la visite de M. TRINITE (Département SPI du CNRS) présent en tant qu’invité et observateur et auteur d’une intervention au sujet de la mise en place du centre feu conjointement par le SPE et l’IUSTI lors de la réunion de clôture (voir plus bas). A noter qu’un recensement sur les codes de calculs utilisés dans les sciences et l’ingénierie du feu avait été réalisé en préparation de cette réunion du GDR suite à nos discussions de Fontenay aux Roses. J.P. VANTELON fait le point sur cette opération qui apportera des éléments de discussion pour la réunion de clôture. Signalons que le site web restera accessible sur ce point également, permettant le cas échéant d’apporter des compléments pour les utilisateurs ou développeurs d’outils numériques.
Compte-rendu de la réunion de clôture. L’exposé d’Alexis COPPALLE (CORIA) sur le thème « Quels outils numériques pour la modélisation incendie? » a permis de relancer le débat initié à Fontenay sur l’utilisation, la validation et le développement des outils numériques dans le domaine des sciences du feu. Les présentations en session jeudi matin du code SATURNE (par Eric WIZENNE d’EDF) et du code ISIS (par Sylvain SUARD de l’IRSN), désormais proposés comme codes laissés à disposition en « open source » s’inscrivent d’ailleurs dans cette démarche. A. COPPALLE insiste avant tout sur la nécessité de définir clairement une méthodologie, à respecter dans les différents domaines d’application. Ces domaines seraient par exemple les
suivants : « feux en milieu ouvert », « feux en milieu confiné », « interaction feux – brouillard d’eau ». On pourra ensuite définir des benchmarks, des éléments de comparaison et d’évaluation. Toutefois, il faut, en amont, parler de la méthode de travail. Quel critère choisiton ? Quel indice définir ou encore comment évaluer les notions de précision ? Roger MARTIN (IUSTI) souligne son accord, indiquant qu’une telle opération constitue tout à fait la feuille de route d’une fin de GDR (le GDR « Feux » ayant dépassé la mi-parcours). Parmi les remarques suscitées apparaît la difficulté de définir un benchmark pour un feu naturel, compte tenu des données variables et complexes d’état initial de la végétation, de carte des vents ou de relief. Pierre JOULAIN (LCD) indique que tout dépend de la question posée. L’idée est de ne pas chercher obligatoirement une résolution très fine, mais plutôt de répondre aux questions posées par les opérationnels. De telles questions peuvent par exemple concerner la prédiction du front de flamme ou la vitesse de propagation. Bernard PORTERIE (IUSTI) propose de définir un cas d’étude tiré d’une situation réelle en travaillant avec Claude PICARD (CEREN) sur un contour de feu relevé à plusieurs heures d’intervalle. Il semble qu’un tel benchmark sur feu en milieu ouvert est possible et qu’il sera en mesure de fournir les données d’entrée (vent et relief). Il est clair toutefois qu’un seul cas ne saurait suffire à qualifier un code et il faudra rester prudent dans l’analyse, mais cette initiative serait un début. Alexis COPPALLE pourrait se charger de définir un cas analogue de benchmark sur le domaine des feux compartimentés. Une telle initiative reste prématurée par contre dans le domaine des interactions brouillard d’eau – feu compte tenu du nombre plus limité d’équipes impliquées dans ce domaine. Jean-Pierre VANTELON rappelle que de telles démarches d’évaluation et qualification d’outils sont posées en permanence aux organismes comme le CSTB ou le CTICM. Ces centres devraient être moteurs dans la définition de cas test concrets compte tenu de leur expérience du problème. Philippe FROMY (CSTB) précise en particulier que le critère essentiel auquel il est confronté est celui de la sécurité et que les réponses à apporter sont en terme « d’éclairements énergétiques » assimilables à des flux et de « hauteur libre » en relation avec le problème des fumées. Le problème du désenfumage est donc évidemment posé, mais ce n’est pas le seul critère. Le CSTB est ouvert à toute discussion pour aider à définir un problème tiré d’une application réelle. En résumé, on s’oriente donc vers un travail en deux phases : -
une phase de réflexion en amont sur la méthodologie à appliquer pour évaluer les outils numériques, Alexis COPPALLE se propose de piloter un groupe de réflexion sur ce sujet ;
-
une phase de conduite de benchmarks dans les deux domaines : feux de forêts (sous le pilotage de B. PORTERIE en liaison avec le CEREN) et feux compartimentés (piloté par A. COPPALLE).
Michel TRINITE (Département SPI du CNRS) prend la parole et souhaite toutefois recadrer le GDR, estimant que les réflexions vont peut-être trop loin. En effet, il rappelle que notre groupe est un GDR « réseau » et qu’à ce titre il reçoit le soutien financier du CNRS pour organiser des rencontres et discussions. Ce cadre favorise l’émergence de sujets d’intérêts communs qui peuvent ensuite faire l’objet de « projets ». Il semble que si des collaborations et comparaisons peuvent être envisagées entre laboratoires, le GDR feux n’a pas pour vocation d’organiser des études coûteuses avec délivrables destinés aux opérationnels. Ce type d’action est l’objectif de GDR « projets » qui pourraient voir le jour grâce aux discussions menées au sein de la structure actuelle. M. TRINITE précise en particulier que le soutien apporté actuellement aux acteurs scientifiques impliqués dans la lutte contre les feux de forêts, pourrait tout à fait trouver un parallèle dans le domaine des feux compartimentés pourvu que des projets fédérateurs et attractifs soient proposés. La communauté des
chercheurs et acteurs travaillant sur ce type de feux en milieu clos est invitée à réfléchir sur ce sujet. M. TRINITE fait ensuite le point sur le Centre Feu, action conjointe entre l’IUSTI et le SPE. Ce projet soutenu par le CNRS permettra la conduite d’expériences terrain en Corse, tandis que Marseille verra la construction d’un centre dédié aux expériences à plus petite échelle (expérience en tunnel à feu et travaux à l’échelle du laboratoire). Roger MARTIN indique que le site de Château-Gombert (IUSTI) verra effectivement l’implantation d’un bâtiment à vocation expérimentale, attendu pour juillet 2008. En particulier, un tunnel à feu d’une longueur de 12 m et de section 3x3m2 viendra compléter celui du CEREN. Il sera mis à disposition de la communauté impliquée dans les feux. En parallèle, Jacques-Henri BALBI (SPE) rappelle que la plate-forme terrain actuelle en Corse sera développée et organisée de façon structurée pour permettre une utilisation ouverte à l’ensemble des acteurs du GDR.
Sur un plan organisationnel, la prochaine réunion du GDR aura lieu à Bourges, sur le site du LEES – Laboratoire Energétique Explosions Structures – les 13 et 14 décembre 2007. Le thème privilégié n’était pas arrêté à l’issue de la réunion de Corte mais le programme de cette réunion devait suivre rapidement à l’initiative de JP VANTELON, P. BOULET, A COPPALLE et B PORTERIE. Ces derniers souhaitaient dégager en particulier un thème principal dans le domaine des feux confinés et des feux de forêts respectivement. Les journées pourraient s’articuler autour du programme transmis par B. PORTERIE et mis en fin de ce compte-rendu pour information. Comme il est d’usage dans le GDR il restera possible de présenter des travaux en marge des thèmes directeurs affichés. Un point sera fait sur les propositions de communications, orientant un certain nombre de présentations vers des posters et recadrant les sessions orales autour de sujets scientifiques définis. Deux réunions devraient suivre en juin et décembre 2008, au Havre et au centre d’EDF de Chatou a priori. A noter que le GDR arrivant dans sa 3ème année, la demande de son renouvellement devra être envisagée prochainement. Un projet en ce sens doit être élaboré pour l’été 2008.
J.P. Vantelon et P. Boulet, le 10/07/07.
ANNEXE – Programme détaillé des présentations à Corte les 7 et 8 juin. Les supports de présentation restent disponibles sur le site
http://spe.univ-corse.fr/expe_feux/gdr/ Jeudi 7 juin. 10h -12h - Outils numériques incendies 10h : Eric WIZENNE (EDF R&D - MFEE/GEIRP) : Utilisation de Code_Saturne pour la simulation 3D incendie. 10h30 : Sylvain Suard (IRSN) : logiciel CFD ISIS 11h : Pehn LAMUTH (CEA) : Calcul d’évent d’évacuation et de surpression pour locaux clos protégés par des gaz extincteurs 11h30 : Julie Lassus (LTMF) : Feux en compartiments sous-ventilés. Risque d’inflammation des gaz imbrûlés. Premiers résultats expérimentaux 13h30 -15h30 - Simulation, feux de végétation 13h30 : Jean-Luc Dupuy (INRA) : Présentation HIGRAD/FIRETEC 14h : Nicolas Sardoy (IUSTI) : Distribution au sol de brandons générés par des feux en ligne 14h30 : Aymeric LAMORLETTE (LEMTA) : Transfert thermique dans une structure végétale 15h : Albert Simeoni (SPE Corte) : Physique des feux de forêts (avec J.H. Balbi) 16h -18h - Mesure et expérimentation, feux de végétation 16h : D.X VIegas (U. Coimbra) : Métrologie terrain grande échelle 16h30 : Toussaint Barboni (SPE Corte) : Chimie, écologie des feux de forêts 17h : Pascal Boulet (LEMTA) : Mesures spectroscopiques dans l'infrarouge - Caractérisation de la végétation 17h30 : Philippe Fromy (CSTB) : Effets du feu de végétations sur les personnes et les maisons
Vendredi 8 juin. 9h -10h30 - Feux industriels et milieux clos 9h : Eric Casalé (FluidAravis) : conclusions du projet RGC&U sur les incendies en tunnel 9h20 : Damien Marquis (LNE) : Feux composites et polymères 9h40 : LucasBustamante Valencia (LNE) : Polyurethane Foam Pyrolysis and Combustion in Cone Calorimeter Coupled to FTIR analyser 10h : Coppalle (CORIA) : Quels outils numériques pour la modélisation incendie? 11h-12h : Réunion de clôture
ANNEXE – Proposition d’articulation des journées de Bourges les 13 et 14 décembre prochains.
Ce qui suit est une proposition de programme destinée à recentrer le GdR autour de sa vocation de base : la recherche fondamentale (cf. interventions de M. Trinité et A. Coppalle). Une liste de thèmes fédérateurs (dans le sens où ils touchent à la fois les feux confinés et de végétation) que l’on pourrait aborder est la suivante : Propagation (front de feu de végétation, feux de paroi, EGE, sautes, contre-feux,...) Rayonnement (comportement spectral, propriétés radiatives, détection IR, méthodes de résolution,…) Allumage (critère, flux et température critiques, débit critique,…) Dégradation thermique et combustion (aspects chimiques, pyrolyse flash, production de terpènes, EGE, combustion sous-ventilée, production de suies,...) Lutte par aspersion d’eau (mécanismes d’interaction, atomisation, largage aérien, mouillage, retardants,…) Métrologie et capteurs (fluxmètres, thermocouples, capteurs et biocapteurs, caméras IR et visible, traitement des données) Calibration et validation (benchmark, protocoles expérimentaux,..) Lois d’échelle (universalité, effet de taille, hétérogénéité,...) ~~~~~~~~~ooooo~~~~~~~~~~~ Premier jour : 9h-10h :
Accueil des participants
10h -12h :
Problèmes fondamentaux dans les feux, incluant la lutte 4 présentations
12h :
Déjeuner
14h -15h30 : Problèmes fondamentaux dans les feux, incluant la lutte 3 présentations 15h30-16h :
Pause
16h -18h :
Recherche finalisée et aspects industriels et opérationnels Session posters
Deuxième jour : 9h-10h :
Présentation du benchmark « feu de végétation à échelle un »
10h-10h30:
Problèmes fondamentaux dans les feux, incluant la lutte 1 présentation
10h30-11h :
Pause
11h -12h30 : Problèmes fondamentaux dans les feux, incluant la lutte 2 présentations 12h30 :
Déjeuner
14h :
Réunion de clôture