MINISTERE DE L'INDUSTRIE DU COMMERCE ET DU DEVELOPPEMENT DE LA ZONE FRANCHE --------------PROJET DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE ----------------SECRETARIAT TECHNIQUE
REPUBLIQUE TOGOLAISE Travail-Liberté-Patrie -----------------
RAPPORT D’ETUDE THEMATIQUE
ETUDE SUR LA RECHERCHE & DEVELOPPEMENT
CONSULTANTS Pr C. de SOUZA Pr M. Y. D. GUMEDZOE Janvier 2000
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SOMMAIRE Pages INTRODUCTION ..................……..............................................................................
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I. PRESENTATION DU SECTEUR DE LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT…
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1.1. Définition du concept ……………………………………………………………. 1.2. Rappel de la mission assignée à la recherche-développement au Togo…………. 1.3. Organisation de la recherche au Togo……………………………………………. 1.3.1 Historique et orientations………………………………………………..………. 1.3.2. Organigramme et fonctionnement………………………………………………. 1.3.3. Les ressources humaines, matérielles et financières…………………….………. 1.3.4. Les principaux programmes de recherche…………………………….………….
6 6 6 6 7 8 11
1.4. Les structures de recherche……………………………………………………..…. 1.4.1. Les structures para-étatiques………………………………………………..……. 1.4.2. Les unités de recherche dans les entreprises………………………..……….……. 1.4.3 Les institutions internationales de recherche…………………….…….………….
12 12 19 19
II. IDENTIFICATION DES BESOINS, CONTRAINTES ET ATOUTS POUR LA RECHERCHE DANS LES DIFFERENTS SECTEURS DE L’ECONOMIE…………………………………………….…….…………….
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2.1. L’environnement de la recherche………………………………….….…….……. 20 2.1.1. Contraintes et faiblesses…………………………………….……….…………. 20 2.1.2. Les atouts…………………………………………………………….…………. 20 2.2. Secteur agricole………………………………………………………...…………. 21 2.2.1. Les facteurs institutionnels récents…………………………………….…………. 21 2.2.2. Contraintes et faiblesses……………………………………………….…………. 22 2.2.3. Les atouts…………………………………………..………………….…………. 23 2.3. Secteur industriel………………………………………………..……….…………. 23 2.3.1. Contraintes et faiblesses………………………………………….…….…………. 24 2.3.2. Les atouts ……………………….…………………………………………..……. 24 2.4. Secteur artisanal…………………………………………………………….…….…. 25 2.4.1. Contraintes et faiblesses……………………….…………………………………. 26 2.4.2. Les atouts……………………………………………………………….…………. 26 III. IDENTIFICATION DES PERSPECTIVES ET OPPORTUNITES D’INVESTISSEMENTS PRIVES………………………….…………….…………. 26 3.1. Le secteur agricole……………………………………………………….…………. 26 3.1.1. Transformation des produits agroalimentaires …….………………….…………. 26 3.1.2. Situation de l'élevage et de la pêche…………………….…….……….…………. 27 3.2. Secteur artisanal ……………………………………………………………………. 28 3.3. Opportunités d'investissements privés ……………………………………………… 28 IV. ELABORATION DE STRATEGIE, PLAN D’ACTION, PROGRAMME ET IDEES DE PROJETS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT……………….. 32
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4.1. Orientations……………………………………………………..……….…………. 4.2. Objectifs …………………………………………………………………………… 4.3. Stratégies………………………………………………………………...…………. 4.3.1. Stratégies visant à la réorganisation de la recherche………………….…………. 4.3.2. Stratégie visant à renforcer les capacités des structures de recherche……..……. 4.3.3. Stratégies visant à la protection des inventions……………………….…………. 4.3.4. Stratégie de vulgarisation des résultats de recherche………….…….…………. 4.3.5. Stratégies visant la création d’un cadre de partenariat et de dialogue permanent entre le secteur privé, les institutions de recherche et les bailleurs de fonds……. 4.4. Plan d’action ………………………………………………………………………. 4.5. Proposition de projets ………………………………………………………………
32 32 32 33 34 35 36
CONCLUSION ………………………………………………………………………
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REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................
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ANNEXES ……………………………………..…………………………………….
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INTRODUCTION Le Gouvernement togolais, suite à la crise économique et financière de ces dernières années, a adopté un plan de relance de son économie en mettant l'accent sur le désengagement de l'Etat et la promotion du secteur privé. C'est dans ce cadre qu'un projet de développement du secteur privé a été initié par ce dernier, avec le concours financier de la Banque Mondiale. Une série d'études ont été commandées pour servir de documents de base au cours du déroulement de la table ronde qui sera l'aboutissement du projet ci-dessus mentionné. Conscientes du fait que la promotion et le développement du secteur privé ne peuvent connaître un succès sans le concours de la recherche-développement, les autorités togolaises y attachent un grand prix en l'inscrivant à l'ordre des études. En effet, au Togo, pendant longtemps, dans le fonctionnement du secteur de la recherche, les activités étaient moins intimement associées aux actions et projets de développement publics ou privés ; ce qui se traduit par une définition floue des liens entre les objectifs de la recherche et ceux de développement socio-économique. A cela s'ajoutent une faiblesse des mécanismes d'organisation et de coordination au niveau des structures de recherche, une insuffisance des ressources (matérielles et financières surtout) et une lacune constatée au niveau de l’enseignement qui, n’est pas assez orienté pour susciter l’émulation, la curiosité, la créativité et l’innovation nécessaires pour une impulsion décisive vers le développement technologique. Ainsi, la recherche-développement qui devrait donc constituer l’élément accélérateur et dynamisant du processus de promotion des activités socio-économiques en leur procurer les outils d’une croissance durable, n’a pas su répondre à ses prérogatives. Mais la nécessité pour la société togolaise en général et les entreprises à caractère économique en particulier de s’appuyer sur des unités de recherche-développement opérationnelles est d’autant plus incontournable du fait que ces dernières constituent le cœur de la conception et du développement des projets comme de toute activité économique en tant que facteur de vitalité et de viabilité. Il s’avère donc nécessaire de faire de la recherche-développement un instrument privilégié et d’assurer l’intégration de la recherche d’accompagnement dans tous les programmes et projets de développement économique et social pour une orientation efficace des actions afin de répondre aux besoins de la société. Ce rôle que l’on attend de la recherche-développement permettra à l’économie togolaise de s’adapter aux exigences de l’intégration sous-régionale et au phénomène de globalisation. Le présent rapport présente la situation de la recherche au Togo en spécifiant les particularités de chaque secteur de l'économie, analyse les contraintes, besoins, et atouts pour aboutir à la formulation des orientations et à des propositions de stratégies, plan d'action et idées de projets en vue de la promotion du secteur privé. Le rapport présente également des données sur une analyse des contraintes qui freinent le développement des activités de recherche-développement au Togo, et énonce les suggestions, les recommandations et les propositions de mesures pour améliorer la situation. Il constitue une base de réflexion pour la Table Ronde sur le secteur privé qui sera organisé. La démarche méthodologique adoptée par les consultants pour accomplir leur tâche comporte les points suivants :
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un examen critique des études antérieures et des rapports de missions menées au Togo, en particulier le dernier rapport du groupe CRC SOGEMA (Juillet 1998) : « Etude su le développement, le transfert de la technologie et sur la recherche et développement au Togo » ; une série d’entrevues avec certains acteurs des systèmes de recherche au Togo, des représentants des instituts et centres de recherche, des chercheurs, des représentants de l’administration togolaise œuvrant dans le secteur de la recherchedéveloppement.
Une bonne partie des informations présentées dans ce rapport ont été fournies fort aimablement par les collègues des institutions de recherche et les acteurs du monde de la recherche-développement, nous leur exprimons notre profonde gratitude.
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I. PRESENTATION DU SECTEUR DE LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT 1.1. Définition du concept La recherche se définit généralement comme une étude destinée à élucider et à mieux interpréter des faits nouveaux à la lumière desquels on révisera les conclusions habituelles, théories ou lois établies pour leur application pratique afin de mieux résoudre des problèmes de développement urgents dans différents domaines comme l’agriculture, la médecine, la chimie industrielle, etc. Elle vise principalement un but pratique et le développement ou la mise au point de nouveaux produits, dispositifs ou procédés. Dans les lignes qui vont suivre, nous allons indiquer ce que sont dans les grandes lignes la capacité et les activités de recherche-développement au Togo. Nous présenterons le diagnostic de la recherche-développement au Togo en fournissant des informations sur :
la mission assignée à la recherche-développement ; les structures de recherche ; les ressources humaines ; les ressources matérielles ; le financement de la recherche ; les principaux domaines ou programmes de recherche.
1.2. Rappel de la mission assignée à la recherche-développement au Togo En adoptant le décret 86/71 du 16 Avril 1986 portant organisation de la Recherche Scientifique au Togo, le gouvernement a pris une option claire, celle de faire de la Science et de la Technologie les piliers du développement socio-économique de la Nation. L’objectif général qu’il a assigné à la recherche-développement est de mettre la Science et la Technologie au service du progrès et du bonheur de l’Homme. De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques suivants : -
arriver à une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles ; développer l’agriculture et valoriser ses produits pour accéder à la sécurité alimentaire ; promouvoir l’industrialisation basée sur les produits agricoles et miniers ; promouvoir l’artisanat.
1.3. Organisation de la recherche au Togo 1.3.1 Historique et orientations Le début de la recherche au Togo remonte aux différents accords de coopération établis avant et après son indépendance il sera fait mention dans ce rapport des mesures prises après l’accession du pays à la souveraineté (le 27 avril 1960). Il s’agit essentiellement du décret N° 65-48 du 18 Mars 1965 portant création de l’Institut National de Recherche Scientifique (INRS) ayant pour mission la coordination, la centralisation et la diffusion des résultats de recherche sur le territoire national. Ne disposant pas de moyens adéquats, l’INRS n’a pas pu atteindre ses objectifs. Les instituts de recherche nationaux relevaient pour la plupart de certains ministères techniques qui déterminaient leurs objectifs de recherche.
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Trois instituts français : l’Institut de Recherche sur le Coton et autres fibres Textiles (IRCT), l’Institut de Recherche sur le Café, le Cacao et autres plantes stimulantes (IRCC) et l’Office de Recherche en Sciences dans les Territoires d’Outre Mer (ORSTOM) fonctionnaient parallèlement aux instituts de recherche nationaux. Au total le réseau de recherche comptait 15 instituts en 1974. Le manque de coordination, de collaboration et de vision claire des objectifs réduisait l’efficacité et l’impact de ces institutions de recherche, à l’exception des instituts français qui étaient plus performants parce que disposant de plus de moyens. Bien que l’Etat eût consacré des montants financiers non négligeables aux activités de ces organismes de recherche et d’études, leurs impacts scientifique, économique et social étaient peu visibles. L’Etat a donc réagi en créant en 1986 la Direction de la Recherche Scientifique (décret N° 86-71/PR du 11 Avril 1986), chargée de la coordination et de la réglementation de la recherche au Togo. 1.3.2. Organigramme et fonctionnement 1.3.2.1. Organigramme de la Direction de la Recherche Scientifique L’organigramme de la DRS comporte les organes suivants : -
le Conseil National de la Recherche regroupe tous les ministres qui ont sous leur responsabilité des institutions de recherche et un représentant de l’Assemblée Nationale ; le Comité Technique de la Recherche Scientifique regroupe tous les directeurs d’institutions de recherche ; ce comité est assisté de trois commissions interministérielles qui sont :
-
la Commission d’identification et d’évaluation scientifique des priorités de recherche ; la Commission de coordination des programmes nationaux de recherche ; la Commission de contrôle de la gestion des fonds de projets.
la Direction de la Recherche.
1.3.2.2. Fonctionnement de la Direction de la Recherche Scientifique L’organisation, la planification et l’exécution de la recherche scientifique au Togo sont placées sous la responsabilité de : -
le Conseil National de la Recherche Scientifique ; le Comité Technique de la Recherche Scientifique ; le Direction de la Recherche Scientifique.
Le Conseil National de la Recherche Scientifique définit les grandes orientations nationales en matière de recherche scientifique. Il étudie et apprécie le bilan des activités de recherche menées sur le territoire national.
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Le Conseil se réunit en session ordinaire au moins une fois par an vers la fin de l’année sur convocation de son président. Le Conseil peut tenir des sessions extraordinaires en cas de nécessité. Le Conseil Technique de la Recherche scientifique propose les activités de recherche à entreprendre, conformément aux orientations et priorités définies. Il est chargé de l’évaluation de ces activités, et il se réunit avant chaque réunion du Conseil National de la Recherche Scientifique. La Direction de la Recherche Scientifique est chargée de : -
la coordination de l’exécution des décisions arrêtées par le Conseil National de la Recherche Scientifique ; du suivi des activités de recherche scientifique menées au Togo ; de l’étude en collaboration avec le Ministère directement intéressé de toute demande d’autorisation de recherche en provenance des institutions ou organismes étrangers ; de la négociation en collaboration avec les institutions intéressées, des conventions et programmes dans le domaine de la Recherche scientifique avec les pays ou organismes étrangers.
1.3.3. Les ressources humaines, matérielles et financières 1.3.3.1. Les ressources humaines Il est important de définir ce qu’est un chercheur avant d’aborder les question de ressources humaines : un chercheur est toute personne détenant un diplôme universitaire (ou un niveau équivalent d’expérience) qui participe activement à un projet de recherche dans un établissement universitaire formellement reconnu ou dans un centre de recherches (milieu institutionnel officiel) et qui consacre au moins 40% de son temps aux activités de recherche. Le développement d’une capacité de recherche dans un pays donné nécessite le développement de ressources humaines bien formées. Au delà de la formation universitaire, le développement de compétences en recherche-développement ne peut être atteint qu’en faisant de la recherche. Dans cette optique il est nécessaire d’améliorer la formation universitaire, surtout pour les aspects qui concernent la recherche et en offrant la possibilité à des jeunes diplômés de développer leurs aptitudes à la recherche en se lançant dans des activités de recherche. L’évolution des inscriptions des étudiants dans les facultés et écoles de formation de deuxième cycle (diplômes d’ingénieur, de Maîtrise et de licence) et troisième cycle (Diplôme d ’études approfondies ou DEA et de doctorat) fournissent des informations précieuses sur le stock de ressources humaines disponibles non seulement pour la recherche mais aussi pour le développement en général Les premiers inventaires de la communauté de chercheurs nationaux avaient fourni des chiffres de 40 en 1974 et 289 en 1989 (tous grades et tous secteurs confondus). Un inventaire de la DRS datant de Janvier 2000 indique un chiffre de 180 chercheurs qui se répartissent dans les différents secteurs de la façon suivante. Tableau 1 : Répartition des chercheurs répertoriés par la DRS en janvier 2000 dans les différents secteurs SECTEURS I. Santé-Nutrition
DIPLOMES Doctorat
EFFECTIFS Hommes Femmes 15 1
9
II. Société-EducationDéveloppement Doctorat Ingénieur/Maitrise/DEA
13 1
0 0
Doctorat Ingénieur/Maitrise/DEA IV. Secteur Sciences et Techniques de l’Ingénieur Doctorat Ingénieur/Maitrise/DEA Source : DRS
30 73
1 3
33 7
1 2
III. Secteur Agriculture
1.3.3.2. Ressources matérielles Les efforts des pouvoirs publics déployés ces dernières années en équipement des centres de recherche bien que louables restent en dessous des besoins recensés. 1.3.3.3. Financement de la recherche Le financement de la recherche est assuré par : -
l’Etat togolais ; les organismes internationaux (fonds d’Aides et de Coopération (FAC) ; Centre de Recherche pour le Développement International (IRDC), Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), GTZ, PNUD, OMS, etc.).
Le tableau suivant montre l’évolution (de 1974 à 1989) des ressources financières accordées par l’Etat aux activités de recherche, ceci en comparaison avec le PIB. Tableau 2 : Données sur les ressources financières allouées par l’Etat aux activités de recherche (de 1974 à 1989) Intitulé Budget total de l'Etat (A) Ressources financières des institutions de recherche (B) PIB (C) Rapport B/A Rapport B/C
1974 16 244 600 594 684
1979 62 598 1 561 972
1984 76 790 550 2 109 242
1989 92 486 160 3 320 100
130 600 000 3,66% 0,46
212 800 000 2,49% 0,73
3 13 180 000 2,75% 0,67
430 000 000 3,59% 0,77
Source : DRS Pour évaluer l’effort de l’Etat togolais en matière de financement de recherchedéveloppement, il sera utilisé l’indicateur suivant : les dépenses totales consacrées à la recherche ou en valeur relative en pourcentage du PIB consacré à ces activités. En analysant les chiffres du tableau, il est aisé de constater que l’investissement total consacré annuellement à la recherche, bien que appréciable, est très loin de ce qui a été suggéré lors des différentes réunions internationales pour les pays en voie de développement puisqu’on y proposait 1% du PNB.
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Dans le secteur agricole spécifiquement, les données concernant le financement des activités de recherche en 1995 sont consignées dans le tableau suivant. Tableau 3 : Dépenses annuelles en recherche développement réalisées en 1995 dans le secteur agricole (coopération internationale) SOURCES a) Recherche vivrière
FINANCEMENTS (Milliers de F CFA)
RRPMC
14 144 500 396 6 400 23 000 7 600 6 000
WECAMAN IITA ADRAO
ROCARS/FED SAVANES UE/IITA/RAMR OTP b) Recherche agropédologie IITA ADRAO AFNETA/FIDA IFS WAFMEN c) Recherche cotonnière OPAT SOTOCO d) Recherche café-cacao Prêt MDR OPAT SAFICC e) Recherche Zootechnique et vétérinaire RABAOC AVPELF/IREF
2 425 2 400 1 225 923 950 20 000 120 000 20 000 8 750 35 000 500 700
Total financement déclaré (1995) = 270,921 millions (dont financement national : 230 millions et financement extérieur :40,921 millions) Il faut remarquer que le secteur privé togolais participe très peu au financement des programmes de recherche.
1.3.4. Les principaux programmes de recherche Les domaines de recherche couvrent les secteurs suivants : -
agriculture- nutrition et alimentation ; santé-pharmacopée ; société-éducation-population-développement ; habitat-urbanisme-population ; sciences-technologie et ressources naturelles.
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En 1989, les six programmes triennaux prioritaires retenus par le Conseil National de la Recherche Scientifique et leurs objectifs sont les suivants : 1.3.4.1. Programme Cultures vivrières L’objectif général de ce programme était de maîtriser les facteurs d’amélioration de la production des principales cultures vivrières du Togo et constituer une source d’information sur les principaux thèmes de promotion de ces cultures afin de répondre aux préoccupations des organismes de développement agricoles et aux exigences de la politique d’autosuffisance alimentaire mise en œuvre par le gouvernement togolais. Ce programme avec ses 9 projets allant de la collecte et caractérisation des ressources phytogénétiques à l’amélioration des céréales et des plantes à tubercules et des espèces animales en passant par les techniques de conservation et l’analyse des mycotoxines dans les denrées agricoles ; l’étude de l’environnement socio-économique du paysan a généré certains résultats encourageants. 1.3.4.2. Programmes Cultures de rente Son objectif est d’accroître la productivité du caféier tout en améliorant sa qualité (lutte contre le scolyte des baies du caféier) et de promouvoir la culture du kolatier. 1.3.4.3. Programme Gestion et amélioration des sols L’objectif est de faire la synthèse des nombreux acquis de la recherche dans le domaine de la pédologie afin de livrer aux utilisateurs les résultats intéressants déjà obtenus. 1.3.4.4. Programme de valorisation des tourbes et phosphates Son objectif principal était d’évaluer en station la potentialité agronomique des ressources naturelles comme la tourbe et le phosphate naturel. L’effet engrais du phosphate naturel ne se fait sentir que 12 mois après l’application. 1.3.4.5. Programme Etude de la dynamique des mutations sociales et économiques du Togo Son objectif était de fournir des éléments d’appréciation des changements économiques et sociaux qui s’opèrent en milieu rural et urbain au Togo. 1.3.4.6. Programme Amélioration de l’état de santé dans le monde rural Ses objectifs étaient : -
étudier les comportements sociaux pour une meilleure connaissance de la perception et des pratiques des populations rurales en rapport avec la santé et la maladie ; identifier et analyser les besoins des populations rurales en matière de santé ; évaluer les propriétés médicinales de certaines plantes.
Tous ces programmes (pour ceux qui sont conduits jusqu’au bout) ont produit des résultats parfois mitigés, mais les applications pratiques des résultats obtenus restent à prouver.
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1.4. Les structures de recherche Les plus importants centres de recherche du Togo sont en ordre décroissant : -
l'Université du Bénin (avec ses 15 établissements d'enseignement supérieur et ses laboratoires ou centres de recherche) ; l'Institut Togolais de la Recherche Agricole (ITRA) ; la Recherche médicale ; la Recherche en Pharmacopée (essentiellement des privés et des équipes isolées) ; le Centre de Construction et de Logement (CCL) ; la Société Internationale de Linguistique (SIL).
1.4.1. Les structures para-étatiques Les plus importants centres de recherche du Togo sont : -
l’ensemble de la recherche à l’Université du Bénin (en 1995, on y dénombrait 80 chercheurs) ; l’ITRA (Institut Togolais de la Recherche Agricole) ; le Centre de construction et de logement (CCL) ; la Recherche dans le domaine de la santé (il n’existe plus d’institut, seules demeurent des équipes de chercheurs isolés) ; la Société internationale de Linguistique (SIL).
1.4.1.1. Les activités de recherche à l’ITRA Elles concernent : -
la recherche appliquée portant sur l’amélioration variétale (maïs, sorgho-mil, coton, riz, café-cacao) ; la recherche fondamentale sur la pourriture brune des cabosses du cacao ; la conservation et transformation post-récolte ; le développement d’une râpe mobile ; etc.
1.4.1.2. Les activités de recherche au Centre de Construction et de Logement Elles concernent : -
l’urbanisme ; l’utilisation de matériaux locaux pour la construction des bâtiments et édifices ; méthodes améliorée de construction ; les normes ; etc.
1.4.1.3. Données sur les établissements de recherche de l'Université du Bénin
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Les lignes qui suivent décrivent les activités de recherche menées dans un certain nombre d'établissement de l'Université du Bénin. a) La Faculté des Sciences -
Le laboratoire des Extraits Végétaux et Arômes Naturels (LEVAN) produit des huiles essentielles et des pommades à partir d’extraits de plantes aromatiques.
-
Le Centre de Formation et de Recherche sur les Plantes Médicinales conduit des activités de production de médicaments et de recherche sur les propriétés thérapeutiques des plantes médicinales africaines et il assure également la formation des tradithérapeutes.
b) L’Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs (ENSI) Au sein des Départements, les équipes et les activités de recherche sont organisées en laboratoires de recherche qui sont : Génie Civil -
Mécanique des sols et géotechnique Route Béton, béton armé Hydraulique et hydrologie Structure et résistance des matériaux Topographie
Génie Electrique -
Electronique Electricité Electrotechnique Physique générale Informatique
Génie Mécanique -
Matériaux Mécanique - RDM Mécanisme - Métrologie Automatique - Informatique Atelier de soudure Atelier de machines-outils
c) L’Ecole Supérieure d’Agronomie (ESA) On note un certain nombre de programmes de recherche :
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-
Identification des maladies virales de l’igname, du niébé, du manioc ; Alimentation animale ; Etude d’amélioration des petits ruminants ; Développement d’un semoir manuel ; Besoin en eau des plantes ; Elevage périurbain ; Etude sur la sécurité alimentaire ; Etudes sur les potentialités des sols et cartographie ; Utilisation des phosphates naturels pour la fertilisation des sols ; Recherche sur les plantes aromatiques.
d) L’Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTBA) Les principaux activités de recherche ont porté sur : -
la transformation et conservation des fruits et légumes saisonniers ; la production de biscuits et de yogourt ; l’amélioration des procédés traditionnels locaux de transformation de la viande de porc en saucisses et autres produits : la conservation et contrôle de la qualité hygiénique et production de phytomédicaments éthiques ; la mise au point d’une demande de type HACCP pour le suivi assurance-qualité ; la production des huiles essentielles ; le contrôle de la qualité microbiologique et physicochimique de l’eau ; le contrôle de la qualité hygiénique des denrées alimentaires ; ; le contrôle de la qualité hygiénique des phytomédicaments.
e) Le Centre d’Informatique et de Calcul (CIC) Les activités de recherche concernent : -
l’assemblage de micro-ordinateurs, maintenance et réparation des équipements informatiques ; la conception et le développement de logiciels de gestion.
Il est à noter que l’Université du Bénin dispose en outre de locaux au Centre Hospitalier Universitaire de Lomé-Tokoin, de Centres d’application ou d’expérimentation agropastoraux à Tchitchao (Préfecture de la Kozah), à Zozo Kondji (Préfecture d’Agou) et à Kovie (Préfecture du Zio). La capacité d’accueil est d’environ six mille étudiants, mais leur nombre actuel est deux à trois fois plus élevé. Les domaines de recherche sont essentiellement les suivants : -
les sciences exactes et naturelles ; les sciences biomédicales et pharmaceutiques ; les sciences humaines et sociales ; les sciences juridiques, économiques et de gestion ; les techniques et la technologie ;
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-
les sciences agronomiques.
1.4.1.4. Résumé des caractéristiques de certaines structures Les caractéristiques de certaines de ces structures sont résumées dans les tableaux qui suivent. Dans ces tableaux, sont indiqués : -
la genèse (ou date de création) de l’institut ; les objectifs qui lui sont assignés ; les réalisations (technologies développées ou résultats de recherche, etc) ; les problèmes rencontrés dans l’accomplissement de sa mission ; les ressources financières ; les perspectives.
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Tableau 4 : Caractéristiques de quelques institutions de recherche Secteurs
Genèse
I. AGRICULTURE ITRA et les Crée en 1997 suite à la SERVICES fusion et à la TECHNIQUES réorganisation des centres du MAEP s'occupant de la recherche. Il a le statut d’une société d’économie mixte.
II. UNIVERSITE 2.1. ESA
Objectifs - Assurer la coordination du système national de recherche agricole - Aide au développement rural en vue d’une amélioration des technologies utilisées et d’une amélioration de la qualité de vie des populations.
L'Ecole est créee en 1972 C’est une Ecole destinée à former des Ingénieurs Agronomes. Des activités de recherche (essentiellement la recherche appliquée) sont organisées au niveau des différents départements de cette Ecole.
Réalisations (technologie)
Problèmes ou contraintes rencontrés
Financement
Perspectives
- Recherche appliquée portant sur l’amélioration variétale (maïs, sorgho-mil, coton, riz, café-cacao) - Recherche fondamentale sur la pourriture brune des cabosses du cacao - Conservation et transformation post-récolte - Développement d’une râpe mobile
- Financement insuffisant - Etat - Accès à l’information sur les - Organismes internationaux marchés agricoles difficiles, les techniques et technologies - Infrastructure routière inadéquate - Besoin de formation (à évaluer) des chercheurs et du personnel d'appui à la recherche
- Orienter les activités de recherche vers les besoins des bénéficiaires ciblés - Mieux diffuser les résultats et les acquis de recherches
- Identification des maladies virales de l’igname, du niébé, du manioc - Projets individuels (à spécifier…..) - Alimentation animale - Etude d’amélioration des petits ruminants - Développement d’un semoir manuel - Besoin en eau des plantes - Elevage périurbain - Etude sur la sécurité alimentaire - Etudes sur les potentialités des sols et cartographie - Utilisation des phosphates naturels pour la fertilisation des sols - Recherche sur les plantes aromatiques
- Problème de diffusion des résultats - Budget de l’Université du - Partenariat avec le secteur privé Bénin inexistant - Equipement insuffisant - Besoin de formation (à évaluer) des chercheurs et de techniciens supérieurs
- Orienter les activités de recherche vers les besoins des bénéficiaires ciblés - Mieux diffuser les résultats et les acquis de recherches
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Tableau 4 : Caractéristiques de quelques institutions de recherche (suite) Secteurs 2.2. ESTBA
Genèse
Objectifs
L’Ecole est née de la restructuration de l’Institut Universitaire de Technologie de Santé et des Sciences Biologiques de l’Université du Bénin par Arrêté Rectoral n° 0015/UB/R/90 du 23 août 1990 modifié par arrêté Ministériel n° 041/MENRS du 03 mai 1996.
Les activités de recherche sont axées sur des problèmes pratiques dans le domaine de la nutrition et de l’hygiène, telles que :
- créer et promouvoir des unités, des laboratoires ou des centres de recherche - offrir des prestations de service dans les domaines suivants : * analyse et contrôle des Elle a deux missions denrées alimentaires principales : * analyses médicales * analyse des eaux - la formation * analyse des phénomènes d’Ingénieurs des Travaux atmosphérisques la recherche fondamentale et - assurer la production des appliquée biens de consommation dans le domaine de la transformation et de la conservation des produits alimentaires
Réalisations (technologie)
Problèmes ou contraintes rencontrés - Transformation et conservation - Problème de diffusion des résultats des fruits et légumes saisonniers - Programme de formation conçu - Production de biscuits et de pour satisfaire les besoins du secteur yogourt public et non privé - Amélioration des procédés - Manque de financement pour la traditionnels locaux de maintenance des équipements transformation de la viande de - Partenariat avec le secteur privé porc en saucisses et autres inexistant produits - Recyclage du personnel technique - Conservation, contrôle de la enseignant qualité hygiénique et production de phytomédicaments éthiques - Mise au point d’une demande de type HACCP pour le suivi assurance-qualité - Production des huiles essentielles - Contrôle de la qualité microbiologique et physicochimique de l’eau - Contrôle de la qualité hygiénique des denrées alimentaires - Contrôle de la qualité hygiénique des phytomédicaments
Financement - Budget de l’Université du Bénin
Perspectives - Orienter les activités de recherche vers les besoins des bénéficiaires ciblés - Mieux diffuser les résultats et les acquis de recherches
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1.4.2. Les unités de recherche dans les entreprises Hormis quelques activités occasionnelles de recherche, la majorité des entreprises ne font pas de recherche. Toutefois, elles cherchent à améliorer leurs produits et procédés de production. Et la majorité a bénéficié des transferts de technologies ou de l’assistance technique de l’extérieur, le plus souvent de la part de leurs maisons mères ou du groupe auquel elles appartiennent. 1.4.3 Les institutions internationales de recherche 1.4.3.1. L’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) à Ibadan Nigéria L’Institut International d’Agriculture Tropicale a pour objectif d’accroître la productivité des principales cultures vivrières et d’élaborer des systèmes de production durables susceptibles de remplacer la jachère forestière ou la culture sur brûlis dans les zones tropicales humides et subhumides. Les programmes d’amélioration des cultures concentrent leurs efforts sur le manioc, le maïs, le niébé, l’igname, le soja et le plantain. Les résultats de la recherche sont diffusés par le biais des programmes de coopération internationale, à savoir la formation, l’information et l’échange de matériel génétique et transfert des résultats de recherche au secteur privé. L’IITA a été crée en 1967 et a son siège à Ibadan au Nigéria. Un conseil d’administration international préside aux affaires de l’Institut. Le personnel se compose de près de 180 chercheurs et experts originaires d’environ 40 pays travaillant soit au siège d’Ibadan, soit dans diverses antennes de l’IITA situées dans de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne. L’IITA fait partie du groupe des centres internationaux de recherche agricole à but non lucratif financés par le groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). 1.4.3.2. L’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO) Créée en septembre 1970 sous le parrainage du PNUD, de la FAO et de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), l’ADRAO est une organisation intergouvernementale bilingue qui regroupe aujourd’hui 16 pays dont le Togo. L’ADRAO a pour mission d’aider ses pays membres à parvenir à l’autosuffisance en riz, qui est l’une des principales denrées alimentaires de l’Afrique de l’Ouest. Devenue en 1986 un membre à part entière du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (GCRAI), l’ADRAO diffère légèrement des autres centres du GCRAI par le fait qu’elle a un conseil des Ministres composé des ministres de l’Agriculture de ses Etats membres. Le secteur privé (surtout les producteurs) est étroitement impliqué dans les différentes phases de développement des technologies. 1.4.3.3. Le centre asiatique de recherche et de développement des cultures maraîchères (AVRDC) Le centre créé en 1971 a pour mission de conduire des recherches et de promouvoir le développement des cultures maraîchères dans les zones tropicales humides et subhumides.
Les principales activités inscrites au programme dudit centre sont :
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la collecte, la conservation et l’ennoblissement de germplasme ; l’amélioration variétale ; l’amélioration des techniques culturales ; des études sur l’environnement et la nutrition ; le transfert de technologie ; la formation ; des publications scientifiques.
II. IDENTIFICATION DES BESOINS, CONTRAINTES ET ATOUTS POUR LA RECHERCHE DANS LES DIFFERENTS SECTEURS DE L’ECONOMIE 2.1. L’environnement de la recherche 2.1.1. Contraintes et faiblesses Les problèmes d’ordre matériel, financier et humain minent le déroulement normal des activités de recherche : -
pas de lien formel entre les institutions de recherche et le secteur privé ; insuffisance de la participation de l’Etat au financement de la recherche ; le secteur privé n’intervient pas dans le financement des activités de recherche ; la plupart des entreprises du secteur privé togolais ne font pas de recherche mais elles cherchent à améliorer leurs produits et procédés de production ; insuffisance d’équipements dans les structures de recherche (laboratoires, centres, instituts stratégiques) ; manque de locaux adaptés aux activités de recherche ; manque de collaboration entre les différents acteurs et structures de la recherche ; démotivation des chercheurs due à l’absence de statut juridique bien défini du personnel impliqué dans les activités de recherche ; pas de système d’information scientifique et technique structuré.
Par ailleurs, il est à noter que l’Université n’a pas, à ce jour, réussi à mettre la plupart des résultats de recherche disponibles au service du développement national. Les prestations de service aux agents économiques sont encore assez rares. Pour changer cette situation, l’Université a crée une division des prestations de service à la DRS-UB ( Direction de Recherche Scientifique de l’Université du Bénin) (selon les propositions contenues dans le Livre Blanc de l’Université. Cette division pourrait être transformée en une Direction des prestations de service de l’Université du Bénin. 2.1.2. Les atouts Les atouts majeurs sont les suivants : -
un bon réseau d’institutions de recherche disponible, surtout dans le domaine agricole ; des ressources humaines compétentes ; certaines institutions de recherche surtout les centres internationaux de recherche agricole établissent souvent des liens avec le secteur privé pour l’exploitation de leurs résultats de recherche (cas de l’IITA, de l’ADRAO et de l’AVRDC).
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2.2. Secteur agricole L’agriculture occupe une place importante dans le développement de l’économie du Togo, car elle fournit l’essentiel des moyens de subsistance de la population rurale et urbaine, et emploie plus de 70% de la population active. Sa contribution dans la production nationale peut atteindre 33% et parfois plus. Selon les chiffres cités par la FAO (1995), les produits agricoles rapportent plus 20% des recettes d’exportation. Les produits agricoles fournissent aussi des matières premières aux entreprises agroalimentaires. Ces derniers transforment ces produits ce qui, entraîne le développement du secteur du commerce et de l’industrie. L’environnement institutionnel de la recherche étant complexe, l’amélioration des performances de celle-ci dépend en partie de l’aptitude des partenaires à jouer un rôle accru dans la conception des programmes de recherche et de transfert de technologies agricoles. L’organisation du système de recherche agricole repose sur trois éléments fondamentaux -
les programmes de recherche ; les ressources ; les facteurs institutionnels.
Nous analysons ces différents éléments et nous dresserons une liste des forces et faiblesses du système national de recherche agricole. 2.2.1. Les facteurs institutionnels récents La principale évolution récente est traduite dans la création en 1998 de l’Institut Togolais de la Recherche Agricole (ITRA) la reprise du processus de restructuration des institutions rurales est un acteur majeur dans ce secteur pour la recherche développement. La réforme de l’organisation de la recherche agricole a commencé en 1998 par la fusion de différentes unités et laboratoires de recherche agricole en une seule entité l’ITRA. Cette centralisation fonctionnelle a été accompagnée d’une décentralisation régionale. Le nouvel institut doté du statut d’une société d’économie mixte devra améliorer l’efficacité de la recherche agricole au Togo et l’orienter vers les besoins du secteur privé. Il existe généralement une synergie entre les institutions de recherche et développement, aussi bien dans la conception des institutions et des programmes que dans les stratégies de mise au point et de transfert de technologies. Mais au Togo, il y a une rupture nette entre les institutions de recherche et les utilisateurs des résultats de recherche. Cette rupture manifestée au niveau institutionnel et opérationnel est perceptible dans l’attitude et le comportement aussi bien des agents de développement que des chercheurs.
2.2.2. Contraintes et faiblesses Nombreuses sont les contraintes à l’adoption des technologies mises au point. En effet, plusieurs technologies existent et sont susceptibles d’imprimer une évolution positive significative à la production agricole. Certaines sont encore au niveau des stations de recherche et d’autres déjà dans le milieu paysan. Mais force est de constater que le taux
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d’adoption de ces technologies reste faible, ce qui explique la persistance de la faiblesse de la productivité de l’agriculture togolaise. Plusieurs facteurs freinent l’adoption des technologies générées par la recherche. Parmi ceuxci on notera des facteurs internes à la recherche, les facteurs liés à l’encadrement et les facteurs relevant des producteurs. 2.2.2.1. Facteurs internes à la recherche Ils sont les suivants : -
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les liens entre les objectifs de la recherche et les objectifs de développement économique ne sont pas clairement définis ; il arrive que les programmes de recherche ne prennent pas suffisamment en compte les besoins réels des utilisateurs ; la prédominance des activités de recherche disparates sans garantie de leur lien avec les programmes et projets en cours ou en préparation ; les coûts d’opportunité de l’adoption de la plupart des technologies ne sont pas définis ; les technologies mises au point ne prennent pas suffisamment en compte le contexte socio-économique des utilisateurs. En outre, elles ne considèrent pas les producteurs ou les transformateurs (industriels ou traditionnels) comme des partenaires ou des opérateurs économiques, sensibles aux notions de coût, de bénéfice et de risque ; la faiblesse des mécanismes de coordination, le manque de procédure de travail et le manque d’expertise pour traduire la politique de développement agricole et rural en stratégie de recherche agricole ; la concentration des instituts de recherche dans la partie méridionale du pays et, par conséquent l’absence d’instituts dans les régions septentrionales (Centrale, Kara, Savanes) ; d’une manière générale, le personnel de recherche est du niveau de formation ingénieur agronome. Il manque de chercheurs expérimentés de haut niveau et de spécialistes dans les disciplines comme la foresterie, le génie rural, la socio-économie, la génétique, etc... ; il n’existe pas de cadre juridique particulier à la recherche agronomique. Le statut des chercheurs qui définit les droits et devoirs du personnel de la recherche n’a jamais été appliqué.
2.2.2.2. Facteurs liés à l’encadrement Les technologies mises au point par la recherche sont assez importantes, mais elles n’ont pas eu l’impact souhaité sur l’agriculture. Beaucoup de ces technologies n’ont pas été vulgarisées par manque de politique de transfert des résultats, d’adéquation aux besoins des paysans ou de mesures d’accompagnement (crédit de campagne). On espère qu’avec un bon fonctionnement des nouvelles structures d’organisation du monde rural, ces inquiétudes seront levées. En effet, avec la nouvelle reforme opérée au niveau du développement rural, l’ITRA assurera la responsabilité du processus de définition et de mise en œuvre des programmes de recherche menés avec la participation des organisations impliquées dans la vulgarisation et en premier avec l’ICAT.
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2.2.2.3. Facteurs relevant du producteur Ils sont les suivants : -
producteurs sont méfiants vis-à-vis des nouvelles technologies ; pouvoir d’achat des producteurs assez faible.
Ces contraintes révèlent bien que l’adoption ou non d’une technologie ne relève pas uniquement de la compétence de la recherche. La responsabilité est collective et la charge revient aussi bien aux chercheurs qu’aux structures d’encadrement de formation et d’information, aux planificateurs, aux ONG, aux utilisateurs et aux consommateurs. Arriver à faire contribuer tous ceux-là à la résolution des problèmes de l’agriculteur de l’éleveur, du pêcheur et de l’exploitant forestier reste un défi à relever pour une rentabilisation des produits de la recherche agricole. 2.2.3. Les atouts La recherche-développement dans ce secteur bénéficie cependant de plusieurs atouts malgré les contraintes relevées, il s’agit notamment : -
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de nombreux organismes ont travaillé et travaillent encore sur la production semences améliorées, la transformation et la conservation des produits agricoles et des résultats intéressants sont disponibles au niveau des centres de recherche mais ne sont pas encore vulgarisés ; la compétence des chercheurs togolais est une force pour le développement des technologies de la production, la transformation et la conservation des produits agricole ; un réseau de recherche agricole disponible.
2.3. Secteur industriel L’industrie togolaise reste peu diversifiée, et se caractérise principalement par le nombre limité et la taille réduite des entreprises manufacturières avec une forte concentration dans la région maritime. Les unités industrielles sont, pour la plupart des agro-industries auxquelles s’ajoute la première chaîne d’extraction des phosphates. En matière de recherche, au niveau du sous-secteur de l'industrie, c’est la Direction générale des mines et de la géologie qui mène toutes les études techniques et économiques ayant pour objet la recherche et l’exploitation minières. Deux directions dépendant de cette Direction générale ont des responsabilités qui touchent directement la recherche-développement. Il s’agit de : -
la Direction des recherches géologiques et minières, qui a la charge :
d’exécuter tous les travaux de cartographie géologique ; de répondre à toutes les demandes d’études relatives à la géologie appliquée ; d’exécuter et de suivre la réalisation des programmes de prospection et de recherche minière.
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la Direction des laboratoires minier et pétrolier
Cette Direction a deux laboratoires, le laboratoire d’analyse central et le laboratoire pétrolier. Le Département qui devait être responsable de la recherche sur les eaux souterraines n’est pas en opération. Pour ce qui concerne l’industrie manufacturière, c’est le secteur agroalimentaire qui fait l’objet d’activités de recherche. 2.3.1. Contraintes et faiblesses Le choix des technologies et des équipements n’est pas toujours adapté aux besoins de l’entreprise, causant des surcapacités, produits non conformes au marché. Plusieurs unités industrielles ont été installées suivant la formule “ clefs en mains ”, avec les conséquences habituelles : inadaptation de la technologie entraînant notamment des problèmes de maintenance et de d’approvisionnement en pièces de rechange. Il faut aussi noter le manque de gestionnaires compétents entraînant des problèmes de négligences au niveau de la maintenance des équipements et donc une faible utilisation des capacités installées. A ces lacunes, s’ajoutent les faiblesses suivantes : -
absence d'une politique de promotion des activités de recherche et de développement ; lacune dans la sensibilisation concernant l'importance de la gestion de la qualité, de la normalisation et de la protection de la propriété intellectuelle ; non standardisation de certains produits et inexistence de label de qualité ; manque de financement pour les activités de recherche ; vétusté des infrastructures et équipements ; manque de personnel qualifié pour mener les activités de recherche ; absence de technologie appropriée ; peu d’activités de recherche-développement dans le secteur industriel.
2.3.2. Les atouts Le Togo dispose d’importantes potentialités dont la mobilisation permettra un développement réel de la recherche-développement en vue de relancer le secteur privé. On peut noter entre autres : -
un appui institutionnel aux structures de gestion du développement industriel ; une forte dominance des PME agroalimentaires ; dans l’industrie agroalimentaire, existence d’un potentiel de recherche mais dont la plupart des résultats ne sont pas encore vulgarisés ; une privatisation de plus en plus des unités industrielles publiques ou para-étatiques ; un aménagement et équipement des infrastructures industrielles offrant un cadre d’accueil tant aux investissements de la zone franche que sur le territoire douanier ; la promotion du secteur privé avec la mise en place de fonds de soutien aux activités des PME/PMI ; la création de la maison de l’industrie et du dispositif du guichet unique.
2.4. Secteur artisanal
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L’artisanat qui caractérise le secteur informel, occupe une population très importante et lui procure des revenus substantiels. Le nombre de ses acteurs est estimé à plus de 150 000 personnes. Il contribue à près de 10% de la formation du PIB. L'artisanat se décompose en trois parties : -
l'artisanat d'art (sculpture, céramique, macramé…) dont les produits finis sont essentiellement destinées aux touristes; l'artisanat de production (menuiserie, forge, maçonnerie, couture, tissage…) ; l'artisanat de service (coiffure, cirage de chaussures, travaux d’installation, de montage, d’entretien et de maintenance, etc …).
Sur le plan recherche le secteur n'a pas bénéficié d'actions significatives. Néanmoins, la filière des métaux a effectué certaines innovations, notamment la mise au point de machines simples et d'équipements par des fabricants locaux, répondant aux besoins et aux moyens financiers des petits entrepreneurs. Il s'agit en général de petits équipements et machines intéressant le secteur de transformation des produits agricoles : râpeuses de tubercules, égreneuses et broyeurs de céréales, batteuses de riz, décortiqueuse d'arachide, pressoir à jus de fruits, torréfacteurs de farine, etc. Les appareils mis au point et testés sur place semblent avoir donné de bons résultats techniques mais n'ont pas fait l'objet d'une vulgarisation à grande échelle. Il est à noter que ces équipements locaux ont des performances parfois médiocres (taux de pertes importants) et ne répondent pas aux normes alimentaires (matériaux toxiques ou cancérigènes, contaminations microbiennes). Des améliorations pourraient être réalisées sans surcoûts importants avec le concours de techniciens compétents dans le cadre d’un programme structuré de recherche-développement. Une remarque est que le secteur ne dispose d’aucune structure formelle menant des activités de recherche. Cependant, il existe des structures comme l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs (Université du Bénin), le Centre National de Perfectionnement Professionnel, etc qui peuvent être en mesure de porter leur assistance pour l’amélioration des technologie en cours. 2.4.1. Contraintes et faiblesses Un certain nombre de problèmes et contraintes freinent les activités du secteur. On peut noter entre autre : -
un sous-équipement des ateliers des établissements de l'enseignement technique ; une lacune dans la formation basée essentiellement sur l'observation, l'imitation, la répétition des gestes, entraînant l'absence de méthodologie et de conception du travail, et la transmission de technologie plus élaborée ; la qualité médiocre des produits finis entraînant une forte concurrence des produits importés ; l'état primitif de la technologie utilisée, réduisant ainsi la capacité de production et la productivité des acteurs ;
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une absence de contrôle de qualité des produits finis et une absence d'harmonisation des prix.
2.4.2. Les atouts Ils sont entre autres : -
une gamme importante d'outils et techniques mis au point ; un appui institutionnel soutenu ; bonne disponibilité de machines simples et équipements de transformation des produits agroalimentaires fabriqués de façon artisanal, malgré un travail de mise au point à accomplir.
III. IDENTIFICATION DES PERSPECTIVES ET OPPORTUNITES D’INVESTISSEMENTS PRIVES 3.1. Le secteur agricole Les technologies générées par le système national de recherche agronomique et celles provenant des centres internationaux de recherche agricole devraient permettre de jeter les bases d’une action concertée entre tous les partenaires de la recherche-developpement pour un meilleur impact de la recherche sur la productivité agricole et sur les activités des PME/PMI agroalimentaires. La recherche a à son actif un certain nombre de techniques et de technologies mises à la disposition des producteurs et des opérateurs économiques. 3.1.1. Transformation des produits agroalimentaires Le tableau suivant montre une série de technologies de fabrication et de conservation de produits agroalimentaires mises au point par la recherche-développement.
Tableau 5 : Quelques technologies mises au point dans le secteur agroalimentaire Amélioration des méthodes de séchage et de conservation des cossettes de manioc a INCV Etude sur la fabrication du fromage traditionnel (Wagasi) menée à l’ESTBA Etude sur la fabrication de la moutarde de néré (Afiti) Etude sur la conservation de la purée de tomate menée à l’ESTBA
Edition d’une fiche technique vulgarisée auprès des producteurs Pas d’application directe des travaux effectués
Les cubes alimentaires mis au point n’ont pas trouvé d’application concrète Les essais ont permis l’amélioration des techniques de production dans un groupement de producteurs à Afagnan Etude de la production et de la composition de Il ressort des testes réalisés que la technique l’alcool de palme (Sodabi) menée à l’ESTBA traditionnelle de distillation n’entraîne pas la formation de composés toxiques (éthanol) Mise au point d’un extracteur d’huiles Fabrication d'essence de citronnelle à essentielles à la Faculté des Sciences (UB) l'Université et dans deux sites en milieu rural
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Travaux d'amélioration des techniques de fabrication des confitures et sirops menés parallèlement à l'ESTBA et à l'INTA Mise au point de formules nutritionnelles et de technologies de fabrication d'aliments de sevrage par l'INTA Etude sur la fabrication de boisson de gingembre Etude des procédés de fabrication de bière de sorgho (Tchakpa) et de bière de maïs (Liha) menée à l'INTA Amélioration du procédé de fabrication traditionnelle du couscous de maïs (Yakayakè) à l'INTA Etude des techniques traditionnelles d'extraction d'huile de palme au Centre de Recherche sur les Techniques Endogènes Mise au point d'un séchoir solaire à l'Université
Fabrication occasionnelle en laboratoire. Pas de transfert des technologies mises au point. Installation de l'atelier de production Nutrimix. Peu de transfert de technologie dans les régions. Fabrication occasionnelle en laboratoire. Pas de transfert des technologies mises au point Pas d'application directe des travaux effectués Création d'un atelier de production au Bénin. Projet d'application au Togo suspendu Transfert des améliorations mises au point au niveau de quelques paysans mais pas de vulgarisation à grande échelle Utilisation expérimentale du séchoir. Pas de transfert de la technologie mise au point
3.1.2. Situation de l’élevage et de la pêche En matière de production animale, la recherche dispose de géniteurs qui servent de noyaux améliorateurs pour l’élevage traditionnel. La pratique de l’insémination artificielle se fait également dans certains troupeaux organisés. La recherche s’oriente surtout vers les animaux à cycle court conformément à la politique nationale (ovins-caprins, porcins, volailles, pisciculture). La technologie pour l’élevage de l’aulacaude (agouti) dans un biotope naturel est mise au point et permet aux éleveurs de disposer de la viande d’aulacode à tout moment. Quant à l’héliciculture (élevage d’escargots) des recherches sont en cours portant sur la croissance, la reproduction et l’alimentation des escargots. La pisciculture en cage n’a pas connu de succès, et des études sont en cours sur la pisciculture associée à l’élevage. L’association aviculture-pisciculture est une activité rentable fortement recommandée aux éleveurs. 3.2. Secteur artisanal Pour faciliter le semis des céréales et des légumineuses, une canne-semeuse a été mise au point à l’Ecole Supérieure d’Agronomie, et plusieurs prototypes ont été fabriqués et testés. D’autres semoirs ont été conçus et testés à l’IITA. Pour faciliter la transformation du manioc en gari et éviter les pertes énormes, des équipements utilisables en milieu de production ont été mis au point, il s’agit de plusieurs types de râpes dont :
la râpe mobile motorisée qui peut traiter 443 kg/heure de racine épluchées. Elle est actuellement fabriquée localement et vulgarisée par l’Institut National de Cultures Vivrières au sein des groupements au Togo et hors du pays ;
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la râpe mécanique - tambour tôle perforée : mécanicien (à Tsévié) ; la râpe mécanique - tambour à barres dentées : Ets Famézio (Tsévié).
D’autres appareils simples et équipements mis au point et testés sur place semblent avoir donné de bons résultats techniques mais n'ont pas fait l'objet d'une vulgarisation à grande échelle. Il s’agit de :
Presse à cric ; Pressoir à huile manuel : UPROMA ; Broyeur à céréales manuel : UPROMA ; Egreneuse maïs à moteur : UPROMA ; Egreneuse maïs à volant : UPROMA ; Egreneuse maïs manuelle simple : UPROMA ; Batteuse de riz à pédale : UPROMA ; Décortiqueuse d'arachide manuelle : UPROMA ; Pressoir à jus de fruits : moines de Dzogbégan ; Torréfacteur à tambour (groupement Super farine de bébé à kara) ; Torréfacteur type cuiseur à gari chauffé au gaz (Association EDEN à Lomé).
3.3. Opportunités d’investissements privés Une analyse plus poussées de certaines techniques et technologies devrait permettre de déboucher sur des produits à haute valeur ajoutée. Aussi serait-il intéressant aux opérateurs de promouvoir le développement de ces dernières. On peut citer entre autres : -
La fabrication de sirops de maltose à partir de maïs et de manioc et l’utilisation pour la fabrication de sirops de fruits, confitures et boissons. Cette technologie devrait réduire le coût de fabrication des produits à base de sucre et réduire également les importations de sucre. Elle a été essayée avec succès au Bénin et dans plusieurs pays d’Afrique.
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L’introduction de malt de céréales et/ou de tapioca dans les farines pour enfants pour tenir compte des recommandations de l’OMS en matière de densité énergétique des bouillies pour enfants et améliorer ainsi la qualité des bouillies fabriquées au Togo. De nouvelles formules pourraient être mises au point à l’INTA et proposées aux fabricants.
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L’amélioration des techniques de tannage des peaux pour abaisser les charges de transformation et rendre le cuir plus compétitif par rapport à certaines matières plastiques importées.
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L’amélioration technique des râpes fabriquées localement. Quatre types de râpes fabriquées localement ont été identifiées. Certaines d’entre elles occasionnent des pertes excessives tandis que d’autres présentent des risques sanitaires ou toxicologiques pour les produits qu’elles traitent. Une analyse comparative de ces râpes devrait permettre de mesurer leurs performances, de mettre leur défaut en évidence et de réaliser les modifications nécessaires.
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L’introduction du pressoir Caltech pour l’huile de palme et démonstrations. Un pressoir a été mis au point au Caméroun pour dépulper les noix de palme et en extraire l’huile en une seule opération. Cet appareil est aujourd’hui fabriqué au Caméroun et rend déjà de grands services dans de nombreux villages ou des groupements en ont fait l’acquisition. Il peut être introduit au Togo et essayé avec des groupements planteurs pour démonstration. Par la suite, un programme de formation de mécano-soudeurs pourra être mené en collaboration avec le fabricant camérounais pour que la presse soit fabriquée au Togo.
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L’essai et mise au point des pressoirs manuels à palmiste et karité. Deux pressoirs à huile de type “ panier métallique sous presse ” ont été rencontrés dans les ateliers de mécaniciens. Ces appareils sont manuels et conviennent bien à l’extraction des huiles de palmiste et karité, l’un d’entre eux est d’ailleurs utilisé à Tsévié pour le palmiste. Une mise au point de ces presses pourrait permettre de les vulgariser auprès des femmes travaillant déjà dans le métier. Notamment, l’utilisation de crics pour le pressage pourra être testée.
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La finalisation de la mise au point de presses manuelles à gari. Deux presses à manioc ont été conçues au centre de Davié mais n’ont pas encore connu de vulgarisation à grande échelle. Une analyse physique des forces en jeu lors du pressage devrait permettre de calculer les épaisseurs de tôles nécessaires et de rabaisser ainsi le coût à un niveau plus raisonnable. La possibilité d’utilisation mixte pour l’extraction de l’huile pourra être étudiée.
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La mise au point d’un tamis mécanique manuel pour le gari et le tapioca. Dans la fabrication du gari, le tamisage reste une opération longue et la granulométrie du produit obtenu n’est pas régulière. Un tamis simple métallique pourrait être mis au point afin de faciliter cette opération et d’obtenir une granulométrie standardisée.
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La conception et la mise au point d’un cuiseur à gari. Malgré de nombreux essais, la cuisson du gari reste manuelle et constitue un frein au développement de ce produit. Les travaux de recherche doivent se poursuivre dans ce domaine. Notamment, la cuisson dans un tambour rotatif pourrait être essayée et mise au point.
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L’essai et la mise au point de décortiqueurs à sorgho et mil. La consommation du sorgho et du mil pourrait être augmentée au détriment du riz importé par la vulgarisation de décortiqueurs. Des appareils performants ont été mis au point au Sénégal ou au Burkina-Faso et pourraient être essayés au Togo.
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L’essai et la mise au point de dépelliculeurs d’arachides grillées. Après torréfaction, les arachides doivent être dépelliculées et cette tâche est souvent manuelle. Des dépelliculeuses simple ont été conçues dans d’autres pays, il s’agit de les essayer, de les mettre au point et de les vulgariser.
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L’essai et la mise au point de séchoirs pour fruits et légumes. De nombreux produits séchés ont été rencontrés au cours de la mission mais les techniques restent rudimentaires. Le séchoir construit à l’université est trop coûteux pour être utilisé en milieu rural. Parallèlement, de nombreux petits séchoirs très simples ont été mis au point dans les pays du sahel. Des essais pourraient permettre de choisir ceux qui sont les mieux adaptés aux conditions hygrométriques du Togo.
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La mise au point d’un dépulpeur de tomates. L’appareil utilisé à Afagnan pour la fabrication de purée de tomate pourrait servir de point de départ pour la mise au point d’un petit déplulpeur manuel dont les performances devraient être supérieurs au premier.
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La mise au point d’un pasteurisateur pour produits liquides. De nombreux ateliers utilisent la pasteurisation pour la conservation de leurs produits. C’est le cas notamment de la fabrication de jus de fruits, sirops et conserves de légumes. Les appareils utilisés pour la pasteurisation sont soit rudimentaires (marmite) soit trop coûteux (autoclave). Pour une meilleure maîtrise de la température et des conditions de pasteurisation, un petit pasteurisateur peu coûteux devrait être conçu et mis au point. Cela permettrait de vulgariser les techniques de conservation des fruits et légumes.
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La mise au point d’un torrificateur pour céréales et légumineuses. Les ateliers de fabrication de farines composées et d’huile d’arachide utilisent diverses sortes de torréfacteurs plus ou moins élaborés. Parmi eux, l’INTA utilise un torréfacteur électrique dont le coût est prohibitif pour la vulgarisation. Les autres appareils utilisé devraient faire l’objet d’essais comparatifs pour déterminer le modèle qui pourra être proposé aux ateliers de transformation.
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La mise au point d’un mélangeur manuel pour farines. Il existe des appareils très simples pour le mélange des farines composées tandis que les ateliers utilisent des marmites où le mélange n’est pas très homogène. L’essai de ces mélangeurs et la fabrication sur place permettrait de garantir une bonne qualité des aliments pour enfants sans en élever le coût.
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L’amélioration des rendements de transformation dans la fabrication de la purée de tomate. L’analyse économique des bilans matière de la fabrication de la purée de tomate, tels qu’ils ont été établis par l’ESTBA et la SOTED, montre que le processus utilisé n’est rentable ni pour le producteur ni pour le consommateur. Une analyse plus fine de chaque étape du processus de fabrication devrait permettre de limiter les pertes et augmenter la teneur en matière sèche de la purée.
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L’étude de l’extraction traditionnelle d’huile d’arachide et conception d’une barrate pour diminuer la pénibilité du malaxage de la pâte et améliorer le rendement d’extraction en huile.
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La poursuite des travaux de mise au point sur les cubes de néré. Un travail très intéressant a été mené à l’ESTBA sur la mise au point de cubes à base de néré qui pourraient se substituer aux cubes importés largement utilisés au Togo. Ce travail n’a pas été valorisé et il conviendrait d’étudier le comportement des consommateurs avant de le mettre à la disposition des entrepreneurs intéressé.
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La poursuite des travaux d’étude sur les activités enzymatiques de la pomme de Sodome. Les analyses effectuées sur l’activité enzymatique de la calotropaïne contenue dans les feuilles de Calotropis procera dans le cadre de l’étude de la fabrication du Wagasi à l’ESTBA montrent des performances très intéressantes de cette enzyme. Une analyse plus poussée, suivie de recherches sur les techniques d’extraction de cette molécule pourrait apporter un produit nouveau dans le domaine des biotechnologies.
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Autres opportunités a) Production et commercialisation de semences de variétés améliorées de cultures vivrières (ignames, maïs, manioc, riz, niébé, sorgho etc...) -
Cas du partenariat institution de recherche –secteur privé pour la production de semences de variétés améliorées de maïs hybride, de niébé et d’autres cultures vivrières
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Cas du partenariat institution de recherche-secteur privé pour la production et la commercialisation de semenceaux d’ignames (variétés améliorées).
b) Transformation et conservation des produits agricoles. -
Cas du partenariat institution de recherche – secteur privé pour la production et la commercialisation de divers produits dérivés du manioc (farine, cossettes, granules, biscuit, alcool, etc...)
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Cas du partenariat institution de recherche-secteur privé pour la fabrication de pain et de biscuit etc... à partir de mélanges de farine de manioc et de farine de blé.
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Production et commercialisation de vaccins contre les maladies tropicales les plus importantes (chez l’homme, chez les animaux d’élevage et les végétaux).
IV. ELABORATION DE STRATEGIE, PLAN D’ACTION, PROGRAMME ET IDEES DE PROJETS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT 4.1. Orientations Le Gouvernement entend désormais faire de la recherche-développement le ferment de la créativité et de la productivité nationales, donc l’élément accélérateur et dynamisant du processus de croissance économique. Il s’agira pour ce faire non plus simplement de la considérer comme une priorité sectorielle méritant une attention particulière mais comme partie intégrante de toutes les programmations et activités macro, méso et micro-économiques, publiques ou privées, comme facteur indispensable de la galvanisation des actions, d’évaluation des résultats atteints et de progrès technologiques. C’est pourquoi les activités de recherche du système éducatif doivent chercher à se brancher, lorsqu’elles n’y sont pas intégrées au départ, sur des actions et programmes en cours ou sur leurs prolongements de manière à bénéficier d’eux et renforcer leurs effets. 4.2. Objectifs Le but viser par la recherche-développement dans le cadre de la promotion du secteur privé est d’être au cœur de la conception et du développement tant des projets que de toute activité économique comme facteur de vitalité et de viabilité. Pour y parvenir, elle doit chercher à atteindre les objectifs suivants : -
mobiliser les moyens nécessaires pour l’appropriation technologique, la création et l’innovation afin de favoriser le développement des différents secteurs de l’économie
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(agriculture, élevage, industrie, artisanat, habitat, génie civil, énergie, transport, télécommunication, électronique, informatique, etc) ; assurer la rentabilité des activités de recherche ; parvenir à une adéquation des résultats de la recherche aux besoins des opérateurs économiques afin d’assurer leur promotion.
4.3. Stratégies Les objectifs ci-dessus mentionnés peuvent être atteints à travers : -
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une réorganisation du monde de la recherche ; une planification cohérente des actions impliquant tous les acteurs ; une intégration de la recherche d’accompagnement dans tous les programmes et projets de développement économique et social ; un renforcement des capacités des structures de recherche en suivant un schéma décentralisé (éviter la concentration des structures de recherche dans un espace géographique) ; une budgétisation des activités de recherche ; un développement des ressources humaines (formation des chercheurs) ; un développement d’une part de la communication entre les services et institutions nationaux concernés par la recherche (institutions de recherche, développement rural, industrie, commerce, établissements de formation) et d’autre part de la coopération inter-régionale avec les institutions internationales ; un rapprochement des chercheurs travaillant dans un domaine donné afin de favoriser les échanges d’informations, de méthodes de travail et d’harmoniser les programmes ; un rapprochement des chercheurs des agents de développement pour échanger les information dans les deux sens et orienter les travaux de recherche vers la résolution des problèmes techniques sur le terrain ; un rapprochement des universitaires des entreprises et agents de terrain pour orienter les programmes de formation vers les besoins du marché ; la mis en place de structure appropriée pour favoriser le transfert rapide de la technologie par le biais de la vulgarisation ; l’élaboration d’une politique de Science et Technologie à soumettre à l’Assemblée Nationale.
Les orientations stratégiques sont regroupées en cinq (5) grands axes. 4.3.1. Stratégies visant à la réorganisation de la recherche La recherche-développement a été pendant longtemps déconnecté du secteur productif ; ce qui a conduit à l’obtention des résultats de recherche non utilisés par les bénéficiaires potentiels. Les compétences des différentes structures de coordination et d’administration de la recherche ne sont pas clairement définies, ni au niveau de la coordination de l’ensemble de la recherche scientifique, ni au niveau des relations entre les laboratoires, les centres de recherche et le secteur privé. Par exemple, il existait dans le domaine rural une dizaine de centres de recherche dont les activités n’étaient pas bien articulées ni bien coordonnées. Les résultats des recherches étaient rarement appliqués Pour que la recherche soit moins dépendante des décisions politiques et bureaucratiques, il serait indiqué d’opérer un détachement de la recherche scientifique du ministère de
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l’Education Nationale et de la Recherche, tout en créant, en remplacement de la DRS un Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé de la Recherche Scientifique et Technique. Ce Secrétariat comportera un département chargé du secteur Privé et de la valorisation des résultats de recherche. Il sera aussi crée un Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST). (Voir proposition d’organigramme en annexe 1). Il faut souligner que la reforme de l’organisation de la recherche agricole a commencé en 1998 par la fusion de différentes unités et laboratoires de recherche agricole en une seule entité, l’Institut togolais de la recherche agricole (ITRA). Cette centralisation fonctionnelle a été accompagnée d’une décentralisation régionale. Le nouvel Institut Togolais de Recherche agricole (ITRA) devrait améliorer l’efficacité de la recherche agronomique et l’orienter vers les besoins du secteur privé. L’ITRA a le statut d’une Société d’économie mixte, axée sur les besoins réels du pays et indépendante des ministères, donc en principe de pressions politiques. Les activités de recherche agricole sont dorénavant concentrées dans l’ITRA, en quatre centres régionaux dont les activités correspondent à l’agriculture et à l’environnement de chaque région. 4.3.2. Stratégie visant à renforcer les capacités des structures de recherche L’analyse des données concernant la recherche indique que l’Etat n’accorde pas assez d’attention à ce secteur qui est sans doute un moteur du progrès. Ainsi, les consultants recommandent que l’Etat togolais mène dorénavant une action permanente pour une intégration du financement de la recherche dans celui des programmes et projets de développement ; et par là ne plus faire de la recherche une activité isolée, mais intégrée à des volets précis de l’économie. La recherche mérite un intérêt particulier de la part de l’Etat pour plusieurs raisons : a) Il existe des activités qui sont de la responsabilité de l’Etat dans le domaine de la protection des citoyens (santé publique, hygiène, infrastructures, éducation) et de l’environnement physique et socio-culturel du pays. Si ce rôle n’est pas joué par l’Etat, les conséquences sont évidentes et nuisibles non seulement pour le bien être des citoyens, mais aussi à l’instauration d’un climat d’affaires favorable et, par conséquent, au développement du secteur privé. b) La recherche scientifique fondamentale et appliquée constitue une composante indispensable de l’éducation supérieure, laquelle représente un moteur dans la dynamique nationale de développement en articulation avec les autres secteurs de l’économie. Pour dispenser une formation de qualité et adéquate aux scientifiques et aux techniciens dont le pays a besoin à tous les niveaux, il faut que les professeurs et leurs étudiants puissent participer à l’application pratique de leur savoir , c’est-à-dire faire de la recherche-action. Etant donné que les projets de recherche scientifique et technologique ne sont pratiquement plus financés par l’Etat, leur poursuite dépend presque entièrement du financement provenant de la coopération internationale. A cet effet, il est recommandé que : -
l’Etat renouvelle sa contribution au financement de la recherche ;
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-
le secteur privé joue un rôle plus actif dans l’orientation et le financement de la recherche ; l’organisation de la recherche scientifique soit plus proche des intérêts du secteur privé et des citoyens.
La Direction de la Recherche Scientifique avec ses organes consultatifs associés, exerce à présent trois fonctions soit : -
l’organisation et la gestion des activités de recherche- développement ; le financement des activités de recherche- développement ; le choix des priorités nationales en matière de recherche-développement.
Il est recommandé de séparer les trois fonctions et de créer un fonds pour le financement des activités de recherche-développement non directement prévues par les programmes en cours. La nouvelle organisation de la recherche scientifique et appliquée pourrait s’inspirer des principes suivants : -
le choix des priorités en matière de recherche, de science et de technologie devrait être effectué par un comité consultatif composé de représentants des ministères techniques, de chercheurs et des secteurs privé et para-public ;
-
la distribution du financement des activités de recherche-développement serait la responsabilité d’un fonds de recherche-développement scientifique alimenté par l’Etat de même que les contributions du secteur privé et l’aide internationale ; une partie des fonds serait consacrée à l’appui aux activités courantes des centres et des laboratoires de recherche. Une autre partie serait réservée au financement des projets de recherche proposés par les chercheurs. Une troisième partie sera réservée aux projets proposés par les chercheurs en rapport avec les actions de développement en cours ou en vue. Une troisième partie, plus importante que les deux autres, serait consacrée au financement de projets de recherche-développement stratégique axés sur les priorités nationales, telles que déterminés par le comité consultatif ; le financement de l’appui aux activités courantes des centres de recherche et des laboratoires serait également soumis à une évaluation périodique ; les critères de sélection des projets de recherche-développement stratégiques, axés sur les priorités nationales devraient favoriser la collaboration des chercheurs universitaires avec les chercheurs des centres de recherches et avec les représentants des organismes publics para-publics et privés concernés ; la sélection des projets à financer devrait être effectuée par des concours périodiques (appel d’offres) évalués par des jurys auxquels participeraient des chercheurs et des experts nationaux et internationaux issus des domaines prioritaires.
-
-
-
Les contraintes affectant le fonctionnement adéquat des structures de recherche doivent être surmontées par les mesures suivantes : -
la mise en place par le gouvernement en collaboration avec le secteur privé et l’appui des bailleurs de fonds de structures dynamiques et opérationnelles de développement et d’acquisition de technologie ; le renforcement et le soutien aux institutions nationales et régionales pour la coordination de la Science et des Techniques ;
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-
la formation des cadres nationaux aussi bien pour la négociation d’acquisition de technologie étrangères que pour le développement des technologies locales ; l’intégration des résultats de la recherche-développement des institutions nationales dans les programmes de développement.
4.3.3. Stratégies visant à la protection des inventions La mise au point de techniques, d’appareils ou d’emballages est souvent suivie de conflits au moment de la vulgarisation pour des raisons de paternité des inventions et de problèmes de brevets. Les chercheurs et techniciens employés de l’Etat travaillent pour le bien public et les résultats de leurs travaux doivent être mis à disposition de tous les citoyens susceptibles de pourvoir les utiliser utilement. La protection des inventions ne doit être un frein au développement technologique des entreprises togolaises. Cependant, deux aspects importants sont à prendre en compte dans ce domaine. D’une part, les avancées techniques et les inventions réalisées par les chercheurs de l’Etat doivent être reconnues et rétribuées pour récompenser et encourager les inventeurs. Des primes et des récompenses honorifiques (médaille du mérité agricole) doivent être prévues et accordées aux agents méritants. D’autre part, les découvertes et inventions des chercheurs togolais doivent être enregistrées officiellement pour éviter les fuites incontrôlées de technologie en dehors des frontières. Elles doivent pouvoir servir de monnaie d’échange avec les autres centres de recherche en Afrique et dans le reste du monde pour l’acquisition de technologies extérieures. 4.3.4. Stratégie de vulgarisation des résultats de recherche Les populations togolaises (surtout celles du monde rural) étant conservatrices et faisant passer les traditions avant tout, les innovations sont toujours accueillies avec réserve. L’adoption d’une nouvelle technique ne peut se faire qu’après avoir convaincu les opérateurs par des démonstrations probantes ; la confiance aveugle dans les chercheurs ou les agents de développement n’existent pas. Ainsi, la vulgarisation des résultats de recherche doit être préparée avec soin et doit comporter trois dimensions pour bien réussir. a) Dimension technique Les résultats techniques sont souvent présentés dans des documents très scientifiques dont la présentation n’est pas à la portée des agents de développement et des opérateurs. Les chercheurs doivent faire l’effort de rédiger, en collaboration avec les vulgarisateurs, des documents beaucoup plus pratiques à partir des documents scientifiques déjà écrits. Sous cette forme plus “assimilable”, les résultats pourront être diffusés au niveau de tous les agents de développement du pays, employés de l’Etat et ONG confondus. b) Dimension économique Il est essentiel que la dimension économique soit prise en compte dans tous les travaux de recherche. Toute avancée technique, aussi ingénieuse soit-elle, ne peut faire l’objet d’une vulgarisation si elle n’est pas rentable et n’apporte pas une amélioration de revenu pour l’utilisateur. Ainsi, une analyse économique doit avoir été menée et les conditions de
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rentabilité doivent figurer dans le document pratique rédigé à l’attention des vulgarisateurs en précisant les résultats économiques obtenus. c) Dimension sociale En dehors des aspects techniques et économiques, une innovation ne peut être adoptée que si elle ne se heurte pas aux traditions, tabous ou habitudes des opérateurs. Des tests sur le terrain permettent d’ajuster les techniques pour qu’elles puissent s’adapter aux habitudes et pratiques déjà en vigueur tout en les modifiant légèrement. La plupart des travaux de recherche effectués à ce jour n’ont pas intégré cette dimension, sauf le Centre de Recherche sur les Technologies Endogènes dont les méthodes devraient inspirer les autres chercheurs. Les trois dimensions doivent être prises en compte pour la vulgarisation des résultats de recherche ; Il faut proposer aux opérateurs des techniques fiables, qui ont fait leurs preuves et qui vont lui apporter un supplément de revenu. Pour les travaux déjà réalisés, il convient de prolonger les travaux et de rédiger des documents pratiques qui pourront être utilisés par les agents de développement auprès des groupements et des opérateurs. Pour les travaux à venir, il convient d’associer, les opérateurs et les agents de développement dès le début afin que les programmes s’orientent toujours vers des résultats concrets et pratiques. Il ne faut pas attendre la vulgarisation pour s’intéresser aux opérateurs. Un diagnostic des problèmes est établi avec les opérateurs, puis des solutions techniques sont imaginées. Une simulation économique est effectuée pour vérifier la rentabilité théorique des solutions. Ce n’est qu’en cas de bons résultats économiques théoriques que les tests peuvent être menés pour mettre au point la technique, vérifier la rentabilité en grandeur réelle et intégrer l’innovation dans les habitudes des opérateurs. Plus les travaux sont faits en milieu réel, plus les résultats, seront adaptés aux besoins et faciles à vulgariser. 4.3.5. Stratégies visant la création d’un cadre de partenariat et de dialogue permanent entre le secteur privé, les institutions de recherche et les bailleurs de fonds Eu égard au fait que de nombreux ministères et organismes sont concernés par les activités de recherche, il apparaît indispensable d’organiser une concertation nationale qui doit permettre d’harmoniser les politiques. Il serait indiqué qu'au cours de la table ronde sur le secteur privé qui rassemblera les forces vives de la nation afin d'arrêter la stratégie, le plan d’action, les programmes et projets de développement du secteur privé vers des actions concrètes et efficaces, qu'un cadre soit défini pour discuter des modalités de partenariat entre le secteur privé, les institutions de recherche et les bailleurs de fonds. Ce d’autant que la recherche-développement est appelée désormais à jouer un rôle charnière dans la programmation, la mise en œuvre et le suivi des projets de développement. Les échanges effectués au cours de cette table ronde doivent se poursuivre par la création d’un comité national de concertation qui pourra se réunir deux fois par an afin d’échanger les informations sur les programmes en cours et en tenir compte dans les orientations.
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Les départements ministériels impliqués directement ou indirectement en matière de développement des ressources humaines, de promotion du secteur privé, de recherche et développement et de transfert technologique doivent répondre à cette concertation afin de définir les orientations de la recherche-développement pour un meilleur aboutissement des résultats. Il s’agit du : - Ministère de l’Education National et de la Recherche ; - Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Artisanat ; - Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Développement de la Zone Franche ; - Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ; - Ministère de l’Environnement et de la Protection Forestière ; - Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé du secteur privé ; - Ministère de la Planification et du Développement. 4.4. Plan d'action Le plan d’action ci-dessous tente de définir les moyens en vue de lever les contraintes qui freinent le progrès de la recherche-développement pour permettre l’éclosion du secteur privé. Plusieurs objectifs sont poursuivis au niveau des composantes suivantes. a) Amélioration de l’environnement de la recherche scientifique Les objectifs poursuivis sont les suivants : -
restructurer la recherche et orienter les activités de recherche pour répondre aux besoins du pays et plus particulièrement ceux du secteur privé ; créer de nouvelles structures pour une meilleure efficacité des activités de recherche dans le pays favoriser une bonne production et circulation de l’information dans le monde de la recherche et en direction des opérateurs économiques.
Il est proposé dans ce rapport l’élaboration d’une loi (à faire voter par l’Assemblée Nationale) réorganisant les activités de recherche en tenant compte de l’évolution récente du monde (globalisation de l’économie, création de vaste ensembles sous-régionaux, etc). b) Au niveau du secteur agricole et du sous-secteur agro-industriel Les actions doivent être entreprises pour accroître la production agricole en vue d’une sécurité alimentaire durable et maintenir un équilibre constant dans la fournitures de matières premières aux PMI/PME agro-industrielles. Le renforcement des infrastructures et équipements des unités de recherche, le renforcement de capacité des ressources humaines (chercheurs) et l’appui financier (de la part de l’Etat comme des privés) pour les activités de recherche constituent autant d’éléments à prendre en compte afin de créer un climat propice au développement du secteur privé. Entre autres actions, on peut retenir : -
la recherche et la vulgarisation de variété à hauts rendements ;
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-
l’amélioration des techniques culturales et méthodes plus appropriées de conservation, de transformation des produits agricoles ; etc.
c) Au niveau du secteur artisanal Les grands axes stratégiques s’articuleront sur : -
la valorisation des produits locaux, d’où la nécessité de penser :
-
à l’amélioration des technologies traditionnels existantes ; au renforcement de capacité des artisans en vue de susciter en eux l’esprit de créativité, d’innovation et du goût de la qualité pour faire face aux exigences du nouveau marché et à la concurrence. création d’une structure (unité de recherche pour le secteur artisanal) afin de donner un plein essor aux diverses opportunités qu’offre le secteur.
Des éléments de ce plan d’action se trouvent dans les tableaux synoptiques qui suivent.
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Tableau 6 : Plan d’action PROBLEMES
OBJECTIFS OBJECTIFS STRATEGIES GENERAUX SPECIFIQUES AMELIORATION DE L'ENVIRONNEMENT DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Organisation de recherche inefficace, confuse et trop dépendante de la tutelle de l’Etat
Arrêt de financement des projets de recherche Activités de recherches intenses et disparates, mais pas suffisamment coordonnées pour répondre aux besoins du pays
Faiblesse de production et de diffusion de l’information scientifique et technique
Restructurer le secteur de la Recherche en vue d’assurer le bon fonctionnement des instituts de recherche
- Elaboration de textes devant régir les axes prioritaires de la Recherche - Création d’un fonds pour le financement des activités de recherche - Evaluation périodique des résultats de recherche par des jurys d’experts nationaux et étrangers - Inscription du Alimentation du fonds et financement de la définition des critères recherche au budget de d'attribution l'Etat - Participation du secteur privé au financement Entretien d’une - Relevé des besoins des collaboration étroite entreprises en matière de entre les différents technologie et de recherche acteurs (Instituts de et formulation des recherche, programmes en entreprises,…) pour conséquence l’élaboration des - Production de plaquettes programmes en vue de faire le marketing des résultats de recherche et des compétences Organisation de la - Dotation des structures de gestion de l’information recherche de moyens (infrastructures, matériels, …) de production et de diffusion de l’information - Elaboration d’un programme de formation et de recyclage du personnel des structures de production et de diffusion de l’information - Recensement et diffusion des technologies disponibles à exploiter
Organisation d’atelier de réflexion sur les Mise en place d’une questions relatives à la structure de recherche réorganisation de la plus efficace et Recherche et à opérationnelle d’ici 2002 l’élaboration d’une politique nationale en la matière
Reprendre le financement pour relancer les activités de recherche
Création d'un fonds pour le financement des projets de recherche (échéance : janv 2002
Satisfaire les besoins du pays en matière de R&D
Orientation des objectifs de recherche en fonction des besoins du secteur privé et de la population
- Restructuration des unités documentaires - Instauration d’une coopération entre les Créer un climat unités de documentation harmonieux pour la - Renforcement des circulation des capacités de production informations dans le et de gestion de monde de la recherche et l’information en direction du secteur privé
ACTIVITES
BENEFICIAIRES
ACTEURS
RESULTATS ATTENDUS
- Instituts de recherche - Secteur Privé - ONGs
- Etat - Représentants d’Instituts de recherche, de l’Université - Chercheurs - Secteur Privé - ONGs
- Politique nationale de la recherche élaborée - Un fonds pour le financement de la recherche crée - Activités de recherche évaluées périodiquement
- Instituts de recherche paraétatiques -Université - Autres
-
Programmes de recherche financés
- Etat - Secteur Privé - Instituts de recherche
- Université - Instituts de recherche - Ministères
- Application pratique des résultats de recherche - Système de recherche rendu plus efficace pour satisfaire les besoins du secteur privé
- Opérateurs économiques - Institutions de recherche - Université - Chercheurs
- Ministères et services techniques - Institutions de recherche - Institutions internationales de recherche - Secteur privé
- unités documentaires de recherche restructurées - coopération harmonieuses entre les unités de documentation - capacités de production et de gestion de l’information renforcée - programme de formation et de recyclage du personnel des structures de production et de diffusion de l’information élaboré - technologies disponibles à exploiter recensées et diffusées
Etat Privé
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Tableau 6 : Plan d’action (suite) PROBLEMES
OBJECTIFS GENERAUX INDUSTRIE MINIERE
Cartographie du territoire national Valoriser les ressources incomplète minières
OBJECTIFS SPECIFIQUES - Renforcement des capacités de recherche des directions régionales - Confection d’un répertoire des ressources du pays - Remise en état de fonctionnement du Laboratoire national d’analyse
STRATEGIES
Mise en place (et/ou réhabilitation) des infrastructures nécessaires
ACTIVITES
BENEFICIAIRES
- Conduite des activités - Etat de recherche au niveau - Secteur privé de chaque région - Formation des techniciens prospecteurs et ceux capables d’entretenir et de réparer les équipements de laboratoire et de recherche sur le terrain - Vérification de la conformité aux normes environnementales des installations industrielles et agricoles
ACTEURS
RESULTATS ATTENDUS
- Etat (Direction générale des mines et de la géologie) - Secteur privé -
- Cartographie complétée - Base de données sur les ressources disponibles
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Tableau 6 : Plan d’action (suite) PROBLEMES
OBJECTIFS GENERAUX AGRICULTURE EN GENERALE Production Accroître la production alimentaire des denrées vivrières et insuffisante en des produits qualité et en d’exportation quantité
OBJECTIFS SPECIFIQUES
STRATEGIES
ACTIVITES
BENEFICIAIRES
ACTEURS
RESULTATS ATTENDUS
- Promouvoir la multiplication des semences des variétés améliorées d’ignames, de manioc etc...
- Mise en place d'un crédit campagne et d'équipement et d’approvisionnement d’intrants - Encourager la recherche pour la production des variétés améliorées à haut rendement - Encourager la recherche pour la production de variétés améliorées à haut rendement en utilisant les nouvelles techniques de sélection provenant des biotechnologies - Assurer aux producteurs des prix incitatifs , et aux consommateurs des prix abordables - Intensification de la production agricole par l’utilisation de semences améliorées
- Recherche et vulgarisation de variétés à hauts rendements - Amélioration des techniques culturales, des techniques de récolte et de conservation. - Mise en œuvre des techniques d’agroforesterie - Recherche sur les techniques de maîtrise de l’eau
- Producteurs - Chercheurs - Opérateurs économiques
- Etat - Secteur privé - Institutions internationales
- Multiplication et vulgarisation de semences des variétés améliorées d’ignames, de manioc etc... - Intrants mis à la disposition des producteurs - Techniques culturales, de récolte et de conservation améliorées - Production agricole suffisante pour assurer la sécurité alimentaire et les demandes d’exportation
- Rendre disponible à - Renforcement des infrastructures et tout moment les matières équipements des unités de recherche premières (produits agricoles) - Renforcer les ressources humaines des institutions de recherche en - Eviter les pertes de formant des spécialistes dans production agricole différents domaines des transformations des produits agricoles
- Développer des procédés de transformation et de conservation peu coûteux - Amélioration des méthodes traditionnelles de transformation, de conservation et de stockage spécifiques à chaque denrée - Poursuite des recherches pour maîtriser le séchage solaire à l’échelle semiindustrielle et la conservation en silos dans la partie humide du Togo - Développer des outils biotechnologiques pour le développement de nouvelles variétés et de nouvelles races résistantes aux maladies et aux ravageurs.
- Industries agroalimentaires - Producteurs - Consommateurs
- Chercheurs - Etat - Secteur privé
- Technologies appropriées développées pour la transformation et de conservation des produits végétaux
- Assurer l’approvisionnement régulier du marché en période de soudure
INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES Absence de En matière de technologie transformation et de appropriée pour conservation, éviter les la transformation pertes pour accroître la et de disponibilité alimentaire conservation des et améliorer la valeur produits alimentaire végétaux (par conséquent de matières premières pour les industries)
- matières premières disponibles à tout moment pour satisfaire les besoins des industries
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Tableau 6 : Plan d’action (suite) PROBLEMES
OBJECTIFS OBJECTIFS GENERAUX SPECIFIQUES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES (suite) Ignorance des Protéger le - Réduire les risques et producteurs et consommateur contre les intoxication d’origine des risques relatifs au alimentaire consommateurs manque d’hygiène et - Rehausser la qualité sur la qualité des valoriser les produits des produits locaux sur aliments. La agroalimentaires le plan microbiologique, plupart des physico-chimique et initiatives de organoleptique transformation n’ont pas bénéficié d’un encadrement technique (nutrition et technologie alimentaire) Absence de Définir un cadre Améliorer sur le plan législation et de réglementaire pour hygiénique la qualité normes pour la assurer la qualité des produits de qualité des hygiénique des denrées consommation aliments alimentaires
Pénibilité des tâches pour la transformation des produits
Organiser la recherche en matière de technologies existantes
Alléger les tâches des ménagères en mettant à leur disposition des outils améliorés de transformation
STRATEGIES
ACTIVITES
BENEFICIAIRES
ACTEURS
RESULTATS ATTENDUS
Promouvoir à tous les niveaux l’éducation en matière d’hygiène, de manipulation et de conditionnement des produits agrolaimentaires
- Sensibilisation - Formation
- Promoteurs de produits agroalimentaires - Consommateurs
- Institut National de Technologie Alimentaires - Instituts de recherche (ESTBA, etc.) - Services de la santé - Ong
- Population formée et informée pour lutter contre les risques d’intoxication dus au manque d’hygiène - Amélioration de l’état nutritionnel de la population
- Mise en place de législation et de normes pour la qualité des produits alimentaires - Sensibilisation, information des opérateurs sur la réglementation et la notion de norme Promouvoir les PMI/PME de transformation des produits agricoles : encourager la création de coopératives capables de se doter de petites machines de transformation
- Contrôle régulier de la - Opérateurs qualité des produits économiques prélevés sur les points de vente
- Etat - Secteur privé
- un cadre réglementaire pour assurer la qualité hygiénique des denrées alimentaires défini - qualité des produits contrôlée de façon régulière
- Développement de la petite mécanisation
- Institutions de recherche - Etat - Ong
- Recherche en matière de technologies existantes organisée - Tâches des ménagères allégée
- Femmes transformatrices de produits agricoles - Petites unités de transformation
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Tableau 6 : Plan d’action (suite) PROBLEMES ARTISANAT Produits finis moins compétitifs sur les marchés locaux et de la sous-région due à leur qualité médiocre
Lacune dans la formation basée essentiellement sur l’observation et l’imitation entraînant une faible aptitude de conception et de transmission de technologie plus élaborée Absence de vulgarisation des résultats de recherche
OBJECTIFS GENERAUX
OBJECTIFS SPECIFIQUES
STRATEGIES
ACTIVITES
BENEFICIAIRES
ACTEURS
RESULTATS ATTENDUS
Faire face à la concurrence des produits importés et valoriser les produits locaux
- Amélioration de la qualité des produits finis - Améliorer la compétitivité et accroissement de la capacité de développement endogène de la technologie en vue des innovations - Amélioration de la prestation de service
- Renforcement de capacité et perfectionnement des artisans
- Recherche pour améliorer les technologies primitives
- Artisans - Opérateurs économiques
- Institutions de recherche - Etat - Secteur privé
- Qualité des produits finis améliorée - Compétitivité et capacité de développement endogène de la technologie accrues - Prestation de service
- Artisans
- Institutions de recherche - Etablissements de formation technique étatique comme privé
- Artisans formés et aptes à transmettre et à concevoir des technologies plus élaborées - Structures de formation spécifique dans le domaine de l’artisanat mise en place ou renforcées
- Artisans - Populations urbaines et rurales - Opérateurs économiques
- Etat
- Un institue de vulgarisation des articles de fabrication artisanale créé - machines simples et équipements mis au point par les fabricants locaux vulgarisés pour une utilisation à grande échelle
Assurer une bonne transmission de technologie plus élaborée couplée d’une aptitude à la conception du travail
Mise en place et ou renforcement de structures de formations dans les domaines spécifiques de l’artisanat
Valoriser les produits de recherche (machines simples et équipements mis au point par les fabricants locaux)
Création d’un institut de vulgarisation à grande échelle de machines simples et équipements de fabrication artisanale
- Dotation des institutions de l'administration et des autres acteurs des - Renforcement du cadre moyens matériels et institutionnel financiers et des compétences techniques - Création d’une nécessaires structure de recherche - Organiser la recherche pour l’artisanat en matière de technologies traditionnelles existantes - Organisation d’ateliers Formation et recyclage de recyclage des patrons des artisans - Alphabétisation fonctionnelle - Mise en place d’un fonds pour équipement
- Organisation de foire pour faire connaître les nouvelles innovations aux utilisateurs
- Sensibiliser les chercheurs, artisans à faire connaître leurs produits d’innovations
- Collaboration avec les structures de vulgarisation du développement rural
- Conseil et assistance technique des utilisateurs des articles d’innovation
- Secteur privé - Institutions de recherche - Structures de vulgarisation
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4.5. Proposition de projets 4.5.1. Projet 1 a) Titre du projet : Développement et valorisation de nouveaux produits issus de la transformations des ignames. b) Justification du projet Les ignames (Disoscorea sp.) produites dans divers pays de la sous-région ouest-africaines proviennent de petits producteurs attachés à leurs techniques traditionnelles de production, de conservation et de transformation. Et très souvent une bonne partie de cette production d’igname est perdue lors de la conservation. Pour résoudre ce problème de pertes de tubercules d’ignames en cours de stockage, diverses solutions ont été proposées : -
amélioration des structures et des conditions de stockage ; exportation du surplus de production ; transformation de la production en produits industriels divers pour l’alimentation humaine ( farine, foutou, galettes, pain à base d’igname, crème glacée, produits pharmaceutiques, etc.) ; production de milieux de cultures microbiologiques à partir de farine d’igname.
Aucune des solutions proposées n’a connu une application industrielle à l’heure actuelle au Togo, d’où la nécessité de poursuivre les recherches dans ce domaine de la valorisation des produits issus de la transformation de l’igname avec des partenaires du secteur privé en vue de l’application des résultats obtenus. c) Objectifs du projet * Objectifs généraux Le présent projet vise à : -
améliorer les techniques de conservation et de transformation des ignames ; développer de nouveaux produits issus de la transformation des ignames. * Objectifs spécifiques
De ces objectifs généraux, découlent les objectifs spécifiques ci-après : -
amélioration des structures et méthodes de conservation des ignames ; amélioration des méthodes de transformation des produits dérivés de l’igname (fabrication de crème glacée à partir de cossettes (réduites en poudre) de Dioscorea alata ; production des milieux de culture microbiologiques à base d’igname en utilisant les espèces suivantes : D. bulbiféra et D. dumetorum.
c) Description sommaire du projet
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Les tubercules d’igname fraîchement récoltés subiront différents traitements de conservation à des durées variables (1, 2, 3, 4 et 6 mois) : -
conservation en fosses ; conservation après irradiation ; conservation sous apatam.
Il sera ensuite procédé à la mise au point de méthodes de séchage et de transformation (production de cossettes, de farine, etc). La troisième phase sera le développement et la valorisation des nouveaux produits (crème glacée, pain et milieux de culture). e) Durée et coût du projet Le projet est prévu pour une durée de 3 ans et son coût s’élève à 20 500 000 FCFA. f) Résultats attendus Ces résultats sont les suivants : -
crème glacée produite de façon semi-industrielle à partir d’igname ; milieux de culture (à base de farine d’igname) produits ; contrôle de qualité assurée.
g) Equipe de recherche Cette équipe est dirigée par le Pr. M. D. GUMEDZOE
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4.5.2. Projet 2 a) Titre du projet : Amélioration de la productivité du riz africain Oryza glaberrima par la culture in vitro b) Justification du projet Le riz africain, Oryza glaberrima est cultivé depuis des milliers d’années par les populations rurales. Malgré l’introduction de variétés modernes performantes de l’espèce Oryza sativa, les paysans continuent de cultiver cette espèce dont la productivité est très faible. Les rendements obtenus ne dépassent guère 150 à 200 kg/ha. Le refus des paysans d’abandonner cette espèce a pour origine les avantages comparatifs qu’elle possède du point de vue qualité organoleptique et nutritionnelle par rapport à l’espèce sativa. Les efforts d’amélioration du rendement des cultivars de cette espèce, par les méthodes culturales n’ont guère connu de succès car la plante répond mal à l’apport d’intrants (engrais, pesticides, etc.). D’autres recherches orientées vers les hybridations interspécifiques ont été entreprises mais peu de résultats convaincants ont été obtenus. Car, le transfert des caractères intéressants à l’espèce et leur maintien sont rendus improbables par le phénomène de délétion dans les descendances hybrides. Or on sait depuis quelques années que les plantes régénérées aux dépens de cultures in vitro, font montre de modifications, utilisables pour la sélection. Ce phénomène appelé variation somaclonale est particulièrement importante chez le riz. Il permet de disposer de variants qui ne diffèrent de la variété de départ que par un nombre restreint de caractères. L’utilisation de la variation somaclonale pour la sélection du riz est actuellement très avancée pour l’espèce O. sativa, mais très limitée pour O. glaberrima. Il est à noter qu’au Togo, des résultats obtenus par la culture in vitro ont démontré qu’à partir des embryons des cultivars appartenant à l’espèce O. glaberrima, on peut produire des plantes par la culture in vitro ; d’où l’importance du présent projet. c) Objectif du projet * Objectif général La recherche proposée vise l’application de la culture in vitro à l’amélioration de la productivité de l’espèce glaberrima. Il s’agit de créer des variétés à haut rendement de riz O. glaberrima par la technique de vitro-culture. * Objectifs spécifiques Ces objectifs sont les suivants : -
mise en culture in vitro des embryons mûrs, production de cals, régénération des plantes ; acclimatation des plantes régénérées et détection des variétés précoces ; identification et sélection au champ des variants présentant des composantes de rendement intéressantes.
d) Durée et coût du projet
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La durée du projet est de 3 ans pour un coût de 42 020 000 FCFA. e) Résultats attendus Au terme de ce projet, les résultats suivants sont attendus : -
-
cals produits en vue d’une régénération des plantes ; variétés précoces de O. glaberrima obtenues ; productivité du riz africain, Oryza glaberrima amélioration ; revenus des producteurs augmentés.
f) Equipe de recherche Cette équipe est dirigée par S. Y. DOGBE ( ITRA)
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4.5.3. Projet 3 a)
Titre du projet : Etude pratique de factibilité de l’insémination artificielle (IA) avec la semence fraîche dans le milieu traditionnel au Togo
b) Justification du projet La technique d’excellence pour la dissémination de gènes améliorés à un coût relativement bas est l’insémination avec de la semence fraîche ou avec de la semence congelée. Malheureusement, cette technique a connu jusqu’à présent peu de succès en Afrique occidentale à cause : -
des problèmes d’organisation du service sur le terrain ; des carences logistiques et en infrastructures ; des structures et de la gestion des troupeaux dans le milieu traditionnel, gardant ensemble dans un même troupeau mâles et femelles ; de la difficulté de la détection des chaleurs par les éleveurs/bouviers ; spécialement au Togo, 30% des troupeaux manquent de taureaux.
Les programmes d’amélioration génétique n’auront cependant un impact réel que s’ils sont couplés avec une utilisation des reproducteurs en I.A. il est donc nécessaire d’adapter cette technologie selon les contraintes identifiées dans le milieu traditionnel. c) Objectifs du projet * Objectif général Le présent projet vise à améliorer la productivité et les performances zootechniques des bovins par la technique d’insémination artificielle. * Objectifs spécifiques De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques ci-après : -
recenser les problèmes relatifs à l’introduction de l’insémination dans le milieu paysan pour une vulgarisation à grande échelle ; inciter, sensibiliser les paysans à adopter l’insémination artificielle.
d) Durée et coût du projet Le projet est prévu pour une durée de 3 ans et son coût s’élève à 17 000 000 FCFA. e) Résultats attendus Le résultat final sera une évaluation de la factibilité de l’insémination dans le milieu traditionnel, pour une application ultérieure dans un programme d’amélioration génétique et pour la diffusion accélérée de reproducteurs améliorateurs. L’étude permettra également de comparer les techniques de synchronisation et d’induction de l’œstrus. En comparant ces
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chiffres aux données établies sur les paramètres de reproduction en milieu villageois dans la régions, on pourra déterminer l’efficacité de l’insémination artificielles par rapport à la monte. f) Equipe de recherche Cette équipe est dirigée par Dr DJABAKOU Komlan.
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4.5.4. Projet 4 a) Titre du projet : Contrôle des population de déprédateurs des stocks de légumineuses cultivées grâce à une meilleure gestion du système tritrophique : plantehôte-phytophage-parasitoïde. b) Justification du projet Le niébé et le voandzou constituent des sources de protéines végétales importantes dans l’alimentation de la population togolaise. Mais les stocks de ces légumineuses sont sérieusement menacés par trois espèces de bruches (Callosobruchus maulatus, Callosobruchus subinnotatus et Bruchidius atrolineatus). Ces espèces se développent dans les greniers et y provoquent d’importants dégâts, occasionnant ainsi des pertes pondérales pouvant atteindre 80% en six mois de stockage. L’étude de la dynamique des différentes populations d’insectes dans les greniers de niébé a permis de montrer que trois espèces d’hyménoptères parasitoïdes des larves et de nymphes (Dinarmus basalis et Eupelmus vuilleti, E. orientalis) et une espèce oophage (Uscana lariophaga), associées habituellement aux bruches des légumineuses cultivées permet de réduire de plus de 90% les dégâts causés par les bruches. Ce projet vient à point nommer pour permettre la lutte biologique au niveau paysan contre les bruches du niébé et du voandzou. c) Objectifs du projet * Objectif général Le présent projet vise à valoriser et de promouvoir la production des légumineuses en développant avec les producteurs une méthode efficace de conservation de ces dernières. * Objectifs spécifiques De ces objectifs généraux, découlent les objectifs spécifiques ci-après : - amélioration des structures traditionnelles de stockage ; - éviter les pertes des produits récoltés. d) Durée et coût du projet Le projet est prévu pour une durée de 3 ans et son coût s’élève à 48 825 000 FCFA. f) Résultats attendus Ces résultats sont les suivants : - techniques traditionnelles de conservation améliorées ; - production de légumineuses accrue. g) Equipe de recherche Cette équipe est dirigée par le Pr. I. Adolé GLITHO.
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4.5.5. Projet 5 a) Titre du projet : Valorisation de la surproduction saisonnière des fruits et légumes par la biotechnologie b) Justification du projet Les pertes post-récoltes des denrées alimentaires dans le mondes en particulier des fruits et légumes, sont considérables surtout dans les pays chauds où elles sont évaluées entre 20 et 50% des récoltes. Le Togo comme presque tous les pays tropicaux connaît en période de récolte une surproduction de certains fruits et légumes qui pourrissent faute de moyens de conservation et/ou de transformation appropriés. La transformation et le stockage des produits agro-alimentaires périssables pour assurer leur conservation sur une longue période sont donc une nécessité pour le Togo. La mise au point de techniques appropriées permettra de garantir une autosuffisance alimentaire en quantité et qualité aux populations. Le présent projet vise à valoriser les différents fruits et légumes cultivés au Togo et dans la sous-région. c) Objectifs du projet * Objectifs généraux Le présent projet vise à : -
améliorer les procédés traditionnels de production de boissons alcoolisées locales et de conservation des fruits et légumes : mettre au point des méthodes et techniques pour le contrôle de qualité des produits agroalimentaires et leurs produits finis ; mettre au point des méthodes adaptées pour la mise en place de système Assurance-qualité microbiologique (HACCP) dans les petites entreprises agroalimentaires. réduire les risques de toxi-infection liés à la consommation des produits finis dérivés des fruits et légumes saisonniers ; réduire les pertes post-récoltes des fruits et légumes saisonniers ;
d) Durée et coût du projet Le projet est prévu pour une durée de 3 ans et son coût s’élève à 16 510 000 FCFA. e) Résultats attendus Ces résultats sont les suivants : -
procédés traditionnels de production de boissons alcoolisées locales et de conservation des fruits et légumes améliorés ; méthodes et techniques pour le contrôle de qualité des produits agroalimentaires et leurs produits finis mis au point ; méthodes adaptées pour la mise en place de système Assurance-qualité microbiologique (HACCP) mis au point dans les petites entreprises agroalimentaires .
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-
risques de toxi-infection liés à la consommation des produits finis dérivés des fruits et légumes saisonniers réduits ; pertes post-récoltes des fruits et légumes saisonniers réduites ;
f) Equipe de recherche Cette équipe est dirigée par le Pr. Comlan de SOUZA.
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4.5.6. Projet 6
a) Titre du projet : Conception et réalisation de systèmes d’électrification rurale à partir de l’énergie solaire b) Justification du projet Plus de 60% de l’énergie produite dans le monde provient du pétrole et du gaz naturel qui sont des ressources non renouvelables. Les crises énergétiques successives survenues dans notre pays ont poussé plusieurs spécialistes à se demander s’il ne serait pas temps et d’orienter les recherches vers des énergies alternatives (l’énergie solaire par exemple). En effet, les recherches sur les énergies renouvelables (nucléaire, éolienne, solaire géothermique, hydraulique, etc…) ont connu une recrudescence ces dernières années dans les pays développés. Par contre dans les pays en voie de développement, comme ceux de l’Afrique de l’Ouest où l’énergie électrique est peu développée, les consommations énergétiques sont surtout issues des produits forestiers (charbon et bois de chauffe). Les barrages hydroélectriques de ces pays enregistrent des baisses de rendement liées à la diminution du niveau d’eau des rivières qui les alimentent. Ce qui a pour conséquence l’insuffisance de l’énergie en période de sécheresse d’où des délestages fréquents et intempestifs au cours de cette période. De fait que l’énergie électrique est insuffisante pour satisfaire les besoins vitaux de la nation, il est difficile d’étendre les réseaux électriques vers les milieux ruraux. Et il n’est donc pas possible d’envisager l’utilisation de certains appareils ménagers modernes (réfrigérateur, ordinateurs, etc…). Pour résoudre ce problème, il faudra que dans les cinq ans à venir l’Etat et ses partenaires (secteur privé et bailleurs de fonds) dégagent suffisamment de moyens techniques et financiers à mettre à la disposition des chercheurs nationaux pour concevoir et développer des systèmes d’alimentation électrique à énergie solaire pour différents appareils ménagers. c) Objectifs généraux * Objectifs généraux Ils sont les suivants : -
promouvoir les activités de recherche sur les énergies renouvelables (surtout l’énergie solaire) ; concevoir et développer des systèmes de production d’énergie solaire à vulgariser dans les milieux ruraux ; augmenter de 30% la consommation en énergie solaire du pays dans les cinq ans à venir.
* Objectifs spécifiques
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De ces objectifs généraux, découlent les objectifs spécifiques ci-après : -
conception et réalisation de générateurs photovoltaïques et des systèmes d’alimentation pour micro-ordinateurs (pour les milieux ruraux) conception, réalisation et validation de séchoirs solaires compartimentés ; conception et réalisation de différents appareils (réfrigérateur, pompe, etc…) utilisant de l’énergie solaire à un coût raisonnable.
d) Résultats attendus Au terme de ce projet, les résultats suivants sont attendus : -
appareils à énergie solaire disponibles à des coûts raisonnables ; systèmes d’alimentation à énergie solaire mis au point pour ordinateurs dans les écoles et centres de formation.
e) Durée et coût (A déterminer par les spécialistes)
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4.5.7. Projet 7 a) Titre du projet : Inventaire et caractérisation des peuplements de palmiers raphia (Raphia sp) et de palmiers-lianes au Togo en vue de leur développement à grande échelle b) Justification Les palmiers raphia et les palmiers-lianes sont des ressources forestières importantes pour l’artisanat. En effet, différentes parties de ces palmiers (feuilles, fibres et rachis) entrent dans la fabrication de meubles (tables, fauteuils, chaises, stores, etc) et d’ustensiles ménagers (sous-verres, dessous de plats, de corbeilles, des paniers et même des tissus). Ces arbres poussent généralement dans les milieux humides, mais on note des variations selon les milieux écologiques des espaces colonisés par les végétaux, le genre Raphia est originaires d’Afrique (Bassin de Longo) avec un centre secondaire de spécialisation en Afrique de l’Ouest. Les rotins existent au Togo le long des cours d’eau suivants : Mô, Mono et dans la Forêt Doumboua (Préfecture d’Assoli), et dans le Parc National de Fazao-Malfakasa. La surexploitation de ces végétaux pour les besoins artisanaux et pour la construction des habitations a entraîné une raréfaction de plusieurs espèces. Et les artisans sont souvent obligés d’aller s’approvisionner très loin dans certains pays de la sous-région. c) Objectifs du projet *
Objectif général
L’objectif général de ce projet est de faire l’état des lieux des peuplements de palmiers raphia et de palmiers-lianes au Togo et de les caractériser en vue de proposer les mesures correctives à adopter afin de donner un second souffle à l’exploitation de ces produits forestiers. *
Objectifs spécifiques
De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques ci-après : -
-
inventaire et caractérisation des peuplements de palmiers raphia au Togo ; développement de techniques de multiplication rapide des palmiers raphia ; promotion des plantations villageoises de palmiers raphia dans les zones écologiques favorables à leur développement ; installation de 350 hectares de palmiers-lianes dans les 5 ans à venir ; développement nouveaux produits artisanaux à partir des différentes espèces de Raphia sp.
d) Résultats attendus Les résultats attendus sont les suivants : -
350 ha palmiers-lianes installés ; approvisionnement plus régulier des artisans en Raphia sp ; développement de nouveaux produits artisanaux à base de palmiers raphia et palmiers-lianes ;
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-
méthodes de multiplication rapide du Raphia sp développé.
e) Durée et coût du projet La durée du projet est de 5 ans avec un budget de 54 000 000 FCFA. f) Equipe -
UB (ESA, FDS) Ministère de l’Environnement et de la Production Forestière GIPATO
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CONCLUSION Le mandat de la recherche-développement est de fournir des solutions ou des outils à la résolution de problèmes auxquels font face les hommes dans une société donnée. En milieu industriel (en particulier pour le secteur privé) la recherche vise la mise au point d’un produit commercialisable au plus bas coût possible tout en maximisant les profits. Face à la faible productivité de l’agriculture togolaise (par rapport aux normes mondiales) et à la persistance de la pauvreté en milieu rural, la recherche togolaise devra offrir de meilleures prestations et jouer le rôle moteur dans le processus de relance du secteur privé. Les actions à mener dans cette perspective sont : -
rapprocher d’avantage la recherche des utilisateurs ; formaliser un mécanisme de transfert des technologies impliquant les chercheurs, les vulgarisateurs, et les producteurs ; mettre en place un système performant de communication et de gestion de l’information scientifique ; formaliser le financement de la recherche développement par le secteur privé.
Dans le cadre de la société nouvelle, il est essentiel de tenir compte du fait que le Togo dispose dans le domaine de la recherche scientifique d’un potentiel non négligeable en ressources humaines. Si des ressources matérielles et financières peuvent être mobilisées ensemble avec les ressources humaines disponibles, il y a lieu d’espérer que les résultats de la recherche scientifique peuvent contribuer à la relance du secteur privé. Dans cette optique, un certain nombre de dispositions doivent être prises : -
inciter les secteurs privé et para-public à parrainer, soit directement la recherche scientifique, soit à prévoir dans leur budget des ressources à accorder à la recherche scientifique. Cette dernière modalité devra faire l’objet d’un contrat de recherche entre les parties concernées.
-
prévoir à court terme la création d’un fonds National de la Recherche Scientifique et Technologique (FONAREST) destiné à la promotion et au développement de la recherche scientifique et technologique.
-
renforcer la recherche scientifique dans toutes les institutions (publiques ou privées).
-
mettre en place des unités de recherche-développement dans les entreprises en vue de favoriser la diffusion et la vulgarisation des résultats acquis.
-
mettre en place à court terme un programme d’information scientifique et technologique à l’intention des centres de recherche.
-
élargir la composition du Conseil National de la Recherche Scientifique en vue d’y intégrer un plus large éventail d’agents économiques (surtout du secteur privé) et d’une manière générale, encourager des colloques et échanges fréquents entre le personnel scientifique, et les décideurs politiques et les agents économiques.
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-
à très court terme, faire élaborer et adopter un statut pour le personnel de la recherche scientifique.
-
enfin et en vue d’appliquer une thérapeutique efficace à la recherche scientifique, il est recommandé la création au sein du gouvernement un département ministériel qui sera chargé exclusivement de la Recherche Scientifique et Technologique.
Il est évident que sur la voie de la relance du secteur privé, la recherche développement a un rôle important à jouer. Elle devra assumer sa responsabilité. Cependant ses efforts ne pourront avoir l’impact souhaité que s’ils sont accompagnés d’autres mesures relevant de tous les acteurs.
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ANNEXES
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ANNEXE 1 : Projet d'organigramme de la Recherche Scientifique au Togo