Accueil Emmanuel Macron, Ministre de l’Economie, et introduction Grégoire Sentilhes, Psdt Citizen Entrepreneurs, G20 des Entrepreneurs en France, et Psdt de NextStage. Paris Bercy , Conférence Annuelle des Entrepreneurs , 17 Novembre 2014 : « ETI, un Défi Français ». Monsieur le Ministre de l’Economie, cher Emmanuel, Je suis heureux d’être avec vous ce matin pour la 7ème édition de la Conférence Annuelle des Entrepreneurs, ou vous avez la gentillesse de nous accueillir à nouveau, ici à Bercy , et qui enregistre un nouveau record d’inscrits avec plus 1 000 personnes, qui montre combien l’idée portée depuis 2007, par Citizen Entrepreneurs, d’un dialogue constant, en ces lieux, entre les entrepreneurs français et le gouvernement , comme celle d’un pacte de confiance que nous avions proposé dès novembre 2012, est plus que jamais vitale et porteuse de sens. Nous nous retrouvons ici, à l’occasion de l’ouverture de la 8ème édition du mouvement lancé en France, par Citizen Entrepreneurs en 2007, avec plusieurs centaines d’évènements partout en France … et de plusieurs milliers d’évènements qui ont maintenant lieu aussi dans 154 pays au travers de la Global Entrepeneurship Week et aussi bien soutenus par Barack Obama, David Cameron, ..et Francois Hollande ( et je vous remercie du rôle que vous avez joué en ce sens, car je sais combien ces valeurs entrepreneuriales porteuses de l’intérêt général , sont partagées),.. Hier dimanche s’est clôturé en Australie, le G20 des chefs d’états, qui ont décidé d’ intégrer dans le communiqué final , plusieurs des propositions des entrepreneurs du G20 YES à Sidney réalisées avec le concours d’Accenture et de EY, en soulignant combien la croissance, l’investissement et les entrepreneurs sont le cœur de l’équation à trois dimensions que l’économie mondiale doit adresser pour retrouver des bases solides , y compris en matière de la création d’emplois en particulier pour les jeunes . Les taux de chômage des jeunes en particulier, sont en France ( 24%) comme dans le monde, à des niveaux tellement inacceptables, qu’ils traduisent une crise de notre modèle et mettent en cause à la fois la stabilité et l’idée même de l’avenir de notre société en ce début de 21 ème siècle.
Introduction de la CAE sur « ETI , un défi Français » Le plan que nous proposons : « 10 000 ETI pour la France du 21ème siècle » Nous sommes réunis ici aujourd’hui, pour parler des « ETI , un défi français « et comment et pourquoi la France peut passer de 4 600 ETI aujourd’hui à 10 000 ETI, comment nous pouvons rattraper notre retard sur l’Italie 8 500 ETI, la Grande Bretagne 10 000 ETI, ou l’Allemagne 12 700 ETI. Le segment des ETI est aujourd’hui plus que jamais le maillon stratégiquement faible de l’ éco système entrepreneurial et industriel français, qui représente pourtant 23% du PIB, celui dont la faiblesse pèse le plus sur le manque de création d’emplois comme sur l’insuffisance de nos exportations. Il peut et doit devenir le maillon fort de cette France qui réussit, qui innove, qui exporte, qui peut créer le million d’emplois dont nous avons tant besoin et faire rayonner la « French Touch « dans le monde et l’économie du 21ème siècle. Nous sommes ici pour vous parler d’espoir et de propositions concrètes bâties par les 27 entrepreneurs de la délégation française du G20 avec Citizen Entrepreneurs, au travers de nos échanges avec nos amis de l’Asmep ETI, de Croissance Plus, de l’AFIC, du CJD, du Medef, de 100 000 entrepreneurs, du Clean Tech Open, et de la Fondation Entreprendre. Je le rappelle ici 88% des 2.7 millions d’emplois créés en France depuis 20 ans, l’ont été par les entrepreneurs, et 57% de ces emplois, l’ont été par les 5% d’entrepreneurs qui sont à la tête de ces entreprises qui grandissent le plus, donc les ETI. Aujourd’hui les ETI représentent 27% des salariés en France, soit 2,8M de salariés sur les 12, 7 Millions de salariés des entreprises. Puisque vous avez comme nous chevillé au corps et au cœur, l’ambition de retrouver le chemin de la croissance et de la création d’emplois , notre plan pour 10 000 ETI doit nous permettre de nous associer dans ce plan aussi simple que vital pour notre avenir. Voir grand, et voir loin. Le jour ou la France rattrappe son retard sur sur ses autres voisins européens en matière d’ETI, alors nous aurons créé au moins un million d’emplois ( 250 personnes suplémentaires x 5400 ETI = 1.3Million emplois) . En 2007 le MittelStand industriel allemand employait 6.1 Millions de personnes, et son équivalent français 2.8 Millions de personnes . Aussi ma question est simple : quel est votre plan pour que la France rattrappe son retard en matière d’ETI et atteigne 10 000 ETI ? nous avons une stratégie à vous proposer et nous sommes prêts à y travailler ensemble.
Discours GS 8 mn Monsieur le Ministre, cher Emmanuel, mesdames et messieurs , chers entrepreneurs, chers amis,
Le plan pour atteindre les 10 000 ETI dont la France a tant besoin, en ce début du 21ème siècle Nous allons avoir une journée passionnante si j’en juge le nombre et la qualité des entrepreneurs ici présents et la qualité des ETI qui ont décidé de venir témoigner, et je les en remercie. De même, je tiens à remercier toute l’équipe de Bercy au ministère de l’ Economie, tant coté Direction du Trésor que coté Direction Générale de l’ Industrie mais aussi l’équipe de Citizen Entrepeneurs comme nos partenaires Images & Stratégies , Accenture , EY de Croissance Plus , la Fondation Entreprendre, l’AFIC, le CJD, 100 000 Entrepreneurs, le Medef, et tous les entrepreneurs qui s’engagent pour que ce mouvement entrepreneurial développé en architecture ouverte continue de grandir et de promouvoir le rôle de l’entrepreneur comme moteur de la croissance et de la création d’emplois, tant en France qu’en Europe et dans le monde. Je suis, ici pour vous parler d’espoir et d’un plan pour passer de 4600 ETI à 10 000 ETI , un plan ambitieux pour la France, et qui est tout sauf fou. Il est au contraire aussi raisonnable qu’essentiel pour notre avenir. En 1939 au moment ou le monde entrait dans la 2nde guerre mondiale, les chars , les navires et les avions de par leur agilité, de par leur capacité de projection, constituèrent longtemps un avantage stratégique majeur pour l’Allemagne. Le monde est entré depuis 20 ans, dans une guerre économique autour de la redistribution des cartes engendrée depuis 1995, par l’émergence brutale de la 3ème révolution industrielle, et des innovations structurantes dans le domaine des NTI, de l’énergie et des nouvelles formes d’organisation industrielle qui en découlent : dans cette bataille essentielle, les entrepreneurs, le couple investissement et innovation , et les ETI sont les trois piliers essentiels pour à la fois se réinventer et se projeter, s’engager dans un avenir ou les opportunités offertes par cette nouvelle économie du 21ème siècle sont aussi nombreuses que majeures, et enraciner un tissu industriel dans nos territoires, et créer les emplois dont nous avons besoin. Une guerre économique dans laquelle nous ne devons nous tromper ni sur la cible sur laquelle nous devons concentrer nos efforts, ni sur les ressources à mobiliser ni sur le modèle industriel qui nous soit propre.
I . 10 000 ETI Le chainon stratégique faible dans l’éco système entrepreneurial de la France mais le chainon vital ET possible A.Définition de l’Insee : une ETI est une entreprise de taille intermédiaire qui a entre 250 et 4999 salariés, et soit un chiffre d'affairesn'excédant pas 1,5 milliards d'euros soit un total de bilan n'excédant pas 2 milliards d'euros. Une entreprise qui a moins de 250 salariés, mais plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 43 millions d'euros de total de bilan est aussi considérée comme une ETI. Les ETI constituent une catégorie d'entreprises intermédiaire entre les PME et les grandes entreprises. B. Un nombre trop faible de ETI en France ( 4600 ), contre 8500 en Italie, 10 000 en UK et 12 700 en Allemagne, avec des conséquences qui en résultent , une balance excédentaire de + 170 B€ en Allemagne, de +40 B€ en Italie et un déficit de - 70 B€ en France. Le retard de la France que rien ne justifie, ne se situe pas sur les grandes entreprises, qui sont puissantes et mondiales, mais sur les PME et ETI qui n’exportent pas assez . Et en particulier coté industriel de par une taille insuffisante Par exemple 4% des PME françaises exportent contre 16% des PME allemandes, or la balance des exportations est à 85% le fait de son « Mittelstand », idem pour l’ Italie. La taille moyenne d’une entreprise de plus de 20 salariés en Allemagne est de 166 personnes contre 127 en France ( rapport Rexecode Aout 2011) . Or dans le contexte d’émergence brutale et chaque jour un peu plus marquée de la 3ème révolution industrielle, comme de mondialisation accélérée de l’économie depuis 1995, les ETI de par leur agilité, par leur enracinement régional, leur capacité à se projeter à l’international, leur spécialisation industrielle en particulier, jouent un rôle clé et croissant dans la compétitivité d’une région comme d’une nation , tant en matière d’innovation industrielle , que d’exportations que de création d’emplois
C. La France peut absolument rattraper son retard en matière d’ETI : les futures 6000 ETI championnes dont la France a besoin …se trouve très largement dans le réservoir des 28 800 ETM ( 10 -500 M€ de CA) , et en particulier dans les 8 800 qui croissent les plus vite en France . Les ETM ont une part d’overlap avec les ETI et qui sont des animaux plus petits, représentent 28% du PIB Français contre 41% en Italie, et 37% en Allemagne. Ce sont parmi elles que se trouvent les futures ETI et tout l’enjeu est de leur permettre de grandir pour ne pas rester « les bonsais » que la forêt francaise de notre économie affectionne particulièrement et qui laissent les grands arbres du CAC 40 à la fois esseulés, et dégarnis , avec des conséquences dévastatrices. Certes la France du CAC 40 est puissante et
mondialisé et c’est un juste motif de fierté. Mais son renouvellement depuis 1975 est d’a peine 1% ( Gemmalto, ..) , quand celui du Fortune 500 depuis 1975 a été de 30% ( Microsoft, Apple, Intel, Face Book, Fedex, Google, ..) . La différence de compétitivité ne se joue donc pas sur les grandes entreprises mais sur la capacité à faire émerger un nb d’ETI puissantes , mondialisées et bien spécialisées sur des niches transversales et mondiales. D. Avec 10 000 ETI, et la France aura règlé ses questions de croissance, de compétitivité et de création d’emplois. Peut être certain ont-ils abdiqués et pensent ils que c’est ainsi . Mais l’histoire et le courage des hommes d’etat comme des plus grands entrepreneurs, nous enseigne que lorsque il y a une volonté , il y a un chemin. Si la France parvient rattraper son retard en matière d’ETI , et atteindre comme la Grande Bretagne , le chiffre de 10 000 ETI, alors notre pays aura retrouvé tant la croissance de son PIB, que sa compétitivité mesurée par la balance des exportations qui redeviendra alors excédentaire, que la création d’emplois , ( une PME qui devient une ETI génère en moyenne la création de 250 emplois supplémentaires) et donc 5 400 ETI nouvelles , cela représente près de 1.3 Millions d’emplois.
II ce qui gêne la croissance des ETI en France A. Le poids et l’instabilité de la règlementation aboutissent à un niveau de marge brute insuffisant : les PME et ETI françaises réalisent en moyenne, un taux de marge brute de 29% , inférieur de 11% au taux de marge brut moyen réalisé par les PME et ETI allemandes , italiennes qui se situent aujourd’hui à près de 41% de taux de marge brute. Cette différence considérable de près de 12% sur la capacité d’auto financement, est le résultat à la fois de la dérive fiscale tant de l’Etat que des collectivités locales et territoriales, qui a frappé les entreprises françaises depuis près de 15 ans, de l’accroissement considérable des charges pesant sur les salaires et donc les employeurs. Il en résulte une capacité d’auto financement des PME et des ETI bien plus faibles en France que dans le reste de l’Europe . Or comme le rappelait le chancelier allemand, Helmut Schmidt dans les années 1980, les profits d’aujourd’hui, font les investissements de demain et les emplois d’après demain. C’est le résultat de la sédimentation de nos règlementations successives et fiscalité absurde, il y a ainsi 3 600 pages dans le code du travail alors que la Suisse en compte 40 pages. Ce résultat aboutit à la perception aussi lucide que juste, que en France l’embauche d’un salarié constitue un passif potentiel lorsqu’il devrait d’abord constituer une source de dynamisme pour l’entreprise. Un travail est en cours sur la simplification administrative emmené par Thierry Mandon et Guillaume Poitrinal , son succès est clé. Mais cettte situation est aussi le résultat d’une instabilité règlementaire et mortifère, car enfin comment bâtir la confiance dont les entrepreneurs ont tant besoin si les règles du jeu
bougent en permanence ou lorsque leur complexité est telle que seule les grandes entreprises dotés de services juridiques et fiscaux parviennent à opérer et se repèrer dans les méandres de la règlementation , de la fiscalité et du droit social. Il nous faut parvenir à un gel pour les 3 prochaines années de tout le dispositif fiscal , règlementaire et social, comme nos amis anglais l’ont fait depuis 3 ans, avec un vrai succès .
B. Une problème culturel vis-à-vis des entrepreneurs comme des PME et des ETI Le principe de précaution renforcé par la constitution en 2005, et analysé ainsi par Jean de Kervasdoué qui n’est pourtant pas un extrémiste : « Être prudent, analyser les risques pour tenter de les éviter, constituent de sages conseils; mais d'avoir fait de la précaution un principe, est un drame: il ne s'agit plus de tenter d'analyser des évolutions vraisemblables, compte tenu des informations disponibles, mais d'imaginer l'irréel, l'impensable, sous prétexte que les dommages causés pourraient être importants. »
La culture entrepreneuriale en France est à la fois défaillante, mal représentée au parlement deux entrepreneurs sur 577 députés, faute de confiance dans les entrepreneurs comme dans les PME et ETI. En même temps paradoxalement depuis très longtemps la France n’a pas vécu un tel bouillonnement entrepreneurial véhiculé tant par les réseaux sociaux que par les chiffres records de la création d’entreprise et pas seulement pour les auto entrepreneurs. La France et les Français voient comme l’avait montré l’étude réalisée il y a deux ans par Amundi avec Citizen Entrepreneurs, de plus les entrepreneurs à la fois comme un ascenseur social et comme un moteur de vie économique mais aussi social ( création d’emplois) et culturelle ( la vie dans un village, une ville ou une région) La peur du « large » et la mauvaise maitrise des langues étrangères en général et de l’anglais sont un autre handicap au développement international de trop d’entrepreneurs , PME et ETI francaises, la faute à un enseignement particulièrement déficient des langues étrangères, et aussi à cette difficulté qu’ont trop d’entrepreneurs français à réaliser que le marché français ne pèse plus que 3% du PIB mondial et que les 97% restant du PIB dans le reste du monde sont un marché gigantesque , porteur à la fois de perspectives considérables de croissance tant en Chine , en Asie au Moyen Orient qu’en Afrique mais aussi d’économies d’échelles pour amortir ses investissements comme ses couts à une échelle mondiale.
La centralisation des décisions dans un Etat devenu plus Jacobin que jamais depuis la révolution française, est également un frein au développement des ETI , qui s’enracinent et se développent à partir des territoires et qui ont besoin d’autonomie comme est une situation que la décentralisation mise en place en 1982 n’a malheureusement pas
Le rapport au temps trop court, est un autre travers français qui conduit trop de PME ou ETM comme trop d’investisseurs à faire des investissements dits de moyen terme , cad de 5 ans, alors qu’il est maintenant aussi clair qu’établi que la croissance d’une ETI à l’échelle du monde se réalise sur un horizon de temps de 10 à 20 ans et non de 5 ans. De ce point de vue là , les Français ont perdu la patience et le bon sens du « jardinier » tellement essentielle à l’émergence des plus grands et plus beaux arbres que sont les ETI.
C. Un déficit d’investissement en capital dans les PME et les ETI du fait d’ une orientation inefficace de l’épargne vers l’investissement dans l’économie réelle. La France est le 4ème pays au monde par son taux d’épargne avec 16% du revenu épargné, mais faute d’investissement , faute d’absence de fonds de pension, , l’économie réelle est financée à 8% par de l’investissement, contre 24% en Allemagne, 49% en UK et 79% aux Etats Unis. La France finance ainsi son économie réelle à 92% par de la dette, un record dans les pays du G20 , et notre intelligence collective se refuse à admettre et à réaliser que la croissance comme la création d’emplois ne se réalisent pas par du financement en dette. Le total des capitaux levés en 2013 sur Euronext ( hors compartiment A) se sont élevés en 2013 en France à 212 M€ contre 22 B$ sur le Nasdaq aux Etats Unis. Le montant total investit en capital investissement s’est élevé en 2013 à 6 Milliards € alors qu’il devrait de manière normative au regard des Etats Unis ou de la Grande Bretagne se situer à 15 Milliards € / an. Ces écarts considérables ne sont pas durablement tenables, si la France qui est encore la 5ème puissance économique mondiale en terme de PIB, ne veut pas voir sa position industrielle et compétitive déjà fortement fragilisée , car il n’y a ni croissance, ni innovation, ni compétitivité sans investissements en fonds propres. Nous avons en France plein d’esprits brillants mais sans doute par trop déconnectés d’une réalité des PME et des ETI, que nos amis américains, chinois ou européens ont eux parfaitement intégrés. La Chine investit ainsi près de 200 Milliards $ / an au travers du Guanxi..La nouvelle commission européenne de Jean Claude Junker vient ainsi de confirmer que le retard en matière d’investissement en Europe depuis 2008 s’élevait à près de 800 Milliards € dont près de 17% portait sur la France, soit 136 milliards €…soit près de 22 Milliards €/ an de retard pour la France
La France doit donc de manière urgente , concentrer ses efforts en investissant en fonds propres, sur la croissance des PME et les ETI, leur capacité à innover et à se projeter à l’international comme à racheter leurs concurrents. Il y a pour cela des raisons d’espèrer. Mais elles doivent se concrétiser. Le PEA PME est bien sur le papier , mais ses règles d’applications complexes et etroites ont abouties à ce que 50% du PEA PME en France soit investi dans des ETI allemandes. Et les effets sur la collecte du PEA PME depuis le décret d’application de Mars 2014, s’en sont ressentis puisque seulement 266 M€ ont été collectés
Les nouveaux contrats d’assurance vie Euro Croissance et Vie Génération qui ont fait suite au rapport Berger Lefebvre et qui pourrait permettre d’orienter dans un 1er temps une partie des 1 600 Milliards € d’assurance vie, les assises de l'investissement, le projet Novi, les nouvelles orientations possibles de l’épargne salariale qui représentent maintenant près de 100 Milliards €, vers l’investissement dans les PME et ETI, sont autant de pistes porteuses pour l’avenir. Au-delà des
outils et de la recherche de performances plus nécessaires que jamais , au moment ou les contrats en Euros atteignent des planchers historiquement bas, compris entre 2 et 3% par an, un nouveau discours des assureurs comme des pouvoirs publics, qui cherchent à "redonner du sens à l'épargne" et renforcer la performance de l’épargne pour aller chercher des TRI de 8-10% générés par les investissements dans les PME et ETI, à s'impliquer plus dans le financement de l'économie réelle sous forme de plus d’investissements dans les PME et ETI. Il y a donc un contexte favorable à la reprise des investissements dans les PME et ETI ce qu'on observe d'ailleurs dans les statistiques du capital développement de l'AFIC sur le S1 2014. De même les montants levés en bourse sont encore notoirement insuffisants 212 M€ levés sur Euronext en 2013 , contre 22 B$ levés sur le Nasdaq la même année, soit un rapport de 1 à 100, meme si 2014 devrait être une année bien meilleure a cet égard, mas l’écart reste considérable. Sous l’impulsion de Bale 3 comme de Solvency 2, et des conséquences de la crise financière de 2008, comme l’ont reconnu encore récemment Jean Laurent Bonnafé pour la BNP, et Frédéric Oudea pour la SG, le marché financier français comme les entreprises françaises vont devoir apprendre à fonctionner de plus en plus comme les autres grands marchés financiers étrangers ou la désintermédiation des banques, le plus fort recours à l’investissement comme aux marchés boursiers sont la règle. Le capital investissement et le public equity ne sont pas irréconciliables et cette idée devrait ainsi faire son chemin car il existe une profonde attente de la part des investisseurs particuliers d’avoir accès au capital investissement une classe d’actifs autrefois réservée à des grands investisseurs institutionnels et privés. C'est au contraire l'image d'un capital investissement et d’ un capital patience qui s'assume et qui se plie aux exigences de la bourse (transparence, discipline, mesure instantanée de la performance,...). C’est l’ultime challenge du capital investissement qui plus que jamais doit muter vers un capital patience et un capital transparent, conditons clés d’un succès durable et populaire.
III. faire émerger les ETI de la 3ème révolution industrielle A.Ne pas se tromper de modèle : La France depuis les années 2000 , et la révolution internet qu’elle n’a pas su saisir a bras le corps, par faute d’excès de défiance et de prudence, est , fascinée par le modèle californien et américain de la Sillion Valley. Elle est bien sur une source d’inspiration. Mais comme le rappelait Josh Lerner le professeur de Harvard dans son livre « boulevard of broken dreams » aucun pays au monde, ni la Chine , ni la Corée, ni l’Allemagne, ni le Brésil, ni le Japon n’ont jamais pu dupiiquer le modèle de la Sillicon Valley. Aucune entreprise non américaine n’a pu comme les Google, Apple, Facebook, Amazon, … s’imposer à l’échelle mondiale avec ainsi ses standards . Il y a bien sur les succès des Dassault systèmes , SAP en
Allemagne, Alibaba en Chine.. mais ce sont des modèles de « super ETI « ce ne sont pas des géants mondiaux comme le GAFA… Nous commettons ainsi une erreur stratégique majeure à vouloir s’inspirer d’un modèle américain qui n’est pas duplicable alors que les ETI sont bien la marque de fabrique des B. La fotêt d’arbres que la France doit faire émerger au cœur de la 3ème révolution industrielle se situe autour de 4 axes stratégiques plus un a)
L’économie drivée par la valeur des émotions
b) L’économie on demand c) L’internet industriel d) La croissance verte ou économie positive e) Le tout renforcé par les tendances démographiques ( vieillissement, population jeunes dans les pays émergents, croissance du phénomène d’urbanisation..)
C. Il existe une French Touch faite de créativité, d’innovation, capacité d’adaptation : à partir de cela que les entrepreneurs des 30 glorieuses : Bouygues, Decaux, Fournier Deforey , S Kampf , JL Lagardère… Aujourd’hui X Neel, P Drahi, ESSILOR, Gemalto, Tuasne, L’occitane, Zodiac, Solucom, ..et demain peut être Medtech, Greenflex, Ecosys, .. Réflexions et Convictions pour l’avenir : nous sommes fiers de cette France qui entreprend, cette France qui conquière, cette France qui réussit , qui se spécialise industriellement, qui est enracinée dans nos territoires et qui crée des emplois comme de l’innovation et de la vie… c'est cette France que nous admirons … fier de la qualité des entrepreneurs, fier 2ème prix mondial Ynsect clean tech open qui vient de se tenir en Californie, pour nous montrer que de l’infiniment petit les insectes on peut faire de l’infiniment grand, batir de très belles entreprises comme nourrir la planète, à un an a peine du sommet mondial de l’environnement qui sera l’occasion de montrer que la France est à la pointe de ce qui se fait de mieux à la matière. Il faut du temps pour faire grandir une PME et lui permettre en particulier en se mondialisant de devenir une ETI. Cette idée de croire dans les PME et ETI n’était pas du
tout, à la mode , en France, ou en Europe au début des années 2000. Depuis les succès économiques enregistrés par l’Allemagne avec son tissu de PME et ETI du MittelStand , comme l’Italie , sont venus confirmer ce que chacun sait maintenant : c’est sur le développement comme l’investissement des PME et des ETI que se situe l’enjeu stratégique principal de la France pour combler son retard en matière de compétitivité , de croissance , et d’emplois. A l’échelle de la France comme de l’Europe, et demain en Mediterranée et en Afrique. Le bon sens près de chez nous…car impossible n’est pas français.
Grégoire Sentilhes Co Fondateur Président de NextStage, co fondateur et Président de Citizen Entrepeneurs et du G20 des Entrepreneurs, pour la France