LYONODESSA CE SOIR
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Stephane Guiochon
Aulas, en plein chantier, tient à garder Lacazette
VÉNISSIEUX
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Candidats nationalistes malgré eux
LYON VILLEURBANNE CALUIRE. www.leprogres.fr . 0,95 E . N° 51809 . JEUDI 27 FÉVRIER 2014
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Les propositions des six candidats lyonnais LOGEMENT:
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€ 5 ,9 0
L’accès au logement sera l’une des clés du scrutin des Municipales. Selon une enquête réalisée auprès de nos lecteurs, il reste difficile à Lyon. Le coût élevé du foncier empêche de construire suffisamment d’habitations pour répondre aux besoins, estiment les professionnels de l’immobilier. GUIOCHON STEPHANE PAGES 18, 19, 20, ET 21
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L’accès au logement sera l’une des clés du scrutin Municipales.
A Lyon, le coût élevé du foncier empêche de construire suffisamment d’habitations pour répondre aux besoins, estiment des professionnels de l’immobilier.
D
evenir propriétaire à Lyon intramuros, un rêve inaccessible ? Pour beaucoup, oui. En onze ans, le prix de vente au mètre carré s’est envolé, avec une hausse de 75 % dans l’ancien et de 87 % dans le neuf, selon les sta tistiques de la Fnaim (Fédéra tion nationale des agents immobiliers), communiquées à notre rédaction (1). « La rareté du foncier à Lyon fait qu’il est très cher. Dans le neuf, les normes de construction – iso lation thermique, insonorisa tion… etc – pèsent aussi énor mément sur les coûts de construction », résume Jean Chavot, le président de la Fnaim du Rhône. D’après lui,
64 % de locataires A Lyon, 64% des habitants sont locataires (dont 16% en HLM) et 36% propriétaires occupants, selon les données de l’INSEE datant de 2010. Dans le Grand Lyon, 54% sont locataires (20,3% en HLM) et 43,8% propriétaires occupants. En France, 42% des habitants sont locataires, et 58% propriétaires. A Paris, 33,1% des habitants sont propriétaires et à Marseille, 44,2%.
ces contraintes peuvent repré senter jusqu’à un quart du prix de vente d’un appartement dans le neuf. Conséquence ? Pas assez de logements mis en chantier, et des biens qui ris quent d’être plus difficiles à vendre à la sortie, faute de ménages solvables.
10 000 logements livrés chaque année dans le Grand Lyon « On ne peut pas parler de crise mais d’un marché tendu. Il fau drait deux fois plus de cons tructions pendant plusieurs années pour répondre à la demande et permettre aux Lyonnais d’avoir le choix », souligne Jean Chavot. Dans le Grand Lyon, entre 9 000 et 10 000 logements sont pour tant livrés chaque année, dont 4 000 logements sociaux. A l’Union nationale de la pro priété immobilière (UNPI), le président VictorJohn Vial Voiron partage le constat d’un « coût exhorbitant du fon cier ». Mais pour lui, c’est moins le manque de logements qui pose problème, que l’ina daptation de certaines cons tructions aux « nouvelles ten dances de vie » des habitants : « Quand on livre des immeu bles où des T4 proposent trois chambres et un séjour « immense » de 21 m ² , com ment voulezvous que cela
Photo d’archives Maxime Jegat
convienne à une famille ? », interrogetil. Or, il s’agit de ne pas rater le coche. Car les arri vées à Lyon, ville attractive, vont continuer au cours des prochaines années. La popula t i o n s ’ e s t a c c r u e d e 10 % depuis dix ans et l’Insee table sur 50 000 nouveaux habi tants au cours des quinze pro c h a i n e s a n n é e s (150 000 ménages dans l’agglomération). A l’heure actuelle, les personnes dési reuses d’acheter sont souvent contraintes de partir en péri phérie. « Ce n’est pas bon en terme de mixité et d’équilibre, car le risque est de n’avoir en ville, à terme, que les très r iches, et les très pauvres (ndlr : en location) », avertit
La zone d’aménagement concerté du Bon Lait, en janvier 2012, à Gerland Dans ce secteur situé à proximité de l’arrêt de métro « Jean-Jaurès », plus 1 500 logements auront été livrés cette année. Des logements sociaux, de l’accession à la propriété et des résidences service, qui redessinent le quartier de Gerland.
Marc Uhry, délégué régional de la Fondation AbbéPierre. Louer reste pour beaucoup la seule option, comme en témoi gne la proportion élevée de locataires à Lyon (64 % en 2010, un chiffre qui aurait très légèrement diminué depuis). « Les loyers sont corrects (1) et ont augmenté d’environ 20 % en dix ans », dit Jean Chavot. Marc Uhry évoque, lui, une hausse de 50 %, quand Victor John Vial Voiron déplore le coût de mises aux normes par
Le logement social en chiffres
20 %
4,2
C’est le pourcentage de logements sociaux à Lyon, par rapport au nombre de résidences principales – un taux conforme aux obligations de la loi SRU, qui valent pour l’ensemble d’une commune (et non chacun de ses arrondissements). Paris et Marseille affichent des taux similaires. A Lyon 1er, ce taux est de 16,27 % (+ 2,56 % depuis 2001); à Lyon 2e, il est de 10,47 % (+ 3,02 %); à Lyon 3e, de 15,96 % (+ 1,65 %); à Lyon 4e, de 14 % (+ 1,95 %); à Lyon 5e, de 13,29 % (+ 1,94 %); à Lyon 6e, de 10,19 % (+ 2,93 %); à Lyon 7e, de 15,97 % (+ 1,49 %); à Lyon 8e, de 34,82 % (- 0,12 %) et à Lyon 9e, de 33,89 % (- 2,73 %). A noter qu’à Lyon, tous les programmes immobiliers doivent inclure 30 % de logements sociaux.
Il s’agit, selon le Grand Lyon, du nombre moyen de demandes pour un logement social à Lyon (Paris : 11,6 demandes pour un logement; Marseille, 3,73 demandes pour un logement). Le chiffre de 4,2 personnes serait en baisse depuis l’an dernier, mais la Fondation AbbéPierre, qui a un mode de calcul différent, affirme que le nombre de demandeurs en attente d’un logement social n’a fait qu’augmenter depuis dix ans, doublant même dans l’agglomération de Lyon en passant de 30 000 à 60 000. Selon l’Association des bailleurs sociaux de Rhône-Alpes, le délai moyen d’obtention d’un logement social dans le Grand Lyon était de treize mois en 2013.
fois « aberrantes » pour les pro priétaires. Tous se rejoignent en tout cas sur le fait que la Ville ou le Grand Lyon devrait gérer autrement le foncier qu’ils possèdent pour détendre le marché de l’immobilier.
Nicolas Ballet A Lyon, selon la FNAIM, le prix du mètre carré ancien se situait en moyenne en 2013 à 3 360 € (- 5,7 % par rapport à 2012) et dans le neuf, à 4 475 €. En location, le loyer moyen tourne autour de 12,54 € le mètre carré (+ 0,6 %). (1)
135 000 300 €
La piste de sociétés coopératives
Tous bailleurs confondus, on compte environ 135 000 logements sociaux dans le Grand Lyon (25 %). Grand Lyon Habitat, premier bailleur social de Lyon intramuros, nous indique avoir produit 1 457 logements sociaux depuis 2009 (dont 29 % dans Lyon 8e). 1 652 doivent être livrés (+ 20 %) entre 2014 et 2018 (dont 35,2 % dans Lyon 3e). Au total, Grand Lyon Habitat gère un patrimoine de 25 532 logements dans l’agglomération. La SACVL (76,9 % Ville de Lyon) prévoit de produire 400 logements sociaux les six prochaines années (il en existe 2 896 actuellement). De 2007 à 2013, elle en a produit 128, dont 105 ont été cédés et l’un a été reconverti.
Marc Uhry, délégué régional de la Fondation Abbé-Pierre, évoque deux pistes possibles pour améliorer la situation du logement à Lyon. La première – destinée à faciliter l’accès à la propriété – serait celle des « faîtières », comme aux Pays-Bas : les collectivités locales aideraient à la création d’une société coopérative immobilière et l’habitant acquérerait des parts de cette société en payant son loyer; s’il s’en allait, il récupèrerait une partie de sa mise et le montant de l’inflation. Autre piste : la collectivité mettrait des terrains à disposition de promoteurs, à condition qu’ils développent des locations à prix abordables.
C’est, par mètre carré, le montant moyen que la Ville verse pour financer la production d’un logement social à Lyon (part communale). Dans le reste de l’agglomération, ce montant est de l’ordre de 35 € par mètre carré. Si le montant est dix fois plus élevé à Lyon, c’est en raison du coût du foncier. Ce qui explique d’ailleurs que, une fois sur deux, les logements sociaux produits à Lyon soient issus de mutations (reconversions) de logements déjà existants. Cette part communale représente environ 15 % du coût total de la production de logements sociaux, le reste étant financé par le Grand Lyon/Etat (61 %), l’ANRU (21 %) et Action logement,l’ex-1% Logement (3 %).
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Il reste difficile d’acheter selon les lecteurs du panel du Progrès Logement.
Les Lyonnais sontils satisfaits ou non de l’offre locative ? Quelles mesures attendentils pour faciliter leur accès au logement ? Réponses. Cette enquête n’est pas un son dage mais elle repose sur des questions posées à un panel de lecteurs réguliers ou occasion nels du Progrès, habitant Lyon, hommes et femmes, représentatifs de différentes tranches d’âges et situations sociales. Ils sont 124 à s’être prononcés. Taxes trop élevées
C’est la question sur laquelle se dégage la plus forte unani mité. 70,90 % des lecteurs qui nous ont répondu, estiment que le montant actuel de la taxe d’habitation est injustifié à Lyon. « Elle représente pour moi l’équivalent de deux loyers, il faudrait qu’elle soit plafonnée au prix d’un loyer du marché, maximum », indi que un lecteur, quand un autre reproche « aux institutions administratives de se gaver ». La taxe foncière fait l’objet de moins de récriminations : 41, 9 0 % l a t r o u ve n t t r o p élevée. Mais ce pourcentage est à relativiser dans la mesure où 44,80 % des lecteurs qui ont répondu, ne sont « pas concernés », car pas proprié taires. Difficile de louer…
Sans surprise, une majorité des personnes interrogées évoque des difficultés à se loger. 57,4 % sont d’accord ou plutôt d’accord pour dire qu’il n’est pas plus facile de louer aujourd’hui qu’il y a six ans (23,60 % sans opinion). Pour
45,50 %, les programmes de construction sont en nombre insuffisant (25,60 % sans opi nion). Et trop de locaux res tent vides (bureaux). Les diffi cultés de location (ou d’achat) s’expliquent aussi par des pro blèmes de coût mais pas seule ment. « Il faut des loyer s moins chers et abordables aux petits salaires ; il faut dimi nuer les garanties demandées pour la signature d’un bail et les montants de salaires exigés », réclament plusieurs lecteurs. L’un d’eux propose l’idée « d’une caution municipale » pour rassurer les propriétaires et leur permettre de louer. Nombreux sont les lecteurs qui se plaignent du mauvais état des appartements à louer.
Enquête du 13 au 17 février 2014 auprès du panel Le Progrès Les délais actuels d’obtention d’un logement social sont-ils trop longs ?
60,1%
33,4%
25,6%
6,5% Oui
Non
ur Demandeur leur reconduite systématique que Ne sais pas
pour les arrondissements sans foncier, ou de logements « moins chers car plus simples, sans déco superficielle, fonc tionnels avec équipements de base », dans l’esprit d’un Le Corbusier. Pas assez de
logements sociaux
Pour 46,90 % du panel, il n’y a pas assez de logements sociaux à Lyon (26,40 % sans opinion). Et les délais d’obten tion sont jugés bien trop longs par 60,10 % des personnes interrogées (33,40 % sans opi nion). Quels projets mener pour améliorer les choses ?
45,5%
28,9% Ne sais pas
Quelle décision doit prendre le futur maire de Lyon face aux demandeurs d’asile ? Les loger de manière ière décente en attendant dant 29,4 ,4% l’examen de leur situation on Favoriser les associations ions 25% pour leur prise en charge rge
… Et difficile d’acheter !
55,80 % des lecteurs du panel estiment qu’il n’est pas plus facile d’ac heter à l’heure actuelle à Lyon qu’il y a six ans (29,60 % sans opinion). « Si les taux d’intérêt sont bas, il n’en va pas de même des prix. Les collectivités n’auraientel les pas des terrains inutilisés pour favoriser une offre plus large de prix ? », suggère ainsi ce lecteur, quand un autre appelle l’État à « libérer ses fri ches ». « Augmenter l’offre de logements permettrait de faire baisser les prix à l’acquisition, devenus excessifs », ajoute un autre. Les idées de chantiers ne manquent pas dans notre panel, comme la construction de « grandes tours modernes »
Le nombre de nouveaux programmes immobiliers est-il suffisant ? Ne sais pas
Non
Oui
Le montant de votre taxe d’habitation vous semble-t-il justifié ?
70,9%
Infographie : Le Progrès
Qui s’exprime ?
Les Lyonnais et le logement
19,8%
9,3%
30,5 ,5% 15,1%
Oui
« Beaucoup plus de construc tions à vocation sociale » sou haitent tout simplement plu sieurs lecteurs. Mais en évitant de créer des ghettos. « Il faut obliger, sur chaque nouvel immeuble construit, à mettre 20 % de logements sociaux en location pour permettre la mixité sociale », suggère l’un d’eux (ndlr : c’est le cas, lire notre encadré « logement social » sur la page de gauche). D’autres ne veulent « pas de logements sociaux à tour de bras » ou en centrevil le parce qu’ils les jugent par fois synonymes de « risque de délinquance ». Ils préfére
Non
Ne sais pas
raient que le niveau de riches s e a u g m e n t e . Un l e c t e u r estime important de travailler sur « l’image des logements sociaux » pour « attirer les classes moyennes dans le besoin ». Les étudiants
à l’étroit
56 % de notre panel juge le nombre de logements pour étudiants insuffisant à Lyon (42 %, suffisant). Un lecteur suggère, de manière générale, la piste de l’habitat intergéné rationnel.
N. B. (avec la collaboration de Laurence Cordonier)
Le besoin d’espaces verts
Les berges du Rhône, à l’automne 2013. Photo archives Richard Mouillaud
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Etre bien logé, dans l’esprit de nombreux lecteurs du panel, cela signifie aussi très souvent : vivre dans une habitation environnée d’espaces verts, et dans la tranquillité. Cette revendication apparaît plusieurs fois dans les remarques de notre panel. « Les espaces verts se développent actuellement (caserne Blandan, chemin Feuillat, route de Vienne dans le 8e), il faut continuer dans ce sens... », dit ce lecteur. Il faut « penser aux espaces verts, les berges du Rhône sont belles mais en dehors de ces berges, le cadre de vie doit être amé-
lioré par la verdure, des espaces de jeux et des terrains de sport », ajoute un autre. « Donner de l’espace dans nos cités, ce n’est pas un luxe ! », insiste ce lecteur. La question du bruit est aussi abordée. « Il est important d’améliorer l’isolation des logements pour éviter les nuisances sonores, et de réduire la circulation ou de faire en sorte que les voitures roulent lentement pour réduire le bruit extérieur », demande ce lecteur. « On a besoin de logements insonorisés », insiste un autre.
N. B. avec L. C.
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Les propositions des six candidats sur le logement à Lyon Municipales. Comment faire pour acheter un bien ou le louer à prix raisonnable ? Le logement est l’une des premières préoccupations des Lyonnais. « Le Progrès » a sollicité les différentes têtes de liste sur ce thème. Gérard Collomb (maire sortant PS, liste « Evidemment Lyon »), Michel Havard (UMP/UDI Génération Lyon), Christophe Boudot (Front national), Emeline Baume et Amaury Rubiol (Europe Ecologie / Les Verts), Aline Guitard (Front de Gauche) et Eric Lafond (centriste, sans étiquette) ont été sollicités pour livrer, dans une tribune, leur diagnostic et présenter leurs propositions. Ils ont dû en outre répondre par « oui » ou par « non » aux trois questions suivantes : « Ferezvous baisser les délais d’obtention d’un logement social ? »; « Diminuerezvous le montant de la taxe d’habitation et de la taxe foncière ? »; « Aiderezvous à la construction de nouvelles résidences étudiantes ? » TROIS QUESTIONS AUX CANDIDATS
Fere FerezFerez-vous baisser les délais d’obtention d’un llogement social à Lyon ? Gérard Collomb Michel Havard Christophe Boudot Emeline Baume Aline Guitard Eric Lafond
OUI X X X X X X
NON
La taxe d’habitation et la taxe foncière seront-elles diminuées au cours des cinq prochaines années ? Gérard Collomb Michel Havard Christophe Boudot Emeline Baume Aline Guitard Eric Lafond
OUI
*
NON X
X X X
*
*N'a pas souhaité répondre à la question posée en ces termes
Allez-vous AllezAlle aider à la construction de nouvelles résidences étudiantes ? nou Gérard Collomb Michel Havard Christophe Boudot Emeline Baume Aline Guitard Eric Lafond
OUI X X X X X
NON
X
« A Lyon, des logements pour tous » Gérard Collomb Maire sortant PS et tête de liste « Evidemment Lyon » Après l’emploi, le logement est la deuxième préoccupation des Français. A Lyon, nous en avons fait une priorité. Nous devons relever un double défi : répondre aux besoins de logement de nos citoyens, au plus près de leurs attentes et de leurs moyens et anticiper la croissance démographique de notre agglomération qui attire parce qu’elle se développe. Nous avons, en deux mandats, construit 105 000 logements dont plus de 31 000 sur Lyon. Nous en produisons sur le Grand Lyon trois fois plus que Paris, et à taille comparable, 1,5 fois plus que Marseille Métropole. Malgré ces bons résultats reconnus par la fondation Abbé-Pierre, le déficit de logements subsiste. Nous nous engageons à construire plus : 9 000 logements par an, dont 3 000 sur Lyon. Cette réponse quantitative est aussi qualitative : ces logements sont construits dans des quartiers
bien reliés au reste du territoire. Les habitants peuvent y trouver commerces, équipements publics, bureaux et espaces publics végétalisés. Tout ce qui fait la qualité de la ville. Nous construirons pour tous les budgets et toutes les situations individuelles, car l’effort financier des ménages pour se loger est toujours plus important. Nous poursuivrons la production d’au moins 4 500 logements sociaux par an, dont 1 700 à Lyon, dans des immeubles à taille humaine et répartis équitablement sur le territoire. Nous produirons plus de logements locatifs à prix maîtrisés et des logements en accession à prix abordables. Avec le « Plan 3A », nous offrons une aide aux primo-accédants de 3 000 à 6 000 €. Pour les jeunes, nous construirons 6 000 logements étudiants à prix modérés dont plus de 3 000 sur Lyon sur des sites biens reliés aux universités, et des résidences pour jeunes actifs
qui rencontrent des difficultés pour se loger de manière économique. Pour nos aînés, nous créerons plus de logements adaptés, offrant les services nécessaires et encouragerons la construction d’immeubles intergénérationnels. Nous améliorerons l’habitat en poursuivant la suppression de l’habitat dégradé et l’aide aux propriétaires pour qu’ils requalifient leur habitat ancien. Nous continuerons la réhabilitation thermique du parc social comme nous le faisons pour les 550 logements de la cité jardin à Gerland et l’étendrons significativement au parc privé. Pour l’habitat de demain, nous encouragerons les initiatives permettant de répondre plus aux attentes des habitants : logements à usages évolutifs, pièce indépendante et modulable… mais créeront aussi plus d’immeubles durables permettant de mieux maîtriser ses consommations.
Gérard Collomb. Photo Pierre Augros
« Nous mettrons en place un chèque premier logement » Michel Havard Tête de liste UMP/UDI-Génération Lyon
Michel Havard. Photo Joël Philippon
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Chaque Lyonnais doit pouvoir vivre dans un logement adapté à un prix abordable. C’est le premier poste de dépense dans le budget des ménages devant l’alimentation et les transports. Les familles et les classes moyennes doivent pouvoir rester en centre-ville : - Nous intensifierons la construction de logements intermédiaires avec un prix de vente des logements maîtrisé moyennant un prix de cession du foncier raisonnable. - Nous mettrons en place un dispositif « chèque premier logement » permettant un allégement du montant des remboursements les premières années pour les primo-accédants. - Nous faciliterons l’accession sociale à la propriété, qui permet aux classes moyennes de devenir propriétaires. Pour deux catégories particulières – les seniors et
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les étudiants : - Nous faciliterons l’adaptation des logements à la dépendance et nous développerons l’habitat multi-générationnel, pour apporter une solution à l’isolement des personnes âgées, comme aux difficultés de logement des étudiants. Par exemple, en nouant un partenariat entre les associations de personnes âgées, le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires), la Ville, les agences immobilières. Nous nous inspirerons des initiatives d’acteurs lyonnais, comme celle de l’école ESDES de la fac catholique de Lyon. Nous créerons dans chaque arrondissement un immeuble social intergénérationnel. Les rez-de-chaussée de ces immeubles pourraient être proposés en priorité à des professionnels de santé. - Le logement étudiant est un enjeu majeur pour une ville universitaire comme Lyon. Or, le déficit est criant. Avec 140 000 étudiants dans l’aggloméra-
tion, on ne compte que 21 600 logements spécifiques. Enorme retard. L’heure est donc aux solutions innovantes. C’est pourquoi nous proposons l’installation de logements containers sur le campus de Gerland à l’image de ce qui est fait à Nantes ou dans de nombreuses villes allemandes. Le PLU (plan local d’urbanisme) intègrera aussi un taux minimal de logements sociaux de type studio dans les nouveaux programmes, en particulier à proximité des campus. Pour lutter contre les logements vacants, nous proposons : - La mise sur le marché des logements de fonction de la ville de Lyon vacants afin d’en faire bénéficier les Lyonnais. - Une action d’information et d’accompagnement des propriétaires afin que la proportion de logements vacants diminue. Actuellement presque 10 % des logements sont vacants à Lyon ! 69X
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« Arrêter d’alimenter la bulle spéculative » Christophe Boudot Tête de liste du Front National La politique du logement de notre ville ne doit pas se résumer à une distribution de permis de construire et de places en HLM. Elle doit être conduite par un maire responsable qui sache conjuguer les principes de l’identité, de l’ambition et de la justice sociale. Il faut arrêter d’alimenter la bulle spéculative sur le logement et l’immobilier qui rejette les classes populaires en dehors de la ville de Lyon et ne permet pas aux familles d’accéder à la propriété. Il faut, par exemple, aujourd’hui plus de 6 000 € de revenus mensuels pour espérer acquérir un logement à Lyon. Notre action sera aussi
centrée sur la rénovation des logements insalubres encore nombreux dans notre ville. Nous mènerons également une politique de désamiantage préventif en appliquant le principe de précaution partout où la question se posera. Je ne braderai pas aveuglément notre patrimoine aux plus offrants, notamment les fonds de pension sous pavillon de l’étranger, comme ce fut le cas pour le quartier Grolée au cours du dernier mandat, et je gérerai la politique de l’urbanisme en concertation avec les Lyonnais. Pour en finir avec l’opacité des procédures
d’attribution des logements sociaux, je les rendrai transparentes et publiques de façon à ce que les Lyonnais soient informés de la politique de ville, et que les personnes en attente d’un logement social ne soient pas lésées par des arrangements clientélistes. Pour préserver et respecter nos rues, nos édifices et nos quartiers, je veillerai à ne pas accorder de permis de construire à des bâtiments qui contreviendraient à l’unité architecturale et à notre patrimoine. VieuxLyon, quartier des Cordeliers, quais de Saône, etc. : Lyon doit pouvoir conserver la spécificité de ses quartiers harmonieux.
Christophe Boudot. Photo P. Augros
« Plus de logements et plus d’emplois » Emeline Baume et Amaury Rubio Respectivement co-tête de liste à Lyon et tête de liste dans le 2e arrondissement
Emeline Baume. Photo R. Mouillaud
Les prix du logement ont doublé en dix ans. Pour enrayer cette hausse, satisfaire la demande de logements à un prix abordable, plus rapidement, l’offre doit être améliorée. Avec l’utilisation des bâtiments vides et la construction de 12 000 logements par an. Dont un tiers de logements sociaux, y compris pour les jeunes en formation, un tiers de location et un tiers d’accession à la propriété. Pour maintenir l’agriculture et la nature, ces constructions doivent se réaliser dans Lyon mais aussi groupées autour des villes et villages de l’agglomération. Avec des quartiers où
résident riches et moins riches, jeunes et plus âgés, des services de proximité et des transports en commun. Nous proposons un partenariat avec les entreprises du bâtiment sur dix ans, pour que la construction s’accompagne d’emplois locaux non délocalisables et d’amélioration de la qualité des logements : utilisation de matériaux écologiques (terre, bois, laine…), accessibilité pour les personnes handicapées et vieillissantes, terrasses. Dans les arrondissements, des « Cités des artisans » regroupant les différents corps de métiers permettront de trouver des
professionnels de confiance. Pour diminuer la facture de chauffage, nous développerons les bâtiments neufs qui produisent plus d’énergie que leurs habitants n’en consomment (toits solaires, excellente isolation) et intensifierons le programme de réhabilitation pour les propriétaires volontaires. Nous favoriserons les initiatives comme l’habitat « coopératif » avec des familles qui se regroupent pour construire leur immeuble, renforcer les liens de voisinage et partager un atelier, une salle de jeu, une chambre d’amis, un jardin…
« 50 % de logement social dans les programmes neufs » Aline Guitard Tête de liste Front de Gauche L’augmentation incessante du prix de l’immobilier ces dix dernières années opère une exclusion des classes moyennes et populaires de notre ville. Et si Lyon a avancé sur le logement à loyer modéré, 23 000 demandeurs sont toujours dans l’attente et le Crous propose 5 700 places pour 28 000 demandes d’étudiants. Nous nous donnons donc l’objectif d’atteindre 25 % de logement sociaux en 2020 puis 30 % en 2030. Cela impose de construire 50 % de logements sociaux dans tous les projets immobiliers neufs. Le poids de la ville à la SACVL, et de la future Métropole dans l’OPAC font des collectivités
des acteurs incontournables qui doivent aider les bailleurs sociaux à accéder à des emprunts à taux zéro en se portant garantes. Nous ajouterons à cela la mobilisation du financement des entreprises via le 1 % logement qui permettra de dégager des ressources nécessaires au développement des logements sociaux. Afin de garantir à tous le droit au logement, nous travaillerons la réquisition du parc existant non utilisé. Et encouragerons les propriétaires à lutter contre la vacance de leur logement via une fiscalité contraignante sur les locaux vides plus de trois mois, afin de favori-
ser la mise sur le marché de locations à prix abordables. Pour l’accès à la propriété, nous imposerons un prix maximum à la vente aux promoteurs bénéficiant de foncier ou d’investissements publics. Nous appuierons les démarches citoyennes qui souhaitent développer des projets d’habitats coopératifs en les aidant à trouver des garants ou une aide technique pour les montages de projet. La maîtrise du foncier via l’Etablissement public foncier est l’outil préalable à toute politique de développement. L’acquisition publique des terrains est le meilleur moyen de stabiliser les prix de l’immobilier.
Aline Guitard. Photo J. Philippon
« Transformer des bureaux vides en logements » Eric Lafond Tête de liste centriste sans étiquette
Eric Lafond. Photo P. Augros
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Depuis douze ans, Lyon a connu une forte augmentation du prix au m² (+ 150 %) et des loyers (+ 50 %), la demande de logement social est forte (25 000 en cours) pour un parc de 49 000 logements. En parallèle, la création de logements est insuffisante, notamment pour la classe moyenne et les ménages modestes. La cohésion sociale à Lyon sera en danger si seuls les plus riches et les plus pauvres peuvent se loger. Nous proposons une nouvelle approche, fondée sur l’optimisation de l’existant et sur l’innovation, pour créer de nouveaux logements.
1 – Créer de nouveaux logements sur l’existant Part-Dieu et Confluence créent un effet d’aspiration qui vide les bureaux du centre-ville. Nous devons en profiter pour transformer ce parc immobilier de bureaux diffus en logements. A l’identique, nous développerons de nouveaux outils pour réduire la vacance (10 % du parc). Nous pourrons ainsi agir rapidement sur l’offre disponible. 2 – Faire émerger une nouvelle offre locative Le logement partagé (« co-housing ») permet à des personnes âgées de demeurer chez elles et à des jeunes actifs ou étudiants d’accéder à un premier logement. Nous soutiendrons les
associations au cœur de cette démarche, tant dans le parc public que dans le parc privé. Avec cette politique, nous pouvons créer des centaines de logements et faciliter la vie quotidienne. 3 – Innover dans la construction La Ville proposera du foncier à des constructeurs innovants (habitat modulaire par exemple) pour faire émerger une offre immobilière moins chère et de meilleure qualité énergétique. S’il faut densifier, il faut aussi construire autrement pour permettre aux classes moyennes de devenir propriétaire sur Lyon et maintenir la cohésion sociale de la ville.
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