P — 12. Partenariats P — 14. Dossier
P — 2. Édito P — 3. Billet d’humeur
P — 4. Dépêches P — 6. Focus
P — 9. Savoir Faire P — 10. Buzz Culturel
9 2 1 N° 0 4 Design Métiers d’Art
P — 18. Rencontre P — 20. Portrait
Quand l’école Boulle déroule les activités, qu’elle progresse dans la communication sur ses travaux, elle subit un choc en retour, voulu et redouté : le trop plein, l’excès, la multitude. Alors qu’aujourd’hui sa notoriété est mieux et plus fondée sur sa réalité, sa diversité et sa richesse actuelles, que sur un prestige suranné, désormais on doit affronter les sollicitations de partenaires multiples, que bien sûr on ne peut pas toujours refuser… Climat Mauvais climat dans le ciel de mai. Douze degrés. Gris. Espérons que les présentations de diplômes fin juin, au moment où, cher lecteur de la revue, tu lis ces lignes, se feront sous de meilleurs cieux. Le climat dans l’école, lui, a varié beaucoup depuis janvier. Personnels et étudiants ont tout connu, le froid, le chaud, plus souvent le chaud, mais les problèmes d’équipements, les réglages nécessaires ont attisé les tensions, à l’incandescence. Et souvent la colère a pointé. Faisons le vœu que la nette amélioration constatée aux machines, aux systèmes, se confirme et nous permette d’amorcer une année scolaire plus sereine, avec des conditions de travail pour tous et partout enfin normalisées.
Cinéma et histoire, cinéma et musique L’école Boulle regorge de talents, comme beaucoup d’autres établis sements, parfois trop peu mis en valeur. Cela fait maintenant des mois que l’animation de la vie étudiante se libère. Il y aura encore de la musique l’an prochain, et du cinéma ! Pas seulement pour animer, ou plutôt si, pour animer mais au sens étymologique, donner une âme. Ou modestement un supplément d’âme. Que les étudiants nous rejoignent au sein de ces activités.
Il y aura aussi de l’histoire. Et des histoires, ces récits qui font la mémoire. Nous en reparlerons. ¶ L
Oui, selon nous les mots « pluralité » et « échanges » caractérisent parfaitement notre École Boulle, celle dans laquelle nous sommes fiers d’enseigner, d’apprendre et d’accueillir chaque année, de nouveaux élèves, stagiaires, collègues et partenaires. C’est pourquoi nous avons voulu que ce numéro 4 de votre journal 9 / 21, dévoile cette pluralité et ces multiples échanges que beaucoup nous envient. Nous invitons chacun d’entre vous à s’y retrouver… ¶
Force et faiblesse de l’école, heurs et malheurs
Combien d’élèves, combien de jeunes qui ont cru, qui ont vu l’école, ont rêvé, sont maintenant déçus, amers, conduits à accepter des voies de formation dont ils ne veulent pas. Les recrutements en STD 2A, en bijouterie, en mise à niveau, montrent ainsi les failles d’un système qui ne permet pas à tous ceux qui le souhaitent d’aller vers ces formations. Beaucoup de tristesse, car beaucoup de talents perdus, d’espoirs qui s’effritent. Sentiment de gâchis.
PE
Échanges avec l’étranger par le biais des stages en entreprises mais aussi par un accueil d’étudiants venant du monde entier. Échanges par les très nombreux partenariats avec des sociétés extérieures confrontant les étudiants à la réalité, les préparant sereinement à leur future vie professionnelle. Enfin, échanges par le biais des nombreuses expositions que l’école organise ou auxquelles elle participe comme celles de Nice, du Louvre des Antiquaires, du Parc floral ou du Puy en Velay.
Tristesse
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Ce numéro de la revue connait une augmentation sensible de pages et d’informations. Et pour cause ! Que de partenariats, d’évènements, d’expositions, tout au long de l’année ; des moments intenses, les Portes Ouvertes, en février et en mars, l’inauguration, en avril et le Puy en Velay... Cette période a mobilisé les étudiants et les équipes de façon exceptionnelle. Trop parfois. Car beaucoup d’étudiants, en design, en métier d’art, ont été perturbés par le déroulement incessant, excessif sans doute, des évènements et des projets. D’autant que les manifestations se poursuivent encore en juin, avec les Designers Days, auxquels participent étudiants de DSAA et de BTS. Et puis l’exportation des diplômes d’architecture à Bordeaux, et puis, et puis…
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Échanges grâce aux nombreuses sorties et voyages pédagogiques qui permettent aux élèves une formation concrète sans cesse renouvelée et qui, sans doute, laisseront une empreinte pérenne dans leur mémoire.
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E
Abondance
LL FO OT LI LE RO FO CA AIN L A
Si nous devions définir en quelques mots ce qui caractérise notre école, les termes « pluralité » et « échanges » apparaîtraient parmi les premiers. Pluralité des publics, des « jeunes » sortant de 3e, âgés de 15 ans et intégrant les formations de CAP, FMA ou de BAC ST 2AA, aux « grands » DSAA sans oublier évidemment nos adultes, les stagiaires du « GRETA » mais aussi ceux des « Cours Municipaux d’Adultes » de la ville de Paris. Peu d’écoles d’art offrent en effet à des personnes de plus de 28 ans d’intégrer un cursus académique. Les places sont donc rares et chères. « J’étais impressionné à l’idée de présenter un book lors de l’entretien et à la fois ravi d’avoir été choisi parmi une liste de candidats triés sur le volet » précise Stéphan, responsable marketing dans le milieu bancaire ; « Cela fait 13 ans que je pense à me reconvertir » explique Céline, ancienne directrice de la communication dans l’informatique, « je voulais minimiser la prise de risque ; de par sa crédibilité artistique et son rayonnement international, l’École Boulle était une évidence. » Tous se côtoient avec bonheur en se retrouvant dans le foyer des élèves, à la cantine, autour d’un magazine de notre superbe CDI, auprès d’une photocopieuse ou tout simplement sur le trottoir du 9 / 21 rue Pierre Bourdan. Pluralité des formations, certaines confidentielles formant à des métiersd’art méconnus du grand public, d’autres si sollicitées comme les fameux BTS design. Pluralité des lieux, de la salle de conférences, aux salles de classes, celles de réunions, aux studios de créations, des couloirs aux nombreuses cages d’escaliers, en ascenseurs, aux salles de cours, aux petits ateliers… Pluralité des personnels, du professeur d’EPS, au spécialiste de la ciselure, de l’architecte à la professeure d’Allemand en passant par le surveillant… Échanges au sein du lycée entre les différents acteurs, élèves, stagiaires, enseignants, personnels de direction, personnels d’entretien. Échanges par le biais des conférences organisées de plus en plus régulièrement et que chacun attend avec impatience. Échanges au travers des projets internes entre les différentes sections.
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J’entends que des élèves de design d’espace sont refusés dans beaucoup d’écoles d’architecture. Des étudiants de DSAA ne sont pas reconnus en équivalence du master (le verrat-on un jour ?) alors que les années d’études, souvent cinq ans, et leurs qualités, les élèvent largement à ce niveau, surtout dans la configuration actuelle du diplôme supérieur d’art appliqués. On voit les élèves de DMA bloqués à bac plus deux, sans perspective de poursuite d’étude et sans même l’équivalence de licence. Alors justice pour les étudiants ! Qu’on reconnaisse enfin leur valeur à la bonne mesure !
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Justice
BILLET D’ H UMEUR
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DÉP ^^ÊCHE S INTÉGRATION POST DIPLÔME EN INDE À PONDICHERY — 12 / 2012 > 02 / 2013 C’est après trois mois dans un éco-village en Inde (grâce à l’aide des fondations Edmonds de Rothschild) que nous menons aujourd’hui une recherche sur les pratiques domestiques durables en milieu urbain. Cette expérience nous a amené à côtoyer des exemples concrets de vie durable, dans des contextes marginaux empreints d’une forte philosophie de vie. Notre recherche se concrétise par la conception d’objets du quotidien conçus et utilisés de façon éco-systémique et pérenne. Ces derniers auront pour but de remettre l’individu en contact avec ses ressources. Cette recherche aboutira au mois de juillet à la fabrication d’une série d’objets manifestes mais plausibles qui seront exposés aux Ateliers de Paris. ¶ Germain Croze, Julie Brujier, Jeanne Riot
VOYAGE EN HOLLANDE ET BELGIQUE BTS DESIGN D’ESPACE — 18 > 22 / 03 / 2013 Le but de ce séjour a été d’approfondir les connaissances concernant l’architecture modulaire et l’architecture de la densité, afin de répondre à un programme d’étude proposé par la société Algeco. Entre autres, ont été visités, les habitats contemporains en bande des îles Java, Bornéo, Sporenburg et Rieteiland, à Amsterdam, quelques cités étudiantes, trois maisons construites par l’architecte Rietveld suivant l’évolution de l’industrialisation dans les années 30, à Utrecht et Rotterdam, puis la modularité verticale à Rotterdam et à Anvers. ¶ Sophie Rechner et Sophie Dubreuil
PORTES OUVERTES 2013 21 000 personnes se sont déplacées pour visiter notre école. La presse, les professionnels du design, les anciens de l’école comme les anonymes ont apprécié les nouveaux bâtiments mais aussi la qualité plastique des projets, la créativité des travaux. ¶
VOYAGE D’ÉTUDE À ROME DMA 1 ÉBÉNISTES & RESTAURATEURS DE MOBILIER — 18 > 22 / 03 / 2012 Le travail de recherche des DMA 1A aborde en fin d’année les notions d’Anachronisme & Baroquisme à l’œuvre dans de nombreux processus de conception en arts appliqués, expression plastique ainsi qu’en arts techniques et civilisations. Les relations à l’histoire, au patrimoine culturel et leurs incidences quant à l’établissement d’une création authentiquement contemporaine, lorsqu’elles manquent d’un ancrage vivant demeurent aussi abstraites qu’artificielles ; dès lors chercher un chemin qui mène à Rome devient une évidence. Rome concentre en chaque rue et chaque palais, entre anachronismes maniéristes ou baroques, l’écart temporel et son accélération fortuite. Elle demeure ce lieu où artisans, artistes et architectes osèrent transgresser les canons antiques et les règles de l’art, leur résurrection comme leurs conventions afin de renouveler leurs pratiques sans se déparer d’un savoir savant destiné à nourrir le présent de sa propre audace, tout en refusant de pétrifier le métier au nom d’un respect de la tradition qui signerait son obsolescence s’ils ne la bousculaient. Ville où les civilisations se succèdent en incorporant les apports culturels, les articulant et les recyclant, avec simultanéité spatiale, dans un mouvement perpétuel et une géométrie variable. Parcourir Rome, la dessiner, la rédiger désignent une manière de s’en emparer sans chercher à dupliquer, à s’inspirer et encore moins à pasticher. Mais bien à entrevoir, percevoir et s’autoriser à interpréter. Durant ces cinq journées, des Thermes de Caracalla au Forum de Trajan, de la basilique san Clemente aux palais Farnese et Barberini, entre les piazzas di Spagna, Navona, della Rotonda ou celle de la fontaine de Trevi, découvrant les villas Giulia et Farnesina, visitant les musées MAXXI & MACRO, sous la coupole du stade de Nervi comme au cœur du quartier de l’EUR où ils résidaient, entre pauses Gelati ou Cappucioni, les 21 étudiants arpentèrent Rome, y amassant croquis et photos comme référents préalables à leurs derniers projets qu’ils exposeront fin juin. ¶ Olivier Bizeray et Pascale Martin
VOYAGE À BERLIN – BTS 2 DECV — 09 > 16 / 02 / 2013 Nous nous sommes familiarisés au froid piquant, aux espaces urbains colossaux, à ces tonnes de mémoire, aux gammes de gris colorés. Nous avons posé notre regard photographique en tentant d’être dans cette objectivité chère aux Allemands. Chacun a son thème, ses points de vue qu’ils développent au gré de ses intuitions. Nous avons préparé le projet de synthèse devant une tasse de thé bien chaude et pas seulement diront les mauvaises langues. ¶ Dominique Robert
VOYAGE EGUZON – DMA 1 GRAVURE ORNEMENTALE ET BTS 2 DECV — 02 > 11 / 04 / 2013 Ce séminaire de dessin a permis aux étudiants de travailler, in situ, au moulin de Chateaubrun, sur un projet de création et de constituer un dossier personnel. L’utilisation des différentes techniques de gravure a été le point de liaison des deux sections et ce moment privilégié a donné l’occasion d’échanger nos différents savoirfaire et méthodes de travail. ¶ Marc Robert, Marc Bertrand, Ludivine Alix, Dominique Robert
RÉALISATION DE PENDENTIFS SUR LE THÈME DE L’ARCHITECTURE BMA 1 ART DU BIJOU ET DU JOYAU Les élèves de la classe de BMA 1 ABJ ont présenté aux Portes ouvertes des Métiers d’Art du 22 et 23 mars, la réalisation d’un pendentif sur le thème de l’Architecture. Le projet devait intégrer différents objectifs incontournables d’atelier : un chaton Cartier, et un volume donné pavé de pierres précieuses. Ils ont développé en cours d’Arts Appliqués un dossier d’analyses graphiques sur le thème de l’Architecture, et de recherches de pendentifs sur ce même thème. La proposition retenue et validée par l’équipe pédagogique a été mise au point, à l’aide d’un volume technique en Zinc et en Plastiline. Cette maquette terminée, les élèves ont pu réaliser et finaliser le pendentif en métal, en intégrant le chaton Cartier et le volume en laiton de la mise à jour du pavage. Les élèves de BMA 1 ont mené ce projet avec enthousiasme, créativité et professionnalisme. ¶ Isabelle Rechner, Aurore Gest, Florence Tappou, Philippe Girardin ÉCHANGE AVEC LE LYCÉE DES MÉTIERS DE LA PLASTURGIE, DE L’OUTILLAGE ET DE LA FONDERIE JEAN-BAPTISTE COLBERT – CAP BRONZIER Le 26 mars, les élèves de CAP Monture en bronze, se sont rendus au Lycée JeanBaptiste Colbert situé à Le Petit Quevilly dans l’académie de Rouen. Le but de cette petite escapade (départ à 7 h 53 de la gare Saint Lazare, retour à Paris à 19 h 10) résidait dans la découverte et l’initiation aux techniques et pratiques de la fonderie. Le Bronzier qu’il soit Monteur, Ciseleur ou Tourneur, doit maîtriser cette notion. Un jour ou l’autre, il sera, de près ou de loin, confronté à une pièce de fonderie. Alors, quoi de mieux qu’un stage et peu de pratique pour comprendre. C’est l’objet de ce « voyage » : mettre en pratique les notions théoriques en espérant que la main aide le cerveau… Après avoir été admirablement accueillis par madame Corlosquet, ancienne proviseure adjointe de l’École Boulle, proviseure nouvellement en charge du lycée, les élèves se sont attelés à la tâche qui leur a été confiée par monsieur Duflot, professeur responsable de l’atelier de fonderie. Éclairé par les conseils chaleureux et bienveillants de ce dernier, chacun doit réaliser le moule d’un objet qu’il lui a été donné de choisir. Les élèves écoutent, commentent. Les sourcils se froncent. Les yeux se plissent. L’attention est captée. Le tour est joué. Enfin un peu d’action, c’est le moment de vérifier que tout est compris. Même les profs s’y collent. Chacun a choisi son modèle. Tous mettent en pratique les explications. Les empreintes sortent avec plus ou moins de réussites.
Enfin tous les châssis sont prêts, le métal fondu rougeoie dans le four, la coulée va commencer. Équipé de pied en cape, « argentée », chacun verse le métal en fusion dans son moule. L’émotion est garantie et « enflammée » pour une première expérience. Impressionné, heureux comme des mômes, nous découvrons les résultats… Chacun peut obtenir la copie de son modèle en fonte d’aluminium et les souvenirs enfournés dans les sacs, il est temps de repartir, déjà prêts à reconduire cette découverte avec d’autres élèves…¶ Christophe Désiré et Alain Foliot, Krisna Mithalal
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DES COFFRETS LAQUE ET COQUILLE D’ŒUFS – DMA 1 TRAITEMENT DE SURFACES Les étudiants de DMA 1re année Décors et Traitements de Surfaces ont revisité cette année la technique de la coquille d’œuf. L’objectif demandé était de composer un décor utilisant le blanc de la coquille et le noir de la laque pour revêtir des coffrets précieux. Fragments, craquelures, dispersions associées à la profondeur et à la brillance des laque et vernis révèlent des effets de matières délicats. ¶ Philippe Huyge
VOYAGE À DUNKERQUE – DSAA 1 DE — 25 > 26 / 03 / 2013 La section design d’espace a choisi la communauté urbaine de Dunkerque comme territoire d’investigation des futurs diplômes 2014, dont les sujets doivent être accrédités en mai 2013. Ce premier voyage sur place a permis aux étudiants d’apprécier la diversité des sites potentiels d’étude, sous la conduite instructive des architectes de l’AGUR.* ¶ Christelle Bernard, Valérie de Calignon, Erwan Le Bourdonnec, Bruno Rosenzweig — *L’AGUR, agence d’urbanisme FlandreDunkerque, émane des partenaires publics de la communauté urbaine.
VISITE DES SITES DE PRODUCTION LIGNE ROSET ET SÉJOUR À LYON TERMINALE BAC TAPISSERIE — 18 > 19 / 04 / 2013 Ligne Roset édite et commercialise des meubles très haut de gamme dans le monde entier notamment les canapés « Ploum » et « Facett » créé par les frères Bouroullec, référence du Design contemporain, mais fête aussi les 40 ans de production du canapé « Togo » de Michel Ducaroy, création emblématique de l’enseigne.
Cette visite a fait découvrir aux élèves les savoirs faire des métiers de la tapisserie d’ameublement dans un autre contexte que celui des entreprises artisanales qu’ils ont l’habitude de côtoyer au cours de leurs stages. En effet, du prototypage à la fabrication en série, c’est une autre dimension du travail des matériaux souples qu’ils ont été en mesure d’appréhender. Le voyage s’est poursuiviavec une ballade dans les rues du vieux Lyon, une initiation à la gastronomie Lyonnaise et une visite du Musée des textiles et des Arts Décoratifs de Lyon. ¶ Anne-Sophie Verdier, Christophe Dufay, Alexandre Simoni
VOYAGE À BÂLE – BMA 1 — 29 > 30 / 04 / 2013 Tous les ans, a lieu en Suisse le plus grand salon international de la bijouterie / joaillerie et horlogerie dans la très jolie ville de Bâle. Étape très importante dans son cursus, la classe de BMA 2 a pu y rencontrer des professionnels du métier et commencer à établir des contacts pour sa future vie professionnelle. Ce salon est aussi l’occasion de découvrir les nouvelles tendances tant dans le domaine créatif que dans le domaine de l’outillage et des nouvelles technologies. Après cette parenthèse très intense et enrichissante, les élèves sont de nouveau prêts à se replonger dans leurs dossiers de BMA ! ¶ Nora Loizemant, Salon interna tional de la bijouterie / joaillerie
VOYAGE À LONDRES – DMA 2C, BTS DECV — 19 > 23 / 04 / 2013 Exploration de la capitale anglaise, de ses lieux culturels et quartiers commerciaux. En journée, le séjour a permis de remonter aux origines de la création artisanale et industrielle comme de leurs formes les plus contemporaines : V&A, Wallace Collection, Musée du design, mais aussi National Gallery et Tate Modern. Le soir, promenades, concerts, billard avec les élèves... ¶ Corine Gobron, Pierre-Henri Beyssac, Yorane Lebovici, Éric Dubois
INCUBATEUR – LES ATELIERS « PARIS DESIGN » Cet espace est dédié à l’accompagnement de projets de création d’entreprises dans les secteurs des métiers d’art, de la mode et du design. Les 400 m2 et 20 postes de travail qui y sont disponibles viennent compléter le dispositif mis en place par la Ville de Paris avec les Ateliers de Paris. Conçu et animé en partenariat avec les écoles Boulle, Duperré, Estienne, Olivier de Serres, cet incubateur accueillera en priorité les diplômés des écoles partenaires. L’arrivée des premiers incubés est prévue début mai pour une année renouvelable une fois.¶
CONVERGENCE NUMÉRIQUE – DSAA 1 DPM – LE BUREAU DE L’ATELIER NUMÉRIQUE
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VOYAGE À AMSTERDAM – DSAA DE — 29 > 30 / 04 / 2013 Le groupe Accor s’est adressé aux étudiants de DSAA 1 AI afin qu’ils réfléchissent sur la transformation des espaces publics hôteliers en lieux de convivialité. Dans le cadre de ce partenariat, Accor a pris entièrement en charge un voyage d’étude et d’observation à Amsterdam, du 14 au 17 janvier 2013. Les nombreuses visites ont permis aux étudiants d’appréhender des projets d’architecture et d’aménagement aux échelles variées. Une attention a été portée sur le caractère innovant des espaces visités. ¶ Christelle Bernard, Bruno Rosensweig
L’école Boulle a constitué un parc de machines numériques considérable, générant de multiples démarches, singulières et expertes, mais bien trop isolées. Il y a un réel manque de convergence entre ces pratiques. C’est dans cette optique de partage des connaissances que « l’Atelier Numérique » est en train de voir le jour. Cette communauté collaborative a pour vocation d’améliorer la visibilité des moyens, des outils, des compétences, des pratiques et des projets afin de faciliter le partage des expériences locales et d’exploiter tout le potentiel créatif mis à disposition. Le « Bureau de l’Atelier Numérique » - BAN - se compose d’ores et déjà d’élèves de toute l’école. Il a pour objectif de développer et gérer les besoins exprimés auprès de la Direction de l’école Boulle : la continuité dans le temps du projet, les moyens d’échange et de communication dédiés, un lieu de pratiques convergentes, des outils open-source plus souples et indépendants. Le rôle du BAN sera aussi d’organiser des évènements autour du numérique, tels que des workshops, ateliers de formation, conférences... ¶
— Toute l’actu sur Tumblr ! http://ateliernumerique-boulle.tumblr.com/
VOYAGE À GRANVILLE ET AUX ÎLES CHAUSEY – 1RE STD 2A — 17 > 18 / 05 / 2013 Lors de ce séjour intitulé « Granville, entre ville et mer, à chacun son carnet », les élèves seront invités à réaliser un relevé précis et complet à l’aide de croquis, notes et photographies. Ainsi, les 1res STD 2A rempliront leurs carnets, de la HauteVille du XVe siècle à la première station balnéaire au XIXe siècle en passant par les visites des expositions « Dior » et « Maurice Denis » jusqu’à la découverte en bateau de l’archipel des îles Chausey. ¶ Anne Kaplan, Marie Pierre Daugé
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cette fleur de l’épiderme, le chairé de la peau, la maille du tissu, les nervures des feuilles, le moiré des fleurs, tout cet infini délicat qui charme l’œil et donne la couleur et l’esprit à la matière”. Je pense que le travail du métal en ciselure, ne souffre de limites que celles du ciseleur et de la compréhension qu’il a de la matière choisie, or, argent, cuivre, laiton, maillechort, étain, fer… Et les principales techniques qui s’offrent toujours à nos élèves leur permettront à coup sûr d’intégrer ce métier dans l’univers contemporain. »
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O Boulle porte bien son nom…
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C B ER AR O N A LE A R D U F D LE OL M H L A I G N R IN
Bernard, de la Gravure en modelé, comment dirais-tu à l’éventuel détracteur qu’elle n’a rien de caduque et qu’elle a pareillement toute sa place aujourd’hui ? « Anciennement gravure sur acier, travail destiné à la fabrication des monnaies, la technique a su évoluer et s’adapter à l’évolution technologique de son temps. De nos jours, époque de mutation, l’informatique bouleverse les règles et ouvre de larges horizons. Le métier de graveur en modelé est appelé à de nouvelles applications, laissant une large place à la création et à l’innovation dans plusieurs domaines. L’outil acier traditionnel, n’est plus systématique, la production pouvant être réalisée à partir d’une programmation numérique. Les emplois des anciens élèves tendent à le démontrer : milieu de l’orfèvrerie, monde de l’horlogerie de très haut de gamme, création en bijouterie ou joaillerie, industrie de l’agro-alimentaire, (moules de biscuiterie, chocolats), industrie de la plasturgie, secteur du verre et du cristal, de la porcelaine, de la mode, de l’emballage de luxe, de la publicité, etc… »
CHRISTOPHE DÉSIRÉ GUILLAUME ESTRADE
Pour d’aucuns, l’École Boulle semble n’être qu’un conservatoire de savoirs liés exclusivement à l’ébénisterie. L’entrevoir de la sorte serait bien réducteur tant il est vrai qu’un « monde » sépare l’ébénisterie actuelle de celle qui fut produite dans les ateliers d’André-Charles Boulle. On oublie parfois qu’André-Charles Boulle, né le 10 novembre 1642 et mort à Paris, le 29 février 1732, était bien plus qu’un « ébéniste ». Louis XIV lui accorda non seulement le titre de « premier ébéniste du roi » mais également ceux de « ciseleurgraveur, marqueteur, doreur, inventeur de chiffres ». C’est d’ailleurs grâce à ces divers titres qu’il pouvait associer dans les meubles « d’ébénisterie », des éléments de marqueterie en métal gravé et d’autres en bronze ciselé ; du reste, c’est pourquoi il installa, une vingtaine d’établis d’ébénistes, menuisiers, bronziers, ciseleurs et monteurs, dans ses ateliers du Louvre, et fit même appel à des collaborateurs, tel les fondeurs Cucci et Varin. On le comprend, les apprentissages de savoirs liés à ceux du métal, actuellement encore dispensés à l’école, témoignent indirectement de cet héritage culturel. Loin d’être des parents pauvres « mineurs » que l’on associerait à l’ébénisterie ces métiers d’art du métal, ont conquis leur autonomie de longue date ; ce sont ceux notamment de la ciselure, de la « conception application métal » et de la monture en bronze, du tournage, de la gravure en modelé et de la gravure ornementale, disciplines, à l’École Boulle, que Guillaume Estrade, Arnaud Magnin et Christophe Désiré, Olivier Lebossé, Bernard Le Hir et Marc Robert enseignent par et avec passion à leurs étudiants. Ces métiers séculaires et si créatifs aujourd’hui, sont injustement méconnus du « grand public ». Il est vrai que l’on ne perçoit pas toujours combien ces activités, souvent connexes, diffèrent tout en se complétant bien souvent. On pourrait trop facilement s’autoriser à les opposer entre elles,
André-Charles Boulle vers 1710, armoire (détail), figure de Socrate, bronze ciselé doré, cuivre gravé doré, écaille de tortue — Paris, Musée du Louvre
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ALAIN FOLIOT
Pour ta part Christophe, comment peut-on définir la Monture en bronze ? « Le métier de Monteur en Bronze correspond traditionnellement au travail de la mise en forme du métal, essentiellement du laiton, pour réaliser des objets de décoration. Ce métier, certes manuel, requiert de la sensibilité, un sens de la forme et de la ligne ; le détail et l’ornement n’en sont toutefois pas exclus. »
en croyant à tort que certaines procèdent exclusivement par enlèvement de matière(s) (la gravure, le tournage…) et que d’autres se « contentent » de la façonner, l’assembler (la ciselure, la monture en bronze…) ; à cet égard beaucoup font la confusion entre la ciselure et la gravure. Ce serait sans doute oublier que le tournage par exemple, relève des deux approches… Mais donnons ici la parole aux spécialistes : Pour toi Olivier, à ce propos, qu’est-ce que le tournage ? « Geste totalement manuel, le tournage d’art associe plusieurs spécialités de travail au tour. Cette approche du métier, gravitant autour de la pratique du tournage sur bronze, est spécifique à l’École Boulle. Elle développe l’acquisition d’une démarche qui, associée à une approche “multimatériaux”, permet la découverte de nombreuses techniques (les formages à chaud et à froid, les moulages et la fonderie, l’usinage et le forgeage, les vissages, soudages…) Basée sur la polyvalence, la formation propose deux orientations principales, selon les objectifs des élèves privilégiant une référence pour le métier traditionnel ou la sensibilité pour le design et les différentes branches de la création appliqués. Les débouchés professionnels concernés n’en sont que plus variés. Ils touchent autant à la conception de stand et maquettes d’architecture ou de décoration, qu’aux prototypages de produits industriels et artisanaux, etc... bref, à tous domaines où la compétence essentielle des créateurs repose sur une polyvalence maximale. » Et toi Guillaume, comment vois-tu la ciselure aujourd’hui ? « Lucien Falize (orfèvre de la fin du XIXe siècle) disait que “le ciseleur a le devoir de faire dire au métal ce que le sculpteur n’a pu lui donner ; ce que ne livre ni la terre ni la cire ni le bois ni le marbre ;
Et aujourd’hui ? « L’appellation “Monture en Bronze”, un peu surannée, est l’héritage de notre riche passé. Elle ne semble plus être en lien direct avec notre présent et encore moins avec l’avenir et pourtant, ceux qui ont eu la curiosité de pousser les portes de l’atelier ont rencontré un métier vraiment ancré dans notre époque. Ils ont croisé des objets aux formes dépouillées, organiques parfois, très loin de ce que leurs préjugés leur laissaient entrevoir… » Arnaud, je pense que tu te retrouves également dans les propos de Christophe ? « L’atelier Conception Application Métal est pour certains une entité difficile à cerner : y est-on bronzier, monteur, ferronnier, serrurier ou simplement “CAMeurs” ? L’ambigüité vient de notre double héritage, la monture en bronze traditionnelle omniprésente dans notre patrimoine et le bouleversement des arts décoratifs au XXe siècle qui aura notamment propulsé l’acier au-devant de la scène. La formation, pragmatique, s’est naturellement adaptée à de nouveaux matériaux, sans jamais renier son identité. Ainsi, par leur très bonne connaissance des alliages cuivreux et des techniques traditionnelles, nos étudiants disposent d’un savoir-faire devenu rare tandis que l’ouverture sur d’autres métaux, loin d’être incompatible, fait d’eux des artisans particulièrement polyvalents. » Finalement de vos diverses observations, on ne peut s’empêcher de penser que les créateurs s’exprimant par les métiers d’art dans notre société si changeante et ouverte sur le monde, n’ont pas à rougir. Depuis longtemps ils fondent leur art sur une multiplicité de savoir et sur une polyvalence ; par la même, ces spécialités préparent d’autant mieux nos étudiants à leur future carrière et à leur vie de créateur. Pour information concernant le contexte scolaire qui nous touche, on peut d’ailleurs évoquer ici la création du tout nouveau BMA de l’orfèvrerie, qui indirectement reflète ces enjeux. En effet, ce nouveau diplôme (dont le texte s’applique pour une ouverture de formation à partir de la rentrée 2014 et une première session d’examen en juin 2016) comportera deux options faisant la part belle à la polyvalence (option 1 : spécialités monture, tournure ; option 2 : spécialités gravures, ciselure).
Il s’ouvrira peut-être opportunément à Boulle, en offrant une possibilité supplémentaire de formation à notre école qui a déjà la chance de disposer des CAP, des FMA et bien sûr des DMA.
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Olivier, tu sembles vouloir apporter une précision ? « Nous sommes sur des métiers qui généralement offrent peu de débouchés au niveau CAP et il me semble que de construire un cursus passant obligatoirement par un CAP pourrait laisser croire aux élèves qu’ils peuvent s’en contenter et intégrer le monde du travail. Il serait dommage de ne pas retrouver dans le cycle CAP/BMA, dont les objectifs très professionnels sont clairement affirmés, « l’ouverture » offerte par le DFESMA ? Si tel était le cas, il me semble que se serait un leurre, à tout le moins pour le tournage... » Tes observations sont à juste titre suscitées par le fait que ce diplôme pourrait donner à penser qu’il remplace le DFESMA. Ce n’est pas le cas néanmoins, et la FMA, qui n’existe qu’à Boulle, n’a évidemment pas à souffrir de cette nouvelle formation. En outre, elles révèlent aussi, que la coexistence de formations semblables peut faire naitre dans l’esprit de certains élèves une difficulté, voire un vrai dilemme concernant un choix d’orientation. Toutes ces formations, BAC PRO AMA, BMA, FMA restent comparables dans le sens où elles permettent d’atteindre un niveau IV, il n’empêche qu’elles ont chacune des particularités qui leurs sont propres. C’est sans doute une des richesses du système scolaire français que d’offrir un panel de formation si riche à nos élèves. L’École Boulle est en ce sens un admirable reflet de cette situation. Affaire à suivre donc, en attendant peut-être un jour une formation de type Bac + 4 en métier d’art, un DSMA (Diplôme supérieur des Métiers d’Art), voire un master, qui permettrait aux plus brillants de nos étudiants de Métiers d’art, de parfaire leurs connaissances et de poursuivre leur quête… L’École Boulle porte bien son nom. Elle incarne effectivement cette créativité plurielle toute particulière de celui qui fut en son temps, lors du “Grand siècle”, l’un des porte-drapeaux de cette excellence dont on peut encore se targuer à juste titre aujourd’hui, à Boulle et en France bien sûr, dans une époque qui n’a pas à douter de ses multiples talents. ¶
Atelier Gravure Ornementale
SA VOIR FAIRE
Lelièvre ACTEUR MAJEUR DE LA DÉCORATION, L’ENTREPRISE FAMILIALE LELIÈVRE S’EST TISSÉE UNE RÉPUTATION MONDIALE Atelier Ciselure
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Atelier Tournage d'Art
Résolument tourné vers l’avenir et les défis du 3e millénaire, Lelièvre est aujourd’hui l’un des leaders sur le marché du tissu d’ameublement haut de gamme en France. Son métier d’éditeur consiste à concevoir, produire et distribuer sous son nom et en exclusivité mondiale sa collection de tissus et d’accessoires pour la décoration. Depuis 1914, quatre générations animées par une même volonté de perfection se sont succédées. Composées de soieries précieuses, de velours raffinés, de jacquards élaborés, et d’unis dans de larges palettes de couleur, les collections Lelièvre ont acquis une renommée internationale.
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Atelier Conception application métal
LELIÈVRE EXPORTE UNE PART DE RÊVE : LE SAVOIR-VIVRE À LA FRANÇAISE EN MATIÈRE DE DÉCORATION… Pour présenter l’ensemble de ses produits, Lelièvre est installé au coeur de Paris dans le cadre d’un appartement du 18e siècle de 300 m2, réaménagé pour créer un écrin contemporain mettant en valeur les matières et les couleurs. Fort de son savoir-faire artisanal centenaire et de son dynamisme commercial, Lelièvre est présent dans plus de 30 pays. DES CRÉATIONS CONTEMPORAINES VALORISÉES PAR UN PATRIMOINE EXCEPTIONNEL…. 6 000 références du catalogue général Lelièvre, donnent aux professionnels un vaste choix de tissus de haute qualité. Lelièvre s’appuie sur une équipe de 3 stylistes pour anticiper et lancer les produits d’avant-garde, qui feront les intérieurs de demain.
Atelier Gravure en modelé
DES COLLECTIONS THÉMATIQUES CONÇUES POUR SATISFAIRE LES ATTENTES DES MARCHÉS Certains secteurs, comme l’Hôtellerie de Luxe, ont offert à Lelièvre l’opportunité de mettre sur le marché des articles innovants répondant à un cahier des charges spécifique : des tissus difficilement inflammables. L’univers Outdoor permet aussi à Lelièvre de proposer des tissus à base de fibres acryliques, répondant aux contraintes techniques du mobilier d’extérieur. DES SERVICES CONÇUS POUR UNE SATISFACTION TOTALE Les ateliers de tissage font appel à toutes les techniques de tissage des soieries d’ameublement – depuis les métiers à bras, qui font appel au savoir-faire des canuts, jusqu’aux métiers à tisser les plus récents, entièrement contrôlés par l’électronique – qui permettent de réaliser à la demande des commandes uniques pour des créations contemporaines aussi bien que pour des rééditions à partir de documents fournis par le client ou provenant des archives Lelièvre et Tassinari & Chatel. Partenaire proche des professionnels de la décoration, Lelièvre a su allier tradition et modernité. Une équipe qui s’engage à apporter aujourd’hui et demain des solutions toujours plus créatives et innovantes. ¶
PH PI FR YO ÉD RA ILIP ER ÉR NE PE RE B IC LE H O LE BO UY IR G AT B R VIC ES U I N
Boulle s’expose au Puy en Velay 05 > 22 / 04 / 2013
Invitée du service PASCALE MARTIN Patrimoine et PIERRE-HENRI BEYSSAC Culture au Conseil Général de Haute-Loire, l’école Boulle participe aux Journées Européennes des Métiers d’Art au Puy en Velay, aux côtés des artisans locaux. L’exposition articule la spécificité pédagogique de l’école avec la pluralité de ses ateliers, en regard des productions des élèves et des étudiants. MIREILLE COT-BÉDIGIS
PRÉSENTER, SIGNALER ET DÉMONTRER Hôtel du Département, le Conseil général occupe un ancien Hôpital classé monument historique, dont les bâtiments surplombent la ville à flanc de rocher et se déploient autour de la cour du corps de logis principal. À l’extrémité du rempart, l’œil s’échappe vers l’horizon bleuté des monts de Haute-Loire. La salle du conseil accueille l’exposition en prou du site qu’elle domine, se glisse sous un portique aux amples arcades où une pelouse la prolonge. Récemment réhabilités, les bâtiments en brèche volcanique soulignent leurs embrasements taillés dans la lave, tandis que le châtaigner revêt parois et planchers intérieurs. La scénographie dessine un parcours traversant les espaces extérieurs et intérieurs pour guider les visiteurs. Ponctuant la cour d’honneur, 13 boites de plexi-glass évidées, fixées à hauteur d’œil flottent à l’air libre ; ces monolithes magenta représentent chaque atelier par ses outils. Leur semis coloré devient une signalétique urbaine vers l’entrée principale, où s’installent les chevalets de démonstration de marqueterie, les établis de bijouterie, de ciselure, de gravure, de restauration et de sculpture, tandis qu’à l’arrièreplan une mosaïque de portraits d’élèves et d’étudiants évoque l’ambiance au travail des ateliers dans l’école. Les galeries d’exposition réservée aux artisans conduisent à la salle des délibérations accueillant les productions des étudiants. ASSOCIER LES ARTS DE L’HABITAT, ORNEMENTS & OBJETS L’École Boulle dispense une formation où la tradition d’un savoir-faire artisanal se conjugue avec la recherche créative et l’innovation technologique. Associés à la filière bois comme à celle du métal, les 13 ateliers appartiennent aux Arts de l’Habitat, Ornements & Objets. Plutôt que d’isoler la pro duction de chaque atelier, l’exposition privilégie le caractère transversal et volontairement pluriel et diversifié, elle effectue des rapprochements morphologiques entre des pièces singulières. La scénographie initie un dialogue où meubles et objets contrastent et confrontent leurs caractéristiques, en évoquant des ambiances à vivre. Au gré de l’interprétation de 6 espaces typiques d’1 Hôtel particulier, lui-même projeté hors du temps, l’exposition décline 6 Atmosphères habitables contemporaines. Dès l’entrée et adossés à des parois opaques : Gold Fingers - La Galerie des Préciosités se situe perpendiculairement à Black Face – Le Cabinet de Curiosités. Au centre, tel un archipel réparti en 3 îles blanches afin de déambuler librement, dotées de murets ména geant des vues obliques entre elles s’installent In & Out – L’Antichambre, Zen Attitude - Le Boudoir et Working World – Le Bureau. À la périphérie de la salle, Pop Club – Le Studio longe les baies vitrées, projetant les visiteurs vers le paysage au-delà de l’arcade protégeant la terrasse.
HABITER LE TEMPS PRÉSENT EN 6 ATMOSPHÈRES 1 Gold Fingers – La Galerie des Préciosités : jadis vestibule longitudinal et spacieux desservant les pièces d’un appartement comme les salles d’un palais, la Galerie conserve, protège et expose la collection de pièces fragiles et rares. Prolongeant l’aile droite, telle une faille horizontale dans l’épaisseur d’une paroi anthracite, la Galerie des Préciosités abrite ses vitrines sous des cubes d’altuglass. Ciselées, gravées, tournées, réalisées au moyen de métaux semi-précieux, ces joyaux évoquent la patience du détail et la précision de ces métiers exigeant des Doigts d’Or. 2 Black Face – Le Cabinet de Curiosités, dès la Renaissance entrepose et expose ses objets avec autant de sens de l’inédit qu’un goût prononcé pour l’hétéroclisme. S’y côtoient auprès des antiquités collectées des objets relevant de l’histoire naturelle, qui constituent aussi sa Face Noire – animaux empaillés, insectes séchés, squelettes, carapaces, herbiers ou fossiles. Perpendiculaire à la Galerie, le Cabinet de Curiosités valorise la part d’Ombre des luminaires, il juxtapose les instruments scientifiques artificiellement modifiés, les créatures monstrueuses avec les plantes exotiques. 3 In & Out – L’Antichambre, placée à l’entrée d’un appartement aristocratique précède la chambre. Là, l’Antichambre sert de seuil, elle accueille deux consoles adossées et une banquette. 4 Zen Attitude – Le Boudoir désigne un élégant cabinet attenant à l’appartement d’une dame, équivalent du fumoir pour l’appartement masculin. Petit salon privé, le Boudoir permet de se retirer pour converser en toute intimité, loin de l’indiscrétion des pièces de réception. Rapprochant un bureau de dame à pente et une commode d’époque Art Déco récemment restaurés avec un diptyque en marqueterie, ce Boudoir rapproche un présentoir à nœuds papillons d’une chaise-longue, banquette, indiscret et confident, ainsi qu’un guéridon à thé et une marquise brisée en métal et bois. 5 Working World – Le Bureau, jadis table recouverte d’un tapis de bure afin d’effectuer les comptes, avant de désigner un Cabinet de travail, concerne la sphère domestique et chaque logement du 21e siècle lui réserve une place. Face au Cabinet de Curiosités, il prolonge l’Antichambre et présente une société de bureaux conçus à l’ère numérique.
IN FINE Visible en période diurne et nocturne, la scénographie intègre un éclairage artificiel. La terrasse couverte abrite un mobile évènementiel, constitué d’une douzaine de porte-documents plaqués d’inox, frêne et loupe de frêne suspendus par des câbles d’acier à deux platines inox ; il évolue en miroitant au gré de l’instant et des vents. En face, deux singes servant une démonstration de sculpture saluent la fin du parcours, tandis qu’à l’arrière-plan, 13 monolithes signalétiques diffusent leurs éclats magenta vers les vallons. Outre les démonstrations des étudiants, Éric Dubois présente une conférence traitant Du beau et de l’utile du XVIIIe au XXIe siècle. Initiée par Mireille Cot-Bédigis, l’exposition témoigne de l’interaction entre pratique d’atelier et maîtrise des arts appliqués dans chaque démarche de projet. Fruit de la collaboration d’une équipe pluridisciplinaire et du soutien de son commanditaire, le succès de l’exposition atteste de la nécessité d’affirmer l’actualité de production des métiers d’art en s’appuyant sur leur dimension prospective, leur innovation technologique et leur part de recherche créative afin de mieux communiquer les enjeux de société qu’elles révèlent. ¶ PASCALE MARTIN L’EXPOSITION EN DÉTAIL ET EN CHIFFRES Service Patrimoine et Culture du Conseil Général Roselyne Beyssac, Anne-Laure Delorme Commissariat d’exposition Mireille Cot-Bédigis, Pascale Martin Scénographie Pascale Martin, Pierre Boirat Signalétique extérieure Pierre-Henri Beyssac, Yorane Lebovici Réalisation Pierre Boirat, Philippe Huyges avec les Services Techniques du Conseil Général Éclairage Frédéric Lebrun Montage Mireille Cot-Bédigis, Pascale Martin, Pierre Boirat, Pierre-Henri Beyssac, Pierre-Alain Lecousin, Bruno Gaudineau, Philippe Huyges, Frédéric Lebrun, Yorane Lebovici avec 15 étudiants. 450 m2 d’exposition, espaces intérieurs et extérieurs dont 50 m2 en démonstration. 2 camions pour 1 volume de 85 m3 représentant 13 ateliers pour 80 pièces de DMA 1 & 2. 6500 visiteurs, dont 700 scolaires.
Expo au Printemps Haussman 02 > 11 / 05 / 2013
L’école Boulle invitée à Kyoto par l’école TASK 24 / 02 > 03 / 03 / 2013
Les magasins Printemps Haussmann Maison exposent les travaux des étudiants de L’union Boulléenne (UB) à l’occasion de la fête du printemps. L’Union Boulléenne est un groupe de travail permettant à des étudiants issus de formations diverses de travailler ensemble pour mixer leur compétences et viser une conception et une production commune. Elle se constitue sur la base du volontariat. Six groupes d’étudiants issus des formations DMA, BTS, MANMA, en Tapisserie, Conception Application Métal, Restauration de Mobilier Ancien, Menuiserie en Siège, et Design Produit, se sont associés pendant 5 mois pour concevoir et réaliser la réinterprétation d’une chaise pro duite par l’atelier Primavera en 1927 avec l’aide de l’atelier maquette. Vous pouvez voir en vitrine du « Magasin Printemps Haussmann Maison » deux des six chaises produites : « Arrêt sur image » et « Croissance ». Une exposition au 5e étage présente les 4 chaises « Bloom » « Holî » « LS » et « Niepse », accompagnées d’éléments de recherches qui ont conduit aux réalisations finales. Le magazine Vivre Côté Paris n°26 avril mai 2013 relaye ce partenariat. ¶
EL SP G HE EI HE ZW N OP ST OSE RI R CH NO U BR
BU ZZ C ULTUREL L
6 Pop Club – Le Studio, à la fois atelier d’artiste, lieu d’étude, appartement poly fonctionnel, il occupe l’angle opposé à la Galerie et au Cabinet. Le Studio devient un Pop Club, regroupement d’objets et mobiliers acidulés, dynamiques et impertinents, populaires et facétieux, revisitant les icônes du design pour les réinterpréter en les dénaturant avec un sens de l’humour inégalé et une dose d’esprit indubitablement décalé, sans céder à la morosité économique.
E FITT E LA Y LIN E O M R R CA E FE OIN ANT
Dans le cadre des accords de partenariats qui nous lie avec l’école japonaise des métiers d’art TASK et les Fondations Nihonmatsu - Gakuin de Kyoto, une délégation officielle de l’école s’est rendue au Japon. Ce déplacement répondait à de multiples enjeux. Une représentation de l’école requise pour l’inauguration de l’exposition « Sympathie » qui présente simultanément une sélection de diplômes de fin d’étude en métiers d’art d’étudiants japonais et français. Cet événement s’est déroulé en présence de M. Shintani – Président des Fondations, de M. Hespel, de M. Philippe Janvier – Consul général de France à Kyoto, de M. Kadokawa – Maire de Kyoto, ainsi que du Président de la chambre de Commerce du Kansai. Cette exposition est le prolongement nippon de l’exposition jumelle inti tulée « La rencontre » présentée en novembre 2012 au Parc Floral de Paris. Différentes réunions de travail ont également jalonnées cette semaine afin de tirer le bilan d’une année de partenariat, et d’établir un calendrier d’actions jusqu’en 2014. Deux propositions ont été actées : le renouvellement des échanges d’étudiants en métiers d’art ; la mise en place d’une dernière exposition conjointe à Paris et Kyoto sur 2014 et 2015. Outre la partie métiers d’art, les Fondations Nihonmatsu Gakuin proposent également des cycles de formation en architecture (école KASD et l’université de KYOBI) incluant des modules spécifiques de design. Soucieuse de poursuivre sa stratégie d’ouverture, l’équipe de direction a été demandeuse d’un regard « expert », européen et contemporain par le design sur leurs pratiques d’atelier. Un futur module de projet in situ au Japon est ainsi actuellement à l’étude en design produit et en espace à l’école Boulle pour permettre aux futurs étudiants de chaque département de pou voir s’engager sur ce passionnant terrain de projet. Ajoutons que ce projet franco-japonais, qui inclut des échanges d’étudiants et une coopération inédite en termes d’expositions, a été rendu possible grâce à la fondation Bettencourt Schueller, qui a financé et aidé toute l’opération. ¶
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Expo L’Art et la matière 06 > 26 / 02 / 2013 En partenariat avec les maisons Lelièvre et Kurkdjian, une exposition, à la mairie du 12e, a dévoilé une sélection de projets et de réalisations d’étudiants mettant en exergue l’ensemble des matières que l’on trouve dans les différents ateliers de l’école. « Découvrir une clairière, s’y reposer un instant, toucher et sentir les essences de bois, accompagner les éléments bruts vers leurs transformations et leur accomplissement dans l’objet, percer les mystères de l’atelier et magnifier la matière. Découvrir l’orfèvre et son travail de dentelle, les designers et leur esprit de demain. » ¶
Concours SYCTOM Zéro Déchet BTS DP1 Léa Mazy fait partie des 3 finalistes de ce concours de design. Il s’agissait de proposer des solutions de revalorisation des déchets en Île-de-France, ou de les diminuer grâce à une conception d’objet qui pense la fin de vie de celui-ci en amont. ¶
Exposition historique à l’hôtel de Ville – 09 > 11 / 2013 La rénovation de l’école Boulle est l’occasion de s’interroger sur le rapport des Parisiens à leur intérieur et l’importance du secteur du design et de l’ameublement dans l’économie parisienne à travers une manifestation. L’exposition présentera les savoirs faire parisiens, notamment autour du Faubourg Saint Antoine, et l’évolution du processus de commercialisation, parallèle à l’évolution de l’esthétique des décors intimes. À travers dessins, photos, documents promotionnels, meubles, objets, catalogues et échantillons, l’exposition s’attachera à mettre en valeur les permanences et mutation de ce secteur encore l’un des plus créateurs de la capitale. ¶
Photo : Pauline Laufmöller-Marlier
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Vente aux enchères d’une pièce unique créée par une jeune diplômée – 10 / 10 / 2013 Organisé par Bruno Gaudineau (ébénisterie) et Vincent Rossin (design produit), un concours de jeunes designers issus de l’école a permis de sélectionner le bureau contemporain de Pauline Laufmöller - Marlier (diplômée en 2012) qui est actuellement en cours de développement dans les ateliers d’ébénisterie. C’est la classe de tale FMA qui réalise ce meuble unique qui sera vendu à l’hôtel de ville de Paris en partenariat avec Artcurial et le Fonds de dotation des Ateliers de Paris. Quatre autres projets ont fait l’objet d’une mention spéciale, ceux de Margaux Keller, Denis Bacal, Marie Kervella, Pauline Androlus / Mathilde Roman. ¶
ANTOINE FERMEY VAÏANA LE COUSTUMER MARC ROBERT
Plastique Danse Flore Terminale BAC Tapissier et MANAA IN
Projet laboutiquedubois.com BMA 1 ébénisterie CAROLE FOLL PHILIPPE DEVILLES
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LAURENT HILAIRE
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Le festival de danse et d’art contemporain Plastique Danse Flore se déroule tous les ans dans le potager du roi à Versailles. Pour la première fois cette année, le festival a inauguré sa session de printemps. À cette occasion, les organisateurs ont proposé aux étudiants de MANAA, en collaboration avec les élèves de Terminale bac-pro Tapisserie, de concevoir et de réaliser des éléments signalétiquespour présenter les performances de danse, les œuvres artistiques et informer les visiteurs. La discussion avec les organisateurs, l’étude du site et des activités du festival ont permis de repérer les enjeux du projet et d’élaborer un programme. Il a été convenu de concevoir d’une part une série de supports de cartels pour présenter les œuvres et, d’autre part, trois « volumes-signaux » destinés à donner davantage de visibilité au festival. Ces « sculptures - signalétiques » devaient s’implanter à l’entrée du festival et aux deux principaux passages entre le grand carré et les jardins périphériques investis par les artistes. L’ensemble devait être réalisé en ossature bois complétée par des éléments textiles. Aux différentes étapes du projet (conception, développement et réalisation), l’échange entre les étudiants de MANAA et les élèves de bac-pro Tapisserie a permis de poser les premiers jalons d’une culture commune entre de futurs designers et de futurs artisans. ¶
Projet Majencia DSAA 1 Design Produit VINCENT ROSSIN
ANTOINE FERMEY
Le DSAA 1 Design Produit a développé cette année un partenariat industriel avec l’entreprise Majencia, leader français de mobilier de bureau. Majencia développe une stratégie industrielle dynamique et de haute qualification en terme de critères sociaux et environnementaux. La relocalisation de sa production en France, la gestion de sa propre filière de recyclage sont parmi les attraits qui ont motivé la relation avec le DSAA design produit de l’école Boulle. Majencia a ainsi décidé d’engager un programme ambitieux pour ce partenariat : un jury de haute valeur, un accès aisé aux ressources de l’entreprise, un suivi régulier et respectueux, un événement de clôture valorisant et un site internet spécifique où la totalité du partenariat est restitué. Le sujet, nommé « AIR office », ambitionne d’aborder les problématiques relationnelles au sein des lieux de vie professionnels ouverts. Cette démarche vise à considérer les usages, les fonctionnalités, mais à travers le prisme des relations humaines professionnelles, collectives ou personnelles. L’ensemble des facteurs du mode de « vivre l’espace de travail ensemble » est à considérer, du plus productif au plus régénérateur. Cela induit de scénariser les moments « on » et « off », de définir des points de contact dans le cas de services dédiés au bien-être du cadre professionnel. Les dispositifs à imaginer (mobilier, gestion
YORANE LEBOVICI
ANDRÉ DUGUAY
L’objectif de ce concours a été de générer des idées de meubles et leurs plans que laboutiquedubois.com diffusera ensuite à ses clients de façon à les inciter à utiliser davantage leurs produits. Les jeunes mènent des travaux d’analyses, de recherches, d’études et de réalisations sous couvert des équipes pédagogiques. Plusieurs projets ont été sélectionnés lors d’un jury et sont actuellement en cours de réalisation en atelier. ¶
Restauration d’un fauteuil à assise tournante provenant du château de Fontainebleau DMA restauration Terminale FMA menuiserie en siège PIERRE-ALAIN LE COUSIN FRANÇOIS ESPARBIÉ — OLIVIER LEBOSSÉ ELÈVES RESTAURATION DE MOBILIER : SARAH BERROD, PHILIPPINE FRÉCON, GUILLAUME GERVASI, BENJAMIN LAFFONT, HUGO BRESSAN — MENUISERIE EN SIÈGES : MÉLINA VIGNERON, LOU CARL, MAXIME MOLIN — TOURNAGE D’ART : CLÉMENT DEMARSON
Depuis presque deux ans, les élèves de l’école Boulle procèdent à la restauration d’un fauteuil à assise tournante estampillé des frères Jacob, provenant de la collection du château de Fontainebleau. Au cours du XXe siècle, ce fauteuil, en acajou massif, a subi de nombreuses modifications qui ont considérablement transformé son aspect mais aussi son fonctionnement. Parmi les plus remarquables, le dossier avait été sectionné dans la hauteur et garni d’un bourrelet de cuir, les pieds rehaussés et entretoisés afin de les rendre plus solides, et le mécanisme permettant la rotation de l’assise rendu fixe par de nombreuses vis. Grâce au prêt par le Mobilier National d’un fauteuil identique provenant de la même série, il a été possible de restituer le fauteuil dans son apparence et son fonctionnement originel. En utilisant l’exemplaire du mobilier national comme un modèle, il a été possible de réaliser le plan des parties à restituer, un travail long et difficile impossible à réaliser au moyen des seuls documents papiers en notre possession. La réalisation de l’assise ainsi que du piètement est le fruit de la collaboration des ateliers de Menuiserie en Sièges et de Tournage d’art. Les autres opérations, telles que le façonnage du dossier, la mise en teinte ou les finitions, ont été effectuées en atelier de Restauration de Mobilier. Il s’agit d’un travail considérable qui a nécessité plus de quatre cents heures de travail réparties sur deux années, et qui aurait été impossible sans l’aide précieuse de l’association des Amis de Fontainebleau pour le financement de la bille d’acajou de Honduras, qui a permis de réaliser toutes les pièces manquantes. ¶
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Projet Puiforcat Hermes DMA 1 Gravure ornementale et BTS 2 Design Produit
Le BTS Design Produit 2e année et les DMA 1 Gravure Ornementale ont mené un projet de partenariat avec la maison historique d’orfèvrerie d’art de la table haut de gamme Puiforcat. Le cadre du projet proposait de partir de l’objet timbale comme point de départ pour questionner sa symbolique et sa typologie suivant deux axes de réflexion. L’évolution de la timbale comme contenant à boire en métal (et les nouveaux scénarios qui l’accompagnent), et la timbale comme rituel de cadeau de naissance (objet compagnon de vie). Les étudiants de Design Produit ont pu s’expertiser au mieux (gestes, outils, technique, matière et sa transformation) grâce à une visite des ateliers Puiforcat situés à Pantin, ainsi qu’à une collaboration soutenue avec l’atelier de gravure ornementale et ses étudiantes de 1re année. Vingt-trois projets ont été au final présentés. Deux d’entre-eux seront par la suite prototypés afin d’être exposés et présentés accompagnés d’une sélection d’autres projets au showroom Puiforcat (48 Avenue Gabriel Paris 8e) dans le cadre des Designers Days (04 / 09 juin 2013). Puiforcat est une entreprise familiale crée en 1820 à Paris dans le quartier du Marais par les frères Puiforcat. Sous l’impulsion de Jean Puiforcat durant l’entre-deux guerre, l’orfèvrerie Puiforcat prendra toute sa notoriété grâce à des créations modernes au style immédiatement reconnaissable, un style dépouillé aux lignes épurées qui mettent en valeur l’argent travaillé. L’école Boulle, M. Hespel, son directeur, et les équipes enseignantes et étudiantes tiennent à remercier Hélène Dubrule - Présidente de Puiforcat, Chantal Granier - Directrice Artistique déléguée à l’univers de la Maison Hermès (Hermès, Puiforcat, Saint-Louis), Agathe In - Directrice Générale Puiforcat, Julien Goudard-Lemoine - Chef de projet Développement des collections et image de Puiforcat, et Amandine Chhor - Chef de projet Direction Création et Image chez Hermès. ¶
Projet Chien d’aveugles sculpteurs
spatiale, connexions, circulations…) ont pour objectif de servir l’usager tout en faisant bénéficier l’entreprise de la valorisation de l’espace de travail ouvert. L’événement de clôture à l’auditorium de l’école Boulle le 26 mars, fut l’occasion pour les équipes de DSAA 1 DP de présenter une seconde fois les projets mais face à un public composé de prescripteurs, designers, entreprises, blogueurs et presse. Le public témoigna de l’excellence des projets développés par les équipes. Cela conforte l’approche stratégique imaginée entre Majencia et le DSAA DP qui vise à renouveler dans deux ans cette démarche de recherche associée. Nous remercions Majencia en la personne de Monsieur Vincent Gruau (PDG), ainsi que le jury du concours et sa présidente Madame Olivia Putman. ¶
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PARTEN ARI A S T
Le Grand saut, elle a eu du mal à faire le sien, à quitter son nid mais voilà qui est fait. La sculpture conçue par Alicia Haran et réalisée par différentes promotions d’élèves de DMA 1, pour l’école des chiens guides d’aveugles n’attend plus que sa boîte d’emballage pour vivre ses propres aventures. Sous l’impulsion de M. Roméro, à l’initiative de ce projet ambitieux, la sculpture a un programme chargé. Elle commence en juin par une inauguration à l’école des chiens guides de Paris (à Vincennes) pour rencontrer son premier public, les non-voyants. Elle part ensuite dans différentes manifestations cet été, d’abord à Lille, puis à Aschvill (en Suisse), elle sera au centre de l’inauguration officielle de la semaine du chien guide à l’Hôtel de Ville de Paris en septembre, puis sera installée dans différentes mairies pour communiquer à un plus large public. Bon voyage ! ¶
Projet Rejoué – BTS DP 1 DPM ANNE LAURE PULCINI EMMANUELLE NOIROT
Les BTS DP 1 ont travaillé en partenariat avec l’association Rejoué. Celle-ci propose de donner une seconde vie à des jouets utilisés mais en bon état. Elle a également pour visées de limiter le gaspillage des objets et de favoriser le retour à l’emploi de personnes en difficulté en leur offrant du travail. Notre intervention en terme de design devait s’effectuer sur un problème majeur : celui de la requalification des objets pour les remettre dignement sur le circuit de la vente. L’intention était de donner l’impression à l’acheteur potentiel qu’il fait non seulement une bonne affaire économique et une bonne action environnementale en achetant ces jouets, sans pour autant avoir le sentiment trop fort d’offrir à ses enfants des jouets de seconde main. 9 projets de groupe ont été présenté à Rejoué. Des systèmes d’emballage valorisant les différents types de jouets que l’association tri, lave et recon ditionne pour mettre sur le marché de la vente ont été conçu jusqu’au prototype par les étudiants. L’association choisira celui qui lui convient le mieux et l’utilisera sur ses lieux de vente. ¶
CORINE GOBRON
ÉRIC DUBOIS
MARC ROBERT
BRUNO GAUDINEAU
Ces taches de couleurs installées dans la cour pour l’inauguration sont bien des boîtes, tels de petits cadrages sur le paysage. Chacune représente un atelier, accompagné d’un geste spécifique et d’un outil ou d’un ornement qui lui est propre. On aurait pu imaginer un jeu de piste qui consistait à les deviner en faisant remplir un questionnaire par les enfants… Ce dispositif est une transposition née du projet de scénographie extérieure imaginé par Yorane Lebovici à la demande de Mireille Cot-Bédigis pour diriger les spectateurs et communiquer sur les ateliers de Métiers d’Arts pour l’exposition du Puy en Velay. LE BIJOU EN SPECTACLE BMA ET MENTION COMPLÉMENTAIRE Lors de la journée d’inauguration, nous, la classe de BMA 1, avons tenu à perpétuer la tradition du défilé présent depuis des années à Nicolas Flamel. Ce projet a pour but de mettre en valeur les bijoux réalisés dans la section bijouterie/joaillerie. Pour cela, nous avons décidé de mettre en scène 3 tableaux reflétant un thème commun : Le Glamour au Cinéma. L’ensemble des costumes, les parures, la chorégraphie, la musique ainsi que le maquillage sont le fruit de notre travail collectif. (BMA + Mention Complémentaire). On espère vous revoir l’année prochaine, lors des portes ouvertes, pour découvrir un nouveau voyage à travers le bijou!
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MALZAM — GRAND INSECTO PIERRE-MARIE MALFONDET THIBAULT ZAMBEAUX
Cette œuvre monumentale a été dressée devant la façade de l’école et a mis intuitivement en relation le mouvement invisible de l’air et celui généré par l’installation. Au-delà de cette interaction physique avec les éléments, ce mouvement particulier a interpelé un imaginaire onirique, la forme organique aléatoire créée s’est déplacée en une onde continue et a renvoyé à une structure vivante et autonome.
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01 Bertrand Delanoë en visite officielle © Sophie Robichon / Mairie de Paris 02 Design de rêve / DSAA 2 DP, DMA 1 Tapisserie, TFMA ébénisterie 03 La mise en boîte des ateliers de Métiers d’Arts 04 École Boulle 05 — 06 Pavillons blancs / DSAA 1 DE, DMA 1 C 07 Vandalisme Poétique Projet de signalétique événementielle BTS DCEV 1 08 Le bijou en spectacle BMA
CONCERTS Jeudi soir dans l’enceinte de l’école, deux concerts des groupes Comingsoon et Buzz on the rocks ont recueillis les suffrages unanimes de la foule. L’ambiance était au rendez-vous ! STATION DE MÉTRO REUILLY DIDEROT REBAPTISÉE 16 / 04 > 30 / 06 / 2013 L’exposition Mon école Boulle s’affiche sur les quais de la ligne 1 de la station Reuilly Diderot. Elle présente les photographies de cinq étudiants du diplôme commun aux trois écoles supérieures d’arts appliqués de la Ville de Paris (Boulle, Estienne et Duperré). Chacun d’eux livre sa vision de la nouvelle école. ERWAN LE BOURDONNEC
YORANE LEBOVICI
Dans le cadre du sujet d’étude intitulé, Les lumières, la Révolution française et l’Europe : les droits de l’homme, la classe de Sde bac pro Tapisserie a mis en scène les textes étudiés en cours de français avec Mme Massoni : Voltaire (Prière à Dieu), Montesquieu (De l’esclavage des nègres), Diderot (Autorité politique). Avec l’aide d’Isabelle Silvestri, metteur en scène, la classe s’est transformée en « apprentis acteurs ». Travail scénique, voix,corps, sensations, émotions… La classe, accompagnée de deux élèves de DMA a restitué le plus fidèlement possible les grands textes des philosophes dont se sont emparés les Révolutionnaires de 1789.
CHRISTELLE BERNARD
VANDALISME POÉTIQUE — PROJET DE SIGNALÉTIQUE ÉVÉNEMENTIELLE BTS DCEV 1 La signalétique imaginée (des chaises rouges cadenassées et marquées du logo de l’école Boulle associées à des performances photo) a rendu visible la présence de l’établissement dans le quartier, en ponctuant deux parcours à partir des stations de métro Nation et Reuilly-Diderot. Cette intervention in situ s’adressait en priorité aux riverains, afin de communiquer sur la fin des travaux de l’école et par là réaffirmer sa présence historique au sein du quartier du Faubourg SaintAntoine. Le projet retenu privilégiait ainsi une stratégie efficace et « impactante »,
LA MISE EN BOÎTE DES ATELIERS DE MÉTIERS D’ARTS
HENRIETTE MASSONI
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LA PART DU CIEL — BTS 1 DE Quatre installations conçues en expression plastique, développées et réalisées en technologie, qui permettent au public d’observer le ciel sous un angle poétique et décalé : allongé sur un matelas sous un enchevêtrement de cordes et de tasseaux de bois, au-dessus d’un miroir d’eau ou encore à l’intérieur d’une sphère, mi-œuf mi-cocon, qui s’adapte à la hauteur du visiteur. Après les portes ouvertes, ces installations seront présentées sur le site des berges de Seine, à Paris, inauguration le 19 juin.
PAVILLONS BLANCS DSAA 1 DE, DMA 1 C Il a été demandé à des groupes d’étudiants issus des deux formations, de réfléchir en équipe à la notion de « terrae incognitae ». Ces pavillons présentent et valorisent des objets issus d’une société redécouverte ou inventée. résentés lors de l’inauguration de l’école, ces pavillons ont été pensés et construits par les étudiants. Pour chaque installation, ils ont ensuite imaginé et expérimenté des mises en lumière de leurs projets. Les images sont visibles sur le site de l’école.
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ERWAN LE BOURDONNEC
VISITE DES OFFICIELS Dès le jeudi, Bertrand Delanoë accompagné d’Anne Hidalgo sa première adjointe, de Jean-Louis Missika, adjoint en charge de l’innovation, de la recherche et des universités, et de Michèle Blumenthal, maire du 12e ont visité les nouvelles structures et les locaux rénovés de l’école. Monsieur le maire a pu visiter plusieurs secteurs de l’établissement, il a échangé avec les élèves et les professeurs. Lors d’un discours, Bertrand Delanoë a déclaré être « très fier que Paris puisse continuer d’investir sur l’intelligence, la transmission des connaissances et la création, à travers des établissements comme l’école Boulle ». Il a salué le travail de l’architecte Pascal Sirvin et notamment les nouveaux bâtiments répondant à la norme HQE (haute qualité environnementale).
DESIGN DE RÊVE DSAA 2 DP, DMA 1 TAPISSERIE, TFMA ÉBÉNISTERIE 140 élèves des écoles primaires (Reuilly B et Clichy 9e) ont dessiné le meuble de leurs rêves dans les catégories : Tapis / Fauteuil / Chaise / Bureau / Lit. Designers, Tapissiers, ébénistes de l’école ont collaboré ensemble pour réaliser leurs rêves. Au mois d’Octobre 2012 les « parrains-marraines » élèves designers de l’école Boulle sont allés à la rencontre des enfants. En novembre, un choix a été effectué sur la base de la créativité des enfants et des possibilités de réalisation. Cette phase de développement a été réalisée entre les sections de design produit, de tapisserie et d’ébénisterie au sein de l’école Boulle. En Février à l’occasion des portes ouvertes, les 7 classes concernées sont venues visiter l’école et ont pris connaissance des projets sélectionnés. C’est finalement 9 prototypes qui ont été développés. Le résultat a été exposé durant l’inauguration au showroom, les petits designers n’ont bien évidemment pas manqué ce rendez-vous.
THÉÂTRE DANS L’AMPHI LUMIÈRE
YORANE LEBOVICI
Ces 11, 12 et 13 avril 2013 nous avons fêté avec joie la fin des travaux de la « nouvelle » école Boulle, 127 ans après sa première inauguration par Félix Faure, en 1886, rue de Reuilly. Pour mémoire, l’école était domiciliée dans un premier temps à quelques centaines de mètres des bâtiments actuels, avant de déménager, en 1891, rue Pierre Bourdan, et de prendre son nom définitif, celui du célèbre bronzier / ébéniste André Charles Boulle. L’école n’avait plus connu de grands travaux depuis les années 50. En 2006, la rénovation des bâtiments a débuté. Beaucoup de sections ont dû déménager plusieurs fois avant de connaitre leur espace définitif. Enfin, en septembre 2012, chacun finit par trouver ses appartements, les sections d’enseignement professionnel des métiers du bijou et du joyau et celles du lycée professionnel de l’ameublement s’y installent. Ces trois journées d’inauguration ont été ponctuées de festivités, projets, expositions, concerts, visites, échanges… À l’image du dynamisme de l’école, de son personnel, de ses partenaires et bien entendu de ses élèves. Nous allons tenter de retracer quelques-uns ces moments inoubliables dans ce dossier.
BRUNO GAUDINEAU
L’école Boulle entre hier aujourd’hui et demain
LAURENT LAINÉ
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VINCENT ROSSIN
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permettant une identification immédiate de l’école en investissant l’espace urbain de manière humoristique, décalée, drôle, provoquante, poétique, festive. Les regards interrogatifs, amusés, comme les prises de vue régulières et surtout le respect des chaises - qui ont survécu aux trois journées d’inauguration - témoignent de l’adhésion des habitants du 12e arrondissement au projet et surtout du rayonnement de l’école. Bravo aux élèves !
NORA LOIZEMANT
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Aurèle Meissonier [1695–1750], peintre, sculpteur, décorateur, orfèvre et bronzier. Il fut un des maitres de l’art rocaille. Gilles-Marie Oppenordt [1672–1742], architecte, décorateur et ornemaniste, fils de l’ébéniste Alexandre-Jean Oppenordt, il reçut le titre de Directeur général des bâtiments et jardins du duc d’Orléans. Avec Charles Cressent et Robert de Cotte, il personnifie le style de la Régence. Germain Pilon [1528–1590], sculpteur de la Renaissance Française. Primatice ou Francesco Primaticcio [1504-1570], peintre, architecte, sculpteur italien. Ranson, ornemaniste sous Louis XVI, a travaillé pour Aubusson et Lyon (fleurs). Jean-Henri Riesener [1734–1806], ébéniste allemand, apprenti chez Oeben dont il reprit l’atelier où il termina le fameux bureau à cylindre de Louis XV. Il devient par la suite l’ébéniste de Louis XVI et MarieAntoinette.
Les Sirasse (Philippe Sirasse), huchier. Sperandio ou Savelli de Mantoue [1425–1495 environ], fils d’un orfèvre de Mantoue, Sperandio doit surtout sa réputation à son activité de médailleur. Antoine Vechte [1799–1868], sculpteur. Nicolas Verrien, maître graveur. Alpaïs [1185–1215], artiste émailleur. Antoine Avernier, sculpteur de la ville d’Amiens (au XVIe siècle et pendant le règne de Louis XIV). Étienne Avril [1748–1791], dit Avril l’Ainé, ébéniste parisien qui fut reçu maître en 1774, il réalisa de nombreux meubles pour Marie-Antoinette destinés au château de Saint-Cloud. Pierre Edmé Babel [1720–1775], graveur d’ornements. Claude Ballin [1616–1678], orfèvre de Louis XIV, il fut l’un des principaux créateurs des meubles d’argent du roi.
André-Jacob Roubo [1739–1791], il étudie l’architecture et le dessin, il est connu comme menuisier et ébéniste français. Il est nommé maître en 1774.
Jean Bérain [1639–1711], ornemaniste français, dessinateur de la chambre et du cabinet du roi. Giovanni Boldu [?–1477], médailleur et peintre italien de Venise. Bonnard, orfèvre parisien du XIIIe siècle. Auteur de la châsse de Sainte-Geneviève, en forme d’église, ornée de figures, exécutée en or, en argent et pierres précieuses. André-Charles Boulle [1642–1732], ébéniste célèbre de l’époque Louis XIV. Il fut aussi architecte, bronzier, peintre, sculpteur… Il fut surtout connu pour ses meubles de marqueteries d’écaille et de cuivre. Caradosso, surnom d’Ambrogio Foppa [1452–1527] sculpteur, graveur et orfèvre italien de la fin du XVe et du XVIe siècle connu pour ses camées, ses médailles et ses enseignes pour bonnets. Le plus habile émailleur de son temps. George Jacob [1739–1814], menuisier en siège du XVIIIe siècle français.
Arnoult Roullin, maîtres menuisiers à Amiens, huchier des stalles d’Amiens.
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Martin Carlin [1730–1785], ébéniste de Louis XVI, reçu maître en 1765, auteur de meubles ornés de panneaux de laque de Chine, de plaques de Sèvres et de mosaïques de pierres semi-précieuses.
Donatello ou Donato di Niccolò di Betto Bardi [13861466], célèbre sculpteur italien de la Renaissance. Jacques Androuet Du Cerceau [1510-1584], architecte français qui contribua à introduire en France les arts de la Renaissance italienne. Il créa aussi du mobilier, notamment les fameux buffets Du Cerceau à deux corps. Albert Dürer ou Albrecht Dürer [1471–1528] un peintre, graveur et mathématicien allemand. Augustin Dupré [1748–1833], graveur en monnaie et médailles. Goltzius (Hendrik) [1558–1617], dessinateur, peintre et graveur néerlandais.
Avis aux amateurs, l’identité de quelques-uns reste incertaine, à vous de jouer… Jacques Cadot, Theudon, St Aubin,Jehan Cilbert, Hans Croist, Robin Garnier, Gouthier, Lescare, Jean Recnard, Pierre Thevenin, Willemin. ¶
Jean Hilaire & Pierre Grandin, maître menuisier du XVIIe ou XVIIIe. Alexandre Huet, maîtres menuisiers à Amiens, huchier des stalles d’Amiens. Les Keller, ou les frères Keller, sculpteurs, bronziers, fondeurs Suisse sous Louis XIVe au XVIIe siècle établit en France. Charles Lebrun [1619–1690], grand peintre de Louis XIV, décorateur des châteaux de Vaux le Vicomte et Versailles. Claude Leprince [1678–1768], sculpteur et doreur, il a notamment travaillé à la décoration de la chapelle du château de Versailles.
Benvenuto Cellini [1500–1571], artiste de la Renaissance italienne, dessinateur, orfèvre, fondeur, médailleur et sculpteur qui appliqua les techniques et la précision de l’orfèvrerie à son travail de sculpteur.
Les frères Martin, famille de vernisseurs-doreurs parisiens du XVIIIe siècle. Les quatres frères obtinrent un brevet leur permettant d’exploiter un vernis de leur invention imitant les laques orientales.
Pierre-Philippe Choffard [1730–1809], maître ornemaniste et graveur.Pierre-Claude et Louis-Pierre Collard, ébénistes. Paris XVIIIe - XIXe. Hubert Cravelot [1699–1773], graveur.
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Claude-Charles Saunier [1735–1807], ébéniste reçu maître en 1752. Il s’adaptera au style Louis XV puis Louis XVI.
La façade intérieure de l’école possède des plaques nominatives mettant en avant de grands noms issus du monde des arts, des métiers d’art et des arts appliqués. Les connaissezvous tous ? Faites l’essai… Si vous aviez dû choisir un créateur actuel pour l’ajouter à ces grands noms, qui auriez-vous choisi ? Nous avons fait notre choix, le retrouverez-vous parmi ces plaques ?
Mais qui sont-ils donc ?
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Charles Cressent [1685–1768], reconnu comme le plus grand sculpteur ébéniste français de la Régence.
Philippe Nigro À OS OP PR
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directeur de Poltrona Frau. Après avoir consulté mon book, il m’a mis en relation avec Michele de Lucci, cofondateur du groupe Memphis avec Sotsass, pour un stage de 3 mois, qui a été prolongé de 6 mois. À l’issue de ces stages, Michele m’a proposé de travailler pour lui comme collaborateur. J’y suis finalement resté pendant presque 10 ans, comme indépendant en intégrant ses studios de façon permanente jusqu’à l’année dernière. Pendant toutes ces années j’ai véritablement pu poursuivre mon apprentissage. Il est vrai que peu de temps après avoir fini ma « scolarité », entrer dans cette agence employant près de 40 personnes a été une expérience inespérée des plus formatrices. La chance pour moi a été de surcroît que Michele de Lucci autorise chacun de ses collaborateurs à pouvoir travailler de façon indépendante parallèlement à l’agence, possibilité qu’évidemment j’ai exploitée, de sorte que j’ai pu développer des projets personnels.
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03 — 04 — 05 Collection les Nécessaires d'Hermès 2013
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a souhaité développer mon idée et nous avons travaillé pendant une année pour concevoir ce modèle en répondant à toutes les contraintes de fabrication et de réalisation. Réfléchir à la création d’un canapé n’est pas si facile tant les exemples sont nombreux. Difficile d’être innovant ! J’ai réfléchi autour de la fonction de « s’asseoir » tout en permettant à des utilisateurs de morphologies différentes, d’avoir diverses postures. Cela donne une série de différentes banquettes, avec différentes profondeurs d’assises, différentes hauteurs de dossier, à associer ou dissocier en fonction de ses envies. Il y a eu une réflexion sur le canapé, permettant d’identifier de façon presque anthropomorphique, chaque partie de l’ensemble à chacun des membres d’une famille. La possible intégration d’accotoirs / tablettes, par ailleurs amovibles, permet de profiter d’un canapé confortable et adaptable à tous les membres de la famille ; l’accotoir est, ainsi que le dit souvent Michel Roset, l’élément qui transforme une simple banquette en un véritable canapé ! Il y avait également l’idée de revisiter, sinon de « redesigner », le confident, voire la causeuse permettant une utilisation modulable par de multiples utilisateurs…
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Quel est ton meilleur souvenir à l’école Boulle ? Plusieurs très bons souvenirs… En vrac… – Une conférence que Gaetano Pesce était venu faire à l’école alors qu’il exposait la même année au centre Pompidou. – Un concours que j’avais remporté avec C. Gardet consistant en une création paysagère pour les jardins de Chaumont-sur-Loire. Nous nous sommes rendus sur place et avons tout installé pour que cette œuvre éphémère « Ailleurs » prenne vie. – Et évidemment les très bonnes relations entre étudiants des 2 DSAA, archi et produit. Nous travaillions toujours ensemble et cela était très convivial.
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Que penses-tu de notre nouvelle école ? C’est une complète métamorphose aussi bien physique que de fond semblerait-il. Nouveaux matériaux, nouvelles perspectives, par exemple sur le pavillon Le Tallec dès l’entrée… Difficile de reconnaître l’ancienne école dans laquelle j’ai passé deux années, mais tout ceci donne une agréable sensation de performance, de technologie et de culture, qui renouent avec la renommée historique de l’école Boulle.
01 Canapés Confluences édition Ligne Roset - 2009
Quel enseignement ou professeur t’ont le plus marqué ? En deuxième année François Azambourg était contractuel en DSAA. Ce designer-chercheur nous passionnait. J’aimais aussi les cours de philosophie même si je n’étais pas le plus doué.
Quelle est la création dont tu es le plus fier et pourquoi ? Peut-être le canapé Confluence… (cf. question suivante) mais aussi mon travail avec Hermès qui vient de prendre fin. Ces deux projets étaient très différents ; les contraintes financières strictes de Ligne Roset m’ont fait me dépasser pour trouver des solutions esthétiques, techniques et fonctionnelles satisfaisantes, quand la société Hermès me proposait de travailler sur une ligne extrêmement luxueuse, presque sans restriction financière, respectant la tradition de cette grande maison légendaire. Cette dernière collaboration, qui je dois dire a été un peu un rêve de designer, a abouti à la création de 9 pièces de mobilier d’exception que je viens de présenter tout récemment à la biennale de Milan.
02 Série de siège Intersection VIA
À propos de conférence, sachant que notre proviseur est favorable pour l’organisation de conférence à l’école Boulle, serais-tu partant pour donner ici une conférence sur ton parcours et ta production ? Oui, oui, absolument, je suis partant…
Qu’est-ce qui a été un tremplin dans ton parcours ? Après avoir travaillé 6 mois dans le packaging de médicament, j’ai très vite bénéficié de certaines opportunités. En réalité le vrai tremplin pour moi, a été de bénéficier du soutien du VIA, grâce aux 5 aides à projet, notamment en 2005 pour la création de la bibliothèque / étagère Spiral, mais aussi en 2008 pour celle des canapés Intersections qui m’ont permis de rencontrer Michel Roset lors du salon du meuble. Le VIA, qui est unique et n’a pas d’équivalent ailleurs qu’en France, est une aide essentielle pour les jeunes designers. Ce dispositif envié par
Dans l’histoire du design quel est ton objet / meuble préféré ? Un objet idéal ? Que tu aurais aimé créer ? Pourquoi ? Oh là… Il y en a beaucoup. Je suis particulièrement sensible aux objets qui continuent de fonctionner et ont cette capacité de pouvoir voyager dans le temps sans prendre une ride. Alors s’il fallait en citer… Les créations de Charles et Ray Eames, d’Eilen Grey, mais aussi la lampe Tolomeo pour Artémide de De Lucci, les lampes de Castiglioni… Les maîtres italiens des années 60-70 et puis aujourd’hui des designers comme les Bouroullec. C’est vraiment la qualité d’intemporalité qui me séduit.
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Après ta formation en bac F 12 à Antibes puis en BTS Design industriel à La Martinière, tu intègres le DSAA Design produit & mobilier à l’école Boulle. Que retiens-tu de plus positif de ce parcours scolaire ? C’est sans nul doute la chance d’avoir pu très tôt, dès la sortie de collège, intégrer la formation au bac F 12 (actuel ST 2 AA) d’Antibes. J’ai vraiment apprécié cette formation qui nous ouvrait à tous les champs du design. Les professeurs et les enseignements étaient vraiment très intéressants. Le BTS de la Martinière à Lyon m’a ouvert ses portes puis le DSAA produit à Boulle m’ont permis de me spécialiser dans l’objet et d’avoir une solide formation théorique.
ceux-ci partout en Europe est vraiment un grand soutien pour la réalisation de prototypes. Partout ailleurs, le designer qui débute doit obligatoirement financer seul son premier prototype… Je ne peux dire que le plus grand bien du VIA. J’ai également bénéficié d’une rencontre avec Alain Lardet en 1998, co-fondateur des designer’s day, ancien
Justement nos élèves de Bac pro tapisserie viennent de visiter les ateliers Ligne Roset en région Lyonnaise, tes sièges Confluences les ont particulièrement interpellé. Comment te sont venues ces idées de continuité de forme, d’intersection de volumes, comment est né ce concept ? En réalité j’ai rencontré Michel Roset sur le salon du meuble ou je présentais mes canapés Intersection sur le stand du VIA. Ligne Roset
Nous savons que tu as travaillé avec Michel de Lucci jusqu’à l’année passée ? Est-ce que tu penses le situer encore dans un post-modernisme ? Non, pas spécialement, je ne pense pas. Le post modernisme est aujourd’hui une référence mais Michele De Lucci ne s’est jamais enfermé dans un style. Sa grande force a été de ne jamais cesser d’innover. Il est passé par du « design-art », du « design de galerie » à un design industriel et inversement. Que retiens-tu de l’apport du Bauhaus ? Ses questionnements te semblent-ils encore d’actualité ? De manière générale oui. Si, dans une certaine mesure, on peut dire que le Bauhaus n’a pas eu de précédent, je pense que depuis sa création, toutes les écoles de design en sont devenues quelque part des héritières. Toutes les écoles de design favorisent désormais un double apprentissage intellectuel et manuel, technique. C’est le cas ici ; il suffit de considérer les machines et technologies mises à dispositions des étudiants et partant, les possibilités qui leurs sont offertes en vue d’une progression intellectuelle et pratique du designer / artisan en devenir. De façon générale ses questionnements sont toujours d’actualité, surtout la réflexion de la cohésion entre la tête et les mains. ¶
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Jean-Baptiste Lernon, gardien de l’École depuis… Je suis né en 1956. Je suis originaire du nord de la France. En 1973, à l’issue de mes études, deux jours après avoir obtenu mon CAP de mécanique générale, je suis entré dans une entreprise comme dessinateur industriel. On me confiait un « profilé » à partir duquel je concevais des modèles de parechocs de voiture en inox ; j’en concevais les plans et je les « modélisais » en 3D. Après que ces derniers ne soient plus essentiellement réalisés qu’en matériaux de synthèse, l’entreprise a fermé. En 1982, je suis entré dans une entreprise de textile dans laquelle je suis devenu chef d’équipe et responsable d’ourdissoirs qui produisaient des bobines de fil destinées à des métiers à tisser. En 1988, je suis entré en fonction à l’École, comme assistant de prévention, plus précisément comme agent chargé de la mise en œuvre (ACMO) de la sécurité. Je m’occupe du registre de sécurité, des visites de maintenance et de conformité, concernant le site Boulle et l’annexe Faidherbe. Après avoir suivi des formations, je suis devenu fonctionnaire de la ville de Paris. Je commence tous les jours à 5 h 45. J’ouvre l’annexe après en avoir retiré les alarmes d’intrusion, puis j’ouvre toutes les portes d’accès du rez-de-chaussée des différents corps de bâtiment du site de l’École, de sorte que le ménage puisse commencer dès 6 h. Ensuite, j’ouvre manuellement l’éclairage de toutes les circulations et de toutes les cages d’escaliers, à chaque palier. Mon service s’arrête à 12 h pour recommencer à 17 h. Tous les soirs, après avoir vérifié que toutes les portes et fenêtres soient fermées, je mets l’éclairage hors service. Du lundi au jeudi, je finis habituellement mes journées vers 20 h, voire 20 h 30, les vendredis entre 18 h et 19 h. Lors des vacances j’assure une permanence de 3 jours. J’avoue que lorsque tout le monde est parti je suis content de rentrer chez moi. L’ambiance ici est bonne mais depuis que la « nouvelle » École Boulle s’est agrandie, les locaux, qui désormais font près de 7400 m2, imposent des déambulations qui finalement sont fatigantes. Si je considère les seuls escaliers des six bâtiments, je dois monter et descendre près de 800 à 900 marches d’escaliers ! Je dois vérifier la fermeture de près de 140 portes et 500 fenêtres chaque jour… Hormis les vacances, lors desquelles je retourne chez moi, à Caudry, entre Cambrai et Valenciennes, dans le Nord, la région dont je suis originaire, la période que j’apprécie le plus à l’École, c’est celle des Portes ouvertes. Cela me permet d’admirer les productions qui sont en bois ; c’est la matière que j’apprécie le plus, pour sa couleur, son travail... Ayant un frère menuisier, j’avais déjà eu l’occasion d’apprécier le travail du bois, mais cet intérêt s’est accru depuis que j’occupe mon poste à Boulle, et il est vrai que si je devais choisir un atelier pour reprendre des études je me tournerais vers l’ébénisterie. Toutefois si je devais refaire ma vie, mes choix et mon orientation scolaire et professionnelle seraient les mêmes. C’est par le dessin que l’on parvient vraiment à créer des objets et c’est ce qui m’a le plus passionné dans mon activité. Si j’avais pu continuer mes études j’aurais peutêtre finalement apprécié pouvoir être enseignant pour faire partager cette envie. Tu dois forcément avoir vécu des anecdotes… Y en a-t-il une qui soit croustillante ou drôle que tu puisses nous raconter ? À la réflexion l’anecdote qui m’a le plus marqué lors de mon activité professionnelle à Boulle a été d’avoir enfermé un professeur toute une nuit dans l’École. Je n’avais pas vu qu’il était encore dans l’atelier photo lorsque j’ai fermé le bâtiment ; ce n’est que le lendemain matin qu’il est venu me voir en m’avouant avoir passé la nuit dans l’établisse-
ment. C’était un nouveau professeur et ne connaissant pas encore bien l’établissement, il n’avait pas trouvé l’appartement de fonction où j’habitais alors, ne me permettant pas ainsi de le « libérer ». Actuellement ce serait impossible dans la mesure où désormais l’établissement est doté d’alarme intrusion… Que les élèves qui restent toujours tardivement à l’école, profitant de l’autorisation qui leur est faite de travailler le soir dans les locaux se rassurent, ils ne risquent donc pas de subir cette mésaventure ! ¶ JEAN-BAPTISTE LERNON
CAROLE FOLL
ALAIN FOLIOT
Jean-Baptiste Lernon Photo : F. Boissonnet
COLOPHON Directeur de Publication : Christophe Hespel Rédacteur en chef : Carole Foll, Alain Foliot Conception graphique : Müesli
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P O RTRAIT TRAI T